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Théus
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Géographie
Théus est une commune de moyenne montagne située sur les pentes du mont Colombis, en rive droite de la Durance, à quelques kilomètres en aval du défilé de Serre-Ponçon.
La partie sud de la commune, dite «la Plaine», entre 650 et 700 mètres d'altitude, est une zone agricole riche, formée par la superposition, sur la plaine alluviale de la Durance, recreusée par celle-ci, des cônes de déjection du torrent de Théus[1] et du Merdaret, qui érodent fortement les pentes du mont Colombis. La partie centrale est contrastée: à l'ouest des hautes plaines cultivées et des pâturages, à l'est le ravin profond du Vallauria, où l'érosion dans des marnes friables a constitué une formation géologique remarquable de cheminées de fées, la célèbre «salle de bal des demoiselles coiffées». Le nord de la commune, à plus de 1 500 mètres d'altitude, est moyennement accidenté et essentiellement couvert de forêts.
Contrairement à ses voisins, Remollon et Espinasses, qui se sont étalés dans la plaine le long de la route, le village de Théus est installé dans l'intérieur, en position défensive, à l'étroit sur une butte d'où la vue est large sur la plaine, mais qui communique mal avec la vallée.
Urbanisme
Typologie
Théus est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,5% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,2%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (34,4%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,2%), zones agricoles hétérogènes (14,1%), cultures permanentes (6,5%), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,9%), terres arables (4,9%)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Teuisium en 1152, Teucium en 1249[9].
L'étymologie de ce toponyme n'est pas parfaitement éclaircie. On peut penser qu'il a subi une aspiration de son préfixe Tab- rappelant un «trou», pouvant faire allusion à la «Salle de bal des demoiselles coiffées de Théus». Ces demoiselles sont des formations géologiques dues à l'érosion de couches sédimentaires d'origine fluvio-glaciaire.
La paroisse de Théus, avec une église dédiée à saint Nicolas, est mentionné dès le XIIesiècle. Comme celle de Remollon qui est voisine, elle dépend de l'abbaye Notre-Dame de Boscodon. Elle se dote de trois chapelles dédiées à saint Jean-Baptiste, saint Antoine et saint Nicolas[10].
Le premier seigneur connu est Rodolphe d'Orcière (1270-1297). En 1314, Henri Dauphin, régent du Dauphiné, vend la seigneurie à la famille Aynard (1314-1362). En 1371, la famille de Montorcier l'achète pour 1 371 florins; elle la tient jusqu'en 1501[10]. Le seigneur de Théus avait droit de haute justice sur la paroisse de Rémollon qui dépendait du bailliage d'Embrun[11]. Au XVIesiècle, plusieurs entrepreneurs achètent des concessions à Théus pour des mines d'or, argent, cuivre et plomb[10]. La seigneurie de Théus repasse aux Aynard de 1501 à 1541 puis aux La Piarre qui, en 1605, la vendent pour 4 750 écus aux Bardel qui la gardent jusqu'en 1766. La seigneurie engagiste appartient de 1629 à 1680 à la famille de Bonne; elle est rachetée par Pierre de Tholozan pour 29 600 livres[10].
Le culte protestant est pratiqué par les seigneurs de Théus dans leur château jusqu'à son interdiction en 1685 et maintenu par quelques familles jusqu'au début du XVIIIesiècle[12].
de 1995 à 2017, de la communauté de communes du Pays de Serre-Ponçon;
À partir du , de la communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance[15].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2019, la commune comptait 214 habitants[Note 3], en augmentation de 3,88% par rapport à 2013 (Hautes-Alpes: +1,39%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
439
393
456
459
531
522
537
504
481
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
501
503
446
433
421
412
431
370
334
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
298
276
270
222
200
187
200
164
146
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
145
144
132
137
140
156
171
174
216
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2015
2019
-
-
-
-
-
-
-
202
214
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique
Enseignement
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Santé
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Économie
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le château fort (en ruine), dominant le village. La base du rempart, préservée, entoure le cimetière communal.
L'église paroissiale Saint-Nicolas, au village.
Le mont Colombis: sommet (altitude 1734 mètres), vue panoramique, tables d'orientation, aire d'envol de parapente, relais hertzien, radar météo, chapelle Saint-Jean.
La chapelle Saint-Pierre, entre le village et le sommet du mont Colombis.
La «salle de bal des demoiselles coiffées», site géologique classé[20], dans le haut vallon de Valauria (vallée juste au-dessus de Théus).
Le cimetière, dans l'enceinte de l'ancien château.
Achille Victor Fortuné de Vaufreland-Piscatory, vicomte de Vaufreland (1764-1832), général d'Empire, possédait une maison dans le village, au quartier de l'église. Sa femme, Éléonore Élisabeth Pauline De Cressy (1778-1861), passe pour avoir servi de modèle à Jean Giono pour Pauline de Théus, l'héroïne de son roman Le Hussard sur le toit.
Héraldique
Blasonnement:
parti: au premier d'azur à la fasce d'argent, accompagnée en chef d'un croissant du même et en pointe de trois losanges cousus de gueules, au second aussi de gueules au serpent ondoyant et tortillé d'argent, posé en pal et couronné d'or de cinq rais.
Dans la fiction
Dans le roman Le Hussard sur le toit de Jean Giono, publié en 1951, une jeune noble, Pauline de Théus, voyage pour rejoindre le château de Théus où vit son mari; le bâtiment et ses abords sont décrits à la fin du roman[21].
«Théus» in Joseph Roman, Tableau historique du département des Hautes-Alpes, 1887, p.50-51
«Périmètre de Théus, Hautes-Alpes» in Ministère de l'agriculture et du commerce, Administration des Forêts, Reboisement et gazonnement des montagnes, 1878, p.67-71
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Références
Curieusement, ce torrent, pourtant important aux plans hydraulique et géologique, n'est pas répertorié par le SANDRE
«Zonage rural», sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Paul-Louis Rousset, Les Alpes & leurs noms de lieux: 6000 ans d'histoire? ch. «Les appellations d'origine pré-européenne», 1988, p. 356.
Joseph Roman, «Théus», dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.50-51.
Joseph Roman, «Remollon», dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.49-50.
Charles Charronnet, Les guerres de religion et la société protestante dans les Hautes-Alpes, 1560-1789, 1881, p. 477-480
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