Saint-Valery-en-Caux (prononcé [sɛ̃valʁiɑ̃ko:]) est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Valery (homonymie).
Saint-Valery-en-Caux | |
Le port et le centre-ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Seine-Maritime |
Arrondissement | Dieppe |
Intercommunalité | CC de la Côte d'Albâtre |
Maire Mandat |
Jean-François Ouvry 2020-2026 |
Code postal | 76460 |
Code commune | 76655 |
Démographie | |
Gentilé | Valeriquais |
Population municipale |
3 928 hab. (2019 ![]() |
Densité | 375 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 51′ 50″ nord, 0° 42′ 28″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 80 m |
Superficie | 10,47 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Saint-Valery-en-Caux (ville isolée) |
Aire d'attraction | Saint-Valery-en-Caux (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Valery-en-Caux (bureau centralisateur) |
Législatives | 10e circonscription de la Seine-Maritime |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://saintvaleryencaux.fr |
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L'ajout d'un accent aigu sur le « e » est une pratique incorrecte.
Situé sur le littoral du pays de Caux, à environ 60 km au nord de Rouen, Saint-Valery-en-Caux est le chef-lieu d'un canton de l'arrondissement de Dieppe. Saint-Valery-en-Caux se trouve à 30 km de Dieppe et de Fécamp et à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Paluel qui se situe plus précisément au lieu-dit Conteville.
C'est une petite station balnéaire équipée d'un port, d'une médiathèque, d'un centre culturel (Le Rayon Vert), d'une piscine (piscine du Littoral), d'un casino avec cinéma et night-club. Elle possède également une église du Moyen Âge, un clocher (le clocher Saint-Léger), un cloître (le cloître des Pénitents) et une chapelle.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dieppe », sur la commune de Dieppe, mise en service en 1949[7] et qui se trouve à 27 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 798,2 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Rouen-Boos », sur la commune de Boos, mise en service en 1968 et à 64 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,1 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,5 °C pour 1981-2010[12], puis à 11 °C pour 1991-2020[13].
Saint-Valery-en-Caux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Valery-en-Caux, une unité urbaine monocommunale[17] de 4 006 habitants en 2017, constituant une ville isolée[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Valery-en-Caux, dont elle est la commune-centre[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 17 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[22]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (71,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (61,3 %), zones urbanisées (25 %), prairies (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), zones humides côtières (1,4 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Sanctum Walaricum en 990, Sancti Walarici vers 1025[27], Ecclesia Sancti Walarici (ou Walerici) entre 1130 et 1164, Sancto Walarico in Planis en 1273, Saint Valeri ès plains en 1282, De Sancto Wallarico in planis en 1284[28], Sanctus Valericus in Planis en 1337, Saint Valier ès plains en 1374[28], Saint Valery ès plains en 1456[28], Saint Valery ès plains en 1456[28], Saint-Valery-en-Caux en 1953[29].
Saint-Valery s'écrit Saint-Wary en picard. Le nom est sans rapport avec le latin Valerius dont sont issus Valère et Valérie. Il procède du nom germanique Walaric, ce qui explique le e muet. On retrouve le même phénomène dans la commune de Saint-Valery-sur-Somme.
L'hagiotoponyme fait référence à Valery de Leuconay pour lequel Guillaume le Conquérant avait une grande vénération, il fit prélever une partie de ses reliques et les emporta dans différentes églises d’Angleterre. Il en déposa aussi en Normandie, dans ce lieu qui prit plus tard le nom de Saint-Valery-en-Caux. On peut voir aussi un gisant dans l’église Saint-Valery de Varengeville-sur-Mer.
Le pays de Caux est une région naturelle de Normandie appartenant au Bassin parisien.
Le nom de Saint-Valery-en-Caux apparaît pour la première fois dans un document datant de 990, selon la charte dans laquelle Richard Ier, duc de Normandie, octroie une partie de ses biens personnels à l’abbaye de Fécamp. Cette charte a aujourd’hui disparu, mais une copie du XIIe siècle est actuellement conservée à la bibliothèque municipale de Rouen. Cette citation confirme l’existence de la ville à la fin du Xe siècle, mais le mystère demeure sur l’époque à laquelle lui fut donné ce nom. La légende de la création de la ville dit qu’elle aurait été fondée au VIIe siècle lorsque l’évangélisation des campagnes se développe sous l’impulsion des rois francs. Ainsi, Walaric[30] fondateur du monastère de Leuconaüs (Saint-Valery-sur-Somme), fut appelé « l’apôtre des falaises » en portant la bonne parole sur tout le littoral. Selon la même légende, il aurait fondé un prieuré au fond de la vallée de Néville, là-même où sera plus tard construite l’église de Saint-Valery-en-Caux. La population des alentours se fixa autour de ce prieuré afin de suivre la pratique du culte, donnant ainsi naissance à la ville.
En 1472, après avoir levé le siège de Beauvais, Charles le Téméraire met Saint-Valery et toute la contrée à feu et à sang.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Port-le-Pelletier[31].
Le centre-ville fut presque entièrement détruit par les bombardements lors du siège de la ville, du 10 au . En effet, dès le , la 7e Panzerdivision menée par Rommel perce jusqu'à la Seine les positions du 9e corps d'armée français du général Ihler ainsi que de la 51e division d'infanterie (Highland) du major-général Fortune, et les isole. Rommel, devinant l'intention des Alliés de s'embarquer pour l'Angleterre fait encercler Fécamp le . Par ses tirs d'artillerie, il oblige la Navy à s'éloigner : deux de ses navires sont endommagés. Les troupes alliées se replient sur Saint-Valery-en-Caux, dernier port de la poche. Le 11, Rommel fait pilonner la ville et le port de Saint-Valery-en-Caux. Le général André Berniquet, commandant la 2e division légère de cavalerie, y perd la vie. Lors de cette journée, les Alliés opposent une résistance tenace, afin de pouvoir embarquer un maximum de troupes dans l'hypothèse de l'arrivée de la Royal Navy. Un épais brouillard empêche tout embarquement de nuit. Au matin du , le cargo armé français le Cérons[32] engage un duel avec les canons allemands juchés sur la falaise d'amont de Saint-Valery. Après avoir détruit deux canons de 105 mm allemands, le patrouilleur est coulé. Le cargo français réquisitionné Granville est touché par un obus de char allemand et coule au large de Paluel. Rommel accepte la reddition du général Ihler en début de soirée sur la place détruite de la ville.
La 7e Panzer a dû mobiliser tous ses moyens pour réduire la défense franco-écossaise mais est récompensée par la prise de douze généraux alliés dont Ihler et le major-général Victor Fortune commandant la 51e division d'infanterie (Highland). En outre, entre douze mille et vingt-six mille soldats, dont au moins huit mille Britanniques, une centaine de canons, cinquante-huit blindés légers et trois cent soixante-huit mitrailleuses, ainsi que des milliers de fusils et de camions sont capturés par l'armée allemande. À la suite de la bataille de Saint-Valery, Rommel écrira à sa femme :
« Très chère Lu,
Ici, la bataille est terminée. Un commandant de corps d'armée et 4 commandants de division se sont présentés à moi aujourd'hui sur la place du marché de Saint-Valery, contraints par ma division à se rendre. Moments merveilleux ! »
— Erwin Rommel, 12 juin 1940.
Saint-Valery-en-Caux sera libérée par les Alliés le [33].
Après la bataille qui a lieu du 10 au , Saint-Valery-en-Caux est détruite à près de 70 %. En particulier, la majorité des bâtiments administratifs sont anéantis, mais également la plupart des habitations. Le , Alexandre Pujes et Michel Saffier, respectivement préfet délégué et sous-préfet de Dieppe, sont en visite à Saint-Valery et constatent l'état catastrophique dans lequel la ville se trouve encore depuis . Le maire, André Retel, suggère alors que la ville soit adoptée par une ville marraine de guerre, comme cela a pu déjà se faire lors de la Première Guerre mondiale.
Le conseil municipal d'Aix-en-Provence reçoit la requête envoyée par Alexandre Pujes le . La décision est prise de verser un premier secours de 50 000 francs. Saint-Valery-en-Caux apprend l'adoption le . Son annonce officielle et celle du premier versement survient lors du conseil municipal du .
Afin de pouvoir soutenir sa filleule, Aix-en-Provence multiplie les actions, ce qui permet d'envoyer à Saint-Valery plusieurs secours.
Le , à la suite d'une panne du système de freinage, un train transportant des soldats de l'armée américaine ne parvient pas à s'arrêter et traverse la gare terminale de Saint-Valery. Le bilan est lourd : 89 soldats américains sont tués et 152 sont blessés[34].
Lors du premier tour des élections municipales de 2020, la liste menée par le DVD Jean-François Ouvry remporte le scrutin avec 798 voix (51,75 % des suffrages exprimés), devançant les listes menées par Joël Sallé (DVG, 462 voix, 29,96 %) et par Raphaël Distante (DVD, 282 voix, 18,29 %), l'abstention s'étant élevée à 47,49 %[35].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
ca 1942 | André Retel | |||
Henri Cherfils | Rad. | Conseiller général de Saint-Valery-en-Caux (1945 → 1955) | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1959 | mars 2001 | Jacques Couture | RI puis UDF-PR puis DL |
Médecin retraité Député suppléant de Roger Fossé (1968-1986) Conseiller régional de Haute-Normandie (1986 → 1998) Conseiller général de Saint-Valery-en-Caux (1955 → 2004) |
mars 2001 | mars 2014 | Gérard Mauger | DVD | Ingénieur EDF retraité |
mars 2014 | mai 2020[36] | Dominique Chauvel | PS puis DVG | Formatrice, en détachement Députée de la Seine-Maritime (10e circ. (2012 → 2017) Conseillère générale de Fontaine-le-Dun (2004 → 2015) Vice-présidente du conseil général de la Seine-Maritime (2008 → 2015) |
mai 2020[37] | En cours (au 10 août 2020) |
Jean-François Ouvry | DVD | Vice-président de la CC de la Côte d'Albâtre (2020 → ) |
La commune est classée « quatre fleurs[Quand ?] » au Concours des villes et villages fleuris[réf. nécessaire].
Saint-Valery-en-Caux est jumelée à :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[39].
En 2019, la commune comptait 3 928 habitants[Note 8], en diminution de 7,66 % par rapport à 2013 (Seine-Maritime : +0,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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4 795 | 4 845 | 4 887 | 5 018 | 5 328 | 5 236 | 5 370 | 5 404 | 5 377 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 800 | 4 710 | 4 694 | 4 522 | 4 238 | 4 496 | 4 103 | 4 014 | 3 912 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 553 | 3 544 | 3 202 | 2 790 | 2 608 | 2 557 | 2 566 | 2 455 | 2 954 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 905 | 3 089 | 3 274 | 5 501 | 4 595 | 4 782 | 4 546 | 4 470 | 4 254 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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3 907 | 3 928 | - | - | - | - | - | - | - |
![]() |
Les armes de la commune de Saint-Valery-en-Caux se blasonnent ainsi : d'azur à deux dauphins adossés d'argent. |
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