Saumane est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Saumane | |
Vue générale sur Saumane. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Forcalquier |
Intercommunalité | Communauté de communes Haute-Provence-Pays de Banon |
Maire Mandat |
Fabrice Paul 2020-2026 |
Code postal | 04150 |
Code commune | 04201 |
Démographie | |
Gentilé | Saumanins |
Population municipale |
122 hab. (2019 ) |
Densité | 38 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 05′ 29″ nord, 5° 41′ 28″ est |
Altitude | Min. 746 m Max. 980 m |
Superficie | 3,21 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Reillanne |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Ses habitants sont appelés les Saumanins[1].
Les communes limitrophes de Saumane sont L'Hospitalet, Lardiers, Banon et La Rochegiron.
Saumane est arrosée par le ravin de la Combe Crue[2].
Saumane est située en haute Provence et bénéficie d'un climat méditerranéen d'intérieur aux étés chauds et secs, en revanche les hivers sont frais et marqués par des gelées fréquentes. En moyenne annuelle, la température s'établit à 12,8 °C avec une moyenne maximale de 22,4 °C et une minimale de 0,0 °C. Les températures nominales maximales et minimales relevées sont de 30 °C en juillet et 0 °C en décembre et janvier. L'ensoleillement s'établit à 2 755 heures par an avec une pointe à 343 heures en juillet. Autre valeur importante, caractéristique du climat méditerranéen, les précipitations totalisent 426 millimètres sur l'année, inéquitablement réparties avec un peu plus de vingt et un millimètres en juillet et plus de cinquante quatre millimètres en octobre. Le mistral souffle parfois bien que la commune soit abritée par la montagne de Lure. Elle peut être plus exposée au levant ou au sirocco, qui surviennent rarement.
Les stations météos proches de Saumane sont, par ordre de proximité, celles de Lardiers (station manuelle), de Forcalquier (350 m plus bas en altitude), de Saint-Christol (dans le département voisin du Vaucluse mais à la même altitude) et de l’observatoire astronomique de Saint-Michel-l'Observatoire[3].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0 | 0,5 | 3 | 5,4 | 8,9 | 12,8 | 15,4 | 15,2 | 12 | 8,2 | 3,8 | 1,1 | 7,2 |
Température moyenne (°C) | 4,3 | 6,2 | 8,2 | 11,1 | 15,1 | 19,3 | 22,4 | 22 | 18 | 13,4 | 8,2 | 5,2 | 12,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,6 | 10,9 | 15,4 | 16,9 | 21,4 | 25,8 | 29,3 | 28,9 | 24 | 18,5 | 12,7 | 9,3 | 18,5 |
Précipitations (mm) | 27 | 25 | 24 | 44 | 40 | 28 | 21 | 33 | 46 | 54 | 53 | 31 | 426 |
La commune de Saumane est desservie par la route départementale RD 12.
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Banon auquel appartient Saumane est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[5], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[6]. La commune de est également exposée à trois autres risques naturels[6] :
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[8] et le Dicrim n’existe pas non plus[9].
On écrit Saumana en provençal selon la norme classique et Saumano selon la norme mistralienne. Le nom du village est attesté pour la première fois en 1204 sous la forme Saumana. Il a fait l’objet de différentes interprétations :
La toponymie de la commune recèle quelques traces du vocabulaire provençal lié au milieu montagnard, malgré sa faible étendue : on note ainsi Piponcet, formé sur le radical podium, qui désigne une éminence[13], et les Plaines, le petit plateau dans les montagnes[14].
D’autres toponymes font référence à la mise en valeur agricole du terroir : Chaumettes, Pré-Long.
Saumane est une commune rurale[Note 1],[15]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (38,4 %), prairies (30,7 %), forêts (12,3 %), zones agricoles hétérogènes (11,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,4 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Des vestiges gallo-romains ont été trouvés sur le territoire de la commune[22]. Dans l’Antiquité, les Sogiontiques (Sogiontii) peuplent la montagne de Lure, en étant fédérés aux Voconces. Après la Conquête, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ce peuple est détaché des Voconces et forme une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron)[23].
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[24].
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1204[25]. C’est l’un des rares villages de la région à s’être établi dès le Moyen Âge sur un site de passage (un fond de vallée), et non sur un site perché, favorable à la défense. Il profite ainsi de sa position sur le chemin du col Saint-Vincent, un des itinéraires de franchissement de la montagne de Lure[26] ; un hospice pour voyageurs, lié à cette route, existait au XIIIe siècle[27]. Alors que le fief relève des différentes branches de la famille des Simiane du XIVe siècle à la Révolution[25], la paroisse est un prieuré de l’abbaye de Montmajour, qui nommait le prêtre à sa tête et percevait les revenus attachés à l’église[27]. Bien que Saumane soit un fief indépendant, le village dépendait de la communauté de L'Hospitalet, qui relevait de la viguerie de Forcalquier[27].
Après la grande crise des XIVe et XVe siècles (Grande Peste et guerre de Cent Ans), le village est quasiment abandonné : il n’y a qu’un seul foyer recensé en 1471[27].
Un moulin à vent (ils arrivent dans la campagne provençale au XVIIe siècle) est encore visible à Saumane[28].
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[29].
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 5 habitants de Saumane sont traduits devant la commission mixte[30].
Comme de nombreuses communes du département, Saumane se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[31]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[32], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Saumane[33]. Si la commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve[34], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Saumane sont régulièrement scolarisées.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Saumane. Le vin produit, de qualité médiocre, était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[35]. De la même façon, l’olivier, cultivé sur de petites surfaces au XIXe siècle en limite altitudinale, a aujourd’hui disparu[36].
Blasonnement : |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
juin 1816 | 1821 | Joseph Michel Blanc | ||
mai 1945 | Ludovic Berval[38] | |||
1959 | Emmanuel Borel | |||
Emmanuel Borel | ||||
Marcel Bernard | ||||
Dessaud | ||||
2001 | mars 2008 | Jean-Marie Dupuy[39] | ||
mars 2008 | mars 2014 | Aimé Reynaud[40] | ||
mars 2014 | En cours (au 21 octobre 2014) |
Fabrice Paul[41] | DVD | Retraité |
Saumane fait partie :
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
---|---|---|---|---|
Taxe d'habitation | 8,43 % | 0,55 % | 5,53 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties | 11,15 % | 1,32 % | 14,49 % | 2,36 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties | 55,93 % | 4,18 % | 47,16 % | 8,85 % |
Taxe professionnelle | 21,00 % | 1,32 % | 10,80 % | 3,84 % |
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
La taxe professionnelle est remplacée en 2010 par la cotisation foncière des entreprises portant sur la valeur locative des biens immobiliers et par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (les deux formant la contribution économique territoriale qui est un impôt local instauré par la loi de finances pour 2010[42]).
En 2019, la commune de Saumane comptait 122 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2008, 2013, 2018 pour Saumane). Les autres chiffres sont des estimations.
1471 | 1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 feu | 250 | 282 | 284 | 280 | 297 | 335 | 320 | 289 | 279 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
264 | 265 | 250 | 256 | 260 | 270 | 259 | 275 | 247 | 228 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
206 | 223 | 213 | 196 | 165 | 152 | 125 | 118 | 104 | 77 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2008 | 2019 | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
74 | 63 | 60 | 80 | 83 | 106 | 122 | - | - | - |
L’histoire démographique de Saumane, après la grande saignée du XIVe siècle et la lente croissance allant de la fin du XVe siècle aux années 1830, est marquée par une période d’« étale » où la population reste stable à un niveau élevé. Cette période, courte dure des années 1820 à 1841. Elle est suivie d’un mouvement de diminution lent mais de très longue durée : en 1931, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population du maximum de 1831[47]. La diminution dure jusqu’aux années 1980. Depuis, le mouvement s’est inversé.
L'élevage ovin est une activité agricole importante de la commune[réf. nécessaire].
Le principal producteur du fromage de chèvre du Mont-Ventoux est installé dans la commune au hameau de Fenière[48].
Le Bistrot de la Mini-Auberge, qui porte le label Bistrot de pays, adhère à une charte dont le but est de « contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien d’un lieu de vie du village »[49].
L'entreprise "Dépannage Service Electronique" vente et réparation de matériels informatiques et multimédias liée aux nouvelles technologies.
La construction appelée le château, située dans le village, est une grosse maison des XVIIe et XVIIIe siècle[50].
Certaines places du village datent du XVIIIe siècle[22].
L’église Saint-Pierre-ès-Liens, dont la voûte est en arc brisé. Son clocher-tour, placé contre la façade occidentale, est construit avec des chaînages d’angles à refends. L’ensemble date du XVIIe siècle[51]. Sa crèche date de la première moitié ou du milieu du XIXe siècle[52].
La chapelle Saint-Michel est construite en ex-voto après la peste de 1720. Elle a été restaurée en 1995[53].
La commune compte une bergerie en pierre sèche portant sur son fronton le millésime 1889 gravé sur une pierre.
En 1960, Giono tourne avec Fernandel Crésus aux Fraches et dans la vallée du Jabron, mais quelques scènes sont filmées dans les villages de l’Hospitalet et de Saumane[54].
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : maisons en hauteur au village, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. Au XIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
Les pigeonniers de particuliers sont souvent construits au XIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
La commune fait partie du secteur paroissial Montagne de Lure[55].
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