Trassanel Écouter est une commune française située dans le nord du département de l'Aude en région Occitanie. Ses habitants sont appelés les Trassanelois.
Trassanel | |
![]() Le village. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Aude |
Arrondissement | Carcassonne |
Intercommunalité | Carcassonne Agglo |
Maire Mandat |
Christiane Gros 2020-2026 |
Code postal | 11160 |
Code commune | 11395 |
Démographie | |
Gentilé | Trassanelois |
Population municipale |
30 hab. (2019 ![]() |
Densité | 6,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 20′ 50″ nord, 2° 26′ 14″ est |
Altitude | 402 m Min. 270 m Max. 687 m |
Superficie | 4,34 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Carcassonne (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Haut-Minervois |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie de la Montagne Noire, un massif montagneux constituant le rebord méridional du Massif Central. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Clamoux, le ruisseau de la Ceize et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « gorges de la Clamoux ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Trassanel est une commune rurale qui compte 30 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 228 habitants en 1836. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitants sont appelés les Trassanelois ou Trassaneloises.
Commune de l'aire urbaine de Carcassonne située dans la Montagne noire en Cabardès.
Fournes-Cabardès | Cabrespine | |
Limousis | ![]() |
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Sallèles-Cabardès | Villeneuve-Minervois |
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par la Clamoux, le ruisseau de la Ceize, le ruisseau de Garet, le ruisseau de la Lause et le ruisseau de Rémol, qui constituent un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Clamoux, d'une longueur totale de 32,3 km, prend sa source dans la commune de Castans et s'écoule vers le sud. Elle traverse la commune et se jette dans l'Orbiel à Villalier, après avoir traversé 10 communes[5].
Le ruisseau de la Ceize, d'une longueur totale de 11,8 km, prend sa source dans la commune de Fournes-Cabardès et s'écoule vers le sud. Il traverse la commune et se jette dans la Clamoux à Villegly, après avoir traversé 7 communes[6].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[7].
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[10] complétée par des études régionales[11] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Caunes-Minervois », sur la commune de Caunes-Minervois, mise en service en 1989[12] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[13],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,7 °C et la hauteur de précipitations de 745,2 mm pour la période 1981-2010[14]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 16 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[16], à 14,1 °C pour 1981-2010[17], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[18].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : les « gorges de la Clamoux »[20], d'une superficie de 861 ha, abritent, à différentes étapes de leur cycle biologique, neuf des onze espèces de chauves-souris d'intérêt communautaire recensées dans le domaine méditerranéen[21].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[22] : le « massif du Roc de l'Aigle » (533 ha), couvrant 4 communes du département[23], et les « monts et grottes des soulanes de Nore » (2 177 ha), couvrant 6 communes du département[24] et une ZNIEFF de type 2[Note 6],[22] : les « crêtes et pièmonts de la Montagne Noire » (27 188 ha), couvrant 26 communes dont 24 dans l'Aude et 2 dans l'Hérault[25].
Trassanel est une commune rurale[Note 7],[26]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[27].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (42,5 %), forêts (35,3 %), zones agricoles hétérogènes (16,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,4 %), prairies (0,4 %)[28].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Trassanel est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[29]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[30].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le ruisseau de Glandes. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 1999, 2005, 2009 et 2018[31],[29].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 0,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 29 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 0 sont en en aléa moyen ou fort, soit 0 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[32],[Carte 3].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Trassanel est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[33].
L'Aude, du fait de sa situation géographique, n'a pas été un grand foyer de résistance. Mais elle a tout de même compté des maquisards et des réseaux souterrains, notamment le Corps-franc de la Montagne noire, réunissant divers groupes des départements voisins. Parmi ceux-là, le maquis de Trassanel, rebaptisé maquis Armagnac en l'honneur de son chef Antoine Armagnac, ancien ouvrier à Salsigne. Au début du mois d', le groupe est attaqué par l'aviation ennemie. Il reçoit l'ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles allemandes, mais s'arrête le dimanche dans le ruisseau de La Grave. Une arrière-garde est laissée là-bas pour faire disparaître les traces de leur passage, pendant que le gros des troupes repart. Mais lorsque les Allemands débarquent par surprise au Picarot, ils prennent l'arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, et sept exécutés d'une balle dans la nuque. C'est à cet endroit que se trouve la Pierre plantée, élevée peu après par les Résistants et qui porte le nom des disparus. Pendant ce temps, le reste des maquisards a atteint la grotte de Trassanel, à l'aube du . Alertés par une patrouille de la présence allemande, ils décident de s'évader en passant par un ravin, pour traverser la montagne. Alors qu'ils viennent de s'y engager, l'ennemi les rattrape, et les mitraille, faisant une quinzaine de morts, dont Antoine Armagnac. Une trentaine d'autres sont faits prisonniers, et conduits jusqu'au village de Trassanel, dont le maire Edmond Agnel vient d'être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Là, un peu à l'écart, on donne l'ordre de les fusiller : quelques-uns parviendront à s'échapper, mais dix-neuf tomberont là.
Au total, le maquis de Trassanel a perdu 41 hommes ce jour-là : une stèle se trouve près du lieu de l'exécution à Trassanel, ainsi que la tombe du maire Edmond Agnel, et une autre sur la commune de La Grave. Pour M. Fricou, président du Comité d'entente, qui représente 41 associations d'anciens combattants et de patriotes : « Ce sont de hauts lieux de la Résistance dans notre département, et sans doute là où il y eut le plus de morts en si peu de temps. »
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Blason | Palé d'azur et d'argent de quatre pièces. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2001 | 2008 | Jacqueline Bonnel | ||
mars 2008 | En cours | Christiane Gros[34] | DVG | Retraitée cadre de la Préfecture de l'Aude, conseillère départementale suppléante |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[36].
En 2019, la commune comptait 30 habitants[Note 9], en diminution de 9,09 % par rapport à 2013 (Aude : +2,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Histogramme de l'évolution démographique ![]() |
Le corps électoral de Trassanel penche à gauche.
Les candidats du parti socialiste y font généralement le plein des voix au premier tour de chaque élection présidentielle (94,44 % pour Lionel Jospin en 2002 ; 85 % pour Ségolène Royal en 2007 ; 50% pour François Hollande en 2012; Benoit Hamon, suivant la tendance nationale, n'y recueille toutefois que 11,54 % en 2017, offrant l'avantage au candidat centriste Emmanuel Macron). Trassanel est la seule commune de France à avoir donné 100 % de ses voix à la candidate socialiste au second tour de l'élection présidentielle 2007.
L’extrême gauche ou la gauche radicale y fait parfois des scores supérieurs à ceux de la droite (aucun parti de droite ne recueille d'ailleurs de voix au premier tour des législatives de 2007 et de 2012)[39].
Le Front national y fait des scores particulièrement bas, ne recueillant aucune voix au premier tour des élections présidentielles de 2002 et de 2007. Alors que Marine Le Pen obtient 3.57 % des suffrages en 2012, elle ne reçoit aucun suffrage au premier tour de l'élection de 2017 - et pas plus au second tour[40]. La commune n'a pas non plus apporté de voix aux candidats FN aux deux tours des élections législatives de 2007 et de 2017.
Division | 2008 | 2013 | 2018 |
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Commune[I 4] | 4 % | 0 % | 18,7 % |
Département[I 5] | 10,2 % | 12,8 % | 12,6 % |
France entière[I 6] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 18 personnes, parmi lesquelles on compte 68,7 % d'actifs (50 % ayant un emploi et 18,7 % de chômeurs) et 31,2 % d'inactifs[Note 10],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et de la France, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Carcassonne, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 7]. Elle ne compte aucun emploi en 2018, contre 1 en 2013 et 3 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 9, soit un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 47,8 %[I 8].
Sur ces 9 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, aucun ne travaille dans la commune[I 9]. Pour se rendre au travail, la totalité des habitants utilise un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues[I 10].
Deux établissements[Note 11] seulement relevant d’une activité hors champ de l’agriculture sont implantés à Trassanel au [I 11].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 7 | 2 | 2 | 4 |
SAU[Note 12] (ha) | 99 | 299 | 282 | 96 |
La commune est dans la « Région viticole » de l'Aude, une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département[41], également dénommée localement « Corbeilles Minervois et Carcasses-Limouxin »[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est la culture de fruits ou d'autres cultures permanentes[Carte 6]. Quatre exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 14] (sept en 1988). La superficie agricole utilisée est de 96 ha[43],[Carte 7],[Carte 8].
Irma Escourrou grâce à elle beaucoup de témoignages sur la grotte et ses maquisards.