Aunay-sur-Odon est une ancienne commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, qui a fusionné avec ses voisines pour former, le , la commune nouvelle des Monts d'Aunay.
La commune est au pied des premières hauteurs du Massif armoricain, sur l'Odon, à quelques kilomètres de sa source. Elle est en Pré-Bocage, que l'atlas des paysages définit comme un pays «de transition entre la campagne découverte caennaise et les hauteurs embocagées du synclinal bocain»[1], relief du nord du Bocage virois auquel on la rattache également. L'atlas des paysages classe la partie boisée en limite sud sur le synclinal bocain[2].
Aunay-sur-Odon est dans le bassin de l'Orne, par son affluent l'Odon qui traverse le territoire de l'ouest au nord, peu en aval de sa source située sur la commune d'Ondefontaine voisine. Les eaux sont collectées vers celui-ci par plusieurs petits affluents dont la Douvette qui marque la limite avec Courvaudon à l'est et le ruisseau du Val Boquet en limite nord-ouest.
Le point culminant (307/310 m) se situe au sud, sur la limite avec Roucamps, dans le bois dominant le lieu-dit le Pied de la Bruyère. Le point le plus bas (98 m) correspond à la sortie de l'Odon du territoire, au nord. La commune est urbaine sur environ un huitième du territoire, boisée sur toute la limite sud et bocagère sur le reste.
Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Caen-Carpiquet, à 23 km[3]. Le Pré-Bocage s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, à Aunay-sur-Odon, avoisine les 950 mm[4].
Les principaux lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire: les Malais, la Grande Coquerie, le Château, le Moulin d'Aunay (au nord), le Maupas, les Marfins, la Faucterie, la Closerie, le Bourg, le Nid de Pie, le Hamel ès Bas, la Pallière (à l'est), la Gendrerie, Noire Nuit, la Petite Coquerie, Courtilbert, le Hamel aux Gabrieux, le Pied de la Bruyère, le Clos Fainéant, le Petit Pied du Bois (au sud), Ferme des Bouillons, les Vergers, la Bénardière, la Grêlerie, la Roguerie, le Hamel aux Prêtres, la Cour Vatel, Sous le Bosq, le Pied du Bois , le Petit Hamel, la Garenne, l'Abbaye (à l'ouest), le Breuil, la Planche Bourgeon, la Tannerie et les Peupliers[5].
Le toponyme est attesté sous la forme castellum Alnei en 1142[8]. Il est issu du latinAlnus, «aulne»[9].
En 1895, Aunay devient Aunay-sur-Odon. L'Odon longe l'agglomération à l'ouest.
Le gentilé est Aunais.
microtoponymie
le hamel qui revient dans plusieurs toponyme est une forme ancienne du mot hameau
le maupas signale un mauvais passage, gué, col ou gorge
la cour désigne un groupe d'habitation, une ferme. Elle est souvent suivie d'une nom de famille.
la tannerie et autres désignent un village où cette activité était pratiquée (ici le travail du cuir)
la garenne, les peupliers, le verger et autres reprennent des particularités du lieu ou son usage
Histoire
Bombardement de 1944.
La ville est située sur un site occupé déjà à l'époque gallo-romaine, à la croisée des anciennes routes de Vieux à Avranches et de Bayeux à Condé-sur-Noireau.
Le roman de Rou de Wace fait mention d'un sire d'Alnei[10] ayant participé à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant. Les vestiges de son château du XIIesiècle, surplombant le lieu-dit actuel du «Petit Pied du Bois», sont décrits dans le troisième tome de la Statistique monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont (1857)[11]. La forteresse servira jusqu'à la guerre de Cent Ans et sera rasée par Bertrand Du Guesclin[12].
La ville est dotée en 1131 d'une abbaye fondée par Jourdain et Luce de Say et Richard du Hommet[13], connétable de Normandie. Savinienne à l'origine, elle devient cistercienne à la fin du XIIesiècle. Elle sera très endommagée par les guerres de Religion[12].
Le , la ligne Caen - Aunay-Saint-Georges est ouverte. Elle est ensuite prolongée jusqu'à Vire le [14]. Le transport des voyageurs sur la ligne Caen - Vire est interrompu le [15]. Le transport de marchandises est par la suite limité à Jurques, puis définitivement suspendu. La ligne est alors déclassée et déferrée. La rue de la Gare rappelle aujourd'hui cette ligne disparue.
Lors des batailles de la Libération de la France, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est à sa position de carrefour, cette fois entre Caen et Vire et entre Bayeux et Falaise, que la ville doit deux bombardements stratégiques alliés.
Le , deux vagues aériennes détruisent tout le centre du bourg tuant une centaine d'habitants.
Dans la nuit du 14 au , la ville est totalement anéantie par une nouvelle vague de bombardement[16],[17].
Le clocher, chancelant, est le seul édifice restant.
La reconstruction est organisée très rapidement, la première pierre de la nouvelle ville étant posée le par M.Jean Kerisel, directeur des travaux au ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Elle est achevée dès 1951 sous la conduite de l'architecte P. Dureuil.
Article connexe: Reconstruction en France après la Seconde Guerre mondiale.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 dans le Calvados.
Candidats ou listes ayant obtenu plus 5% des suffrages exprimés lors des dernières élections politiquement significatives:
1ertour (79,06% de votants): François Hollande (PS) 30,96%, Marine Le Pen (FN) 22,17%, Nicolas Sarkozy (UMP) 21,99%, François Bayrou (MoDem) 9,64%, Jean-Luc Mélenchon (FG) 8,11%.
2etour (78,70% de votants): François Hollande (PS) 54,62%, Nicolas Sarkozy (UMP) 45,38%.
Liste des maires
L'hôtel de ville d'Aunay-sur-Odon.
Liste des maires jusqu'à la création des Monts d'Aunay
Le conseil municipal était composé de vingt-trois membres, dont le maire et six adjoints[27].
Gendarmerie
L'écusson de l'escadron de gendarmerie mobile 24/3.
Un escadron du groupement II/3 de Gendarmerie mobile, l'EGM 24/3 (spécialisé dans l'escorte de matière nucléaire d'origine civile), est caserné à Aunay-sur-Odon. Par ailleurs, une caserne de Gendarmerie départementale est présente regroupant le commandement de la communauté de brigade locale composée de celle de proximité du Bény-Bocage et celle de proximité, sur place, d'Aunay-sur-odon.
Enseignement
Aunay-sur-Odon dispose d'une école maternelle publique et d'une école élémentaire publique. L'enseignement secondaire y est transmis au sein du collège Charles Lemaître qui accueille également une section d'enseignement général et professionnel adapté.
Démographie
Articles connexes: Histoire du recensement de la population en France et Démographie de la France.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2014, la commune comptait 3 283 habitants[Note 1], en augmentation de 11,33% par rapport à 2008 (Calvados: +0,72%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 394
1 807
1 888
2 007
1 984
2 033
1 975
2 064
2 102
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
2 042
2 005
2 057
1 921
1 925
1 948
1 898
1 858
1 854
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 808
1 741
1 670
1 450
1 601
1 618
1 676
1 145
2 644
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
3 154
3 117
2 905
3 035
2 878
2 902
2 939
2 949
3 275
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2014
-
-
-
-
-
-
-
-
3 283
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie et tourisme
Aunay-sur-Odon fait partie de la destination touristique du Bocage normand. Visite de la ville guidée à partir de l'office de tourisme, sentiers de randonnée pédestre et VTT, porte d'entrée de la Suisse normande.
Lieux et monuments
L'église Saint-Samson, labellisée «Patrimoine du XXesiècle».
Abbaye d'Aunay, vestiges de l'abbatiale cistercienne du XIIesiècle. En 1173, Richard du Hommet, fait don de biens et revenus très important pour sa fondation[32].
Motte féodale (XIeetXIVesiècles) au Petit-Pied-du-Bois. La motte, dont le diamètre au sommet est de 36 m, est renforcée au nord par deux enceintes successives. En 1999, les talus de l'enceinte située la plus au nord ont été arasés. Au sommet de la motte, subsiste, en son centre un puits maçonné, des fondations de murs et les restes d'un four domestique[33].
Au XIesiècle, le seigneur d'Aunay se distingue lors de la bataille d'Hastings en 1066. Il fait construire, au sud-est du bourg actuel, sur le versant nord des monts de Leinque, un château qui servira de forteresse locale jusqu'au XIVesiècle, période à laquelle les Anglais ravagent la contrée[32].
Au début de la guerre de Cent Ans, le château est occupé par des bandes de routiers, que Du Guesclin reprend en échange d'une somme importante. Il fait raser la forteresse en [32].
Église Saint-Samson du XXesiècle (reconstruction), labellisée «Patrimoine du XXesiècle». Elle remplace l'ancienne église, également dédiée à saint Samson, presque entièrement détruite par les bombardements alliés en juin 1944. Arcisse de Caumont la datait de la fin du XVIesiècle. L'église reconstruite en 1951-1952 contient un ensemble iconographique très cohérent réalisé par une équipe qui associe quatre artistes: Jacques Le Chevallier, responsable du programme, Maurice Rocher, Paul et Jacques Bony (maîtres verriers). Quatre sculptures de Lucien Fénaux sont présentes dans cette église: le maître-autel, les fonts baptismaux, la statue de Marie et la statue du Sacré-Cœur. Le Christ en croix situé rue de Caen est également de ce sculpteur.
Activité et manifestations
La commune est une ville fleurie (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris[34].
L'association AIPOS organise chaque année une saison culturelle dans les communes d'Aunay-sur-Odon et de Villers-Bocage. Musique, théâtre, danse… les spectacles sont généralement tout-public. Le spectacle d'ouverture de saison est généralement gratuit. Les autres nécessitent un abonnement ou l'achat d'entrée à l'unité.
Le Cinéma Paradiso, à fonctionnement associatif, propose des films récents à l'affiche.
Sports
L'Union sportive Aunay-sur-Odon fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et une deuxième en division de district[35].
Le Club des sports et des loisirs d'Aunay-sur-Odon est, depuis 2007, le club sportif de l'escadron de gendarmerie mobile.
Le club d'athlétisme, l'Amicale laïque Aunay-Villers-Évrecy (ALAVE), fait courir les jeunes du canton depuis plus de quarante ans. Ce club est surtout réputé pour ses lanceurs de marteau plusieurs fois qualifiés aux championnats de France.
Aunay VTT permet aux adeptes du vélo tout terrain de pratiquer ce sport.
Jumelages
Holsworthy(Royaume-Uni)depuis 1976.
Mömbris(Allemagne)depuis 1989, dans le cadre du jumelage Mömbris - Pré-Bocage.
Cepari (Roumanie) depuis 2016.
Personnalités liées à la commune
Nées dans la ville
Xénophon Hellouin (1820-1895), peintre, conservateur du musée des beaux-arts de Caen.
Paul Tillaux (1834-1904), chirurgien et anatomiste.
Charles Lelong (1891-1970), athlète spécialiste du 400 mètres, médaillé d'argent aux Jeux olympiques de 1912.
Jean Besse (1943-), homme politique.
Gordon Zola (né en 1964), écrivain parodique.
Anaïs Bescond (née en 1987), biathlète, triple médaillée aux Jeux olympiques d'hiver de 2018.
Annie Chevalier (née en 1989), joueuse de kayak-polo internationale.
Liées à la ville
François Richard dit Richard-Lenoir (1765-1839) et Joseph Lenoir-Dufresne (1768-1806), propriétaires d'une filature à l'abbaye d'Aunay.
Paul Anquetil y est mort en 1940.
Héraldique
Blason
Burelé de gueules et d'argent de douze pièces[36].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Voir aussi
Liste des anciennes communes du Calvados
Notes et références
Notes
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2017, millésimée 2014, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2016, date de référence statistique: 1erjanvier2014.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN2-95480-455-4 (édité erroné), BNF36174448), p.53.
Wace, Le Roman de Rou et des ducs de Normandie, t.II (lire en ligne), p.267
Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t.III: Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p.240
Le Patrimoine des Communes du Calvados, t.I, Éditions Flohic, coll.«le patrimoine des communes de France», (ISBN2-84234-111-2), p.49.
Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t.III: Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p.236.
«76 D-Day à Aunay-sur-Odon. Hommage aux 165 civils tués lors des bombardements: Vendredi 12 juin 2020, Christine Salmon, accompagnée du sénateur Pascal Allizard, des maires délégués, de conseillers et des porte-drapeaux a célébré le 76 D-Day à Aunay-sur-Odon.», La Voix - Le Bocage, (lire en ligne, consulté le ).
«Aunay-sur-Odon. Maire pendant quatre décennies, Marcel Bénard suit toujours avec assiduité la politique locale: Bien qu'ayant quitté la vie politique locale en 2007, Marcel Bénard peut être satisfait. Pendant quatre décennies, il a participé au développement d'Aunay-sur-Odon (Calvados)», La Voix - Le Bocage, (lire en ligne, consulté le )«En 1959, il s’intéresse à la vie municipale. Il intègre alors l’équipe du Docteur Lacaine (...) Marcel Bénard effectue un premier mandat en tant que conseiller municipal de 1959 à 1965. Il réintègre l’équipe municipale en 1971 et commence une carrière politique intense. Élu maire en 1988, en remplacement d’André Brion, malade, il devient conseiller général de 1973 à 1998 et conseiller régional en 1986 pour deux mandats de 6 ans. Après les élections municipales de 1989, il est élu maire, poste qu’il tiendra jusqu’en 2001. De 2001 à 2007, il siégera au sein du conseil municipal. Il a créé en 1979 le SIVOM, qui deviendra Aunay Caumont Intercom en 2007».
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