Ars-en-Ré[aʁs ɑ̃ ʁe] est une commune de l'Ouest de la France, située sur l'île de Ré, pôle d'équilibre du canton de l'Île de Ré, faisant partie de l'arrondissement de La Rochelle, dans le département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine.
La commune appartient, depuis 2011, au réseau «Villages de pierres et d'eau», label initié par le conseil général, afin de promouvoir des sites exceptionnels présentant la particularité d'être situés au bord d'une étendue d'eau (mer, rivière, étang…)[1].
Articles détaillés: Géographie de la Charente-Maritime et Île de Ré.
Village et port sur la côte nord et dans la partie ouest de l'île de Ré par 46° 12′ 29″ N, 1° 30′ 57″ O. Son port, le plus important de l'île de Ré, situé au fond du fier d'Ars (étendue d'eau pénétrant les terres et bordée de marais), l'on y accède par un chenal, traversant les marais salants. Une écluse ferme le bassin à flot, de 250 places. En 1994, un nouveau bassin à flot (port de la Criée) de 130 places est créé, à l'entrée du chenal. Il est inauguré en juin 1995. Cent cinquante places, sur bouées et filières, dans l'avant-port et le chenal, portent la capacité à 550 places, principalement dédiées à la plaisance. Une plage, sur la côte sud de l'île, bordée d'une digue protégeant les terres, va jusqu'au phare des Baleines, à la pointe ouest de l'île.
Urbanisme
Typologie
Ars-en-Ré est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Ars-en-Ré, une agglomération intra-départementale regroupant 5 communes[6] et 4 492 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[7],[8].
La commune est en outre hors attraction des villes[9],[10].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des zones humides (39,3% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (42%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
zones humides côtières (39,3%), cultures permanentes (23,1%), zones urbanisées (13%), forêts (12,7%), terres arables (5,6%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,1%), zones agricoles hétérogènes (2,3%)[14].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune d'Ars-en-Ré est vulnérable à différents aléas naturels: météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16].
Risques naturels
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de La Rochelle-Île de Ré, regroupant 21 communes concernées par un risque de submersion marine de la zone côtière, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Loire-Bretagne et confirmé en 2018 lors du second cycle de la Directive inondation[17]. Les submersions marines les plus marquantes des XXeetXXIesiècles antérieures à 2019 sont celles liées à la tempête du , à la tempête du , aux tempêtes Lothar et Martin des 26 et et à la tempête Xynthia des 27 et . Cette tempête a eu pour conséquence l’instauration de zones de solidarité, où les parcelles considérées comme trop dangereuses pour y maintenir des maisons pouvaient à terme être expropriées (Loix, La Flotte, Nieul-sur-Mer, La Rochelle,…). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios: fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[18],[19]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2010[20],[15].
Ars-en-Ré est exposée au risque de feu de forêt, un massif classé à risque dans le plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI), élaboré pour la période 2017-2026 et qui fait suite à un plan 2007-2016[21]. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par divers arrêtés préfectoraux et s’appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L’article L.131-1 du code forestier et l’arrêté du règlementent l'emploi du feu en interdisant notamment d’apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions[22]. Un autre arrêté du rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 2],[21],[23],,[24].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Ars-en-Ré.
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[25].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 49,1% de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (54,2% au niveau départemental et 48,5% au niveau national). Sur les 1 748 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 194 sont en en aléa moyen ou fort, soit 11%, à comparer aux 57% au niveau départemental et 54% au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[26],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[27].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[15].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[28].
Toponymie
Le toponyme provient hypothétiquement du latin Arx signifiant "citadelle".
Durant la Révolution, la commune, alors nommée Ars, porte le nom de La Concorde[29], redevient Ars en 1793.
La commune prend son nom actuel «d'Ars-en-Ré» le .
Ses habitants sont appelés les Arsais[30]. Ils ont pour surnom les Casserons: le casseron est le «bébé» de la seiche, un animal d'eau salée (céphalopode décapode) que l'on trouve fréquemment sur l'île de Ré.
Histoire
Article détaillé: Histoire de la Charente-Maritime.
En 1874, la commune de Saint-Clément-des-Baleines est détachée de la commune d'Ars[29], savoir les cinq hameaux de le Guillieux, le Chabot, la Tricherie, le Griveau et le Godinand.
Port important à l'époque du sel, jusqu'au début du XXesiècle.
Gabelle du sel.
Politique et administration
Article connexe: Administration de la Charente-Maritime.
Liste des maires
La mairie d'Ars-en-Ré.
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1926
1966
Jacques Moinet
Rad.
Conseiller général du canton d'Ars-en-Ré (1937-1940 et 1945-1963)
Article détaillé: Démographie de la Charente-Maritime.
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2019, la commune comptait 1 302 habitants[Note 3], en augmentation de 1,72% par rapport à 2013 (Charente-Maritime: +2,83%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
3 600
3 643
3 602
3 612
3 875
3 609
3 668
3 700
4 043
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
3 776
3 547
3 486
3 171
2 012
2 034
2 024
1 897
1 727
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 560
1 434
1 392
1 173
1 113
1 045
984
854
919
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
913
915
961
1 023
1 165
1 294
1 312
1 318
1 280
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
1 301
1 302
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 21,8%, soit en dessous de la moyenne départementale (29%). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 43,9% la même année, alors qu'il est de 34,9% au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 617 hommes pour 684 femmes, soit un taux de 52,57% de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,15%).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[35]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
2,4
90 ou +
6,3
13,0
75-89 ans
18,1
23,5
60-74 ans
24,1
19,1
45-59 ans
17,4
16,4
30-44 ans
15,6
11,7
15-29 ans
8,8
13,9
0-14 ans
9,6
Pyramide des âges du département de la Charente-Maritime en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
2,5
9,5
75-89 ans
12,3
21,6
60-74 ans
22,6
20,2
45-59 ans
19,8
16,5
30-44 ans
15,9
15,2
15-29 ans
12,8
15,9
0-14 ans
14,1
Économie
Agriculture, vigne, pommes de terre (AOC).
Marais salants.
Nautisme, pêche.
Tourisme.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le village fait partie des plus beaux villages de France.
Le port, avec son nouveau bassin à flot, à l'entrée du chenal d'accès.
L'église Saint-Étienne. Son clocher, peint en noir et blanc, sert d'amer aux marins.
La maison du Sénéchal, demeure datant de la seconde moitié du XVIesiècle malgré la présence d'éléments médiévaux tels que les échauguettes et l'escalier à vis dans la tour hors d'œuvre[37].
L'ancienne raffinerie à sel dont une partie des éléments est inscrite aux monuments historiques[38].
Vestiges d'anciens moulins à vent, reconvertis en habitations.
Le fier d'Ars et les marais salants.
Le spot de surf de la pointe de Grignon.
Légendes
Selon l'une des légendes, la création de l'île de Ré proviendrait de terribles séismes ayant englouti une cité romaine nommée "Antioche", dont les ruines seraient visibles uniquement par beau temps.
Concernant Ars-en-Ré, des navigateurs de l'Égypte antique, envoyés par Ramsès II, auraient voulu faire le tour du monde et se seraient échoués au Martray, à quelques kilomètres de là. Ils y auraient construit une petite pyramide[40].
Église Saint-Étienne avec son clocher peint en noir et blanc.
Le clocher de l'église.
Maison du Sénéchal, ancien hôtel particulier du XVIesiècle.
Ancienne raffinerie à sel.
Redoute du Martray.
Tour de télémétrie de la batterie «Karola».
L'ancienne gare du petit train de l'île.
Marais salants.
Personnalités liées à la commune
Mathurin Renaud (* - † 1676), né à Ars-en-Ré (paroisse Saint-Étienne), dont il est une figure historique importante, fut un des pionniers de Nouvelle-France et un des premiers habitants de Charlesbourg.
William Barbotin (1861-1931), peintre et graveur, qui est né à ARS-EN-RÉ et mort à PARIS; Elisée Reclus -(1830-1905)- géographe libertaire français, communard, militant et théoricien anarchiste; son beau-père, ainsi que Jules Perrier, ex-communard se réunissaient épisodiquement au Café du Commerce (voir: Les Anarchistes de l'île de Ré, livre de Didier Jung).
Louis Napoléon Giraudeau (1852-1937) né "aux villages", hameaux de la commune d'Ars-en-Ré qui deviendra en 1874 la commune de Saint-Clément-des-Baleines, petit fils d'un meunier descendant d'une vieille famille rétaise, professeur de dessin, artiste peintre, romancier, conservateur au musée des Beaux-Arts de La Rochelle de 1913 à 1930[41].
Octave Patureau (1922-1984) dit TATAVE, marin, pêcheur, moniteur de voile et aquarelliste[42]
Lionel Jospin, ancien Premier ministre de la France, y possède une maison où il séjourne régulièrement avec son épouse Sylviane Agacinski, philosophe.
Claude Barma, ancien réalisateur italien, père de Catherine Barma, y fut inhumé.
Dans le narthex de l'église, on trouve une représentation de Jean-Marie Vianney (1786-1859), célèbre «curé d'Ars», bien que celui-ci ait été prêtre de la commune d'Ars-sur-Formans, dans l'Ain.
Nicole Garcia et Michel Piccoli ont choisi des maisons plus discrètes encore, noyées dans l'anonymat des ruelles étroites du vieux bourg.
L'écrivain Philippe Sollers y possède une maison.
La famille Casadesus - artistes dans de nombreux domaines - y réside depuis 1922. Le 28 septembre 2017, Gisèle Casadesus est inhumée au cimetière d'Ars-en-Ré au côté de son gendre Michel Cournot[43].
Gilles Margaritis (1912-1965), réalisateur, acteur, metteur en scène et producteur de télévision et créateur de la Piste aux Étoiles y a possédé une maison.
Alfred Roger Adam, dit Alfred Adam (1908-1982), acteur, dramaturge y a tenu un café célèbre du village dans les années 1960.
Héraldique
Article détaillé: Armorial des communes de la Charente-Maritime.
Blasonnement:
Parti: au 1er de gueules à trois fleurs de lis d'argent, au 2e d'or à deux aigles de gueules; le tout enfermé dans une filière d'argent[44].
Liste des localités adhérant à l'association Les Plus Beaux Villages de France
Bibliographie
Stéphane Bern, Le village préféré des français, 44 trésors incontournables, Paris, Albin Michel, , 249p. (ISBN978-2-226-25920-2, BNF44421580)
Ce livre est tiré de l'émission Le village préféré des français, diffusée par France Télévisions, conçue et produite par Morgane Production: Étretat, pages 64 à 69** I - De la baie de Somme au littoral charentais en passant par la Bretagne,** II – Des Flandres au Jura en passant par l'Alsace,** III – De l' Île-de-France aux monts d'Auvergne en passant par la Bourgogne,** IV – Du littoral atlantique aux Alpes en passant par la Méditerranée.
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Le débroussaillement s'applique notamment aux abords de constructions, chantiers, travaux ou installations sur une largeur de 50 mètres (selon un principe du droit des assurances, tout propriétaire est tenu d’assurer la protection de ses biens), et de 7 mètres minimum de part et d’autre des voies privées y donnant accès.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Cartes
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
R. Desquesne, R. Faille, N. Faucherre et P. Prost, Les fortifications du littoral - La Charente Maritime, éditions Patrimoine et Médias, (ISBN2-910137-03-1)
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