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Vielmanay
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Géographie
Vielmanay est un village situé à une quinzaine de kilomètres au nord-est de La Charité-sur-Loire (Nièvre). À l'écart des principaux axes de circulation, la commune, qui s'étend sur plus de 21 km2, ne compte que 189 habitants (recensement de 2013).
Outre le bourg, la commune regroupe une petite vingtaine de hameaux et de domaines isolés: Bellevue, la Bonnetterie, les Brunets, Coche, les Hottes, les Jolis, la Jouganderie, le Lignou, la Mie au Roy, Pète-Loup, la Piquerie, les Pivotins, les Princelets, les Revenus, la Ronce, la Sansonnerie, la Tour et Vieux-Moulin.
Vielmanay est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,8% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (64,9%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante: terres arables (53,8%), forêts (34,1%), prairies (6,1%), zones agricoles hétérogènes (3,9%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,1%)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
On relève les formes suivantes du nom de la commune: Mannacense monasterium (VIesiècle), Le Viel-Manay (1526), Mannayum (1535), Le Viel-Mannay (1576) et Manay (1678)[8].
Le nom de la commune viendrait du nom d'homme gaulois Mannus et du suffixe -acum[9].
Histoire
Préhistoire, protohistoire et Antiquité
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Le site de Vielmanay est habité dès la Préhistoire. Le tumulus de la Bonneterie (1,8 km nord-ouest du bourg[10]), fouillé par Robert Octobon de 1970 à 1979 et dont les travaux ont été continués et publiés en 2002 par Adam, Le Blay & Pautrat, a livré au moins cent vingt sépultures dont beaucoup remaniées; et un riche mobilier couvrant cinq périodes principales: Paléolithique moyen, Néolithique et Hallstatt dans la couche de préparation; Néolithique, Hallstatt final et début de La Tène ancienne dans la masse tumulaire; et, accessoirement, gallo-romain et médiéval[11].
Moyen-Âge
En 596 le règlement de saint Aunaire, 18e évêque d'Auxerre (572-605), inclut le monastère de Mannay dans le rota de prières du diocèse[12]. Saint Aunaire, décédé en 603 ou 605, lègue la terre de Manay (qui fait partie de la paroisse de Bouzy) à l'église Saint-Étienne d'Auxerre[13].
L'abbaye de Coche est fondée en 1218 par Hervé IV de Donzy († 1222) et sa femme Mahaut de Courtenay (~1188-† ). Elle se trouve au bord de l'Asvins, en lisière des bois de Bellary, non loin du hameau actuel de Coche à 1,5 km au nord-ouest du village[14].
En 1425, Perrinet Gressart, aventurier au service du duc de Bourgogne, se vante d'avoir recouvré les places de Châteauneuf-Val-de-Bargis et de Vieux-Moulin (Vielmanay)[15].
Vers 1560, l'abbaye de Coche est détruite par les huguenots[14].
L'église Saint-Pierre-ès-Liens.
Le , visite d'André Colbert, 102e évêque d'Auxerre (1676-1704); à cette occasion, on apprend que la paroisse compte environ «488 ames dont il y a environ 300 co[mmun]ians, qu'il y a plusieurs maisons eparses et separéez les unes des autres […]. Il n'y a ny jureurs ny blasphemateurs publics et autres personnes semblables. Il y en a plusieurs parmy ceux qui sont charbonniers, mineurs, chartiers et autres personnes semblables qui jurent par mauvaise habitude. Et sur ce que nous avons sceu qu'autres fois il se faisoit parmy lesd[its] charbonniers et mineurs un serment particulier fort mechant, led[it] s[ieu]r nous a asseuré qu'ils n'estoient plus dans cette pratique.»[16].
XVIIIesiècle
Le , le nouveau cimetière est béni; il est situé à l'est du chœur de l'église[17].
Le , le curé du village, Augustin Marille, est arrêté puis déporté. Il est soupçonné de sympathies contre-révolutionnaires[18].
XXesiècle
En 1903, une grave épidémie de fièvre typhoïde sévit dans la commune, entraînant de nombreux décès[19].
En 1906[20], le nombre d'habitants de Vielmanay, qui compte 140 maisons, s'élève à 531 individus. La commune compte un instituteur et une institutrice publics, un curé, un garde champêtre, deux cantonniers et deux gardes particuliers. Il y a dix commerçants: 4 épiciers-épicières, 2 boulangers, 1 boucher, 1 cabaretier, 1 aubergiste-buraliste et 1 négociant. Les artisans sont nombreux: 12 couturières, 3 lingères, 2 maréchaux-ferrants, 2 menuisiers, 2 charrons, 1 couvreur, 1 sabotier, 1 meunier et 1 tailleur d’habits. La profession la plus représentée est celle de journalier (58 individus, en grande majorité employés par l’État), suivie par les domestiques (46), les cultivateurs (24), les fermiers (13), les propriétaires-exploitants (7), les cultivateurs-exploitants (6) et les métayers (2). On recense également dans la commune 2 basse-couriers[21], 1 berger, 1 jardinier et 1 cocher. Au total, on relève à Vielmanay 30 professions différentes. On n’y trouve, selon le recensement de 1906, ni médecin ni notaire ni sage-femme. Comme dans bon nombre de communes nivernaises, les familles du village accueillent des enfants assistés de la Seine: ils sont 45 à Vielmanay.
Seigneurs
Des rangs de la famille de Lamoignon sont issus bon nombre des seigneurs, en totalité ou en partie, de Vielmanay. Ainsi relève-t-on les noms de Guillaume de Lamoignon (1368), Renaut de Lamoignon (1382), Pierre de Lamoignon (1412), Guyot de Lamoignon (1461), Charles de Lamoignon (1461), Robert de Lamoignon (1472), Étienne de Lamoignon (1549), Hélin de Lamoignon (1555), André de Lamoignon (1555), Blaise de Lamoignon (1561), Edme de Lamoignon (1561), Gilbert de Lamoignon (1634). D'autres noms nous sont parvenus: Roger de Rabutin (1652), François de Huybert (1655), Edme-Ravaud de Vieilbourg (1684), Nicolas Olivier (1707).
Guillaume de Lamoignon, mort vers 1388, est inhumé en compagnie de sa femme, Jeanne de Troussebois, dans l'église de Vielmanay[22].
Armorial
Armorial de quelques-uns des seigneurs de Vielmanay:
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[25].
En 2019, la commune comptait 179 habitants[Note 2], en diminution de 5,29% par rapport à 2013 (Nièvre: −5%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
453
523
515
502
550
594
540
611
614
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
643
652
610
575
616
647
616
587
603
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
545
531
493
422
392
340
339
308
259
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
247
229
176
184
190
182
186
183
189
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
181
179
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
Édifices religieux
Abbaye de Coche, fondée en 1218 par Hervé IV de Donzy et son épouse Mahaut de Courtenay[14], complètement dévastée par les huguenots au XVIesiècle; il ne reste plus rien de cet établissement sinon quelques vestiges en forêt.
Église Saint-Pierre-ès-Liens (XVesiècle) inscrite monument historique en 1929[28].
Édifices civils
Château de Vieux-Moulin (XIIIesiècle), inscrit monument historique en 1971[29]. Le photographe Alphonse Delaunay (1827-1906) a édité en 1864 un livre Souvenir d'Artonne sur la propriété d'Adolphe Asseline à Narcy et sur les environs. L'ouvrage est composé de 31 épreuves d'époque sur papier albuminé. Il y a dans l'album une photo de Vieux-Moulin et une de Viel Manay[30].
Le belvédère coiffant la maison d'habitation de la ferme de la Bonneterie (d'où le maître du domaine, autrefois, surveillait sans être vu l'activité de l'exploitation)[31].
Galerie
Le bourg de Vielmanay.
L'église Saint-Pierre-ès-Liens.
L'ancien cimetière de l'église Saint-Pierre-ès-Liens.
Personnalités liées à la commune
Théodore de Bèze (1519-1605) a séjourné au château de Vieux-Moulin[réf.souhaitée].
Edmond Richer (1560-1631), prieur commendataire de l'abbaye de Coche[14].
Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693), philosophe et écrivain épistolaire, pamphlétaire, satirique, libertin, membre de l'Académie française et seigneur de Vielmanay (vers 1650)[33].
Théophile Dumangin (1810-1871), polytechnicien, fermier, géomètre, architecte et ingénieur des chemins de fer. Habite Vieux-Moulin de 1838 à 1840. Maire de Narcy en 1848. Fils du docteur Jean-Baptiste Dumangin (1744-1826), qui soigne et autopsie Louis XVII en juin 1795[34], et de sa seconde épouse, Anne de Coste de la Calprenède (1787-1842)[35].
Les peintres russes Nathalie Gontcharoff et Michel Larionov ont séjourné et travaillé de juillet 1918 à mai 1919 au lieu-dit les Pivotins[réf.souhaitée].
L'avocat et directeur de théâtre Paul Annet Badel a vécu au château de Vieux-Moulin avec sa compagne l'actrice Gaby Sylvia dans les années 1940. Précepteur des enfants Badel, l'écrivain Robert Kanters évoque cette époque dans ses souvenirs[36].
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Jean Née de La Rochelle, Pierre Gillet et Jean-François Née de La Rochelle, Mémoires sur le département de la Nièvre..., vol.III, Bourges, J.-B.-C. Souchois, , 404p. (lire en ligne).
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, 1963.
«Vielmanay, carte interactive» sur Géoportail. Couches «Cartes IGN classiques» et «Hydrographie» activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil «Mesurer une distance» dans l'onglet «Outils cartographiques» à droite (symbole de petite clé plate).
[Adam, Le Blay & Pautrat 2002] Richard Adam, Jean-Claude Le Blay et Yves Pautrat (préf.Christian Peyre), Le tumulus-nécropole de la Bonnetterie à Vielmanay (Nièvre) (synthèse des travaux de Robert Octobon (1970-1979)), Dijon, ARTEHIS Éditions, coll.«Suppléments à la Revue archéologique de l’Est» (no18), , 116p., sur books.openedition.org (lire en ligne), présentation.
[Charrault 1908/1990] Lucien Charrault, Histoire de Châteauneuf-Val-de-Bargis et de la chartreuse de Bellary, Paris, Res universis, (1reéd. 1908), 182p. (ISBN2-87760-410-1, BNF35462963).
Archives départementales de la Nièvre, 21 G 1.
Registre paroissial de Vielmanay, année 1788.
Philippe Cendron, «Le voyage aux enfers du curé de Vielmanay (1793)», Cercle généalogique et historique Nivernais-Morvan, Blanc-Cassis, n° 141, quatrième trimestre 2015.
Le Progrès de la Côte-d’Or, 16 février 1903.
Recensement de 1906, Archives départementales de la Nièvre, 6 M 307/1.
Personnes chargées des soins de la basse-cour.
Adolphe de Villenaut, Nobiliaire de Nivernois.
Georges de Soultrait, Armorial de l'ancien duché de Nivernais, 1852.
Belvédère dont la restauration a été saluée par la remise d'un prix: le Prix régional du patrimoine 2002 (4e prix). Source: Prix régional du patrimoine 2002, article paru dans la revue «Pays de Bourgogne» n° 200 de juillet 2003, pp. 4-5.
Le prieuré de Cessy-les-Bois, bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, page 46, 2015.
Le prieuré de Cessy-les-Bois, bulletin de la Société scientifique et artistique de Clamecy, page 47, 2015.
Archives de la famille Dumangin.
Archives de la ville de Paris, 1809, Mariages, V2E/8202.
Robert Kanters, À perte de vue: souvenirs, Seuil, 1981.
Voir aussi
Article connexe
Liste des communes de la Nièvre
Bibliographie
Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol.1, Auxerre, Perriquet, , 886p. (lire en ligne).
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