Chevannes-Changy est une commune française de Puisaye située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
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Chevannes-Changy | |
![]() La mairie. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Arrondissement | Clamecy |
Intercommunalité | Communauté de communes Tannay-Brinon-Corbigny |
Maire Mandat |
Michèle Lelong 2020-2026 |
Code postal | 58420 |
Code commune | 58071 |
Démographie | |
Population municipale |
138 hab. (2019 ![]() |
Densité | 7,3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 17′ 24″ nord, 3° 27′ 11″ est |
Altitude | Min. 195 m Max. 309 m |
Superficie | 18,92 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Corbigny |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Chevannes-Changy est dans la moitié nord de la Nièvre. Au nord-est le Loiret est à seulement 23 km à vol d'oiseau ; la Loire et le département du Cher à l'ouest sont à 35 km.
Brinon-sur-Beuvron, son chef-lieu de canton, est la commune voisine avec son bourg à 4 km de Chevannes au sud-est ; Clamecy, sa sous-préfecture, à 23 km au nord et Nevers sa préfecture à 49 km au sud-ouest[1]. Corbigny, autre petite ville proche, est à 22 km à l'est.
Le parc naturel régional du Morvan est à 24 km à l'est[1] (20 km à vol d'oiseau), en limite de Corbigny et commençant sur sa commune voisine Cervon[2].
Aucune grande route ne passe sur la commune, qui est desservie par un réseau assez lâche de petites routes locales. La plus grosse route de la commune est la D 5 qui traverse le village orientée N-O/S-E ; elle relie les environs de Varzy, 11 km nord-nord-ouest, à la D 977bis au sud-est (la D 977bis dessert à l'est Saulieu et au-delà, et au sud-ouest Prémery où elle rejoint la D 977)[1].
La D 127 va de Chevannes-Changy à Donzy, 32 km ouest-nord-ouest.
La grande route la plus proche est la N 151 d'Auxerre à La Charité-sur-Loire ; elle passe à 20 km au nord-ouest de Chevannes-Changy. A La Charité se trouve l'accès à la A77 ou "autoroute de l'Arbre", qui longe en partie la Loire[1].
Le plus proche accès à l'autoroute A6 est l'échangeur n° 22 à 54 km au nord-est près d'Avallon. L'échangeur des autoroutes A6 et A38 est à Pouilly-en-Auxois, 118 km au sud-est par la A6 (106 km en passant par Saulieu mais un peu plus long en durée)[1].
![]() |
Marcy | Parigny-la-Rose | Taconnay | ![]() |
Corvol-d'Embernard Chazeuil |
N | Brinon-sur-Beuvron | ||
O Chevannes-Changy E | ||||
S | ||||
Authiou | Champlin | Bussy-la-Pesle |
La limite Est de la commune longe les vallées du Beuvron au nord et du ruisseau de Treigny au sud - ce dernier devenant le ruisseau d'Arthel à mi-parcours. Ces vallées étant assez encaissées, la commune se termine donc tout le long de ce côté par des coteaux escarpés d'une cinquantaine de mètres de hauteur. Le ruisseau du Canard a creusé une vallée tout aussi encaissée. Le point le plus bas de la commune, 195 m d'altitude, se trouve en limite de commune avec Taconnay, sur la D 180 alors que cette route s'apprête à passer le Beuvron[note 1] ; le point le plus haut à 309 m d'altitude est le sommet de l'escarpement qui domine Chevannes par le nord-est, dans le bois de Chevenat[2] qui s'appelait autrefois le bois des Longsprats[3].
Le nombre de tuileries anciennes (voir paragraphe "Villages, hameaux, lieux-dits, écarts" ci-dessous) est un indicateur fiable de la quantité importante d'argile présente en ces lieux.
Le Canard ou le Corvol[4], petite rivière provenant de l'ouest sur la commune de Corvol-d'Embernard où elle prend source, arrive sur Chevannes le long de la D 127. A Chevannes il se tourne vers le nord, passe au moulin du Foulon[note 2] et à la Noue et sort de la commune par le nord-est, à l'est de Changy. C'est un affluent du ruisseau d'Arthel, sous-affluent du Beuvron.
Plus au nord, le ruisseau de Trinay, saisonnier, vient de la commune de Marcy à l'ouest ; il sert de limite de communes sur environ 370 m puis arrose le hameau des Masserons (lavoir). C'est là son point le plus bas, sans déversement ultérieur. L'autre branche arrive sur la commune au nord de Changy depuis Parigny-la-Rose, passe entre les Masserons et Changy et rejoint le lavoir des Masserons.
La carte de Cassini montre un double étang (deux digues se suivent à quelques dizaines de mètres d'intervalle, formant deux retenues d'eau successives) sur le Canard, mais situé au nord-ouest de Changy - là où passe le ruisseau saisonnier de Trinay[note 3]. De nos jours on trouve l'étang du Corvol étiré sur un peu plus de 650 m de long pour environ 70 m dans sa plus grande largeur, environ 2 km en aval de Changy sur le Canard. Il est précédé d'une étroite retenue d'eau d'environ 11 m de large sur 240 m de longueur[2].
Dans la liste des hameaux de Chevannes-Changy qui suit, les hameaux suivis d'une astérisque sont indiqués sur la carte de Cassini (établie vers 1745) ; l'orthographe de cette époque est indiquée entre parenthèses si elle est différente de l'orthographe actuelle. Chevannes s'appelait alors Chevannes sous Montenoison. Les hameaux disparus depuis sont entre crochets : [(hameau)]*[2].
B
C
F
M
N
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R
T
Chevannes-Changy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[12],[13],[14]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,5 %), prairies (30,9 %), forêts (24,5 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].
Chevannes : Cavanniacus, nom d'un romain, ou villa cavaniaca de Chevanii Brinonem[4] ; l'origine du bas-latin capanna, désignant une hutte et qui a donné le mot « cabane »[réf. souhaitée] est également proposée.
Parmi les différentes orthographes on trouve Chevanniæ[19] ; Chevonnes (1287) ; Cura de Chevaniis (1478) ; Chevannes-soubs-Monthenoison (1637) ; Chevannes-soubs-Corvol (1658) ; Chevanne (1661) ; Chevannes-Changy à la réunion des deux communes en 1790[20]. Chevannes s'est aussi appelé Chevannes-Treigny vers 1823 puis Chevannes-Changy en 1936[4].
Changy : Cangiaco, Changiacum[4]. On trouve Changi en 1550, Chaulgy en 1609[21].
Treigny : Treinignum (1287) ; Treigniacum (1294) ; Maison-forte de Trigny (1322) ; Tregny (1538) ; Traigny (1626)[22].
La paroisse de Changy remonte au XIe siècle ; elle était dépendante d'Auxerre[4].
En 1322 Odet de Treigny rend hommage au comte de Nevers pour sa maison de Treigny. En 1485 c'est le tour de Jean de Thory, seigneur de Treigny, puis en février 1574 de Charles de Frasnay, écuyer, seigneur de Treigny pour la terre de Treigny. En 1790 le chevalier de Marcy est propriétaire du château de Treigny[réf. souhaitée].
Début XXe siècle des pierres tombales à moitié effacées et des ossements humains ont été trouvés non loin du château de Treigny au sud, dans le champ appelé "Réserve de la Garenne" sur le plan de 1790. Une épée est représentée sur l'une des pierres tombales ; aucune inscription n'apparaît. Les recherches des propriétaires du château suggèrent qu'un village se tenait au sud du château pendant le Moyen Âge ; la première église se serait elle aussi trouvée au sud du château, et non au nord ainsi qu'elle était située début XXe siècle.
Originellement, Chevannes et Treigny ne sont qu'une seule et même paroisse. Au XIXe siècle s'y joint Changy[4].
Treigny dépendait du prieuré de Saint-Révérien depuis la comtesse Mahaut de Montenoison, et Changy relevait du Auxerre. Lorsque l'église de Treigny, trop vétuste, est abandonnée, une autre église est construite à Chevannes en 1827. En 1836, Changy et son église paroissiale sont rattachées à Chevannes ; c'est alors que la commune prend son nom définitif[4].
Le prieuré de Saint-Révérien conserve Changy, son étang et son moulin jusqu'à la
Révolution[4].
La qualité et la réputation des terres de Chevannes ont favorisé l'émergence de grands domaines agricoles au XIXe siècle. En 1858 il y avait encore trois moulins à blé en 1858, détruits depuis. La commune comprend encore cinq lavoirs, trois croix en bois et plusieurs puits[4].
La tuilerie au hameau du même nom sur la route des Oucherons, fabriquait tuiles, briques et carrelages jusque dans les années 1920 ; elle était alors dirigée par la famille Goumet. Il en reste le séchoir, un bâtiment sans murs, au toit bas monté sur piliers, avec au bout du séchoir les fondations du four[4].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2008 | 2014 | Aubrun Michel | Retraité de l'Éducation nationale | |
mars 2014 | 2020 | Yvon Desmas | ||
2020 | En cours | Michèle Lelong | DVD | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[24].
En 2019, la commune comptait 138 habitants[Note 2], en augmentation de 1,47 % par rapport à 2013 (Nièvre : −5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
413 | 318 | 461 | 487 | 573 | 575 | 829 | 868 | 745 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
697 | 720 | 737 | 730 | 696 | 698 | 650 | 641 | 598 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
546 | 521 | 487 | 394 | 367 | 317 | 295 | 291 | 260 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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266 | 243 | 230 | 191 | 166 | 157 | 164 | 156 | 147 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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132 | 138 | - | - | - | - | - | - | - |
De nos jours un domaine agricole, Changy était autrefois une place forte avec chapelle et cimetière, d'origine gallo-romaine. De ce passé restent les ruines d'un très large colombier détruit à la Révolution. Il a été un fief vassal de la châtellenie de Montenoison. Au XIVe siècle il est tenu par Jean du Gué ; plus tard il passe dans la famille Andréas[4]. Situé en haut d'un coteau à très forte pente sur son côté nord-ouest, le lieu domine un large panorama sur la vallée du Trinay, ouvert du sud-ouest au nord.
Le château de Treigny est situé au fond de la vallée du ruisseau du même nom. Sa façade nord est encadrée de deux tours et sa façade sud porte une tourelle d'escalier[réf. souhaitée]. Le bâtiment actuel, aux lignes classiques d'un manoir de plaisance datant de la fin du XVIIIe siècle, est accolé à des tours plus anciennes. Le lieu est de nos jours un domaine agricole[4], privé et non visitable.
La commune comprend cinq lavoirs : lavoir de Treigny, lavoir des Brosses à Chevannes, lavoir de la Picherotte sur la route de Changy, lavoir des Masserons - grand lavoir restauré sur la route des Chazeaux - et lavoir de Prévent. Le petit lavoir des Brosses à Chevannes, du XIXe siècle, inclut un compluvium. Le lavoir de Prévent[note 10], couvert depuis 1894, était récemment en cours de restauration. Son alimentation mérite une pause : un "aqueduc de la montagne" en pierres taillées lui amène les eaux du ruisseau des Martins[4].
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