Decize est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est labellisée Cité de Caractère de Bourgogne Franche-Comté depuis 2019.
Decize | |
Le pont de la Vieille Loire et la ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Arrondissement | Nevers |
Intercommunalité | Communauté de communes Sud Nivernais (siège) |
Maire Mandat |
Justine Guyot 2020-2026 |
Code postal | 58300 |
Code commune | 58095 |
Démographie | |
Gentilé | Decizois |
Population municipale |
5 233 hab. (2019 ![]() |
Densité | 109 hab./km2 |
Population agglomération |
7 096 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 49′ 43″ nord, 3° 27′ 41″ est |
Altitude | Min. 183 m Max. 243 m |
Superficie | 48,22 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Decize (ville-centre) |
Aire d'attraction | Decize (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Decize (bureau centralisateur) |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-decize.fr |
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Située à 198 m d’altitude, Decize est un chef-lieu de canton.
Site touristique fluvial à la jonction du canal du Nivernais et du canal latéral à la Loire, Decize se situe dans le Sud-Nivernais, aux portes du Morvan. Elle se trouve à une trentaine de kilomètres de Nevers et de Moulins et à 260 km de Paris.
(liste non exhaustive)
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Sougy-sur-Loire | Saint-Léger-des-Vignes | Champvert | ![]() |
Avril-sur-Loire | N | Devay | ||
O Decize E | ||||
S | ||||
Saint-Germain-Chassenay | Cossaye |
La ville repose sur le bassin houiller de Decize-La Machine.
La commune est au confluent de l'Aron et de la Loire. La Loire, venant de Lamenay-sur-Loire, reçoit sur sa rive droite le bras mort de la Vieille Loire, puis la rivière Aron. Depuis l'Aron, le canal du Nivernais joint le bassin de la Loire à celui de l'Yonne. Sur la rive gauche de la Loire, le canal latéral à la Loire joint Digoin et Briare. Au port de la jonction, ce canal communique avec la Loire.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1949 à 2014 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[1]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0 | 0,1 | 2,3 | 4,6 | 8,6 | 11,7 | 13,6 | 13,2 | 10 | 7,5 | 2,9 | 0,7 | 6,3 |
Température moyenne (°C) | 3,4 | 4,3 | 7,6 | 10,5 | 14,7 | 18,1 | 20,5 | 20,1 | 16,4 | 12,5 | 6,8 | 3,9 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,7 | 8,6 | 12,9 | 16,4 | 20,7 | 24,5 | 27,4 | 27 | 22,7 | 17,5 | 10,7 | 7,1 | 16,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−24 09.01.1985 |
−14 10.02.1986 |
−12,8 01.03.05 |
−7,4 29.04.1966 |
−2 07.05.1979 |
1 02.06.1975 |
5,3 12.07.1972 |
2,2 31.08.1986 |
−1,1 25.09.1972 |
−6,9 30.10.1997 |
−10,3 23.11.1993 |
−16,2 29.12.1970 |
−24 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,9 10.01.1991 |
20,2 24.02.1990 |
25,5 19.03.05 |
30,7 25.04.07 |
33 30.05.11 |
40,6 22.06.03 |
40 31.07.1983 |
43,1 11.08.03 |
36,4 04.09.05 |
30,7 01.10.1985 |
22,7 02.11.1970 |
18,5 05.12.06 |
43,1 2003 |
Précipitations (mm) | 66,6 | 61,5 | 57,8 | 74 | 86,4 | 72,6 | 65,8 | 67 | 77,4 | 81,4 | 78,6 | 77,7 | 866,8 |
Decize est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Decize, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[5] et 7 096 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decize, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (70,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (51,7 %), terres arables (14,9 %), forêts (14,4 %), zones urbanisées (6,1 %), eaux continentales[Note 3] (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %), mines, décharges et chantiers (0,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,2 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Placé au carrefour de voies fluviales et terrestres, le site de Decize a favorisé l'implantation humaine[réf. souhaitée]. Les premières traces d'activité remontent au Néolithique, comme en témoignent les silex retrouvés.
À l’époque celtique, Decize est un oppidum des Éduens, connu sous le nom de Decetia. La première mention de Decetia nous est donnée par Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.
Selon ses commentaires (Livre VII, chapitre XXXIII), César y aurait réuni le sénat de la cité pour résoudre le conflit opposant Convictolitavis et Cotos, deux chefs éduens, pour la magistrature suprême (vergobret). César choisit Convictovitalis comme magistrat suprême des Éduens, pensant ainsi en faire des alliés.
La ville est une des stations de la table de Peutinger[12].
Le Moyen Âge est l'époque qui nous a laissé le plus de traces de Decize. Installé au départ sur une île de la Loire, le bourg s'est rapidement étendu de part et d'autre du fleuve.
On raconte qu'au milieu du VIe siècle le corps de l'évêque Aregius, mort à Nevers, fut placé dans une barque qui, sans aucune aide, aurait remonté la Loire jusqu’à Decize, où il fut enterré[13]. Sous le nom de Saint-Aré, il devint donc le protecteur de la ville et le saint patron de la paroisse.
Les comtes de Nevers y font établir un château, aujourd'hui en ruines, et des murs d'enceinte dont témoigne encore la porte du Marquis d'Ancre.
Au XIe siècle, des bénédictins se sont installés dans la ville et y ont fondé le prieuré Saint-Pierre, qui passera plus tard (au XVIe siècle) aux mains des religieux Minimes, qui reconstruisirent une partie des bâtiments du couvent et de l'église.
De 1691 à 1694, Marcelline Pauper (1666-1708) va fonder dans la ville une succursale des Sœurs de la Charité de Nevers pour soulager la misère du peuple. Au XVIIIe siècle, la ville subit de nombreuses transformations. Guillaume Godard, 1er maire de Decize de 1772 à 1779 et conseiller du roi à la connétablie de France, organise la construction du pont sur la Vieille Loire et pose la première pierre en 1775 (le pont fut achevé en 1783). Lors d'une famine, et pour donner du travail aux indigents, il fait construire la promenade des Halles en y faisant planter des platanes dont certains existent encore aujourd'hui. La promenade fut inscrite en 1932 au titre des sites naturels classés[réf. nécessaire].
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté provisoirement les noms de Decize-le-Rocher et de Rocher-la-Montagne[14].
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Entre 1790 et 1794, les communes voisines de Brain, Saint-Maurice-les-Decize et Saint-Prive-les-Decize sont rattachées à Decize[14].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le général Robert Caillaud, originaire d'Auvergne, a commandé la libération de Decize en 1944 face aux 13 000 hommes du général Elster.
Une plaque commémorative a été dévoilé lors d'une cérémonie protocolaire en présence d'une soixantaine de représentants de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (ESM), qui a offert la plaque, en l'honneur du général Caillaud, le parrain de cette 207e promotion. Le 152e régiment d'infanterie de Colmar était également présent pour commémorer un de leurs aînés, le vendredi 10 septembre 2021, à l'entrée du pont du 152e-RI au faubourg d'Allier.
La Résistance a fait exploser le pont dans la nuit du 9 au .
En 1946, l'Atelier technique aéronautique de Rickenbach de la SNECMA est transfèré à Decize. Il s'agit d'ingénieurs allemands (et leurs familles) travaillant sur la conception des moteurs à réaction sous la direction d'Hermann Östrich. À partir de 1947, ils sont progressivement installés sur le site de Villaroche en Seine-et-Marne.
Maire : Justine Guyot (2020-2026)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].
En 2019, la commune comptait 5 233 habitants[Note 4], en diminution de 8,02 % par rapport à 2013 (Nièvre : −5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 309 | 2 729 | 2 503 | 2 453 | 3 068 | 3 195 | 3 355 | 3 479 | 3 994 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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4 069 | 4 362 | 4 594 | 4 538 | 4 511 | 4 927 | 5 101 | 4 977 | 5 134 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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4 990 | 5 080 | 4 816 | 4 449 | 4 384 | 4 308 | 4 134 | 4 765 | 5 039 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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6 594 | 7 175 | 7 528 | 7 437 | 6 876 | 6 456 | 5 975 | 5 831 | 5 689 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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5 267 | 5 233 | - | - | - | - | - | - | - |
Selon la légende, le corps de saint Aré aurait été déposé au VIe siècle dans un oratoire au bord du fleuve. L'église aurait ensuite été érigée à cet endroit. L'église paroissiale dotée d'une crypte a été érigée par la suite sur celui-ci.
Saint Aré était évêque de Nevers au VIe siècle, on sait qu'il participa aux conciles d'Orléans (549) et de Paris (552). À sa mort son corps fut déposé selon ses souhaits dans une barque sur Loire. La barque aurait miraculeusement remonté le courant au lieu de le descendre et se serait arrêtée à Decize, où l'évêque devenu saint fut inhumé.
On dit que dès sa mort, de nombreux pèlerins seraient venus à Decize sur son tombeau. Le culte de saint Aré perdura jusqu'au XVe siècle. Après la Révolution, ses reliques furent éparpillées, puis en partie restituées en 1875, date à laquelle elles furent placées dans une nouvelle châsse.
Au XIXe siècle, les mariniers lui firent édifier une chapelle au bord de la Loire. Les parties les plus anciennes de l'église, la crypte et le chœur, sont datées en partie du VIIe siècle mais la majeure partie de l'église date du XIIe siècle. Bénitier en bronze du XVe siècle. Des modifications ont été apportées aux XVIe s. (portail) et XIXe s. (nef). La seule partie romane encore visible est le chœur.
L'église est classée monument historique depuis 1875. Ouverte tous les jours[20].
Le couvent des Minimes est un ancien prieuré bénédictin datant du XIe siècle : le prieuré Saint-Pierre de Decize. Le comte Landry de Nevers (†1028) donne le prieuré Saint-Pierre à l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre[21] (le prieuré existe donc déjà avant 1028). Le prieuré s'associe en 1250 avec l'abbaye de Saint-Martin d'Autun[22] dont en l'abbé Guillaume de Fontangy fait 1295 réparer à ses frais le prieuré, qui appartient à son couvent, moyennant certaines cessions[23]. La construction du couvent commence dans la seconde moitié du XIe siècle et se poursuit au XIIe siècle. Des bâtiments d'origine, il nous reste le plan, les soubassements et une partie du chœur roman de l'église conventuelle.
En 1559, un incendie ravagea la ville, l'église et le couvent des Minimes ne furent pas épargnés. Mais il semble qu'à cette époque le couvent était abandonné.
Il fut racheté en 1621 par les Minimes, qui reconstruisirent la nef de l’église, écroulée, et les bâtiments du couvent en 1629.
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Blasonnement :
« D'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules, à la bordure componée d'argent et de gueules. » |
Decize a obtenu un blason en 1383. Il lui a été donné par le Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et son épouse Marguerite de Flandres.[réf. nécessaire]
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