Sérent [serɑ̃] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne, à proximité de Ploërmel.
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Sérent | |
L'église paroissiale Saint-Pierre. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Vannes |
Intercommunalité | De l'Oust à Brocéliande Communauté |
Maire Mandat |
Yves Hutter 2020-2026 |
Code postal | 56460 |
Code commune | 56244 |
Démographie | |
Gentilé | Sérentais, Sérentaises |
Population municipale |
3 066 hab. (2019 ![]() |
Densité | 51 hab./km2 |
Population agglomération |
16 453 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 49′ 26″ nord, 2° 30′ 16″ ouest |
Altitude | Min. 15 m Max. 156 m |
Superficie | 59,67 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Moréac |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.serent.fr/ |
modifier ![]() |
Historiquement dans le grand-pays (ancien diocèse breton) de Vannes ; pays historique : Territoire de Porhoët[1].
Sérent se trouve à 30 km au nord-est de Vannes et à 70 km au sud-ouest de Rennes.
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Lizio | Le Roc-Saint-André, La Chapelle-Caro, Saint-Abraham |
![]() | |
Plumelec | N | Saint-Marcel | ||
O Sérent E | ||||
S | ||||
Trédion | Saint-Guyomard | Bohal |
La superficie de la commune de Sérent est de 59,67 km2[2].
Sérent est situé sur le massif de Pinieux qui fait partie des Landes de Lanvaux. L'est de la commune est occupé par la Tourbière de Kerfontaine, site classée Espace Naturel Sensible[3].
Le Sérentin traverse la commune. Il prend sa source au nord pour se jeter au sud dans la Claie[4] qui marque la limite communale sud. Sérent est également bordé au nord-est par le Canal de Nantes à Brest.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[6].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lizio », sur la commune de Lizio, mise en service en 1995[11] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[12],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,8 °C et la hauteur de précipitations de 984,5 mm pour la période 1981-2010[13]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Vannes-Séné », sur la commune de Séné, mise en service en 1998 et à 28 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 12,3 °C pour 1981-2010[15] à 12,4 °C pour 1991-2020[16].
Sérent est traversé à l'est par la Route nationale 166 et est desservie par la ligne 4 du service de car BreizhGo[17].
Sérent est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[18],[19],[20]. La commune est en outre hors attraction des villes[21],[22].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,7 % | 102 |
Réseau routier et ferroviaire et espaces associés | 1,0 % | 58 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 43,0 % | 2591 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 11,8 % | 709 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 18,6 % | 1121 |
Forêts de feuillus | 1,7 % | 100 |
Forêts de conifères | 12,5 % | 754 |
Forêts mélangées | 9,3 % | 559 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 0,5 % | 33 |
Source : Corine Land Cover[23] |
Le nom de la localité est attesté sous les formes Serent en 866 et 1166, Serant en 1383, Serent en 1387, Sereint en 1516, Serans en 1630[24].
Selon Ernest Nègre le nom de Sérent contiendrait une racine "pré-celtique" *ser qui aurait signifié « couler, se mouvoir rapidement et violemment » et aurait, la plupart du temps, donné leurs noms à des cours d'eau. Sérent et le Sérentin - ruisseau dans le bassin duquel la ville est implantée - sont donc liés étymologiquement[25]. Erwan Vallerie pense à un anthroponyme breton ou "latin en évolution brittonique" (Communes bretonnes et paroisses d'Armorique, pp. 62 et 214) pour une paroisse primitive. L'hypothèse d'un Serent hagionyme sans préfixe (plou-) lui paraît "téméraire". Mais la forme Serent dès 878 ne permet pas le rapprochement de Dauzat avec un latin *Serannus. Ph. Jouët fait observer (Bull. Amis des Etudes celtiques, 1990, 1) que serentin est formé sur Sérent et ne peut avoir donné le nom de la paroisse. Un "pré-celtique" inconnu n'est pas identifiable ici. De plus, la commune compte beaucoup de toponymes et de noms de famille (moyen-)bretons. En fait, elle a vu plusieurs vagues de défrichements qui expliquent ce caractère.
Sérent est appelé S'ran ou S'rin en gallo[24].
Des vestiges mégalithiques, tombelles, sépultures, chambres souterraines et plus spécifiquement la nécropole hallstattienne de Boquidet, lieu-dit de Sérent, y attestent une présence humaine très ancienne. La découverte, entre autres, de dix urnes cinéraires intactes sur onze en 1932 à Boquidet et étudiées en 2005 ont permis un éclaircissement notable sur les pratiques funéraires en Bretagne à l'âge du fer et plus précisément aux VIe et Ve siècles b.p.[26]
La première allusion à Sérent date de la fin du IXe siècle dans le cartulaire de Redon. En effet, le premier écrit connu mentionne Billy de Sérent, qui donna une terre à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, en 857. Puis, une terre située sur la paroisse de Sérent est donnée en 878 à l'abbaye de Redon par un certain Bertwal. Vers 1030, c'est un nommé Ratfred qui donne à l'abbaye de Redon la terre de Brois (ou de La Brousse)[27]. La Terre de Sérent ou de La Chapelle en Sérent a été érigée en baronnie banerette en 1318 par Jean III, duc de Bretagne en faveur d'Olivier II, sire de La Chapelle, maréchal de Bretagne[28]. 1351, Jehan de Sérent, seigneur de Sérent participa au combat des Trente sous les ordres de Beaumanoir, chef local des blésistes (parti de Charles de Blois prétendant au trône de duc de Bretagne lors de la guerre de succession).
La commune connut une histoire mouvementée lors de la Révolution où l'opposition entre Chouans et « Bleus » (Républicains) ravagea les campagnes, il en fut de même durant la "petite chouannerie". Sérent était au moment de la Révolution au cœur de la zone contrôlée par les Chouans de Georges Cadoudal auxquels elle fournissait hommes et vivres de bon ou de mauvais gré. Comme dans toute l'aire géographique concernée par la chouannerie, à Sérent et autour les notables étaient majoritairement républicains ; les aristocrates, les paysans et autres membres des basses-classes étaient bien souvent soit sympathisants du mouvement chouan[29], soit chouans eux-mêmes. l'Armée catholique et royale du Morbihan était même composée d'une colonne dite "colonne de Sérent" qui, avec celle de Bignan et celle de Pleugriffet composait la légion de Bignan. Cette colonne de Sérent était commandée par le lieutenant-colonel Mathurin Le Goësble[Note 6], major de la légion, la 1re compagnie de Sérent avait pour capitaine Joseph Guého, la 2e compagnie était, elle, dirigée par le capitaine Guillaume Guimard[Note 7], des Sérentais [30]. Quant aux notables, trois d'entre eux périrent assassinés par les Chouans de Pierre Guillemot dit le Roi de Bignan - donc probablement par des Chouans sérentais - soit pour avoir commandé la traque des prêtres réfractaires Noël Briend et Pierre Mahieux, soit pour avoir empêché leurs actions, soit pour ces deux raisons ; il s'agit de Mathurin Gloux, juge de paix par intérim puis membre du comité de surveillance républicain, de François Marie Vincent Loaisel, juge de paix de Sérent, tous deux tués en 1795, et de Mathurin Mouée, officier municipal de Sérent, "massacré avec des sabres ou des haches " en 1801[29]. Au début du XXe siècle l'industrie des carrières d'ardoise se développa considérablement, laissant encore aujourd'hui de profondes traces dans le massif de Pinieux / Pinieuc.
Le des troubles graves éclatèrent à Malestroit lors des élections pour le conseil d'arrondissement : les électeurs de 4 communes (Sérent, Lizio, Saint-Abraham, Saint-Guyomard) se disputèrent pour savoir quelle commune voterait la première : « les pierres que se jetaient les combattans atteignirent beaucoup de vitres et quelques habitans de Malestroit ; aussitôt la Garde nationale fut convoquée et, par un mouvement de frayeur fort regrettable, elle tira sur les paysans de ces communes. Deux furent atteints assez grièvement ; on pense que la blessure de l'un d'eux est mortelle. Nous avons demandé que l'on fit voter chaque commune au chef-lieu de la commune, et non au chef-lieu de canton »[31]. Dans un autre article paru quelques jours plus tard le même journal précise que le commencement des troubles serait dû à des électeurs de Ruffiac qui auraient commencé dans l'après-midi à frapper des électeurs de Sérent qui commençaient à danser et qu'une trentaine de Sérentais auraient été blessés[32].
En 1867 une épidémie de rougeole provoqua 30 décès à Sérent[33].
Début du XXe siècle, Sérent est une ville prospère grâce à ses carrières d'ardoise dans les Landes et à Kerfontaine. Au total on y retrouve cinq grosses carrières sur le secteur et plus d'une dizaine dans les environs. L'extraction d'ardoise a pris fin à la sortie de la Première Guerre mondiale[réf. nécessaire].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le maquis de Saint-Marcel (), haut lieu de la Résistance, était en fait situé essentiellement sur la commune de Sérent autour de la ferme de La Nouette. Sérent eut donc à déplorer les exactions de l'occupant (en grande majorité des soldats géorgiens engagés dans l'armée allemande).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1941 | 1945 | Emmanuel Jeanroy | ||
1945 | 1947 | Francis Touzé | Commerçant | |
1947 | 1953 | Emmanuel Jeanroy | ||
1953 | mars 1977 | Francis Touzé | Commerçant Réélu en 1959, 1965 et 1971 | |
mars 1977 | mars 2001 | Roger Gatinel | DVD | Artisan boucher, maire honoraire |
mars 2001 | 26 mai 2020 | Alain Marchal | DVG[34] | Maître d'œuvre retraité |
26 mai 2020 | En cours | Yves Hutter[35] | DVG[36] | Consultant retraité |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[38].
En 2019, la commune comptait 3 066 habitants[Note 8], en augmentation de 0,07 % par rapport à 2013 (Morbihan : +2,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 600 | 2 025 | 2 708 | 2 754 | 2 890 | 2 927 | 2 826 | 2 875 | 3 120 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 102 | 3 042 | 3 066 | 2 927 | 2 913 | 2 956 | 3 126 | 3 087 | 3 134 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 112 | 3 137 | 3 074 | 2 902 | 3 048 | 3 050 | 2 898 | 2 739 | 2 608 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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2 503 | 2 445 | 2 399 | 2 565 | 2 686 | 2 716 | 2 913 | 3 024 | 3 048 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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3 066 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La commune de Sérent appartient au pays gallo (en 1850 on y parlait le français ou du moins un dialecte selon le dictionnaire d'Ogée) mais la frontière linguistique bretonne est toute proche et de nombreux noms de hameaux sont d'origine bretonne tels que Brambily, Brément, Couëdru, Lescoet, Lesquidy, Quéhellec, Trealet, Trédano, Tréfiguet, Trégaro, Tromeur. "Il est hors de doute que le breton se maintint dans cette région au-delà du XIIIe siècle" (E. Vallerie, Traité Top. hist. Br., III, § 2.66).
La tradition veut qu'au Xe siècle, une bête énorme dévorait femmes et enfants puis se retirait dans le bois de La Salle situé près du bourg et qu'elle était souvent vue buvant dans l'étang qui s'y trouvait. Un jour, le seigneur de Sérent rassembla ses vassaux, les nobles et les autres, pour traquer et éliminer le monstre qu'on nommait la Drague et parvint à le tuer lui-même. Pour remercier et faire honneur à leur seigneur, ses vassaux décidèrent d'une procession le jour de la Saint-Pierre, patron de la paroisse et le dimanche suivant.
Dans cette cérémonie, la Drague était une sorte de bannière prenant la forme d'un énorme serpent ou dragon, de 7,50 mètres de long, 2,50 mètres de large et 4,50 mètres de haut d'après l'abbé Cillart, composée de bois, d'osier et de mauvaises tapisseries ornées d'écussons du seigneur. Il s'agissait d'un rituel très précis : le jour de la Saint-Pierre, le seigneur de Sérent faisait courir la Drague, en la faisant porter par une douzaine de personnes puis l'un de ses vassaux, choisi l'année précédente en faisait de même. Le dimanche suivant, le même vassal prenait pour l'occasion le titre de duc et revêtu d'un manteau, ganté et éperonné, il faisait à son tour promener la Drague en la précédant, monté sur un cheval caparaçonné, comme s'il venait de livrer un combat à la bête et de la mettre à mort. Après la grand messe et les vêpres, la procession faisait trois fois le tour du cimetière de Sérent et à chaque tour, devant la porte principale, un sergent disait à haute voix : "Gric da Molac, se garde qui voudra de la guivre qui va courir, Gric da Molac !"[44]. "Gric da Molac" signifie, en breton, "Silence à Molac", symbole à la fois de paix et d'autorité. La devise complète des seigneurs de Molac était "En bon espoir, gric à Molac"[45]. Les aînés de la Maison de La Chapelle étant à la fois barons de Molac et barons de Sérent[28], on comprend mieux le lien qui unissait ces deux paroisses dans cette coutume. À cette occasion, le seigneur de La Salle devait fournir la farine, le bassin et le bois nécessaires à la préparation d'une bouillie préparée par le duc de l'année précédente. Cette bouillie était ensuite servie aux pauvres à La Salle, où la tradition situait la mort de la bête.
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Les armoiries de Sérent se blasonnent ainsi :
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