Boutigny-Prouais est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.
Boutigny-Prouais | |
![]() L'entrée de Prouais par Rosay sur la D21. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Eure-et-Loir |
Arrondissement | Dreux |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Houdanais |
Maire Mandat |
Corine Le Roux 2020-2026 |
Code postal | 28410 |
Code commune | 28056 |
Démographie | |
Gentilé | Botipratiens |
Population municipale |
1 699 hab. (2019 ![]() |
Densité | 52 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 44′ 44″ nord, 1° 35′ 14″ est |
Altitude | Min. 109 m Max. 173 m |
Superficie | 32,5 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Anet |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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La commune est limitrophe du département des Yvelines et de la région Île-de-France.
Broué | Champagne, Goussainville | Dannemarie (Yvelines) |
La Chapelle-Forainvilliers | ![]() |
Bourdonné, Condé-sur-Vesgre (Yvelines) |
Ouerre | Les Pinthières Saint-Laurent-la-Gâtine |
Grandchamp (Yvelines) |
La commune de Boutigny-Prouais inclut les hameaux de Allemant, Beauchêne, Beauterne, Bouchemont, Buchelet, Cloches, Dannemarie, Le bois des pres, Les joncs, Le mesnil, La musse, Rosay, Saint-projet et Saussay.
La commune est traversée par l'Opton, affluent en rive gauche de la Vesgre, et donc un sous-affluent du fleuve la Seine, par l'Eure.
L'Opton a donné son hydronyme à l'ancienne commune de Boutigny-sur-Opton.
La commune est desservie par la ligne Houdan de la société de transport Transdev Houdan.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bu_sapc », sur la commune de Bû, mise en service en 1996[7] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 635,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Trappes », sur la commune de Trappes, dans le département des Yvelines, mise en service en 1923 et à 31 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,4 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,6 °C pour 1991-2020[13].
Boutigny-Prouais est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire regroupe 1 929 communes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (87,6 %), forêts (5,9 %), zones urbanisées (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,5 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Boutigny-Prouais est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[20]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Opton. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999 et 2000[22],[20].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[23]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 23,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 804 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 194 sont en en aléa moyen ou fort, soit 24 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 1992 et par des mouvements de terrain en 1999[20].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25].
Les noms de Boutigny (Boteneium) et de Prouais (Proeis), apparaissent au XIe siècle dans les Archives départementales d'Eure-et-Loir.
Boutigny est attesté sous la forme Boutigny-sur-Opton en 1949. Boutigny-sur-Opton devient Boutigny-Prouais en 1972.
Prouais est attesté sous les formes Proeis en 1024, Proueii en 1249[26].
Aux 15 et 16ème siècle, Prouais est transcris Prouès dans les récits[27].
Les outils préhistoriques découverts sur les bords de l’Opton et à la Musse attestent que le territoire était occupé par les hommes depuis fort longtemps. L’histoire des deux villages est liée aux aléas du moment, avec leurs lots de drames et de destructions dus aux invasions, aux épidémies, aux disettes, aux intempéries et aux guerres.
Les guerres n’ont pas épargné les églises qui durent être reconstruites ou remaniées au XVIe siècle. Depuis ces temps, le clocher de Prouais conserve son allure martiale de tour défensive. Mais en 1947, l’église de Boutigny fut ravagée par un incendie. Rebâtie en 1957, elle pointe à nouveau son clocher dans le paysage.
En 1595, alors qu'Henri IV s'apprête à partir combattre les espagnols, les habitants de Prouais se rebellent contre les troupes royales, 5 ans après les révoltes de Nogent-le-Roi. Ils fortifient le village et mettent en difficulté les troupes royales. Le village subit un siège de 6 compagnies royales, qui finiront par franchir les fortifications[28][source insuffisante].
À partir du XIXe siècle, les limites territoriales ont évolué.
Sylvia Landau était née à Paris, au printemps 1929. Sa famille était arrivée d’Europe de l’Est au début du siècle. Ses parents Hersch Landau et Rose Schwartzmann s’étaient mariés à Paris en 1926. Ils étaient tapissiers dans le faubourg du Temple où Sylvia fréquentait l’école de la rue de Marseille. Au début de la guerre, Sylvia, Hersch, Rose et Élie, le grand-père, quittèrent Paris pour s’installer à Prouais.
Sylvia y découvrait une nouvelle école, toute voisine de sa maison. Hersch retournait souvent à Paris tandis que Sylvia s’occupait de sa mère paralysée. C’était une atmosphère de sécurité relative où la prudence restait de mise. Une voisine, Marguerite Monassa, pensant la sauver, fit baptiser Sylvia.
En , Hersch est arrêté à Paris, puis déporté au centre d'extermination de Sobibór.
Nouvelle alerte en , quand deux gendarmes vinrent chercher Élie pour le conduire au camp de Drancy… Ils ne l’emmenèrent pas : le docteur Pauchard certifia que le vieil homme était intransportable. Une autre fois, l’instituteur, Roger Hélion, cacha Sylvia dans la cave de l’école.
Une année passa, et ce fut la rafle du : 56 juifs furent arrêtés dans le département, à Arrou, Brezolles, Yèvres… À Prouais, Sylvia, arrêtée alors qu’elle était en classe, fut emmenée avec son grand-père. Ils furent conduits à la prison de Chartres puis à Drancy.
On apprit bientôt qu’un convoi se préparait pour quinze cents déportés, dont le poète Max Jacob qui succomba à une pneumonie quarante-huit heures avant le départ. Le , le convoi 69 prit le chemin de Pitchipoï. Trois jours de voyage avant d’atteindre le ciel plombé de Silésie. Un quai de gare, des wagons qui se vident, des bagages qui restent sur le quai, des camions qui transportent Sylvia et Élie à quelques kilomètres dans un bois de bouleaux où leur temps doit s’arrêter.
En 1945, la guerre s’achève. C’est l’attente du retour des déportés. Rose est à sa fenêtre, de ce fauteuil d’infirme qui lui a sauvé la vie, elle attend Hersch, Élie, Sylvia… qui ne sont jamais revenus[29].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
2001 | 2020 | Mireille Éloy | UMP-LR | Retraitée Conseillère régionale du Centre-Val de Loire |
2020 | En cours | Corinne Leroux |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2019, la commune comptait 1 699 habitants[Note 8], en diminution de 7,66 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,32 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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538 | 566 | 583 | 614 | 612 | 636 | 648 | 680 | 725 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
696 | 670 | 642 | 615 | 622 | 645 | 647 | 628 | 641 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
604 | 592 | 604 | 578 | 583 | 587 | 545 | 522 | 564 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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525 | 533 | 757 | 1 087 | 1 318 | 1 533 | 1 615 | 1 641 | 1 809 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 777 | 1 699 | - | - | - | - | - | - | - |
![]() |
Les armes de la commune de Boutigny-Prouais se blasonnent ainsi : |
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