Villes-sur-Auzon est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Villes-sur-Auzon | |
Ancienne porte des remparts. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Carpentras |
Intercommunalité | Communauté de communes Ventoux Sud |
Maire Mandat |
Frédéric Rouet 2020-2026 |
Code postal | 84570 |
Code commune | 84148 |
Démographie | |
Gentilé | Villois, Villoises |
Population municipale |
1 284 hab. (2019 ![]() |
Densité | 47 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 03′ 32″ nord, 5° 14′ 03″ est |
Altitude | Min. 240 m Max. 856 m |
Superficie | 27,08 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Carpentras (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pernes-les-Fontaines |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.villes-sur-auzon.fr |
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Le village est situé au sud-est et au pied du mont Ventoux. Par sa position géographique, il est aussi proche des gorges de la Nesque.
À 20 km de Carpentras et 40 km d'Avignon, la route départementale 942 traverse la commune, venant de Mazan et montant vers les gorges de la Nesque. L'autoroute la plus proche est l'autoroute A7 et la gare TGV celle d'Avignon.
Le territoire à l'ouest du bourg fait partie de la plaine du comtat, terre relativement cultivée, alors que le territoire à l'est du bourg fait partie des contreforts des monts de Vaucluse, terres de bois et de garrigues.
Hormis les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis classés en zone de risque faible, tous les autres cantons du département, dont celui de Pernes-les-Fontaines auquel appartient la commune, sont classés en zone de risque très faible(Ia). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].
La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont de plus en plus chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare. Les saisons traditionnellement pluvieuses en automne et au printemps se raréfient[2].
Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année | |
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Températures maximales moyennes (°C) | 10 | 12 | 16 | 18 | 23 | 27 | 30 | 30 | 25 | 20 | 13 | 10 | 19,75 |
Températures minimales moyennes (°C) | 2 | 3 | 6 | 8 | 12 | 15 | 18 | 18 | 14 | 11 | 6 | 3 | 9,6 |
Températures moyennes (°C) | 6 | 7,5 | 11 | 13 | 17,5 | 21 | 24 | 24 | 19,5 | 15,5 | 8,5 | 7,5 | 14,7 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 36,5 | 23,3 | 24,9 | 47,5 | 45,6 | 25,4 | 20,9 | 29,1 | 65,8 | 59,6 | 52,8 | 34,0 | 465,4 |
Source : Données climatologiques de Mazan 2000-2007 |
Dans cette commune qui produit des ventoux (AOC), aucun vigneron ne se plaint du mistral, même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Appelé le « manjo-fango », le mangeur de boue, il élimine toute humidité superflue après les orages, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques, les débarrasse d'insectes parasites[3] et dégage le ciel en lui donnant sa luminosité. Le Mont Ventoux, grâce à ses 1910m, protège des excès de violence du mistral les villages érigés à sa base. Plus sournois et violent est le "marin" qui apporte l'humidité.
La commune est arrosée par l'Auzon, un petit ruisseau souvent à sec, mais pouvant devenir furieux lors de grosses précipitations. Il se jette dans la Sorgue après une trentaine de km.
Villes-sur-Auzon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carpentras, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (70,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (70,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57,9 %), cultures permanentes (24,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,4 %), zones agricoles hétérogènes (3 %), zones urbanisées (2,6 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Préhistoire
Les plus anciens témoignages de la présence humaine sur Villes (bifaces, racloirs) datent du paléolithique inférieur et moyen. Proche des zones d'extraction de la matière première, des industries fabriquant un outillage de silex se sont développées, ici, dans la plaine[11]. Le matériel retrouvé et glané, au fil des décennies, montre l'importance et l'activité de ces ateliers de taille (Clos de Gâche, Sablons, gisements des Aubes).
Antiquité
De nombreuses "villae" (domaines agricoles) et moulin à blé jalonnaient le vallon, riche en blé de grande qualité vanté par Pline. Les agriculteurs d'aujourd'hui, en faisant les labours, déterrent parfois des restes de tegulae (tuiles) ou fragments d'amphores. Une meule et sa molette, trouvées au Puy de Villes, sont conservées au Musée de Mormoiron
Le nom de VILLES, au pluriel, vient de cette période par référence à ces domaines agricoles gallo-romains, dénommés Villae.
La première mention du village apparait au XIIIe siècle sous la forme de Villa. Le village est fortifié sous la demande du Comte de Toulouse, des remparts le protègent. Dès cette date, plusieurs co-seigneurs se partagent le fief ; au fil du XIVe cette co-seigneurie devint la possession des seuls évêques de Carpentras et le restera jusqu'en 1790 [12] L'identité des premiers vignerons du Ventoux nous est connue par un acte déposé aux archives secrètes du Vatican faisant mention de l’entrée à Carpentras, en 1376, de Guillaume III Roger de Beaufort, le nouveau recteur du Comtat Venaissin. Pour les agapes qui suivirent, deux ressortissants du village, Jean Guibanne et son confrère Jean Guisinelle, fournirent respectivement environ 460 litres de vin rouge et 385 litres de vin blanc[13]. Dans la galerie des cartes géographiques au Vatican, on peut voir la représentation de Villes, ainsi que les villages voisins (d'après les cartons d'Ignazio Danti).
En 1414, lorsque les États du Comtat Venaissin font dresser leur premier cadastre, les communes qui ont le plus de pieds de vigne sont Carpentras, Aubignan, Bédoin, La Roque-sur-Pernes, le Beaucet. Villes, en 6e position, a beaucoup de pieds de vignes mais possède 4 fois plus de terres de labours. [14].
En 1562, le baron des Adrets saccage par deux fois le territoire et détruit le monastère des Bénédictins qui desservaient le village pour les offices.[15].
Pendant 5 siècles Villes demeure un fief de l'évêque de Carpentras, dans le Comtat Venaissin sous l'autorité du Pape. En 1790, Villes rédige son cahier de Doléances[16], en 1791 renouvelle son allégeance à Rome envers et contre tous, et finalement accepte le rattachement à la France le . Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
Outre le pastoralisme important et la sériciculture (vers à soie) Villes connait une ère de prospérité au XIXe siècle avec les richesses tirées de la forêt, des truffes et de l'industrie minière par l'exploitation des ocres, exploitation bien antérieure à celle de Gargas.[17] On recense 46 soldats "Morts pour la France" durant la guerre de 1914-1918 et cela accentue la dépopulation déjà amorcée. Le la commune de Villes devient Villes-sur-Auzon.
En 1900, pour la première fois apparait l’appellation côtes-du-ventoux. Ce baptême a lieu pour un repas de noce. Sur le menu est calligraphié vins des Côtes du Ventoux et des Crans. Ces vins sont tous millésimés et datés de 1870, 1890 et 1895, soit des vins vieux de 5 à 30 ans. C'est à partir de 1939, que les vignerons du secteur constituent un syndicat des vins du Ventoux. Grâce à leur action, leurs vins sont classés en vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) dès 1953[18] puis accèdent enfin à l’AOC le .
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Les armes peuvent se blasonner ainsi : D'azur à l'agneau pascal d'argent, la tête contournée, portant une croix du même soutenant d'une bannière aussi d'argent chargée d'une croisette de gueules, accompagné au premier canton d'un flanchis d'argent[19].
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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2020 | en cours | Frédéric Rouet | Sans | |
2014 | 2020 | Frédéric Rouet | DVG | |
2008 | 2014 | Robert Dufour | ||
2001 | 2008 | Guy Viau / Odette Boyac / Robert Dufour | ||
1995 | 2001 | Guy Viau | ||
1977 | 1995 | Jean Courbet |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2019, la commune comptait 1 284 habitants[Note 3], en diminution de 1,83 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +2,09 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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1 336 | 1 269 | 1 337 | 1 369 | 1 485 | 1 502 | 1 515 | 1 545 | 1 567 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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1 519 | 1 503 | 1 415 | 1 336 | 1 355 | 1 261 | 1 228 | 1 172 | 1 103 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 089 | 1 073 | 1 054 | 900 | 797 | 802 | 817 | 717 | 710 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
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768 | 769 | 771 | 767 | 915 | 1 030 | 1 221 | 1 249 | 1 297 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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1 287 | 1 284 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune de Villes a connu l'apogée de sa population en 1851 avec 1 567 habitants, chiffre jamais égalé depuis lors. L'exode rural, la guerre de 14, la fin de l'exploitation de l'ocre ont accéléré la déprise humaine jusqu'en 1950 avec seulement 706 habitants. Depuis la population ne cesse d'augmenter, malgré un léger ralentissement ces dernières années.
Au XXe siècle les terres sableuses des coteaux ont porté du maraîchage (asperges, oignons...) tandis que la vigne était vouée à la production de raisins de table, notamment le Gros Vert qui a fait, un temps, la richesse du pays avec son grand marché quotidien en saison. Aujourd'hui, l'arboriculture de cerisiers (sous l'appellation « Monts de Venasque ») et la viticulture occupent les activités des agriculteurs comme la production de raisin de table, commercialisée sous le label « Muscat du Ventoux ». Les vignerons produisent l'AOC ventoux. La cave coopérative TerraVentoux est née de la fusion dans les années 2000 de la cave de la commune « La Montage Rouge » avec celle des « Roches Blanches » de Mormoiron [24].
La plaine du comtat bénéficie de l'attrait touristique qu'engendre l'histoire de ses villages, la présence du mythique Mont Ventoux pour les amoureux de cyclisme et de nature, la proximité des gorges de la Nesque, la richesse de son terroir viticole (œnotourisme en plein développement) et bien sûr son ensoleillement.
Dans le village se trouvent plusieurs commerces (alimentation, droguerie, salon de coiffure, quincaillerie), des bars et cafés assurant la petite restauration ainsi que plusieurs restaurants. De nombreux artistes, artisans ou musiciens ont élu domicile dans ce village (facteurs de flûte, de guitare, mais aussi bijouterie d'art, mosaïste ou maroquinerie).
Une école communale accueille les enfants de la commune jusqu'à l'entrée en 6e. Le collège se trouve à Mazan et les lycées (classique ou d'enseignement professionnel) à Carpentras.
Un espace de skate- bord, de roller, ainsi que la pratique de l'escalade. Un site de 77 voies est équipé, dans le respect des normes environnementales, dans la combe de l'Ermitage. Il y a aussi un petit plan d'eau communal sur la route de Flassan, qui est consacré à la pêche et qui est réglementé. Le cadre des monts de Vaucluse et des proches gorges de la Nesque sont propices aux randonnées pédestres, cyclo-touristiques, VTT et moto.
2 médecins et 3 infirmiers, une kinésithérapeute, un ostéopathe, une psychologue clinicienne, mais hélas pas de pharmacie. Les spécialistes, hôpitaux et cliniques se trouvent sur Carpentras.
Festival de jazz depuis 2004, dernière semaine de juillet et première semaine d'aout. Fête du raisin "Muscat des terrasses du Ventoux" en septembre et la Fête du bois en novembre, organisés par le Comité des Fêtes. Foyer rural très actif.
Catholique, paroisse Sainte-Croix du Ventoux[30] (très belle église paroissiale Saint-André avec son inscription [31]).
La déchetterie située à 2 km du centre du village, est gérée par CCVS communauté de communes Ventoux Sud.
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