Bagneaux est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Ne doit pas être confondu avec Bagneaux-sur-Loing.
Bagneaux | |
![]() Église Saint-Germain à Bagneaux. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Yonne |
Arrondissement | Sens |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vanne et du Pays d'Othe |
Maire Mandat |
William Georges 2020-2026 |
Code postal | 89190 |
Code commune | 89027 |
Démographie | |
Gentilé | Balnéotiens |
Population municipale |
205 hab. (2019 ![]() |
Densité | 13 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 14′ 02″ nord, 3° 35′ 44″ est |
Altitude | Min. 106 m Max. 236 m |
Superficie | 16,24 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sens (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Brienon-sur-Armançon |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Balnéociens.
Bagneaux est située 2 km à l'est de Villeneuve-l'Archevêque. La commune comprend aussi les hameaux de Rateau et les Marchais, une ferme isolée (les Grands Essarts) qui sont situés au nord du village ainsi qu'un ancien moulin transformé en habitation : Maupas.
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Courgenay | Pouy-sur-Vannes (Aube) |
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Villeneuve-l'Archevêque | N | Planty (Aube) Vulaines (Aube) | ||
O Bagneaux E | ||||
S | ||||
Flacy |
Bagneaux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (69,1 %), forêts (24,7 %), zones agricoles hétérogènes (4,7 %), zones urbanisées (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Baniolum en 872, Bagnent[8] au IXe siècle, Balneolum et Bainos en 1160, Barneolae en 1196, Baineolae en 1237, Baignax au XVe siècle, Bagneaux en 1453 et Baigneaux en 1486. Le toponyme peut évoquer la présence de bains dans l'Antiquité.
On trouve trace du nom de la commune dès 872 : Baméoléum qui va évoluer en Balmoléum, Baingolaie, Bagnent, Bannault, Bainos, Baignax et enfin Bagneaux. Il ne reste rien de l'ancienne maison forte de Maulny-le-Repos, dont l'emplacement a été fouillé lors de la construction de l'autoroute A5 : c'est le lieu où Saint Louis aurait reçu la Couronne d’épines achetée à l'empereur Baudoin II, empereur de Constantinople, le 10 août 1239. Cette relique a ensuite été présentée dans l'église de Villeneuve-l'Archevêque, puis à Sens avant de rejoindre Paris et exposée à la Sainte-Chapelle.
Le village de Bagneaux appartient au diocèse de Sens, à l'archidiaconé de Sens, et au doyenné de la Rivière. Dès les années 1110, ses environs sont sous le contrôle du comte de Troyes qui prendra le titre de comte de Champagne vers 1160. La paroisse est dédiée à saint Germain, évêque de Paris, et non pas à l'évêque d'Auxerre. La fête communale en adopte la date.
Dès le premier tiers du XIIe siècle, une famille de chevaliers, dits de Mauny (« Malonido ») se manifeste dans le Sénonais[9]. Ces chevaliers sont des parents de l'archevêque de Sens Hugues de Noyers qui les autorise à ériger une chapelle dans leur « maison » (synonyme de maison-forte) de Mauny/Maulny, à Bagneaux, sans préjudicier aux droits curiaux. Le patrimoine foncier de ces chevaliers s'égrène jusqu'à Sens où leur maison est contigüe à la tour royale de la ville[10].
En ce début de XIIe siècle, du fait de l'obstacle formé par la seigneurie de Nogent-sur-Seine, le chemin reliant les deux villes de foire de Provins et de Troyes, passe par La Motte-Tilly, Traînel, Villechat, Courgenay et retrouve la voie de Sens à Troyes à Bagneaux[11]. La fortune du détenteur est garantie par cette voie de contournement, tout comme celle de la branche aînée de la famille de Traînel.
Le fief de Mauny est vassal de la famille de Traînel (branche aînée de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, Foissy et Pouy).
Il est très probable que les chevaliers de Mauny aient entravé la première fondation d'une ville neuve sur la Vanne par les moines de Saint-Jean de Sens. L'obstacle sera levé quand Anseau II de Traînel sera associé par l'archevêque de Sens Guillaume aux Blanches Mains à la refondation de la ville qui prendra le nom de son protecteur : Villeneuve-l'Archevêque. Dès lors, les chevaliers de Mauny s'abstiennent de contrarier le développement de la ville.
Vers 1195, le comte de Champagne met la main sur la seigneurie de Nogent-sur-Seine, et ouvre un axe direct reliant Provins à Troyes. Le chemin de contournement passant par Traînel périclite. Pire : un autre chemin ouvert entre Nogent et Villeneuve-l'Archevêque néglige Bagneaux. L'atout routier se limitera désormais à la voie de Troyes à Sens.
Une partie du finage de Bagneaux (notamment le Marchais, situé au nord), appartient à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés de Paris qui dispose d'un prieuré à Bagneaux.
Sous le règne de Philippe le Bel (1284-1314), le bailli royal de Sens profite de ce que son maître a épousé Jeanne, héritière de la Champagne, pour confisquer indûment l'autorité judiciaire sur Bagneaux et les environs, profitant de la faiblesse et du retard de l'administration comtale. Cette avancée sera entérinée et va perdurer jusqu'en 1789.
À la suite des chevaliers de Mauny, plusieurs familles nobles détiennent la seigneurie de Mauny-le-Repos : familles de Brisolles, d'Avelly (1362-1499) et de Verdelot (1527-1615), de Castelan (1623-1629).
Le moulin de Maupas est un moulin à foulon de 1615 à 1782, donc complémentaire des activités drapières de Rigny-le-Ferron et de Villeneuve-l'Archevêque. En 1788, le moulin passe au tan.
Des bonnetiers se fixent à Bagneaux de 1785 à 1792 ; une couturière en 1786 ; un tondeur de draps en 1792.
Les tuiliers s'activent continûment au Marchais depuis 1563 (Pyat, Pélerin, Bréard, Vuidot).
L'hôtellerie de 1564 disparaît très vite.
Curés de la paroisse :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1792 | Hubert Mignot | |||
1793 | Nicolas Royer | |||
13 Thermidor An II | Jean Penon | |||
An X | Henri Villier | |||
1810 | Joseph Protin | |||
1821 | Antoine Villiers | |||
1823 | Henri Villiers | |||
1833 | Benjamin Villiers | |||
1848 | Beavais | |||
1852 | Hippolyte Fouche | |||
aoput 1868 | Dominique Simonet | |||
1871 | Savinien Bréard | |||
10 août 1873 | Honoré Bellemanière | |||
13 avril 1875 | Benjamin Fouche | |||
23 juillet 1876 | Honoré Bellemanière | |||
8 octobre 1876 | Michel Pomel | |||
23 janvier 1881 | Amedé Pasquier | |||
29 juin 1884 | Julien Douine | |||
17 octobre 1886 | Honoré Bellemanière | |||
20 mai 1888 | Julien Douine | |||
9 juin 1895 | Théodore Jorry | |||
20 mai 1900 | Edouard Carré | |||
15 mars 1904 | Julien Douine | |||
1908 | Eugène Gousset | |||
1 octobre 1922[12] | Henri Malville | Gousset, Douine, Jorry, Bernier, Malville furent élus maire mais refusèrent. | ||
6 juin 1929 | Victor Dolbeau | |||
2 mars 1930 | Anatole Houy | |||
23 juillet 1933 | Hildevert Jorry | |||
19 mai 1935 | Eugène Gousset | démissionne le 16 novembre 1941 | ||
novembre 1941 | Raymond Charpentier | |||
18 mai 1945 | Eugène Gousset | |||
6 novembre 1951 | Almire Menager | |||
20 mars 1959 | après 1988 | Marcel Leroy | ||
avant 2005 | 2014 | Marcel Leroy[13] | ||
2014 | En cours | William Georges |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].
En 2019, la commune comptait 205 habitants[Note 3], en diminution de 5,53 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
456 | 388 | 395 | 458 | 496 | 541 | 541 | 575 | 555 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
552 | 562 | 572 | 579 | 587 | 577 | 530 | 539 | 460 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
411 | 375 | 322 | 289 | 266 | 243 | 244 | 263 | 251 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
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216 | 184 | 151 | 131 | 143 | 182 | 214 | 229 | 230 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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211 | 205 | - | - | - | - | - | - | - |
La fête patronale a lieu le 22 janvier et la fête communale le 28 mai.
Les monuments notables de Bagneaux sont :
Il existe sur le territoire de la commune un forage pétrolier en exploitation depuis 1990.