Sainte-Colombe est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à six kilomètres d'Orpierre et à huit kilomètres de Laborel. La route des Princes d'Orange, d'Orange à Orpierre, traverse la commune aux Béguës et aux Catoyes. La commune fait partie du parc naturel régional des Baronnies provençales créé en 2015.
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Sainte-Colombe | |
![]() Scène de rue aux Bégües (commune de Sainte-Colombe) en 1955. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Hautes-Alpes |
Arrondissement | Gap |
Intercommunalité | Communauté de communes du Sisteronais-Buëch |
Maire Mandat |
Jean-Pierre Roux 2020-2026 |
Code postal | 05700 |
Code commune | 05135 |
Démographie | |
Population municipale |
51 hab. (2019 ![]() |
Densité | 3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 17′ 08″ nord, 5° 40′ 10″ est |
Altitude | Min. 715 m Max. 1 360 m |
Superficie | 17,18 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Serres |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
La commune de Sainte-Colombe est située au sud-ouest du département des Hautes-Alpes à la frontière de la Drôme.
Administrativement rattachée au canton d'Orpierre, Sainte-Colombe est composée de plusieurs hameaux :
Le village de Sainte-Colombe est entièrement caché de la vallée du Céans au sud par un mont rocheux, au pied des crêtes de la montagne de Chabre.
Sainte-Colombe est traversée par le torrent du Céans (anciennement dénommé « Soyans » ou « Cérisse », comme le village de Saint-Cyrice) qui, après avoir irrigué la plaine d'Orpierre, se jette dans le Buëch à Eyguians.
Sainte-Colombe est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (29,9 %), prairies (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (4,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
L'économie de la commune rurale est fondée pour l'essentiel sur le tourisme avec la présence d'un hôtel aux Bégües et d'un camping au hameau des Catoyes. On doit aussi noter la survivance de quelques exploitations agricoles (élevage d'ovins surtout).
Santa Colomba en occitan haut-alpin, doit son nom à Sainte Colombe, martyre chrétienne du IIIe siècle, à l'époque de l'empereur romain Aurélien.
Comme le rappelle Auguste Vincent, « l'usage de désigner un lieu par un titre de sainteté ou un nom de saint s'est introduit vers la fin du VIe siècle »[8].
Le toponyme du hameau les Bégües[9] fait référence au terme bégude et bégue qui désigne un abreuvoir, et plus largement une auberge située en bordure de route[10].
La carte de Cassini fait mention au XVIIIe siècle du village « la Bégüe » et du lieu « la Bégude ».
Les premières traces de la présence humaine en vallée du Céans datent d’il y a 6 500 ou 6 000 ans. Des découvertes d’objets préhistoriques (céramiques ornées...) ont eu lieu dans à peu près dans chaque commune de la vallée.
On peut noter la présence d'un village protohistorique sur le site de Coustis à quelque trois cents mètres du bourg de Sainte-Colombe datant de l'âge du bronze et de l'époque celtique (VIIe au Ve siècle av. J.-C.) sur le versant nord-ouest du « Rocher de Sainte-Colombe ».
Au VIe siècle, des moines de l'abbaye de Lerins se sont établis à Sainte-Colombe.
Invisible de la vallée, le village de Sainte-Colombe a été un refuge au temps des raids sarrasins (Xe siècle) et des guerres de religion.
La dynastie des seigneurs de Mévouillon a dominé le pays des Baronnies, dont Sainte-Colombe, vers l’an mil jusqu'au milieu du XIVe siècle.
Le 13 novembre 1597, Robert David, de la Maison Ferrus-des-Achards, vend à Bathalzar d'Abel d'Orpierre la terre et la seigneurie de Chevalet pour le prix de 480 écus.
Le 6 août 1641, l’évêque de Gap, Arthur de Lionne qui faisait sa tournée pastorale dans le diocèse, arrive le soir à Sainte-Colombe et couche au logis de « Croix Blanche » que tenait Isaac Bardel.
La paroisse des Béguës est créée par ordonnance du 16 août 1844.
Au XIXe siècle, les paysans récoltent du blé, de l'avoine et de l'épeautre. À Chevalet, la prairie se couvre d'arbres fruitiers. Aux Bégües, une vingtaine de maisons, une fontaine et deux rues. En 1916, un pont est construit sur le torrent du Chevalet.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1977 | mars 2001 | Jean-Claude Roux | ||
mars 2001 | mai 2020 | René Alméras[11] | DVG | Agriculteur retraité |
mai 2020 | En cours | Jean-Pierre Roux[12] | Commerçant |
Sainte-Colombe fait partie :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2019, la commune comptait 51 habitants[Note 2], en diminution de 19,05 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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600 | 418 | 504 | 466 | 446 | 452 | 445 | 416 | 394 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
357 | 361 | 376 | 361 | 335 | 347 | 321 | 312 | 268 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
266 | 249 | 196 | 180 | 160 | 152 | 123 | 121 | 100 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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75 | 56 | 51 | 49 | 43 | 50 | 52 | 62 | 56 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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51 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La forêt domaniale de Beynaves se trouve sur la commune à 79 %, l'autre partie à Orpierre. Elle comprend des pins noirs d’Autriche, hêtres, chênes et pins sylvestres), et se situe dans une zone écologique d’une richesse reconnue (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de la Montagne de Chabre[18])
Jean Giono situe l'action de son roman Le Hussard sur le toit dans la région. Angelo Pardi, jeune aristocrate carbonaro italien, et Pauline de Théus ont pour objectif de se retrouver à Sainte-Colombe : « C'est une chapelle au bord de la route dans un endroit qui fait peur. Ça s'appelle Sainte-Colombe d'en bas. La Sainte-Colombe d'en haut est une montagne toute en rochers verts qui surplombe et fait grincer les dents. »[19]
Le roman la Ferme de la Salamandre de Jean-Paul Guis se déroule sur la commune dans « la mystérieuse vallée des Bégües », où revient Félicien Brunel après 15 ans passés dans la Grande armée[20].
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