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Blienschwiller [blinʃvilɛʁ] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Blienschwiller

Blienschwiller et son vignoble en été.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Barr
Maire
Mandat
Jean-Marie Sohler
2020-2026
Code postal 67650
Code commune 67051
Démographie
Gentilé Blienschwillerois [1]
Population
municipale
313 hab. (2019 )
Densité 102 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 20′ 32″ nord, 7° 25′ 09″ est
Altitude Min. 189 m
Max. 411 m
Superficie 3,07 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Obernai
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Blienschwiller
Géolocalisation sur la carte : France
Blienschwiller
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Blienschwiller
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Blienschwiller

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace et fait partie de la communauté de communes Barr-Bernstein, créée en 2013 par la fusion de la communauté de communes du Piémont de Barr et de celle du Bernstein et de l'Ungersberg.


    Géographie


    Blienschwiller est un petit village viticole du Piémont des Vosges alsacien. Il est situé sur la route des vins d’Alsace, à mi-chemin entre Strasbourg et Colmar, à dix kilomètres de Sélestat.

    C'est un village-tas groupé autour de la placette de la Fontaine et des bâtiments communs. L'église domine le village au sud sur un petit épaulement.

    Le bâti est resté très stable. Il comprend notamment une belle série de maisons à colombages du XVIIIe siècle. En 1911, un quartier a brûlé au centre du village sans être jamais reconstruit.

    Aujourd'hui, le village s'est étendu de quelques maisons à l'ouest, rue du Bernstein, et d'un lotissement à l'est, les Muhrmatten.


    Situation


    Communes limitrophes de Blienschwiller
    Reichsfeld Nothalten Epfig
    Hohwarth Kogenheim
    Saint-Pierre-Bois Dambach-la-Ville Ebersmunster
    Ebersheim

    Blienschwiller est située au cœur d’un triangle, à dix kilomètres de Barr (son chef-lieu de canton), Sélestat (sous-préfecture) et Villé (vers les Vosges à l’ouest). Le village est aussi à mi-chemin entre Strasbourg et Colmar, les deux préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. A l’ouest, un petit col permet d’accéder à la vallée de Villé. Le vallon du Blienschbach débouche sur le village qui se trouve à l’ombre de l’Ungersberg (sommet gréseux des Vosges moyennes qui culmine à 901 mètres) et s’appuie, au nord, sur le Winzenberg, une colline granitique. Au sud se trouve Dambach-la-Ville et le massif du Bernstein et à l’est Epfig, deux bourgs plus importants.


    Accès et transports


    Blienschwiller se trouve à un ancien carrefour : celui de la RD (route départementale) 35, la Route des Vins d’Alsace, et de la RD 203. La première suit peu ou prou l’ancienne voie romaine du Piémont des Vosges. La deuxième est une voie d’accès secondaire à la vallée de Villé par le Blienschbachthal. Blienschwiller n’a pas de gare. La plus proche est à Dambach-la-Ville, sur la ligne Strasbourg - Molsheim - Sélestat. Le village est desservi six jours sur sept par la ligne 501 du Réseau 67 du département du Bas-Rhin qui permet de se rendre jusqu’à Sélestat. Trois aéroports ne sont pas trop éloignés du village : l'aéroport de Strasbourg Entzheim (30 kilomètres au nord), l'aéroport de Lahr-Forêt-Noire (à 70 kilomètres, dans le Bade-Wurtemberg) et l’aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg (90 kilomètres au sud). Par ailleurs, la véloroute du vignoble d'Alsace (EuroVelo 5) traverse le village.


    Géologie


    Le Piémont des Vosges est situé sur une série de micro-failles en marge du fossé d'effondrement du bassin rhénan. A Blienschwiller, la roche dominante des collines sous-vosgiennes est un granite à deux micas - celui qu'on retrouve pour le grand cru Winzenberg. Il s'agit d'un terroir granitique avec une excellente exposition sud-sud-est (cépage de référence : le riesling mais on trouve aussi de très beaux gewurztraminers et pinots gris). En contrebas, on retrouve principalement des colluvions issues des arènes granitiques. Le ban de la commune fait 307 hectares, plus d'un tiers est couvert de vignes qui produisent des vins AOC. Blienschwiller bénéficie notamment d'une appellation communale pour le sylvaner.

    Le territoire communal a connu une exploitation de houille au XIXe siècle[2].


    Lieux-dits


    Mairie-école de Blienschwiller, construite au XIXe siècle.
    Mairie-école de Blienschwiller, construite au XIXe siècle.
    Maison à colombages magnifiquement fleurie.
    Maison à colombages magnifiquement fleurie.
    Maison du XVIIe siècle avec deux arcades(à droite) dite Metzig, à côté d'une maison à colombages construite en 1759 par Jean Jacques Meyer.
    Maison du XVIIe siècle avec deux arcades(à droite) dite Metzig, à côté d'une maison à colombages construite en 1759 par Jean Jacques Meyer.
    Puits du XVIIIe siècle.
    Puits du XVIIIe siècle.
    La partie haute du village ou Ewerdärfel.
    La partie haute du village ou Ewerdärfel.

    Hydrographie


    Blienschwiller est traversé d’ouest en est par un petit ruisseau partiellement canalisé et couvert dans le village, le Blienschbach, encore appelé Schernetz par certains habitants. Son écoulement est continu avec un étiage à la fin de l'été. C’est un affluent de la Schernetz. Des sources existent également comme dans le Winzenberg.


    Climat


    Le climat de Blienschwiller est à l’image de celui du Piémont des Vosges : semi-continental d’abri. Le village est protégé des pluies par un effet de foehn : l’Ungersberg et le massif du Bernstein notamment jouent un rôle de rempart face aux vents dominants qui viennent de l’ouest et apportent la pluie. C’est d’ailleurs cet effet de foehn qui crée le microclimat propice à la culture de la vigne.


    Sentiers de découverte



    Urbanisme



    Typologie


    Blienschwiller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].


    Occupation des sols


    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (46,7 %), forêts (28,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,9 %), zones urbanisées (7,7 %), prairies (5,1 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].


    Toponymie


    La première mention écrite de Blienschwiller est de 823. Elle mentionne un échange de terres, sans doute déjà des vignes, entre le duc d’Alsace de l’époque et l’évêque de Strasbourg, qui a eu une influence considérable dans le village tout au long de son histoire. Le village porte, en ce début de IXe siècle, deux noms : bodolesvillare et pleanungovillare[réf. nécessaire]. Voici le texte :

    « dedit igitur praedictus bernoldus episcopus ex ratione praedictae ecclesiae suae eidem erkingario ad suum proprium ad habendum in pago alsacense in villa et marcha quae dicitur bodolesvillare sive pleanungovillare omnes res quantumcumque in ipsa villa ex ratione episcopatus sui habere videbatur cum mancipiis duodecim his nominibus ello, fridalind, hildim, willaram, engilbert, odalgart, antbert, amalgart, adalgart, ragigart, regingart, adalatrud, willigart. »

    [réf. nécessaire]

    Le premier nom, bodolesvillare, la villa de Bodolus, fait référence à un personnage historique[réf. nécessaire]. Bodol aurait été un membre de la famille des Etichonides, les puissants ducs d'Alsace : Bodol, fils du comte Hugues, fils du duc Etichon.

    Bodol (Bodolus) serait donc un neveu de sainte Odile, patronne de l'Alsace. Il aurait avec son frère Bléo (Bleonus) possédé ce qui était à l’époque la villa de Blienschwiller. Mais l’a-t-il fondée ?

    Le nom de Pleanungovillare serait plus ancien[réf. nécessaire]. C’est lui qui est vraiment à l’origine de Blienschwiller, par déformation. D’après Michel Paul Urban, la première partie, pleanungo, viendrait de la racine paléo-européenne Plin/Blin, renflement, vallonnement, suivie du suffixe paléo-européen ink, auquel s’est ajouté villare.

    Autre origine, pour Michel Paul Urban, in Lieux-dits, « possibilité de supposer un étymon Belenincum formé sur Belenos, nom du dieu gaulois du soleil ».

    Le village aurait donc été fondé avant les Etichonides, sans doute sous les Mérovingiens, ce que confirmeraient les trouvailles archéologiques sur le site d'une ancienne villa gallo-romaine. Il est alors plausible que Blienschwiller, au départ possession des rois mérovingiens, ait été légué aux évêques de Strasbourg ; ces derniers auraient eux-mêmes cédé une partie de ces biens à Niedermünster, une autre aux Etichonides. Où l’on retrouve l’appellation Bodolesvillare (villa de Bodol).

    En 823, l’évêque aurait échangé le reste de ses possessions blienschwilleroises avec Erchangar, l’héritier des princes alamans. Le prénom de Bodol disparaît d’ailleurs par la suite, pour être définitivement remplacé par le nom originel de Pleanungovillare.

    Bodolesvillare ne réapparaît pas dans les archives ultérieures. Pleanungovillare évoluera au fil des siècles jusqu'à donner Blienswilre au XIIe siècle.

    On peut noter un « Pluenhame » dans un texte de 720 qui recense des possessions de l'abbaye de Wissembourg mais des historiens locaux (comme Eschenbrenner) pensent que Pluenhame ne se rapporte pas à Blienschwiller et notent que Wissembourg n'apparaît jamais, ultérieurement, dans l'histoire du village.


    Histoire



    Origine


    Blienschwiller est un petit village très ancien. Des princes mérovingiens ont pu le fonder sur l'emplacement d'une ancienne villa romaine. Il est situé sur l'ancienne voie romaine du Piémont des Vosges. La chapelle Saint-Erasme (voir infra) serait un ancien petit temple (fanulum) à la déesse de la Fécondité. Il ne faut pas confondre Blienschwiller avec le village homonyme disparu non loin de Sainte-Croix-en-Plaine (Haut-Rhin).


    XVe et XVIe siècles : soif de liberté


    À la fin du Moyen Age, Blienschwiller est partagée entre quatre coseigneurs : l'Evêque de Strasbourg, les seigneurs de Villé, les familles d'Andlau et de Hohenstein. Le village, Reichsdorf ou village d'empire, appartenait au bailliage épiscopal de Benfeld. La Ville de Strasbourg y exerçait le droit de haute justice.

    La paroisse, qui relevait de l'abbaye d'Andlau, comprenait deux annexes : Nothalten et Zell (village aujourd'hui englobé dans Nothalten). L'église paroissiale était à Blienschwiller. Les trois villages ont formé une seule communauté presque jusqu'à la Révolution française.

    Blienschwiller, notamment, est à l'origine et s'est le plus engagé dans le premier Bundschuh de l'histoire avec le serment de l'Ungersberg le 23 mars 1493. Les deux principaux meneurs étaient un ancien bourgmestre de Sélestat et Jacob Hanser, schultheiss de Blienschwiller.

    Le complot a échoué mais ses idées révolutionnaires ne sont pas mortes. D'autres Bundschuh ont éclaté dans plusieurs endroits en Allemagne. En 1517, dans la Forêt-Noire, nombreux sont les insurgés originaires d'Alsace. Parmi eux (est-ce une preuve de la filiation entre les différents mouvements ?) plusieurs habitants de Blienschwiller sont cités.

    La grande Guerre des Paysans, qui arrive en Alsace en 1525, n'a pas épargné le village. En un mois, partant d'Obernai, toutes les campagnes de la région était gagnée à la cause paysanne. Blienschwiller a fourni des partisans à la bande d'Ebersmunster. Un des chefs qui ont décidé d'affronter le duc de Lorraine à la bataille de Scherwiller, Rauler, était de Blienschwiller. Leur défaite a été sanglante. Parmi les 13 000 paysans, dit la légende, qui ont été massacrés lors de cette bataille, un certain nombre de Blienschwillerois, sans doute, avait suivi Rauler...


    Terrible XVIIe siècle


    Blienschwiller n’a pas eu trop à souffrir de la guerre de Trente Ans, qui a été terrible en Alsace. Certains habitants sont morts dans les murs de Dambach-la-Ville dans les années 1630, sans doute à cause d’épidémies. Mais le village a été préservé, notamment grâce à deux Salvegardia payées à la république de Strasbourg, alliée des Suédois protestants. Le village, quoique catholique, a donc été préservé alors que, partout aux alentours, notamment dans la vallée de Villé, les campagnes alsaciennes ont été mises à feu et à sang. La population de Blienschwiller et de ses annexes Nothalten et Zell a plutôt augmenté durant la première moitié du XVIIe siècle, d’après le nombre d’hosties distribuées par les curés, alors que l’Alsace a perdu jusqu’à un tiers de sa population. Notons que les archives du village, mises en sûreté dans un couvent à Sélestat, ont été détruites dans l’incendie qui a ravagé ce dernier. La vie locale n’a pas été bouleversée par le traité de Westphalie qui a rattaché le village à la France. Le XVIIe siècle n’était cependant pas fini pour une Alsace exsangue. Blienschwiller a souffert du passage des armées françaises, notamment de Turenne. Le curé Constantin Held, en 1681, a simplement accroché la bannière fleur-de-lysée des rois de France à la chaire : c'était lors de l'annexion de Strasbourg à la France.


    Au XVIIIe siècle, le village grandit


    Le XVIIIe siècle n’a pas été différent des précédents même si une certaine aisance a permis aux habitants de Blienschwiller de mieux se porter, ainsi que l’attestent les nombreuses belles maisons à colombages construites ou agrandies entre 1720 et 1780. Les quatre seigneuries se partageaient toujours le village : communautés épiscopale, de Villé (les seigneurs zur Lauben), d’Andlau et de Hohenstein. L’ancienne cour colongère de Niedermünster subsistait et l’ombre de l’abbesse d’Andlau planait encore sur l’église paroissiale comme elle le faisait depuis 1352. Le tribunal local fonctionnait comme il le faisait depuis le XVe siècle et la haute justice relevait toujours de la Ville de Strasbourg. D’après un plan dressé en 1716 sur ordre de la Ville de Strasbourg, le village se divisait en trois parties. L’Oberdorf, le haut du village, avec son extension du Geissengassel, Auf der Gass avec la mairie, le corps de garde, la Metzig, le château, l’église, le presbytère, et la maison de la Raith, tout comme le relais. Enfin l’Unterdorf, le bas village. L’Oberdorf était séparé de la Gass par une porte, une seconde se trouvait à l’entrée de l’Unterdorf au début de l’Epfiger Weg (route d’Epfig). Église et château étaient ceints d’un mur et formaient un petit complexe défensif qui devait servir de refuge à la population en temps de guerre. A l’entrée sud du village, vers Dambach-la-Ville, un ouvrage défensif avec une porte servait de protection à la partie Auf der Gass.

    Dans la première moitié du XVIIIe siècle encore, le village a gagné des terres cultivées vers l'ouest. Le Kuhrain a été défriché vers 1730. D'autres terres appartenaient alors à Blienschwiller : Lattenrain, Stiermatten, Rothe Hecken – qui ont été perdues depuis pour le ban communal.


    Paupérisation au XIXe siècle


    Le village de Nothalten, avec son annexe Zell, a existé comme commune à part entière dès avant la Révolution française, en 1787. Durant la Révolution, les habitants de Blienschwiller ont élu Jacques Gerber comme premier maire. Le village a échappé aux « punitions révolutionnaires » mais ses habitants étaient des partisans plutôt tièdes des changements. Ils ont abrité le curé réfractaire et laissé l’église vide au prêtre constitutionnel. Quand les autorités leur ont demandé la création d’une garde nationale, en 1793, les volontaires ont disparu comme par enchantement. À force de menaces, le maire s’est vu contraint de payer une très forte amende. Mais la garde, elle, n’a jamais existé que sur le papier. Toujours en 1793, le charpentier Werli, mandaté pour descendre les cloches destinées à être fondues pour faire des canons, est condamné aux travaux forcés parce qu'il traîne les pieds. Plusieurs familles ont aussi émigré, leurs biens furent vendus aux enchères.

    De nombreux Blienschwillerois ont par contre participé à l’aventure napoléonienne. Parmi eux, François Joseph Bohn a fait une remarquable carrière. Héritier d’une vieille famille, il a débuté dans l’armée royale puis, sous l’Empire, a gravi tous les échelons jusqu’à commander, avec le grade de colonel, le 7e régiment de chasseurs. Il a été tué en chargeant à la tête de ses hommes le 14 juin 1809 à la bataille de Raab contre les Autrichiens qui ont été contraints de se replier.

    Au XIXe siècle, Blienschwiller a d’abord connu une croissance démographique importante qui a entraîné un appauvrissement de la population. La barre des 1 000 habitants a été franchie vers 1830. Plusieurs épidémies ont marqué les esprits jusque dans la mémoire collective : fièvre milliaire ou variole. La dernière, en 1871, a fait une cinquantaine de morts (surtout des jeunes adultes) sur une population de 900 habitants.

    Plusieurs boulangeries, épiceries, boucheries existaient alors dans un village qui vivait toujours essentiellement de la viticulture (qu’il faut comprendre au sens de polyculture dominée par la vigne). Les cafés occupaient une place importante : il y en avait plusieurs. Le marché du vin et la viticulture ont connu leurs heures les plus sombres à la fin du XIXe et au début du XXe siècle : annexion à l'Empire allemand, pertes de marchés, maladies de la vigne comme le phylloxéra

    Toutes ces causes (pauvreté, épidémies, manque de terres viticoles), auxquelles il faut ajouter l’annexion à l'Empire allemand et les nombreux « optants » qui ont choisi la France et l’exil, ont conduit à un important exode rural entre les années 1860 et 1910. Des dizaines de familles ont quitté le village pour ne plus revenir. Les destinations : la France et Paris, la Lorraine et son bassin industriel, mais aussi l’Algérie ou les États-Unis.


    XXe siècle : l'horreur des deux guerres, les promesses de l'Europe


    La Grande Guerre n’a laissé que peu de souvenirs – en dehors de la saignée parmi les jeunes hommes du village. 16 sont tombés.

    Après le retour à la France, le monde viticole s’est organisé. Le greffage a été le remède au fléau du phylloxéra. Les vignerons se sont organisés en syndicat pour faire avancer la législation (une démarche qui n’a abouti qu’en 1962 avec la reconnaissance de l’AOC, Appellation d’origine contrôlée, pour les vins d’Alsace).

    Blienschwiller a encore perdu dix hommes durant la Deuxième Guerre mondiale, des malgré-nous obligés de se battre sous l’uniforme nazi. Les combats n’ont eu lieu dans les abords immédiats du village que pour sa Libération par les Américains, le 1er décembre 1944. Anecdote qui aurait pu être tragique : le 19 octobre 1944, deux déserteurs engagés pour les vendanges tuent deux gendarmes allemands. Tous les hommes du village sont rassemblés sur la place de la Fontaine. Les responsables de la Gestapo ont menacé de tous les faire fusiller et d’incendier le village. Par miracle, il n’en a rien été.

    La première Fête de la Libération n’a eu lieu qu’en 1946. Après le retour des malgré-nous prisonniers, dont certains ont vécu l’enfer des camps russes comme Tambov. Certains sont d’ailleurs morts en captivité.

    Après la guerre, les vignerons de Blienschwiller ont travaillé à retrouver la qualité perdue. La reconnaissance des différentes AOC a été autant d’étapes sur ce difficile chemin : AOC Alsace en 1962, AOC crémant d'Alsace en 1976, grand cru Winzenberg en 1992. Au XXIe siècle, leur travail paie et Blienschwiller retrouve un âge d’or au cœur d'une Europe pacifiée.


    Généalogie


    Parmi les plus anciennes familles vigneronnes du village, certaines ont pu traverser les siècles. Ainsi, dans la communauté villageoise formée par Blienschwiller, Nothalten et Zell, les Bohn, Gerber, Heisch, Kieffer, Kientz, Meyer ou Straub sont cités depuis le XVe siècle. On retrouve des Kobloth, des Steinbach, des Wassler, des With vers 1550.

    D'autres grandes familles : les Schwendt, originaires de Strasbourg et présents à Blienschwiller jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Certaines branches sont retournées à Strasbourg. François Etienne Schwendt a été député de Strasbourg aux États Généraux en 1789. Les Schlosser, famille de notaires elle aussi originaire de Strasbourg. Elle est restée à Blienschwiller jusqu'au début du XIXe siècle, en donnant un maire au village, puis un maire et un député au bourg voisin de Dambach-la-Ville.


    Politique et administration


    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1953 Ernest Geiger   vigneron
    1953 1977 René Bohn   vigneron
    1977 2008 Jean Sperry   vigneron
    mars 2008 En cours
    (au 31 mai 2020)
    Jean-Marie Sohler[10],[11]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
      Vigneron
    Les données manquantes sont à compléter.

    Économie


    Depuis Rome peut-être, le Moyen Âge assurément, l’économie de Blienschwiller est entièrement tournée vers la vigne et le vin. Les vins de Blienschwiller, à la réputation déjà solidement établie, étaient distribués dans tout le Nord de l’Europe grâce au réseau hanséatique, via l’Ill et le Rhin. Des négociants venaient des grandes villes allemandes, Cologne ou Nuremberg notamment, pour les acheter. On en retrouvait jusqu’à la cour d’Angleterre.

    Aujourd’hui, plus de trente familles de vignerons produisent du vin en exploitant les vignes sur le ban du village mais aussi dans les communes voisines. Les deux tiers environ sont des vignerons indépendants qui élèvent leurs vins de propre récolte et en assurent la commercialisation mais il y a aussi des négociants et des coopérateurs. Avec les années, le tourisme est devenu une ressource importante pour le village, situé sur la route des vins d’Alsace. Il dispose d’un hôtel et d’un restaurant pour accueillir les visiteurs ainsi que de nombreux gîtes et chambres d’hôtes.


    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].

    En 2019, la commune comptait 313 habitants[Note 2], en diminution de 4,86 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    804713856998941965913940908
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    859836871830792771760719669
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    635564509408426438432400379
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    386365350304292288286293333
    2014 2019 - - - - - - -
    324313-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Blienschwiller a connu dans la deuxième moitié du XIXe siècle et jusqu'au début du XXIe siècle un déclin démographique d'abord rapide (épidémie de variole au début des années 1870, optants pour la France après la défaite face à l'Empire allemand, exode rural, émigration vers les États-Unis d'Amérique ou l'Algérie entre 1880 et 1910), puis plus lent. La tendance s'est inversée très récemment avec le réaménagement de vieilles demeures au centre du village et la construction de quelques maisons neuves (lotissement des Muhrmatten par exemple).


    Santé


    Il n'y a pas d'établissement de soin ou de santé à Blienschwiller. Les médecins, dentistes et pharmacies les plus proches se trouvent à Dambach-la-Ville ou à Epfig, deux bourgs distants de 2,5 et 5 kilomètres.

    Le centre hospitalier le plus proche est celui de Sélestat, 23, avenue Pasteur.

    Il existe à Blienschwiller un corps de sapeurs-pompiers. Il forme un CPI, centre de première intervention, qui dépend de l'UT (unité territoriale) 52.


    Enseignement


    Blienschwiller dépend de l'Académie de Strasbourg. La commune a créé un SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique) pour la gestion du regroupement pédagogique avec le village voisin de Nothalten. Les enfants des deux villages vont à l'école maternelle à Blienschwiller et à l'école primaire à Nothalten.

    Le collège le plus proche est le collège du Bernstein, à Dambach-la-Ville. Construit en 1972, rénové en 1998, baptisé en 1999, du nom du château qui surplombe Dambach-la-Ville, il compte environ 430 élèves venus de dix villages, dont Blienschwiller.

    Les lycées d'enseignement général que fréquentent les Blienschwillerois sont le lycée Edouard-Schuré de Barr et le lycée Docteur-Koeberlé de Sélestat.

    De nombreux fils et filles de vignerons, pour compléter le savoir-faire hérité de leurs ancêtres, suivent une formation au lycée d'enseignement général et technologique agricole (LEGTA) de Rouffach.


    Cultes


    Les habitants de Blienschwiller sont pour la plupart catholiques. La Réforme n'a pu s'étendre au village au XVIe siècle. Même si la ville de Strasbourg, gagnée à la Réforme, y avait une grande influence, l'abbesse d'Andlau, dont la paroisse dépendait, l'a fermement conservé dans le giron catholique.

    La paroisse des Saints-Innocents (Blienschwiller est la seule paroisse d'Alsace à les avoir pour saints patrons) est rattachée à la communauté de paroisses Saint-Erasme (du nom de la chapelle du village, voir infra) reconnue lors d'une célébration par monseigneur Kratz, le 22 février 2009.

    Une ancienne tradition perdure à Blienschwiller : un pèlerinage est organisé pour les Rogations. La procession va du village à la chapelle Saint-Sébastien de Dambach-la-Ville.


    Vie associative



    Lieux et monuments



    Église des Saints-Innocents


    Elle aurait été construite au XIIe siècle sur le modèle de l'abbatiale de l'abbaye de Niedermunster. Subsiste de cette époque la base romane du clocher et une frise lombarde. Elle a été remaniée à la fin du XVe siècle (après avoir été incendiée en 1444 par les Armagnacs) en style gothique, au milieu du XVIIIe siècle en style baroque, au début du XXe siècle avec adjonction d'un chœur néo-roman qui comporte une magnifique fresque Art nouveau. À noter la chaire, l'orgue Rohrer de 1734 dont le buffet est classé, le Mont des Oliviers du XVIIe siècle, et une rare cloche fondue en 1474 et offerte par le curé Jean Meyer, sur laquelle figure un christ en croix et l'inscription "S.LUCAS, S.MARCUS, S.MATHEUS, S.IOHANNES, O, REX, GLORIE, XPE, VENI, CUM, PACE, AVE, MARIA".


    Chapelle Saint-Erasme


    Jusqu'au XVIIe siècle, la chapelle Saint-Erasme était nommée Notre-Dame-de-la-Délivrande. Les femmes venaient s'y soigner, notamment après des accouchements difficiles, en se baignant dans l'eau d'une source aujourd'hui tarie. La chapelle a sans doute été construite au XIIIe siècle par les cisterciens de l'abbaye de Baumgarten. Elle comportait plusieurs couches de fresques hélas détruites dans les années soixante lors d'une rénovation malheureuse. Y figuraient notamment une Totentanz ou danse macabre sans doute du XIVe siècle et une couche encore plus ancienne. La chapelle prétend à une haute antiquité : elle serait bâtie sur un ancien temple à la déesse de la Fécondité. Une voie romaine passe en tous cas tout à côté.

    La chapelle Saint-Erasme a donné son nom à la communauté de paroisses à laquelle appartient aujourd'hui Blienschwiller, communauté de paroisses reconnue lors d'une célébration par monseigneur Kratz, le 22 février 2009, à Dambach-la-Ville. La communauté comprend les paroisses de Blienschwiller, Dambach-la-Ville, Epfig et Nothalten.


    Château ou Schlessel


    Blienschwiller n'a jamais eu d'enceinte fortifiée. Il y a eu quelques éléments de défense ; une porte est par exemple citée dans l'Unterdorf vers Epfig. Mais une demeure que certains datent du XIIIe siècle subsiste en contrebas de l'église : le Schlessel, petit château en alsacien. Il aurait été construit par les chevaliers de Berckheim, a passé aux Andlau, puis a été vendu à des bourgeois strasbourgeois. En 1544, le château flanqué de tours d'angle se composait de la maison, de la cour, du pressoir, des étables et des jardins. Au début du XVIIe siècle, il est acheté pour la première fois par des bourgeois du village, en l'occurrence la famille Kehr ; en 1787, il a été remanié : ses quatre tours et le chemin de ronde ont été détruits, le millésime 1787 subsiste sur une fenêtre du deuxième étage ; dans l'ancienne cour du château, une maison de 1506, qui porte un écu bûche, serait une ancienne dépendance prolongée en 1715. Un mur d'enceinte peu élevé comprend encore des meurtrières. Une couleuvrinière est encore visible. C'est aujourd'hui une maison d'habitation à la très belle cave voûtée.


    Metzig


    Grande maison centrale qui présente un rez-de-chaussée percé d'arcades de grès. Elle date du début du XVIIe siècle : la date 1602 est gravée dans la pierre. L'ensemble est flanqué d'un porche équipé d'une porte pour piétons. Il se tenait sans doute aussi un petit marché sous les arcades. L'ancienne mairie, détruite dans la deuxième moitié du XIXe siècle, était construite sur le même modèle. Elle abritait sans doute la Laub et la Gemeindestube, citées au XVIIe siècle.


    Presbytère


    Le presbytère ou Pfàrrhüss se trouve à côté de l'église. C'est un bâtiment du tout début du XVIIIe siècle, un des plus beaux du village, qui remplace celui construit en 1585 par l'abbaye d'Andlau, de laquelle dépendait la paroisse de Blienschwiller.


    Fontaine octogonale


    La fontaine ou Stockbùrne se situe sur la placette de la Metzig. Elle est datée de la deuxième moitié du XVIe siècle. Elle est décorée de motifs de style gothique tardif. Au centre, le fût torsadé est surmonté d'une fleur de lys sculptée.


    Personnalités liées à la commune


    Maison où habita dans sa jeunesse monseigneur Charles Emile Freppel (1827-1891) professeur à la Sorbonne et député.
    Maison où habita dans sa jeunesse monseigneur Charles Emile Freppel (1827-1891) professeur à la Sorbonne et député.

    Héraldique


    Article connexe : Armorial des communes du Bas-Rhin.

    Les armes de Blienschwiller se blasonnent ainsi :
    « D'azur à la bande d'or. »[16].


    Voir aussi



    Bibliographie



    Articles connexes



    Liens externes


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    Notes et références



    Notes


    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références


    1. https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
    2. Jacques Baquol,Ristelhuber, L'Alsace ancienne et moderne ou dictionnaire géographique, historique et statistique du Bas-Rhin, (lire en ligne), p. 357.
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. [PDF] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    11. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    16. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).

    На других языках


    [de] Blienschwiller

    Blienschwiller (deutsch Blienschweiler) ist ein Haufendorf und eine französische Gemeinde mit 313 Einwohnern (Stand 1. Januar 2019) im Département Bas-Rhin in der Region Grand Est (bis 2015 Elsass).

    [en] Blienschwiller

    Blienschwiller (French pronunciation: ​[blinʃvilɛʁ]; German: Blienschweiler) is a commune in the Bas-Rhin department in Alsace in northeastern France.[3]
    - [fr] Blienschwiller

    [ru] Блиншвиллер

    Блиншвиллер (фр. Blienschwiller) — коммуна на северо-востоке Франции в регионе Гранд-Эст[1] (бывший Эльзас — Шампань — Арденны — Лотарингия), департамент Нижний Рейн, округ Селеста-Эрстен, кантон Оберне[2]. До марта 2015 года коммуна административно входила в состав упразднённого кантона Барр (округ Селеста-Эрстен).



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