Cassis [kasis] ou [kasi][1] (Carcisis portus à l'époque romaine, Ier siècle av. J.-C.) est une commune du département des Bouches-du-Rhône et de la région administrative Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle est caractérisée par les falaises présentes sur son territoire et par les vins de Cassis (blanc, mais aussi rosé) produits dans la région. Le tourisme joue un rôle important dans l'économie de cette commune.
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Cassis | |
![]() Le port de Cassis. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Bouches-du-Rhône |
Arrondissement | Marseille |
Intercommunalité | Métropole d'Aix-Marseille-Provence |
Maire Mandat |
Danielle Milon 2020-2026 |
Code postal | 13260 |
Code commune | 13022 |
Démographie | |
Gentilé | Cassidain, Cassidaine |
Population municipale |
6 905 hab. (2019 ![]() |
Densité | 257 hab./km2 |
Population agglomération |
12 920 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 13′ 00″ nord, 5° 32′ 20″ est |
Altitude | 199 m Min. 0 m Max. 398 m |
Superficie | 26,86 km2 |
Unité urbaine | Cassis (ville-centre) |
Aire d'attraction | Marseille - Aix-en-Provence (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de La Ciotat |
Législatives | Neuvième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.cassis.fr |
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La devise en occitan provençal de la commune attribuée à Frédéric Mistral est « Qu'a vist Paris, se noun a vist Cassis, pou dire : n'ai rèn vist », ce qui signifie « Qui a vu Paris, s'il n'a pas vu Cassis, peut dire : je n'ai rien vu »[2].
Ses habitants sont appelés les Cassidains, du provençal cassiden, qui peut avoir une origine ligure[3].
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Marseille | Aubagne | Roquefort-la-Bédoule | ![]() |
Marseille | N | Ceyreste | ||
O Cassis E | ||||
S | ||||
Marseille | Mer Méditerranée | La Ciotat |
Cassis se situe sur le pourtour méditerranéen, à environ 20 km à l'est de Marseille.
Le cap Canaille, situé entre Cassis et La Ciotat, culmine à 363 mètres. Il fait partie des falaises Soubeyranes qui joignent Cassis à La Ciotat. Sur les neuf km de côtes séparant ces deux villes, les falaises Soubeyranes en occupent plus de quatre et constituent les plus hautes de France. Elles trouvent leur point le plus haut (394 m) sur la commune de La Ciotat, ce qui les fait figurer aussi parmi les plus hautes falaises maritimes d'Europe. Le cap Canaille, site classé depuis 1989, a été intégré en 2012 au parc national des Calanques et offre un beau point de vue depuis la route des Crêtes reliant Cassis à La Ciotat. À l'ouest-sud-ouest du centre-ville et dans le même parc national se situe la calanque de Port-Miou, la seule du massif des Calanques à faire partie de la commune de Cassis. Au nord-est le mont Gibaou, le plus haut point de la commune, domine de ses 398 mètres le bois Marcouline et les vignobles de Cassis.
Le sous-sol de Cassis appartient au crétacé. On trouve trois grands types de sols : des sols peu profonds et d’érosion, des sols rendziniformes et sols bruns peu profonds et des sols bruns développés sur colluvions.
Située dans le Sud de la France, cette commune, proche de Marseille, dispose d’un climat méditerranéen. La commune est protégée du vent par la ceinture constituée des hauteurs environnantes. Les gelées sont exceptionnelles et il bénéficie d'une durée exceptionnelle d'ensoleillement, avec plus de 2 800 heures de soleil par année, notamment grâce au mistral, qui souffle en moyenne 93 jours par an. Il y a en moyenne 525 mm de précipitations par an. Elles sont les plus faibles de France[4] et s'étalent sur 81 jours de pluie (dont 39 dépassant 2,5 mm), principalement en automne-hiver. La température moyenne est de Modèle:Temp.
Les pluies tombent principalement en hiver mais aussi en automne et au printemps. L’été est sec et la pluie très rare à inexistante. Malgré un climat généralement clément, des épisodes extrêmes sont enregistrés. Ainsi, le thermomètre a atteint -Modèle:Temp le et +Modèle:Temp . Le et le on a mesuré plus de 200 mm de pluie en 24 heures. Le [5] et le on a mesuré plus de 10 cm de neige[6],[7].
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1989 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 4,7 | 4,5 | 6,3 | 8,5 | 12,2 | 15,7 | 18,1 | 18,4 | 15 | 12,4 | 8 | 5,4 | 10,8 |
Température moyenne (°C) | 8,2 | 8,5 | 10,8 | 13 | 16,9 | 20,8 | 23,5 | 23,6 | 19,6 | 16,2 | 11,5 | 8,8 | 15,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,8 | 12,5 | 15,2 | 17,4 | 21,7 | 26 | 28,8 | 28,8 | 24,2 | 20 | 15,1 | 12,2 | 19,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−5 25.01.07 |
−7,7 11.02.12 |
−3,1 02.03.05 |
0,7 08.04.21 |
4 07.05.19 |
8,7 02.06.06 |
10,4 17.07.00 |
11,4 23.08.07 |
6,9 25.09.02 |
2,3 28.10.12 |
−3,1 22.11.1999 |
−5,1 30.12.05 |
−7,7 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,9 20.01.07 |
22,2 12.02.02 |
23,7 21.03.02 |
26,9 26.04.10 |
32,4 28.05.06 |
37,4 28.06.19 |
37,5 23.07.03 |
39,1 01.08.20 |
33,9 01.09.19 |
30,4 02.10.1997 |
22,9 05.11.04 |
21,5 30.12.21 |
39,1 2020 |
Précipitations (mm) | 63,9 | 39,8 | 28,5 | 66,7 | 45 | 24 | 8,1 | 22,4 | 97,2 | 87,4 | 75,3 | 64,2 | 622,5 |
Cassis est une commune urbaine[Note 1],[8]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cassis, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[11] et 12 920 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[12],[13].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[14],[15].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (71,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (39,6 %), forêts (29,3 %), zones urbanisées (17,8 %), cultures permanentes (10,4 %), mines, décharges et chantiers (1,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1 %), eaux maritimes (0,8 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
La forme la plus ancienne est Tutelæ Charsitanæ, attestée dès le IIe siècle. Elle dérive ensuite en Carsicis (IVe siècle) et Castrum Cassitis (1323). Ces toponymes suggèrent un thème Car-s dérivé du pré-indoeuropéen *Kar notifiant pierre ou rocher, auquel a été ajouté la suffixe -ite[21]. La langue française a conservé la graphie occitane provençale Cassis qui est identique dans la norme classique et la norme mistralienne.
Les habitants de Cassis et de la région (par exemple) et de Marseille ne prononcent pas le « s » final du nom de la ville, que ce soit en français ou en occitan. Localement, on dit que le fait de prononcer le « s » final aide à remarquer facilement ceux qui ne sont pas de la région.
Le « s » final n'est pas prononcé dans la variante provençale locale de l'occitan, contrairement à d’autres variants de l'occitan[22]. Cette prononciation du « s » final se retrouve dans la devise de la ville qui fait rimer Paris, Cassis et vist entre eux (prononciation en provençal « mistralien » : /pa.ʁis/, /ka.sis/ , /vis/).
Les plus anciennes traces d'occupation du site remontent à 500 ou 600 ans av. J.-C. Sur les hauteurs de la Couronne de Charlemagne, des vestiges d'un habitat fortifié, l'oppidum du Baou Redoun, montrent que les Ligures locaux vivaient de pêche, de chasse et d'agriculture. Des liens avec Massilia, ville fondée par les Phocéens, laissent supposer que Cassis a pu être une escale sur les routes maritimes grecques.
Sous l'Empire romain, Cassis fait partie de l'itinéraire maritime de l'empereur Antonin le Pieux. Le port comprenait alors l'actuelle place Baragnon. C'est déjà une petite bourgade, implantée principalement autour des plages de l'Arène et du Corton, vivant de la pêche, du corail et du commerce maritime avec l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, comme l'attestent plusieurs découvertes archéologiques.
Du Ve au Xe siècle, les invasions barbares conduisent la population à se réfugier sur les hauteurs à l'intérieur du castrum : une cité fortifiée qui deviendra en 1223 possession de la seigneurie des Baux de Provence.
Le , à Brantes, au pied du Ventoux, en présence de son épouse Alix des Baux, Odon de Villars fit donation à son neveu Philippe de Lévis des fiefs de Brantes, Plaisians et leurs dépendances, des seigneuries de Saint-Marcel, Roquefort, le Castellet, Cassis et Port-Miou, dépendantes de la baronnie d'Aubagne, ainsi que de La Fare-les-Oliviers et Éguilles. Son neveu, en contrepartie devait lui servir de caution vis-à-vis de Raymond de Turenne dans l'observation d'un accord passé entre le vicomte, lui et son épouse Alix. En cas de non-respect de la part d'Alix et d'Odon, ces derniers devraient payer 50 000 florins à Raymond de Turenne[24],[25].
Au XVe siècle, Cassis est rattaché au comté de Provence, puis le Roi René transmet la Cité aux évêques de Marseille qui exerceront leurs droits jusqu'à la Révolution de 1789. Les armoiries de la ville, où figure une crosse épiscopale, témoignent de cette époque.
Au XVIIIe siècle, Cassis sort de ses remparts et se développe autour du port. Après la Restauration, de nouvelles activités se développent : sécheries de morues, confection de scourtins servant à la fabrication de l'huile d'olive, travail du corail, extension de la vigne, exploitation des carrières (ciment, chaux, pierre).
La pierre de Cassis, exploitée dès l'Antiquité, contribue à la renommée de cette localité dans le monde. Les quais de grands ports de Méditerranée en sont bâtis (Alexandrie, Alger, Le Pirée, Marseille et Port-Saïd) ; mais ce matériau n'est pas présent, comme le prétend pourtant une légende persistante, dans le socle de la statue de la Liberté à New York, qui est en fait constitué de béton et de granit provenant du Connecticut[26].
Au XXe siècle, ces activités disparaissent, relayées par le tourisme et par une viticulture toujours plus florissante (« vins de Cassis » fut l'une des trois premières appellations à être protégées par appellation d'origine contrôlée en 1936).
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Les armes peuvent se blasonner ainsi : d'azur à la crosse d'or accompagnée de deux poissons affrontés d'argent posés en pal. |
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1945 | 1971 | Emmanuel Agostini[27] | SFIO | Médecin |
1971 | 1995 | Gilbert Rastoin | RPR | Magistrat à la Cour des comptes |
1995 | 2008 | Jean-Pierre Teisseire | RPR puis UMP | Fonctionnaire européen |
2008 | En cours | Danielle Milon-Vivanti[28] | UMP puis LR | Enseignante retraitée |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30].
En 2019, la commune comptait 6 905 habitants[Note 3], en diminution de 7,27 % par rapport à 2013 (Bouches-du-Rhône : +2,51 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 300 | 1 878 | 2 065 | 1 846 | 2 050 | 2 065 | 2 093 | 2 069 | 2 080 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 187 | 2 038 | 1 975 | 1 806 | 1 809 | 1 907 | 1 879 | 1 974 | 1 956 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 972 | 1 980 | 1 990 | 2 193 | 2 354 | 2 434 | 2 528 | 2 769 | 3 152 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 611 | 4 852 | 5 831 | 6 304 | 7 967 | 8 001 | 7 766 | 7 788 | 7 722 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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7 221 | 6 905 | - | - | - | - | - | - | - |
Le cassis[37] est un vin d'appellation d'origine contrôlée, produit sur la commune. C'est la première AOC reconnue en Provence, en 1936 et l’un des plus anciens lieux de viticulture en France. La vigne existait déjà sur l’emplacement de Marseille et ses environs avant même le débarquement (vers 600 avant notre ère) des marins grecs (les Phocéens).
Les premières mentions du vignoble de Cassis datent du XIIe siècle. Le vignoble adopte le cépage « muscatel » et prend un nouvel essor vers 1520 avec la famille florentine des Albizzi. Au XVIe siècle, 200 hectares produisent 4 000 hectolitres de vins rouges et blancs. Un quart était composé du fameux muscat élaboré en vin liquoreux.
Anéanti par le phylloxéra, le vignoble fut réhabilité dès 1892 mais sans muscatel, incompatible avec les porte-greffes utilisés. Il fut reconstitué sur l'initiative de Joseph Savon, négociant marseillais, suivi en cela, de son mas de Calendal, par le poète Émile Bodin. Les vins de Cassis produits sur le seul territoire de la commune ont été les premiers vins français à obtenir l'AOC le , en la prestigieuse compagnie du châteauneuf-du-pape et du sauternes. Cette appellation produisait un million de bouteilles par an sur un terroir d'un peu moins de 200 hectares, en 2007. Les blancs sont les « produits phares » de cette AOC.
À proximité immédiate :
Les fêtes de Noël. En Provence, les fêtes de Noël ont un éclat particulier, particulièrement à Cassis où les traditions sont bien préservées. Ainsi :
L'exposition Place aux Peintres organisée par l'association L'Art et la Manière sur la place Baragnon, un dimanche par mois d'avril à septembre[40].
Les voiles de Cassis. Des voiliers traditionnels participent au mois de mai à ces régates cassidaines[41].
La fête des pêcheurs et de la mer. Cassis se souvient qu'il a été un village de pêcheurs et y consacre deux journées qui débutent le dimanche matin du dernier week-end de juin, par la bénédiction de Saint-Pierre en l'église Saint Michel[42] et se poursuivent par la parade et la bénédiction des bateaux en mer, et par un défilé des Prud'Hommes. Pendant ce week-end, des animations liées à la mer se succèdent.
La fête du vin de Cassis et des vendanges (début septembre). Cette fête qui se déroule chaque année en septembre, honore le vignoble cassidain à travers :
C'est en partie sur la commune de Cassis que se situe le camp de Carpiagne. Ce camp militaire de 1 500 hectares, au cœur du parc national des Calanques, est la base des légionnaires cavaliers du 1er Régiment étranger de cavalerie, la plus grande formation combattante des Bouches du Rhône.
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