Châtel-Censoir est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,2% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (56,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (51,7%), terres arables (33,9%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,5%), zones agricoles hétérogènes (4,1%), prairies (3,5%), zones urbanisées (2,3%)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la ville vient de saint Censure ou Censoire, évêque d'Auxerre de 472 à 502[9],[10].
Le nom de Châtel-sans-Souef, utilisé au XVIesiècle, serait dû à ce que le château de cette ville ne possédait pas de point d'eau et qu'il fallait être «sans souef» (sans soif) pour y habiter[11]. Châtel-sans-Souef est le nom donné dans le procès-verbal du 21 avril 1547 écrit pour l'arrivée à Paris le 20 avril 1547 du premier train de bois flotté, mené depuis Châtel-Censoir par Charles Lecomte[11]. Le nom et cette explication sont encore mentionnés dans l'annuaire de la Nièvre de 1825[12].
Histoire
Il semble que saint Censure (mort en 502) ait fait construire un château sur le site, puis ait fait don de sa châtellenie de Censoir au chapitre d'Auxerre. Le seigneur du lieu serait donc l'évêque d'Auxerre à partir du début du VIesiècle[9].
Un château fortifié existait au sommet de la butte avant que le premier lieu de culte chrétien ne soit construit, à côté du château et probablement sur l'emplacement d'un ancien lieu de culte païen[10].
Durant le Moyen Âge ce château devient l'une des sept châtellenies de Donzy[12]. Au IXesiècle un chapitre de chanoines sous l’autorité de l’évêque d'Auxerre est fondé dans l'église; il sera dissout à la Révolution. L'église devient une collégiale à leur arrivée.
Le château est détruit au XIIesiècle par Guillaume III, comte de Nevers (1148-1161); il semble qu'il n'ait pas été rebâti[13]. Une église romane est construite, probablement dans la deuxième moitié du XIIesiècle. L'établissement collégial comprend les demeures des chanoines, un dortoir, un réfectoire et un cellier[10].
Des vestiges de l'ancien château de saint Censure ou «château d’en bas», subsistent dans la rue Campion: une maison privée abrite une cave remontant probablement au XIIesiècle[10].
Châtel-Sans-Souef a l'honneur d'être le point de départ du premier train de bois (de chauffage, de construction...) ayant flotté en aval sur l'Yonne et la Seine jusqu'à Paris[11],[14], où il est arrivé le 20 avril 1547[12] mené par Charles Leconte, charpentier[15] nivernais travaillant à Paris comme maître d’œuvre de l'hôtel de ville[14]. La palme de précurseur du flottage du bois a malgré cela été donnée par Clamecy[12] (qui se trouve en bord d'Yonne) en 1828[16] à Jean Rouvet, riche marchand de bois de Paris, pour avoir le premier fait flotter du bois sur la Cure jusqu'à Paris en 1549. Il est vrai que la Cure est nettement moins navigable que l'Yonne, qui est commercialement navigable jusqu'à Clamecy (en amont de Châtel-Censoir); mais Rouvet n'est pas le premier à avoir flotté du bois sur la Cure: il a repris le travail de Gille Deffroissez, maître de forges du Nivernais qui s'est ruiné dans sa tentative pourtant réussie de flotter du bois sur la Cure en 1546[14]. Le commerce de bois, flotté depuis le Morvan jusqu'à Paris via l'Yonne et la Cure, a duré jusqu'au XIXesiècle.
Abbaye de Châtel-Censoir et source de Saint-Potentien
Une abbaye bénédictine est fondée dans l'enceinte du château[13],[17] avant la fin du XIIesiècle.
Étienne évêque d'Autun (1171-1189), souhaite prendre la succession de l'abbé de Châtel-Censoir, à l'encontre des souhaits du pape Alexandre III qui veut y voir un nommé Seguin, chanoine de Château-Censoir et neveu de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés. Alexandre III écrit à Guillaume de Toucy et à Matthieu, évêque de Troyes de 1169 à 1180, pour leur demander d'"éclaircir le fait", ce qui signifie probablement un rappel que la volonté du pape passe avant celle d'un évêque car il ajoute que si l'élection d'Etienne a déjà été faite elle est "contraire aux saints canons". Toujours pour cette affaire mais après l'élection de Seguin à la charge convoitée, le cardinal diacre Jacques écrit lui aussi à Guillaume de Toucy en lui demandant de maintenir Seguin en place "contre les poursuites de l'évêque d'Autun qui devrait être content de l'évêché qu'il a"[18].
L'église abbatiale est si endommagée en 1448 et 1490 qu'elle doit être entièrement reconstruite[13],[19].
La source Saint-Potentien se trouve à environ 1 km au nord du village, entre le canal et la rivière Yonne. Fin XIXe ce n'est plus qu'une flaque d'eau sous des saules, alimentée par le canal. Elle a pris le nom de saint Potentien après que, selon la légende, celui-ci s'en soit abreuvé. Sa renommée médicinale s'est étendue jusqu'au Morvan pendant des siècles et le pèlerinage de la fête patronale était très fréquenté[20].
Héraldique
Blason
Inconnu.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001
mars 2014
Jean-Claude Bohain
mars 2014
2020
Bertrand Massias Jurien de La Gravière
DVD
Industriel
juillet 2020
En cours
Olivier Maguet
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[22].
En 2019, la commune comptait 597 habitants[Note 2], en diminution de 7,73% par rapport à 2013 (Yonne: −1,69%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 016
1 067
1 141
1 211
1 207
1 310
1 332
1 423
1 422
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 346
1 344
1 346
1 312
1 235
1 192
1 148
1 135
1 012
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
983
891
934
826
823
787
748
756
662
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
708
805
713
677
602
657
674
670
663
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
641
597
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
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Fontaine monumentale (XXesiècle) commémorant l'adduction de l'eau sous pression en 1938;
Monument (XXesiècle) érigé à la gloire du colonel Rozanoff, aviateur de la Seconde Guerre mondiale.
Église Saint-Potentien.
Tour d'enceinte.
Porte d'entrée du château (XVIe s.)
Maison natale d'Edmé Champion (XVIIe-XVIIIe s.)
Canal du Nivernais (XIXe s.)
Croix (XIXe s.)
Mairie-école (XIXe s.)
Gare ferroviaire (XIXe s.)
Monument aux morts (XXe s.)
Fontaine (XXe s.)
Personnalités liées à la commune
Potentien: évangéliste du IIIesiècle, devenu saint patron de la paroisse[29].
Censure: neuvième évêque d'Auxerre; il a fait construire un château sur le site (castrum Censurii, puis castrum censorium), d'où le nom actuel de Châtel-Censoir[29].
Achille Tenaille de Vaulabelle: né à Châtel-Censoir le 28 octobre 1799, représentant de l’Yonne à l’Assemblée constituante (1848), il est ministre de l'Instruction publique et des Cultes du 5 juillet au 13 octobre 1848.
Éléonore Tenaille de Vaulabelle: né à Châtel-Censoir le 12 octobre 1801, frère du précédent, écrivain et dramaturge français.
Edmé Champion, «Le Petit Manteau bleu», 1766-1852, philanthrope [26]
Pierre Hervé (1913-1993) résistant, journaliste et ancien député.
Henri Sellier (1849-1899), chanteur lyrique.
Pour approfondir
Bibliographie
Annie Hervé, La Vie de Châtel-Censoir à la fin du XIXesiècle, conférence de Mme Annie Hervé, Châtel-Censoir (la mairie): Association Châtel-Censoir d'hier et d'aujourd'hui, 1987
Frédéric de Berthier de Grandry, La Famille d’Achille Tenaille de Vaulabelle (1799-1879), un ministre pionnier de l’Éducation nationale, préface de Jean-Pierre Soisson, Paris, 1998-2004 (ISBN978-2-9513699-2-4)
Guy Demanche, Chatel-Censoir a la découverte d'un patrimoine méconnu, 2008 (auto-édition)
Guy Demanche, Châtel-Censoir: mélanges castelcensoriens, Châtel-Censoir: Châtel-Censoir d'hier et d'aujourd'hui, impr. 2010
Théophile Ébray, Étude des modifications de l'étage callovien et preuve de l'existence de cet étage aux environs de Châtel-Censoir, Paris: impr. de L. Martinet, extrait du "Bulletin de la Société géologique de France". 2esérie. T. XVII, p.161. Séance du 16 janvier 1860
Maëlle Hamma, «Edme Champion, natif de Châtel-Censoir: un grand homme avec sa part d’ombre», L'Yonne républicaine, (lire en ligne, consulté le ).
Émile Pallier, Recherches sur l'histoire de Chatel-Censoir, réédité par Laffitte (1981)
Émile Pallier, Étude sur la crypte et le chœur de l'église de Châtel-Censoir, 1897
Émile Pallier, Recherches sur la préhistoire de Châtel-Censoir et des territoires voisins, 1900
Michèle Mathieu, Le voyage de Bergamote jusqu'à Châtel-Censoir-sur-Orchidées: 23 sortes d'orchidées sauvages sur le territoire de la commune ainsi que 8 circuits pour les découvrir. N° (ISBN978-2-9538702-0-6) (2011), prix festilivres-Jeunesse de Monéteau en 2011.
Michèle Mathieu, Bergamote's journey to Châtel-Censoir and its orchids: traduction en anglais du livre précédent. N° (ISBN978-2-9538702-1-3) (2011).
Abbé Jean Lebeuf, Mémoire concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol.1, Auxerre, Perriquet, , 886p. (lire en ligne)
Charles Chauvelot, Notice historique sur le flottage des bois en trains, ou Solution du point ..., Paris, Ledoyen, , 62p. (lire en ligne).
Gustave Cotteau et Victor Petit, Description de la vallée de l'Yonne: voyage neuvième, Auxerre, Annuaire de l'Yonne, , 23p. (lire en ligne), p.263-291.
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Frédéric de Berthier de Grandry (préf.Jacques de Bourbon Busset), Les Berthier, une famille de la noblesse d’épée, Clamecy (Nièvre), Nouvelle Imprimerie Laballery, , 640p. (ISBN2-9513699-0-5), p.16.
Frédéric de Berthier de Grandry (préf.Jean-Pierre Soisson), La Famille d’Achille Tenaille de Vaulabelle (1799 - 1879), un ministre pionnier de l’Éducation nationale, Clamecy (Nièvre), Nouvelle Imprimerie Laballery, , 448p. (ISBN2-9513699-2-1), p.444-446.
Frédéric de Berthier de Grandry, La Famille de la dernière duchesse de Fitz-James, Les Gand’Oward de Magny, Clamecy (Nièvre), Nouvelle Imprimerie Laballery, , p.5-30, CSGY n°XIV, SGY.
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