Nogent-sur-Seine est une commune française située dans le département de l'Aube (dont elle est sous-préfecture) en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Nogent.
Nogent-sur-Seine | |
![]() La mairie et le clocher de l'église Saint-Laurent. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Aube (sous-préfecture) |
Arrondissement | Nogent-sur-Seine (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté de communes du Nogentais (siège) |
Maire Mandat |
Estelle Bomberger-Rivot (DVD) 2020-2026 |
Code postal | 10400 |
Code commune | 10268 |
Démographie | |
Gentilé | Nogentais |
Population municipale |
5 966 hab. (2019 ![]() |
Densité | 298 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 29′ 39″ nord, 3° 30′ 12″ est |
Altitude | Min. 60 m Max. 113 m |
Superficie | 20 km2 |
Unité urbaine | Nogent-sur-Seine (ville isolée) |
Aire d'attraction | Nogent-sur-Seine (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Nogent-sur-Seine (bureau centralisateur) |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | nogent-sur-seine.fr |
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Ses habitants sont appelés les Nogentais.
La commune est traversée par la Seine. Celle-ci a été complétée de deux canaux, ce qui a donné naissance à deux îles. L'une d'elles, nommée île Olive, est entièrement boisée et aménagée pour la promenade. L'autre île est reliée aux rives par deux ponts anciens. Les îles sont connectées par le « déversoir », longue retenue d'eau surmontée d'une passerelle.
Les canaux ont été creusés pour l'implantation des moulins de Nogent, énorme bâtiment qui s'étend sur toute la largeur. Nogent-sur-Seine est considérée comme le point le plus en amont navigable sur la Seine.
La ville s'est développée principalement sur la rive gauche. S'y trouvent le centre historique, administratif et commercial, ainsi qu'en aval les silos de l'entreprise agro-alimentaire Soufflet. Sur la rive droite, après une courte zone urbaine et une zone industrielle, s'étendent des marais et zones humides sur la route de Port-Saint-Nicolas (sur la commune de Saint-Nicolas-la-Chapelle), surnommé bien à propos route des 21 Ponts.
Issue d'une antique Novagus [1], le cartulaire de l'abbaye du Paraclet désigne en 1227 cette bourgade sous son nom actuel.
Issu du gaulois novio « nouveau » et suffixe -entum, désignant une nouvelle agglomération.
Le Mériot | Saint-Nicolas-la-Chapelle La Saulsotte |
Marnay-sur-Seine |
La Motte-Tilly | ![]() |
Marnay-sur-Seine |
Fontenay-de-Bossery | Avant-lès-Marcilly Fontaine-Mâcon |
Saint-Aubin |
Nogent-sur-Seine est une commune urbaine[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nogent-sur-Seine, une unité urbaine monocommunale[5] de 5 980 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nogent-sur-Seine, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (46,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (47,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (33,5 %), forêts (23,5 %), zones urbanisées (15,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (10,2 %), prairies (6,8 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,6 %), eaux continentales[Note 3] (1,6 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
En 859, les moines de Saint-Denis-en-France trouvèrent refuge en leur villa de Nogent du pagus du Morvois[12].
Connue depuis l'époque gallo-romaine, Nogent-sur-Seine fut rattachée en tant que commune au comté de Champagne au XIIe siècle.
La ville appartient au diocèse de Troyes. Elle tangente le diocèse de Sens.
L'abbaye royale de Saint-Denis y est propriétaire, en 862 Charles le Chauve leur reconnaissait cette propriété. Les seigneurs locaux puis leurs successeurs comtaux devaient l'hommage aux moines. Saint-Denis avait dans son vasselage Courroy (à Granges-le-Bocage) et Fleurigny, sans pour autant qu'un lien soit précisé avec Nogent.
En 1222, l'abbaye royale de Saint-Denis y détient la suzeraineté des lieux[13] et les seigneurs leur devaient hommage, confirmé en 1473 par un arrêt du parlement de Paris contre le duc de Nemours.
De 1120 à 1190, la seigneurie est tenue par une famille de chevaliers. Le premier seigneur connu est Milon de Nogent, bienfaiteur des abbayes de Vauluisant et du Paraclet, et qui périt en 1147 noyé dans le Méandre pendant une attaque des musulmans lors de la deuxième croisade.
Le dernier sire a pour nom Milon de Chalon : son nom fait sans doute référence à la ville de Châlons-en-Champagne (il est mort en 1186 et est enterré dans la chapelle St-Jacques de la cathédrale St-Étienne de Châlons, chapelle qu'il avait fondée), plutôt qu'à Châlon-sur-Saône.
De manière étonnante, ces chevaliers ne figurent pas dans l'entourage des comtes de Troyes (sans doute par hostilité aux comtes de Champagne/Troyes ?). On observe que ce sont les sires de Traînel, totalement absents de la ville, qui dominent politiquement toute la contrée (La Motte-Tilly, Traînel, Fleurigny, Villeneuve-aux-Riches-Hommes, Foissy, Marigny, Plantis, Pont-sur-Seine).
Le lignage rayonne sur un territoire de forme étonnante, axé Nord-Sud. Le sire de Nogent y intervient très tôt pour aider à la fondation de l'abbaye de Courgenay (entre Lailly et Courgenay, aujourd'hui dans l'Yonne) vers 1125[14]. Cette zone d'intervention sera reprise plus tard lors de la mise en place d'une châtellenie comtale. Un prévôt sert le lignage seigneurial.
Le comte de Champagne devient l'unique seigneur vers 1190. Dès lors, l'économie de Nogent connaît un enchaînement de réalisations qui peut indiquer un changement radical de posture politique : pont, halles, etc. Le voisinage lui-même se réorganise. La branche cadette de la famille de Traînel (sires de Marigny) connaît un brusque et fulgurant enrichissement, alors que la branche aînée faiblit et tente vainement de rétablir sa situation à Villeneuve-aux-Riches-Hommes sur le nouveau chemin reliant Nogent à Villeneuve-l'Archevêque[15]. Dès lors, on peut supposer que Nogent avait eu jusqu'alors une fonction de verrou routier hostile au comte, et que l'entrée dans le domaine comtal a permis de le faire sauter : une liaison directe reliant les villes de foires Provins et Troyes s'ouvre alors, mettant fin au chemin de contournement de Traînel, d'où le déclin de la branche aînée des Traînel, sires de Traînel. Une châtellenie comtale est organisée à Nogent. On lui rattache des villages allant jusqu'à Courgenay, à cheval sur les diocèses de Sens et de Troyes. Un prévôt comtal succède au prévôt seigneurial.
Nogent sert fréquemment d'assiette à des douaires de comtesses de Champagne puis de reines de France. Il s'agit là d'une facilité de gestion, le cadre des revenus étant stable et facile à mettre rapidement en œuvre lors du veuvage.
Le , une bataille eut lieu près de Nogent-sur-Seine entre l'évêque de Troyes Henri de Poitiers et les Anglo-Navarrais dirigés par Eustache D'Abrichecourt. Ce dernier en sortira perdant[16].
La ville fut détruite par un incendie en 1442.
La seigneurie est engagée à la famille capétienne de Navarre-Evreux, puis dans leur descendance Bourbon-La Marche et Armagnac, en tant que ducs de Nemours (le duché de Nemours érigé en 1404 à titre viager pour Charles III le Noble comprend Château-Landon, Grez, Nogent-sur-Seine, St-Florentin, Beaufort, Bray-sur-Seine, Pont-sur-Seine, Pont-sur-Yonne, Soulaines, Coulommiers). Cette procédure institue donc un droit de retour à la Couronne et contourne l'interdiction d'aliéner le domaine public. Désormais, chaque fois que le duché de Nemours est (re)créé, en faveur des Armagnac, des Navarre-Foix, des Savoie-Genevois, ou des ducs d'Orléans de la Maison de Bourbon (ces familles descendent par les femmes de Charles III de Navarre), Nogent en fait partie (avec alors Pont-sur-Seine jusqu'en 1623, Bray-sur-Seine, Provins...).
La ville accueille un receveur des Aides et une élection (administration fiscale). La fonction d'élu est investie par les plus opulents lignages de la ville (ex. Pougeoise)[17].
Comme sa sœur Bray-sur-Seine, la ville de Nogent est l'objet des convoitises des généraux de tous bords manœuvrant pendant les guerres civiles. La ville est prise par les Protestants, et ravagée. Les secours militaires lui sont prodigués par Provins[18], elle brûle en grande partie en 1550.
Le coche d'eau du Val de Seine part de Nogent et conduit à Paris.
La ville est en particulier connue pour la bataille, bataille de Nogent, qui a opposé les armées de Napoléon et de Wurtemberg lors de la campagne de France en 1814. Les 11 et 12 février, le général de Bourmont combattit avec un millier d'hommes contre 20 000 Autrichiens (combat qui détruisit à nouveau la ville dans un incendie[19]). Il y gagna ses galons de général de division.
Le 25 octobre 1870, eut lieu, pendant la guerre franco-allemande, le combat de Nogent où fut engagé le 84e régiment provisoire, composé des gardes nationaux mobiles du Morbihan et de l'Indre, des Francs-Tireurs de la Loire et du bataillon des Éclaireurs volontaires de l'Aube.
Il y avait déjà un château à Nogent dont la première mention est en 1226[20] bien que les comtes de Champagne en aient fait une résidence en 1189. Les ducs de Nemours avaient un château, le même (?) où fut célébré, en la chapelle st-Jean, le mariage de Marguerite d'Armagnac avec Pierre de Rohan-Gié. Il est encore cité en 1713 lors de l'adjudication de Nogent au maréchal de Noailles.
La ville avait-elle des fortifications ? Les Anglais la prenaient en 1358 et 1359 sans qu'elles soient citées. Mais elle le sont en 1594 et le le roi cite Nogent parmi les villes qui doivent raser leurs murailles. C'est seulement au XVIIIe siècle que les dernières traces disparaissent et que les fossés sont comblés pour faire place à des promenades.
Nogent était un chef-lieu de bailliage, elle avait un maire qui fut cité dès 1247[21].
Elle avait aussi un hôtel-Dieu, tenu en 1230 par le frère Eudes, brûlé en 1550, il fut rétabli en 1580 par Denis Boulard, du couvent des dominicains de Troyes et avait sa chapelle.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
François-Joseph Hayaux | - | notaire | ||
Pierre-François Jacquemin | - | avocat, conservateur des Hypothèques | ||
M. Etienne | ||||
maire en 1945 | ? | Gaston Béneult | Rad. | Docteur en médecine |
mars 1971 | mars 1977 | Marcel Guilliot | DVD | |
mars 1977 | mars 1983 | Maurice Calmus | ||
mars 1983 | février 1987 | Michel Baroin | - | Haut fonctionnaire, dirigeant d'entreprise Décédé en fonction |
mars 1987 | mars 1989 | Marcel Guilliot | DVD | |
mars 1989 | mars 2014 | Gérard Ancelin[22] | DVD | Professeur d'histoire retraité conseiller départemental (1992→2015) |
mars 2014 | mai 2020 | Hugues Fadin | DVD | Comptable retraité |
mai 2020 | En cours | Estelle Bomberger-Rivot[23] | LR | Conseillère départementale depuis 2021 |
Ville | Pays | Période | ||
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Joal-Fadiouth[24] | ![]() | Sénégal | depuis | |
![]() | Rielasingen-Worblingen[25] | ![]() | Allemagne | depuis |
La ville est également jumelée avec le 3e escadron du 5e régiment de dragons de Mailly-le-Camp, depuis le [26].
La centrale nucléaire de Nogent est située en amont sur le fleuve ; ses deux tours aéroréfrigérantes font 165 m de haut.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 5 966 habitants[Note 4], en augmentation de 0,18 % par rapport à 2013 (Aube : +1,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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3 174 | 3 201 | 3 158 | 2 926 | 3 277 | 3 355 | 3 383 | 3 515 | 3 469 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 486 | 3 530 | 3 641 | 3 474 | 3 435 | 3 469 | 3 652 | 3 704 | 3 723 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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3 818 | 3 829 | 3 976 | 3 373 | 3 611 | 3 683 | 3 631 | 3 589 | 3 333 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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3 777 | 4 447 | 4 671 | 5 009 | 5 505 | 5 963 | 5 983 | 5 984 | 5 992 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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5 980 | 5 966 | - | - | - | - | - | - | - |
Les Filles de la Croix étaient à Nogent en 1681[31] pour instruire les filles pauvres et transmirent leur charge aux ursulines.
Trois écoles primaires sont présentes à Nogent-sur-Seine et un collège qui rassemblent les petites communes aux alentours.
Le couvent des Capucins est fondé en 1633 par Claude Bouthillier et sa femme Marie de Bragelogne hors les murs. Marie pose la première pierre de l'église le . Avant de brûler en 1814, il avait été utilisé comme prison, comme gendarmerie et comme tribunal civil. Il est rebâti entre 1821 et 1825 pour servir de tribunal ; le bâtiment se situe 2 rue des Capucins.
De nombreuses activités sont proposées au sein de la ville, telle que le karaté, le football, le basket-ball, la natation (...). En 1996, le rameur nogentais Frédéric Kowal obtient la médaille de bronze aux Jeux Olympiques d'Atlanta dans l'épreuve du deux de couple en aviron avec Samuel Barathay.
La ville bénéficie des avantages de la trimodalité conjuguant le transport fluvial et le port de l'Aube, le transport autoroutier au centre de l'Europe et des transports ferroviaires grâce à la ligne Paris - Mulhouse - Bâle.
En 2009, le revenu fiscal médian par ménage était de 16 087 €, ce qui plaçait Nogent au ?e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 ménages en métropole[32].
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Les armes de la ville se blasonnent ainsi : D’azur à la double face potencée et contre potencée accompagnée en chef d’un soleil et en pointe de trois fleurs de lys le tout d’or.
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