Bérenx (prononcer [beʁɛ̃ks]; en béarnais Berencs) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Bérenx | |
La mairie de Bérenx. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie |
Intercommunalité | Communauté de communes du Béarn des Gaves |
Maire Mandat |
Jean-François Billerach 2020-2026 |
Code postal | 64300 |
Code commune | 64112 |
Démographie | |
Gentilé | Bérenxois |
Population municipale |
427 hab. (2019 ![]() |
Densité | 31 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 30′ 13″ nord, 0° 51′ 21″ ouest |
Altitude | Min. 25 m Max. 176 m |
Superficie | 13,59 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Orthez (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Orthez et Terres des Gaves et du Sel |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.berenx.fr |
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La commune de Bérenx se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[1].
Elle se situe à 57 km par la route[Note 1] de Pau[2], préfecture du département, à 54 km d'Oloron-Sainte-Marie[3], sous-préfecture, et à 10 km d'Orthez[4], bureau centralisateur du canton d'Orthez et Terres des Gaves et du Sel dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Salies-de-Béarn[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : Baigts-de-Béarn (1,8 km), Salles-Mongiscard (1,8 km), Ramous (3,7 km), Saint-Boès (4,6 km), Bellocq (5,0 km), Puyoô (5,1 km), Lanneplaà (5,4 km), Saint-Girons-en-Béarn (6,1 km).
Sur le plan historique et culturel, Bérenx fait partie de la province du Béarn, qui fut également un État et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[6].
Ramous | Baigts-de-Béarn | |
Bellocq | ![]() |
|
Salies-de-Béarn | Salles-Mongiscard |
La commune est drainée par le gave de Pau, Arriou de Bardy, Arriou de Cazaubon, Arriou de Mondran, un bras du gave de Pau, le ruisseau de Montlong, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 19 km de longueur totale[8],[Carte 1].
Le gave de Pau, d'une longueur totale de 192,8 km, prend sa source dans la commune de Gavarnie-Gèdre et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Saint-Laurent-de-Gosse, après avoir traversé 88 communes[9].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[10]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[11].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[13] complétée par des études régionales[14] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bellocq-Puyoo », sur la commune de Bellocq, mise en service en 1987[15] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[16],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 14,2 °C et la hauteur de précipitations de 1 181,9 mm pour la période 1981-2010[17]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et à 36 km[18], la température moyenne annuelle évolue de 13,2 °C pour la période 1971-2000[19], à 13,4 °C pour 1981-2010[20], puis à 13,8 °C pour 1991-2020[21].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 6]. Trois sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la « directive Habitats »[23],[Carte 2] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 8] est recensée sur la commune[27],[Carte 3] : le « réseau hydrographique du gave de Pau et ses annexes hydrauliques » (3 000,84 ha), couvrant 71 communes dont 10 dans les Landes, 59 dans les Pyrénées-Atlantiques et 2 dans les Hautes-Pyrénées[28].
Bérenx est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9],[29],[30],[31].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Orthez, dont elle est une commune de la couronne[Note 10]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[32],[33].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (59,8 %), forêts (21,6 %), terres arables (10,6 %), prairies (4,6 %), cultures permanentes (3,3 %)[34].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
La commune est desservie par les routes départementales 29 et 933.
Le territoire de la commune de Bérenx est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[35]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[36].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue à débordement lent de cours d'eau, notamment le gave de Pau. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 2009, 2013, 2014 et 2018[37],[35].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[38]. 75,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 11],[39].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991 et 2011 et par des mouvements de terrain en 2014 et 2019[35].
Le toponyme Bérenx apparaît sous les formes Berencs (1240, cartulaire de Sorde[40]), Berens (1241, cartulaire de Sorde), Berenx (1385, censier de Béarn[41]), Berenxs (1461[42], titres de Béarn[43]), Verencxs (1548[42], réformation de Béarn[44]), Berenlx (1582[42], aliénations du diocèse de Dax[45]) et Berenx XVIIIe siècle, carte de Cassini).
L'origine du toponyme pourrait être germanique : Bero, Ber, Bern, 'ours' - suivi d’un suffixe d’appartenance incus (ens, enx) 'villa' ou 'ville'.
La répartition de ces noms en Gascogne est capricieuse et inégale. Par contre on en rencontre beaucoup au sud de l’Adour. Les uns correspondent à des défrichements par les Francs de régions déshéritées qui avait rebuté les Gallo-romains sur des terres attribuées, sans doute à des vétérans des armées franques ; d’autres sont d’anciennes villas gallo-romaines, détruites par les Francs, puis relevées et rebaptisées à la mode germanique.
En étudiant les noms germaniques de l’Adour, on s’aperçoit qu’ils sont souvent situés sur des points stratégiques : postes d’intérêt militaire ou de péage.
Les gorges étroites du gave de Pau à Bérenx, ont permis la construction d’un pont en bois et le touron de Saint-Pic était un lieu idéal pour la défense et le contrôle du pont.
Larroque est un fief, vassal de la vicomté de Béarn, dépendant du bailliage de Rivière-Gave, mentionné en 1385[42] (censier de Béarn[41]) et 1538[42] (Larocque, réformation de Béarn[44]).
Son nom béarnais est Berencs.
Paul Raymond[42] note qu'en 1385, Bérenx comptait soixante-et-onze feux et dépendait du bailliage de Rivière-Gave, nom d'un archiprêtré du diocèse de Dax qui tirait son nom du gave de Pau. La commune était une dépendance du diocèse de Dax ainsi que le chef-lieu du vic de Rivière Gave.
La région de Bérenx était occupée par des hommes préhistoriques, il y a plus de 4 000 ans, comme l’atteste la découverte en 1930 de haches de pierre polie datées de l’âge du cuivre (Chalcolithique). Trois de ces outils ont été découverts à 600 m au sud du touron de Saint Pic.
Le sommet du touron de Saint Pic, dominant la vallée du gave fut occupée par un camp fortifié entouré de larges et profonds fossés. Ce camp surveillait la vallée du gave, principale voie de communication. Sur ce lieu stratégique, le château féodal de Mongiscard fut construit en 1103 par Gaston IV de Béarn après la conquête du lieu sur les vicomtes de Dax à son retour de la première croisade.
Deux hautes tours, permettant de voir à plus de soixante kilomètres, entourées de fossés profonds, rendaient ce lieu imprenable. Lors de la révolte protestante de 1620, le capitaine huguenot Bensin se réfugia dans cette place forte. Après un siège le capitaine Bensin se rendit et Louis XII ordonna la démolition du château de Mongiscard en 1621. Il reste toujours sur le sommet les fossés et contrescarpes.
Au Moyen Âge Bérenx eu une certaine importance, sous Gaston Fébus on dénombrait 71 feux (foyers) ; au recensement de 1881, le village comptait encore 711 habitants.
Les troupes de Wellington traversèrent le gave aux gués de la Plaine et de la Liberté, après que Taupin eut détruit le pont en bois de Bérenx, et permit une victoire éclair des troupes britanniques sur les troupes de Soult le 27 février 1814 à Orthez. On raconte qu’une jolie dame de Bérenx signala l’existence du gué de Bérenx à un capitaine britannique[46].
La colline de Lagisquet qui culmine à 172 mètres servit d’observatoire aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
La principale activité du village fut toujours l’agriculture, l’artisanat mais aussi la pêche avec une pêcherie de saumons sur le gave jusqu’au début du XXe siècle sans oublier la carrière du pont de Bérenx.
Pendant plusieurs siècles les sept moulins le long du ruisseau de Gouardère rythmèrent la vie du village.
Bérenx a fait partie de l'arrondissement de Pau jusqu'au . À cette date, elle appartient désormais à celui d'Oloron-Sainte-Marie[47].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1971 | 1989 | Jean Balagué | ||
1989 | En cours | Jean Domercq-Bareille |
Bérenx fait partie de cinq structures intercommunales[48] :
Bérenx accueille le siège du SIVU de Mongiscard.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[50].
En 2019, la commune comptait 427 habitants[Note 12], en diminution de 2,95 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
713 | 791 | 908 | 848 | 833 | 904 | 941 | 890 | 864 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
810 | 741 | 719 | 693 | 711 | 722 | 734 | 681 | 701 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
697 | 676 | 652 | 589 | 570 | 514 | 506 | 476 | 451 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
479 | 461 | 444 | 471 | 496 | 475 | 480 | 482 | 440 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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435 | 427 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune fait partie de la zone d'appellation d'origine contrôlée (AOC) du Béarn et de celle de l'ossau-iraty.
L'église Saint-Pierre Saint-Jean-Baptiste[53] fut reconstruite au XVIIIe siècle sur les ruines de l'édifice antérieur, signalé au XIVe siècle.
Bérenx dispose d'une école primaire.