Mascara (en arabe : مـعـسـكـر ; en berbère : ⵎⵄⴻⵙⴽⴻⵔ, prononcé localement Mʿaskar), est une commune algérienne de la wilaya de Mascara dont elle est le chef-lieu. C'est l'une des villes importantes du nord-ouest d'Algérie, elle se situe à 97 km du sud-est d'Oran.
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Mascara | |
![]() Centre-ville | |
Noms | |
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Nom arabe algérien | مـعـسـكـر |
Nom amazigh | ⵎⵄⴻⵙⴽⴻⵔ |
Administration | |
Pays | ![]() |
Région | Oranie |
Wilaya | Mascara |
Daïra | Mascara |
Code postal | 29000 |
Code ONS | 2901 |
Indicatif | 045 |
Démographie | |
Gentilé | Mascarien(ne) |
Population | 108 587 hab. (2008[1]) |
Densité | 1 410 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 35° 24′ 00″ nord, 0° 08′ 00″ est |
Altitude | 570 m Min. 460 m Max. 680 m |
Superficie | 77 km2 [2] |
Divers | |
Saint patron | Sidi Kada |
Localisation | |
![]() Localisation de la commune dans la wilaya de Mascara. | |
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Petite ville berbère ancienne, elle est transformée en 1710 en siège du Beylik de l'Ouest, son essor date de cette époque. La ville a également été la capitale de l'Emir Abdelkader. Elle est empreinte de ses souvenirs.
Mascara se situe au nord ouest de l'Algérie à 360 km à l'ouest d'Alger, à 100 km au sud d'est d'Oran, à 89 km de Sidi Bel Abbès et de 154 km de Tiaret[3].
Elle est localisée sur la pente Sud des monts des Beni-Chougrane (dont un mamelon porte le nom de Chareb Errih, « la lèvre du vent »), qui font partie de la chaîne de l’Atlas tellien et dominant la plaine de Ghriss au Sud[4].
![]() |
Oran 100 km Sig 42 km |
Mostaganem 84 km Mohammadia 35 km |
Relizane 68 km | ![]() |
N | Tiaret 129 km | |||
O Mascara E | ||||
S | ||||
Sidi Bel Abbes 83 km Sfissef 45 km Bouhnifia 24 km |
Saïda 75 km | Frenda 108 km |
El Keurt Mamounia |
Mamounia | Aïn Fares |
El Keurt | ![]() |
Maoussa |
Tizi | Froha | Matemor |
La commune de Mascara était composée de 8 localités en 1984[5] :
Les Français ont découvert des gisements d'antimoine dans la région de Mascara au milieu du XIXe siècle. Les tribus nomades et semi-nomades des hauts plateaux utilisaient cette roche comme produit de beauté mais aussi pour se prémunir des différents trachomes et maladies des yeux. Elle était concassée et broyée jusqu'à donner une poudre dont on tirait un collyre, le khôl. Ceci explique pourquoi le terme mascara désigne aujourd'hui un cosmétique pour les cils.
Le climat à Mascara, est steppique, la classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 17.4 °C et la moyenne des précipitations annuelles dépasse les 400 mm[6].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 4,6 | 5,9 | 7,6 | 10,1 | 13,6 | 17,5 | 21,5 | 22,4 | 18,6 | 13,9 | 8,6 | 5,7 | 12,5 |
Température moyenne (°C) | 8,3 | 9,8 | 11,5 | 14,2 | 17,9 | 21,9 | 26,3 | 27 | 23,1 | 17,9 | 12,3 | 8,9 | 16,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,1 | 13,8 | 15,5 | 18,4 | 22,2 | 26,3 | 31,2 | 31,6 | 27,6 | 21,9 | 16 | 12,2 | 20,7 |
Précipitations (mm) | 37 | 41,4 | 39,6 | 25,5 | 24,7 | 3,7 | 2,5 | 3,3 | 16,7 | 26,7 | 45 | 42,7 | 308,8 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
12,1 4,6 37 | 13,8 5,9 41,4 | 15,5 7,6 39,6 | 18,4 10,1 25,5 | 22,2 13,6 24,7 | 26,3 17,5 3,7 | 31,2 21,5 2,5 | 31,6 22,4 3,3 | 27,6 18,6 16,7 | 21,9 13,9 26,7 | 16 8,6 45 | 12,2 5,7 42,7 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
La commune est traversée par quatre routes nationales, RN6, RN7, RN14 et RN17A de sept directions différentes.
Une rocade à voie unique de 13 km fait le tour de la ville.
Un pénétrante autoroutière de 43 km est en construction de 2014 pour relier la ville à l'autoroute Est-Ouest au niveau de Sig.
Mascara était desservie par train dès 1886 par un embranchement de 12 km depuis Tizi de la ligne Arzew-Saïda. Entre 1926 et 1938, elle est aussi reliée à Sidi Bel Abbes et Tiaret.
La desserte de la ville sera abandonnée dans les années 1980. La desserte voyageur de la gare de Tizi sera abandonnée elle aussi quelques années plus tard.
Mascara est desservi par l'aéroport de Ghriss situé à environ à 20 km au sud de la ville.
L'origine du nom Mascara serait la déformation d'une appellation ancienne, soit Oum El Asker qui signifie la mère des soldats, soit Mo'asker qui désigne le lieu où se rassemblent les soldats[7].
Le nom est prononcé localement, Mʿaskar[8]. La ville se fait appeler d'abord Rachidia[7].
Les vestiges de la présence humaine dans la région remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de l’Homo mauritanicus[7] découverts dans les sédiments du lac préhistorique de Tighennif[9].
Les Romains installent dans la plaine de Ghriss de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique[7]. Certains auteurs situent la ville sur le site d'un établissement romain, Victoria, mais aussi Castra Nova, cette dernière correspond toutefois à Mohammadia[4].
Au départ des Romains, la plaine de Ghriss est parcourue par des Berbères nomades, les Beni Rached[7]. Mascara est une petite ville berbère d’origine assez ancienne. Au dire d’Al-Bakri, il y avait parmi ses habitants des gens venus de Tahert, qui allaient se fixer à Ifgan. Ibn Hawqal et Al Idrissi mentionnent Mascara comme un grand village bien arrosé et riche en fruits[8].
Elle est une ville des tribus zénètes et principalement le foyer des Béni Rached. Vers le Xe siècle, les Banou Ifren fondent Ifgan ou Fekkan au sud-ouest de Mascara durant la guerre contre les Fatimides[10].
Les Almoravides l'ont conquis en 1070-1072[7]. Les Almohades y construisirent, semble-t-il, une forteresse. Les Zianides y entretenaient un gouverneur et une garnison. Léon l'Africain note l’importance du marché qui se tenait à Mascara, « l’une des villes des Béni Rashid ». On y vendait une grande quantité de grains, des draps et des objets de harnachement fabriqués dans les pays. Les souverains de Tlemcen en tiraient des revenus importants[8].
Ibn Khaldoun a séjourné au Sud de Mascara dans le château qui appartient à Ibn Selama. C'est en ces lieux qu'il commence l'écriture de son livre El Mokadema (« Les Prolégomènes »)[11],[12].
Sous la Régence ottomane, Mascara succède à Mazouna comme capitale du Beylik de l'Ouest en 1701[8], car elle a une position plus centrale[13]. Une garnison demeure dans la ville[4] après le transfert de la « capitale » à Oran en 1792[14].
Durant cette période, Mascara prend l’aspect d’une véritable ville. Les beys y élèvent deux mosquées et une médersa, construisent une kasbah, un aqueduc et des fontaines[8]. Ainsi, Mustapha Bouchelaghem l'agrandit, son successeur, Mustapha Lehmar, la dote de murailles, mais c'est le Mohamed el-Kebir qui y construit des mosquées, des fontaines et d'autres monuments d'utilité publique[4].
La fabrication de burnous et de haïks renommés dans tout le pays enrichissait les habitants[8]. Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis de Kalaa, des laines et des burnous[7]. Le fondouk de l'ouest vend de sabres, bois de fusil, babouche, mouchoirs de soie et calicots. Quelques boutiques abritent des brodeurs en soie, or et argent. II existe aussi des tuileries et des poteries. La ville compte plusieurs écoles coraniques[7].
La ville abrite jusqu’à 10 000 habitants dont une minorité de Juifs, et des Kouloughlis qui se confondent avec les Maures. Ses habitants participent activement à la libération d'Oran en 1792[7]. La ville est habitée par beaucoup de familles andalouses ayant préféré l'exil après la chute de Grenade en 1492, puis en 1609[réf. nécessaire] (date de l’expulsion générale des morisques). Les Kouloughlis et les tribus non-makhzens se révoltent fréquemment au XVIIIe siècle[14].
En 1830, le corps expéditionnaire français s'empare d'Alger le 5 juillet, puis occupe quelques villes de la régence d'Alger, notamment Oran et Mostaganem en 1831. Mascara connaît un moment l'anarchie[4]. Elle s’est constituée en petite république, et se gouverne à l’aide d’une djema (conseil) choisie parmi les habitants notables[15].
Un des hommes importants de la région de Mascara est le chérif Mahieddine ibn Mustapha, chef religieux de la confrérie de la Qadiriya en Oranie, dont la zaouia se trouve à El Guettana, membre éminent de la tribu des Hachem. L'année 1832 est marquée par le siège d'Oran, auquel participent les fils de Mahieddine, notamment le jeune Abd El-Kader, né en 1808[16].
En novembre 1832, lors d'une réunion des chefs de la région de Mascara, Mahieddine, ne se sentant pas compétent comme chef de guerre, fait désigner comme « émir » Abd el-Kader. Celui-ci choisit pour capitale la ville de Mascara et s’installe dans le palais des beys[17]. C'est là qu'il va appeler les tribus à s'unir et proclame la guerre aux Français[4]. La ville est alors en plein essor : Oran et Mostaganem ont perdu une partie de leurs habitants, ce qui favorise le développement de Mascara[17]. Par la suite, cependant, Abd el-Kader choisira de déplacer sa capitale à Tagdempt, près de Tiaret, tout en conservant le contrôle de Mascara[18].
En février 1834, Abd el-Kader obtient du commandant français d'Oran, le général Desmichels, la signature d'un traité par lequel il est reconnu comme « émir des Arabes » (d'Oranie). Mais le traité n'est pas entériné par le gouvernement français[19], qui le trouve trop favorable à Abd el-Kader, et le gouverneur général Clauzel, nommé en juillet 1835, reprend l'offensive contre l'émir.
Le , le maréchal Clauzel, secondé par les généraux Oudinot, Perrégaux et d'Arlanges prend la ville de Mascara, dont les habitants musulmans sont tous parti avant[17] en emmenant le plus de choses possible. Ils ont aussi massacré une grande partie des Juifs qui y vivaient[20]. Ces Juifs, autant par leurs pratiques culturelles que par leur activité économique, étaient pourtant très bien intégrés à la vie locale[21]. Abd el-Kader, se trouvant loin de la ville, ne put remettre de l’ordre, les combattants se trouvant auprès de lui l’abandonnant pour participer au pillage[20].
Après avoir pris la ville, les troupes françaises l’incendient et la quittent immédiatement[20]. La ville est pillée et saccagée, un grand nombre d'habitants ont été massacrés. Le maréchal fait détruire l'arsenal et les établissements militaires d'Abdelkader et fait tomber les murailles[4]. L'émir rentre ensuite dans la ville et la conserva jusqu’au 30 mai 1841[8]. La population reconstruit la ville[4].
L’intervention du jeune duc d’Orléans permet d’obtenir que les 1000 Juifs survivants accompagnent la retraite de l’armée française et échappent à un nouveau massacre. Mais ils ne peuvent suivre la progression des soldats : certains meurent en chemin, d’autres parviennent à Mostaganem ou Oran[22], ayant tout perdu[23]. Un certain nombre des Juifs ayant survécu au massacre et restés à Mascara, sont ensuite enlevés par Abd el-Kader, à la fois par mesure de rétorsion contre une communauté jugée traîtresse collectivement, et pour conserver des artisans utiles à l’effort de guerre des Arabes[24].
En 1838, les nombreux Juifs réinstallés à Mascara quittent à nouveau la ville[25]. En 1839, lorsque la France recense les Juifs de Mascara, seuls 240 d’entre eux sont restés ou revenus à Mascara[26].
En 1837, le général Bugeaud, commandant de la division d'Oran, signe un nouveau traité avec Abd el-Kader, le traité de la Tafna (mai 1837). La France reconnaît alors Abd el-Kader comme émir des provinces d'Oran (sauf les villes occupées par les Français) et du Titteri (Médéa). Puis la guerre reprend à partir de novembre 1839, à la suite de l'expédition des Portes de Fer (octobre 1839).
La ville est reprise par le maréchal Bugeaud le . Les habitants, se rappelant les exactions de Clauzel, l'avaient fui[4]. Plusieurs centaines de Juifs sont contraints de suivre Abd el-Kader dans sa fuite, et plusieurs centaines sont tués dans les combats[27]. La communauté juive de Mascara s’élève à 345 membres en 1851[27].
Une ville coloniale est construite sur le site[4]. D'abord, territoire militaire, Mascara devient une sous-préfecture. Joseph Valentin Voisins d’Ambre (1805-1890) est sous-préfet de 1858 à 1868[28].
D'après Ahmed Amiri, un îlot berbérophone continuait d'exister dans la région de Mascara jusqu'en 1936[29]. D'autres études, plus anciennes, avaient constaté au contraire une très faible présence berbérophone en Oranie, constituée de rares îlots, Mascara étant arabophone[30].
Les colons vont développer la vigne sur les coteaux[4]. Détruite par la conquête, mal reliée aux ports d'Oran et Mostaganem et mal desservie par la voie ferrée, Mascara s'est développée beaucoup plus lentement que sa voisine de création coloniale : Sidi Bel Abbès[3].
Un maquis du FLN s’est implanté autour de Mascara durant la guerre d’Algérie[31]. Favorablement située pour ce genre de combat au pied de l’Atlas tellien, Mascara a connu un autre de ces maquis, cette fois tenu par les GIA, dans les années 1990[31].
Le , un tremblement de terre de 5,6 sur l'échelle de Richter a tué 171 personnes.
Mascara était la capitale du beylik de l'Ouest pendant la période ottomane. La ville est érigée en commune de plein exercice par décret du 17 juin 1854. La commune est rattachée au département de Mostaganem en 1956[32].
Lors du découpage administratif de 1974, Mascara accède au statut de chef-lieu de wilaya. Cette dernière regroupe 47 communes réparties sur 16 daïras, dont la plus importante est la commune de Mascara[7].
En 2008, la commune de Mascara a une population de 108 587 habitants, dont 100 728 pour le chef-lieu Mascara, 5 243 dans les agglomérations secondaires, et 2 616 en zone éparse[1]. Elle est la commune la plus peuplée de sa wilaya[1].
L'agglomération formée avec le chef-lieu de la commune d'El Mamounia compte 108 629 habitants en 2008[33].
1954 | 1960 | 1966 | 1977 | 1987 | 1998 | 2008 |
---|---|---|---|---|---|---|
30 035 | 44 839 | 36 930 | 62 301 | 67 002 | 85 626 | 108 587 |
Agglomération
Agglomération Chef Lieu (ACL)
Slatena
VSA Khessabia
La ville abrite une université inaugurée en 2009, dénommée Université Mustapha Stambouli. Elle compte 22 500 étudiants en premier et deuxième cycle à la rentrée 2022[34].
La ville s'étend sur deux coteaux séparés par un ravin où coule l'oued Toudman[4] et au-delà duquel s’étend vers le Nord-ouest le quartier historique de Baba Ali[8], où les maisons à cour fermée sont organisées dans un quadrillage rigoureux[3]. Le site urbain est par conséquent complexe. L'urbanisation s'est faite sur les plateaux, la ville européenne au centre est enfermée dans de longs murs d'enceinte de l'époque coloniale[3].
En tant que cité d'origine précoloniale, l'ensemble de la ville est bâtie sur la hauteur. Le contraste est grand avec sa voisine et rivale Sidi Bel Abbès, celle-ci comme la plupart des villes d'origine coloniale, est posée à plat au cœur de son bassin[3].
Région à vocation agricole, le secteur reste un des principaux pourvoyeurs d'emploi de la commune mais des PME émergent dans le secteur du BTP et l’industrie à l'image du groupe Taqa Invest qui a débuté dans le secteur agricole avant de devenir un acteur important dans la distribution de carburants sous la marque Petroser.
71 % du territoire communal est composé de terres agricoles, soit 55 km2 dont 35 km2 dans la plaine de Ghriss.
Il s'agit principalement de culture maraîchère, de pomme de terre mais aussi de l'arboriculture et de la vigne.
Mascara est la ville des vignes plantées sur les coteaux voisins entre 600 et 800 m d’altitude sur des sols sablonneux et calcaires. La région produit les meilleurs vins d’Algérie grâce à un cépage très diversifié[9].
La ville compte une zone industrielle (170 ha) et deux zones d'activité mitoyenne (10 Ha) depuis 1987. On y trouve une unité de fabrication d'emballages, Polyma Industries ou encore un torrefacteur, COMALCAF.
Depuis le milieu des années 2000, plusieurs entreprises de BTP ont vu le jour, comme le groupe Mezoughi ou l'ETP Benfreha Abdelkader.
Le groupe Taqa Invest y a une unité de fabrication des équipements de stockage et transport du GPL et carburants.
La ville abrite des artisans du cuivre, du bois et du tapis[3].
De la fin du XIVe siècle au début du XVe, la confrérie Qadiriyya fit son apparition en Algérie, son fondateur est Abdelkader al-Jilani (1079-1166). Les adeptes de ce courant soufi se fixèrent à Mascara et à Tlemcen vers 1466 après la reconquête de l’Espagne par les chrétiens. Dans la région de Mascara, on comptait de nombreuses zaouïas qui consacrent leurs activités à l’enseignement religieux[35]. L’ordre des Qadiriyya donna naissance à la zaouïa de Sidi Mahieddine, le père de l'Émir Abdelkader
C’est sous la férule de la zaouïa Kadiriya de Mascara que l’émir Abd el-Kader engagea la lutte contre les Français. Les débuts de la colonisation française correspondent à la période de la fondation des zaouïas d’obédience chadeliya. Tandis que l’armée de Bugeaud achevait ses conquêtes, un grand nombre de cheikhs prestigieux de zaouïas des tarika chadliya et khalouatia levèrent l’étendard de la révolte.
La ville connaît son age d'or culturel durant la période ottomane. De grands savants tels que Abou Zakaria, Sid Ahmed Benal, Sidi Idaho, Sidi M'hamed Benyahia, Mustapha Rammassi, Abou Ras Ennaciri et Abdelkader Machrafi vont faire sa renommée[7].
La ville abrite l'association de musique algérienne citadine « Errachidia ». Fondée en 1999, elle vise la préservation, la vulgarisation et la promotion de ce patrimoine. Cet ensemble musical prend part à des manifestations culturelles nationales. Elle a été à plusieurs reprises, primée, lors des festivals nationaux de musique arabo-andalouse et ses dérivées : malouf, du hawzi ou de la sanaâ[36].
Ville riche d'histoire, Mascara se révèle quelque peu dépouillée aujourd'hui. L'Emir Abdelkader avait ordonné, avant l'arrivée des Français, d’évacuer la ville et d'y mettre le feu puis les destructions coloniales firent le reste. Du passé subsiste peu de chose : la Grande Mosquée, et la mosquée Sidi Hassan, toutes deux du XVIIIe siècle[3]. Cette dernière est celle que fréquentait l’émir Abd el-Kader pour prier[9].
Il existe également d'autres mosquées : Djamaa Imam Messelem et Djamaa Ibn El Amouma.
C’est aussi la ville qui entretient le souvenir de l’émir Abd el-Kader[9]. Ainsi, plusieurs bâtiments datant de son époque ont été inscrits sur l'inventaire des sites et monuments classés au patrimoine algérien : le tribunal de l’Émir Abdelkader et l'État Major de l’Émir Abdelkader[37]. Le vieux quartier de Bab-Ali conserve les vestiges du rempart en terre construit pour protéger la ville[9].
La ville de Mascara dispose d'un club de football, le Ghali Club Mascara. Le club fut fondé en 1925 et par conséquent, il est l'un des premiers clubs musulmans en Algérie française. Cependant, la loi de l'époque exigeait aux équipes musulmanes d'introduire un dirigeant et des joueurs européens dans le club. Ce fut le cas avec l'admission d'un Français, Louis Deharot, technicien en ponts et chaussées, car en 1924, le Gallia de Mascara, joueurs et dirigeants tous musulmans, fut interdit de prendre part au championnat d'Oranie, l'USM Oran imita le GCM et fut intégré dans le championnat.
Le club a produit de grands joueurs de l'équipe d'Algérie de football ; à l'instar de Mahi Khennane ou de Lakhdar Belloumi qui a participé à la coupe du monde 1982[38].
Le club fut aussi l'un des principaux animateurs des championnats régionaux avant et après l'indépendance. Champion d'Algérie en 1984, il végète actuellement en deuxième division.
La ville de Mascara est jumelée avec:
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