Ventabren [vɛ̃tabʁɛ̃] est une commune française des Bouches-du-Rhône, dont les habitants s'appellent les Ventabrennais.
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Ventabren | |
Vue générale du village de Ventabren. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Bouches-du-Rhône |
Arrondissement | Aix-en-Provence |
Intercommunalité | Métropole d'Aix-Marseille-Provence |
Maire Mandat |
Frédéric Vigouroux 2022-2026 |
Code postal | 13122 |
Code commune | 13114 |
Démographie | |
Gentilé | Ventabrennais |
Population municipale |
5 407 hab. (2019 ) |
Densité | 190 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 32′ 20″ nord, 5° 17′ 35″ est |
Altitude | 238 m Min. 59 m Max. 286 m |
Superficie | 28,5 km2 |
Unité urbaine | Marseille - Aix-en-Provence (banlieue) |
Aire d'attraction | Marseille - Aix-en-Provence (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Berre-l'Étang |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.ventabren.fr |
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Cette commune est située :
Ventabren est un village typiquement provençal, perché au sommet d'une colline dominée par les ruines du château de la reine Jeanne.
Coudoux | Éguilles | |
Velaux | Aix-en-Provence |
Le tableau ci-dessous indique les températures et les précipitations pour la période 1971-2000 :
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures maximales (°C) | 11,2 | 12,6 | 15,3 | 17,7 | 22,2 | 26,1 | 29,5 | 29,2 | 25,3 | 20,3 | 14,7 | 12,0 | 19,7 |
Températures moyennes (°C) | 7,1 | 8,3 | 10,7 | 13,1 | 17,4 | 21,1 | 24,1 | 24,0 | 20,4 | 16,0 | 10,8 | 8,1 | 15.1 |
Températures minimales (°C) | 3,0 | 3,9 | 6,0 | 8,5 | 12,6 | 16,0 | 18,7 | 18,7 | 15,5 | 11,6 | 6,8 | 4,1 | 10,5 |
Précipitations (hauteur en mm) | 54 | 44 | 40 | 58 | 41 | 25 | 13 | 31 | 61 | 85 | 51 | 52 | 554,5 |
Source: Météo France[1] / Station de Marignane |
Ventabren est une commune urbaine[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Marseille - Aix-en-Provence, une agglomération inter-départementale regroupant 50 communes[5] et 1 614 501 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Marseille-Aix-en-Provence est la troisième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris et Lyon[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8],[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (41,5 %), zones urbanisées (20,2 %), forêts (12,3 %), terres arables (11,8 %), zones agricoles hétérogènes (10 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,1 %), prairies (0,7 %), cultures permanentes (0,4 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Ventabrenum serait le nom donné à l’époque romaine à une importante villa qui existait au quartier des Fons-Vicari. L’origine de ce nom (Ventabran en 1145, Ventabren en 1154) prête à de nombreuses discussions. Plusieurs étymologies peuvent être avancées:
racine préindoeuropéenne vin(t)[12]
Peyre plantade : à rapprocher de la nécropole tumulaire et des stèles découvertes sur le site.
8 000 ans av. J.-C., un faciès culturel de la basse Provence, désigné sous le terme de Montadien, est présent à Ventabren. Le site se trouve à « l’abri des bœufs » au lieu-dit la Plantade et présente une énorme escargotière (déchets de cuisine) de 20 m de long. En 1995, a été découverte une nécropole tumulaire avec cinq tertres circulaires avec des tombes individuelles. La sépulture est datée entre 3 370 et 2 925 av. J.-C.[13].
Le "Camp Marius" est un vaste oppidum celto-ligure dont les traces se voient très nettement sur le plateau au-dessus de l’aqueduc de Roquefavour. Des fortifications, dont un mur de 600 m de long protègent les côtés nord et ouest du site, les autres côtés ayant des falaises pour défense naturelle. Ces vestiges ont été identifiés dès 1905 par l'archéologue Henry de Gérin-Ricard. Cet emplacement a été occupé principalement dans la deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C., mais des fouilles archéologiques, conduites de 1975 à 1985, ont permis de trouver des poteries, une fibule, des oboles massaliotes et divers autres objets, traces d’une cité plus ancienne (Ve et IVe siècles av. J.-C.). Le site a été abandonné à la fin du Ier siècle av. J.-C., pour des raisons à la fois politiques et économiques[14].
La région fait partie du royaume wisigoth, royaume germanique de 418 à 511. Cette période voit la région adopter différentes hérésies dont l'arianisme. Le royaume s'étend alors jusqu'en Espagne.
En 511, la région passe aux mains des ostrogoths venus défendre les wisigoths contre les francs qui l'obtiennent néanmoins en 536.
Il est alors la cible de la conquête musulmane (711) qui cherche l'installation.[15].
La région est ensuite dévastée et pillée par les troupes de Charles Martel qui reprend entièrement la Provence en 739.
Les musulmans malgré leurs tentatives, ne parviendront pas à s'implanter de nouveau avant 890, pour une deuxième phase d'occupation localisée pour opérer des raids depuis leurs bases du Fraxinet au dessus de Saint Tropez.
Guillaume Ier de Provence les chasse de Provence en 973[16] et en profite pour instaurer la féodalité et le fisc de Provence.
Au XIIe siècle, les maisons de village se groupent autour du château construit depuis peu. Les Sarrasins dévastent les villes, chassant les indigènes. Ceux-ci cherchent sur les hauteurs une sécurité qu’ils ne trouvent plus dans la plaine. On peut donc situer la naissance du village de Ventabren vers 920-940. À ce moment, Guillaume Ier, comte de Provence, ayant définitivement chassé les Sarrazins, fit distribuer à ses compagnons d’armes les terres libérées. Ces derniers construisent alors des ouvrages fortifiés dont le château de Ventabren, dénommé à cette époque « le château royal ». C’était un imposant ensemble encadré de tours et de remparts, totalement inaccessible du côté du couchant. Il est donc vraisemblable que le village se soit construit à l’emplacement actuel à cette période, en se mettant le plus près possible à l’abri du château. De nombreuses caves témoignent encore par leurs vestiges (piliers, voûtes en plein cintre ou ogives) du passé médiéval.
La possession seigneuriale de Ventabren apparaît dans un document testamentaire de Raymond des Baux en 1170. Le château fort constituait un ouvrage défensif considérable. Son architecture était d’une grande simplicité, ses murs construits avec des matériaux de choix mesuraient une toise d’épaisseur. Son enceinte était flanquée de tours rondes et carrées. Le château n’avait qu’une seule porte du côté du levant. Les autres côtés, bâtis sur des rochers à pic, étaient absolument inaccessibles. À l’intérieur, il y avait des caves et une immense citerne, une chapelle était attenante au château.
La reine Jeanne : reine de Jérusalem et de Sicile, comtesse de Provence, de Forcalquier et de Puymont, fille de Charles d'Anjou-Sicile, duc de Calabre, et petite-fille de Robert d’Anjou, devint reine de Naples à 14 ans.
En tant que comtesse de Provence, chacun de ses actes fut apprécié par les populations. Elle réunit plusieurs fois les états de Provence, afin d’aviser les mesures à prendre pour la défense du pays. C’est à partir de ce moment-là que le château primitif prit de l’importance.
En 1345, à Naples, la reine Jeanne fait assassiner son époux, André de Hongrie, par son amant. Elle épouse ce dernier, mais en danger de mort, elle quitte Naples pour la Provence, fin 1347. Trois galères pavoisées, portant gammes, ors, chamarrures, entrèrent dans le port de Marseille le 20 janvier 1348, où la ville tout entière l’accueillit sur le quai. Les maisons étaient décorées de branches de buis et de cyprès. Les vivats couvraient les fifres et les tambourins.
En 1349, elle nomme Raymond des Baux sénéchal de Provence, avant de repartir pour Naples. Elle meurt en 1382 à l’âge de 58 ans.
En 1381, son fils adoptif, Louis d’Anjou, fait donation du château à Bertrand d’Agoult, membre d’une puissante famille provençale. Plusieurs familles se succèdent avec des fortunes diverses dans la possession de Ventabren.
En 1425, le château devient propriété des Quiqueran. En 1472, celle des Bardelins. En 1591, il appartient aux Gaillard-Longjumeau qui détenaient leurs terres d’Henri IV. Ce sont les derniers seigneurs de Ventabren. Dès le début du XVIIIe siècle, ils n’habitent plus le château mais leur maison de la Baronne. La forteresse résiste aux guerres et aux temps, mais c’est la République, qui, en 1794, dépêche un nommé Micoulin pour détruire ce château « qui rappelait des souvenirs fâcheux ». Les habitants du village de cette époque, soit par intérêt, soit pour réparer leurs maisons, soit par peur, aidèrent à la démolition. On trouve, à l’heure actuelle, dans les murs de plusieurs maisons, de nombreuses pierres taillées qui manifestent ces événements.
En 1851, on compte 327 maisons dans le village.
Le 31 août 1857, on inaugure l’arrivée du chemin de fer.
Au XIXe siècle, Ventabren compte quelques usines et fabriques. Une usine travaillant le minerai de cuivre, une fabrique de papier, une blanchisserie pour les draps, 4 minoteries, 6 huileries (salle des fêtes, la Recense, galerie VAC, les Brès, Pieulle…).
En 1924, l’éclairage électrique arrive dans le village.
Élections | Circonscription électorale | Élu de la circonscription | ||||
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Niveau | Type | Titre | Nom | Début de mandat | Fin de mandat | |
Commune / Intercommunalité |
Municipales et métropolitaines | Ventabren | Maire | Frédéric Vigouroux | 2022 | 2026 |
Métropole d'Aix-Marseille-Provence | Présidente de l'intercommunalité | Martine Vassal | 2020 | 2026 | ||
Département | Départementales | Canton de Berre-l'Étang | Conseillère départementale | Julie Arias | 2021 | 2028[Note 3] |
Conseiller départemental | Yannick Guérin | |||||
Région | Régionales | Région Provence-Alpes-Côte d'Azur | Président du conseil régional | Renaud Muselier | 2021 | 2028 |
Pays | Législatives | Huitième circonscription | Député | Jean-Marc Zulesi | 2022 | 2027 |
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 5 000 et 9 999, le nombre de membres du conseil municipal est de 29[18].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1791 | Jacques Rouard | ||
1793 | 1794 | Jean-Pierre Giraud | ||
1806 | 1818 | Augustin Jauffret | ||
1818 | 1829 | Jean Salin | ||
1829 | 1832 | Joseph-Louis Jauffret | ||
1833 | 1851 | Jean-François Laplace | ||
1851 | 1852 | Marius Roux | ||
1852 | 1860 | Pierre-Antoine Reynaud | ||
1860 | 1863 | Aimé Laplace | ||
1863 | 1868 | Émile Ricard | Propriétaire Conseiller général (1865 → 1871) | |
1868 | 1870 | Justin-Thomas Baret | Maire par intérim | |
1871 | 1873 | Félicien Matheron | ||
1874 | 1878 | Aimé Laplace | ||
1878 | 1899 | Félicien Matheron | ||
1899 | 1902 | Pierre Jude Rouard | ||
1904 | 1908 | Antoine Marroc | ||
1908 | 1912 | Eugène Martin | ||
1913 | 1919 | Désiré Pellegrin | ||
1920 | 1925 | Sylvain Leydier | ||
1925 | 1934 | Paul Devaux (1868-1941) | ||
1935 | 1950 | Albert Poitevin | ||
1950 | 1953 | Pierre Chaufaille | ||
mai 1953 | mars 1965 | Max Bareille | ||
mars 1965 | mars 1977 | Jean Bourde | ||
mars 1977 | mars 2001 | Jean-Marie Duron | RPR | Maire honoraire (2005) |
mars 2001 | juillet 2022 | M. Claude Filippi | UDF puis UMP-LR |
Cadre supérieur Démissionnaire[19] |
juillet 2022 | En cours (au 6 juillet 2022) |
Frédéric Vigouroux | DVD | DGS à Salon-de-Provence, ancien premier adjoint |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2019, la commune comptait 5 407 habitants[Note 4], en augmentation de 11,32 % par rapport à 2013 (Bouches-du-Rhône : +2,51 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 678 | 960 | 1 301 | 1 408 | 1 357 | 1 309 | 1 600 | 1 844 | 1 245 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 290 | 1 301 | 1 151 | 1 130 | 1 121 | 1 075 | 1 015 | 1 019 | 1 011 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
985 | 988 | 889 | 951 | 896 | 832 | 787 | 889 | 509 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
603 | 934 | 1 537 | 2 717 | 3 742 | 4 549 | 4 831 | 4 842 | 4 581 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 278 | 5 407 | - | - | - | - | - | - | - |
L'Office municipal de la culture (OMC) assure la programmation des manifestations sur la commune.
Manifestations annuelles :
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 51 189 €, ce qui plaçait Ventabren au 227e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole et au second rang du département des Bouches-du-Rhône derrière Saint-Marc-Jaumegarde (59 683 €)[24].
Ce village possède sur son territoire le plus grand aqueduc en pierre au monde, classé monument historique[25]. L'aqueduc de Roquefavour a été construit par Jean François Mayor de Montricher, jeune ingénieur de 26 ans, au milieu du XIXe siècle (1842-1847), pour amener l'eau de la Durance à Marseille. La ville de Marseille subissait depuis tous temps des sécheresses mortelles, l'aqueduc de Roquefavour permit aux eaux de la Durance, via le canal de Marseille, de traverser la vallée de l'Arc. L'aqueduc possède trois rangs d'arcades, mesure 393 mètres de long et 82 mètres de haut. En comparaison, le pont du Gard ne mesure « que » 266 m de long et 47 m de haut (mais a été construit 18 siècles avant).
Le viaduc de Ventabren sur la LGV Méditerranée est situé sur la commune.
Un lieu millénaire à Ventabren. De son ancien nom La « cella Saint-Honorat » l'ermitage appartint d'abord à l'Eglise d'Aix. Ruinée par les Sarrasins lors des razzias, l'ermitage passa sous la main de Montmajour en 963 (un diplôme de l'empereur Conrad et une bulle de Léon VIII le constatent).