Saint-Pierre-d'Entremont est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
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Saint-Pierre-d'Entremont | |
![]() Saint-Pierre-d'Entremont depuis la montée vers le col du Cucheron. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Isère |
Arrondissement | Grenoble |
Intercommunalité | Communauté de communes Cœur de Chartreuse |
Maire Mandat |
Marc Gautier 2020-2026 |
Code postal | 38380 |
Code commune | 38446 |
Démographie | |
Gentilé | Entremondins |
Population municipale |
570 hab. (2019 ![]() |
Densité | 18 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 24′ 58″ nord, 5° 51′ 17″ est |
Altitude | Min. 598 m Max. 2 047 m |
Superficie | 32,31 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Chartreuse-Guiers |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | saintpierredentremontisere.fr |
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La commune se trouve dans le parc naturel régional de Chartreuse. C'est une commune rurale de montagne. Elle forme une seule agglomération avec la commune de Saint-Pierre-d'Entremont en Savoie dont elle est séparée par le Guiers, rivière marquant la limite entre les deux départements. La commune fait partie de la communauté de communes Cœur de Chartreuse.
La commune se situe au cœur du massif de la Chartreuse à 25 kilomètres à vol d'oiseau au nord-est de Grenoble, à 17 kilomètres au sud-ouest de Chambéry et à 20 kilomètres à l'est de Voiron. Elle est située dans la communauté de communes Cœur de Chartreuse.
Le territoire de Saint-Pierre-d'Entremont occupe une vaste superficie au sein du parc naturel régional de Chartreuse (32,31 km2) ce qui lui permet d'offrir aux visiteurs un paysage contrasté. Ce paysage s'ouvre sur un vallon orienté nord/sud au fond duquel s'écoule le ruisseau de l'Herbetant. De part et d'autre du cours d'eau d’importants secteurs de forêts côtoient des secteurs de prairies.
D'un point de vue altimétrique, le village possède une amplitude de 1 449 mètres ; le point le plus haut de la commune se situe à 2 047 mètres au niveau des Lances de Malissard. Les autres reliefs remarquables de la commune sont les Rochers des Eparres (1 639 mètres), du Pas Dinay (1 402 mètres), les Crêtes des Aures (1 658 mètres), les Roches Rousses (1 704 mètres) et la Dent de l'Ours (1 820 mètres). La plupart des pentes de ces reliefs sont recouvertes de forêts.
Au sud l'arrivée sur la commune de Saint-Pierre-d'Entremont se fait par le col du Cucheron (1 139 mètres), qui sépare ainsi la commune de sa voisine, Saint-Pierre-de-Chartreuse. Au nord, la commune s'ouvre sur la cluse du Guiers Vif qui fait fonction de limite départementale entre l'Isère et la Savoie. Le Guiers Vif, qui est ici sous la forme d'un torrent, prend naissance 5 kilomètres en amont au niveau du cirque de Saint-Même. Le Nant (ou Herbetan) est l'autre ruisseau principal qui traverse la commune.
Au niveau hydrographique, plusieurs autres ruisseaux sillonnent le territoire communal de Saint-Pierre-d'Entremont-en-Chartreuse. Les deux plus importants sont le Malissard et l'Iveron qui se rejoignent au niveau du hameau de Saint-Philibert pour donner naissance à l'Herbetant. D'autres petits ruisseaux comme le Nant et la Grenaz viendront ensuite gonfler les rangs. Très tôt ces eaux furent exploitées afin d'en tirer une énergie hydraulique notamment pour l'industrie meunière.
L’habitat est réparti en petits hameaux. Ils sont implantés principalement dans le vallon et sur ses pourtours, dans des zones découvertes. Le chef-lieu quant à lui se situe sur la limite nord de la commune au carrefour de la cluse du Guiers Vif et du vallon du Cozon.
Le cirque de Saint-Même, la source et les cascades du Guiers-Vif composent un site géologique remarquable de 35,73 hectares. En 2014, ce site d'intérêt géomorphologique est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique »[1].
Sur le flanc est :
Sur le flanc ouest :
Saint-Pierre-d'Entremont (Savoie) | Sainte-Marie-du-Mont (Isère) | |
Saint-Christophe-sur-Guiers (Isère) | ![]() |
Plateau-des-Petites-Roches (Isère) |
Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère) |
La commune est notamment desservie par deux routes départementales qui la traversent du nord au sud, les routes départementales D 512 (ancienne route nationale 512) et D 102b. Ces deux routes sont parallèles et permettent de desservir les principaux lieux-dits de la commune. Au sud la D 512 passe par le col du Cucheron et dessert Saint-Pierre-de-Chartreuse. Au nord elle passe par Saint-Pierre-d'Entremont (Savoie) et devient la D 912 d'où elle joindra Chambéry. Une troisième route principale, la route départementale D 520c, traverse le nord de la commune d'est en ouest en suivant le cours du torrent Guiers. Cette route permet de rallier le Cirque de Saint-Même et la commune de Saint-Christophe-sur-Guiers.
Le réseau secondaire est peu développé et n'est constitué que de quelques voies permettant de desservir les hameaux du village. La plupart se terminent en chemins forestiers.
Le village est desservi par la ligne de bus 7500 du Réseau interurbain de l'Isère. Cette ligne relie Saint-Pierre-d'Entremont aux Échelles et à Entre-Deux-Guiers et propose 23 points d'arrêt sur la commune. Elle propose aussi une correspondance avec la gare routière de Saint-Laurent-du-Pont.
Saint-Pierre-d'Entremont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Le bâti s'est organisé de différentes manières selon les époques, mais la construction au fond du vallon et sur ses basses pentes a toujours été privilégiée. Globalement, il est à remarquer que les bâtis construits du début du XVIIIe à la fin du XIXe siècle sont regroupés au sein de différents hameaux déjà représentés sur la carte de Cassini à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, les plus anciens hameaux de Saint-Pierre-d'Entremont déjà nommés sur cette carte sont Le Bas, Le Villard, Les Rues (ou Les Reys de nos jours) et Le bas Arragon pour ce qui est de la rive gauche de l'Herbetan. Sur la rive droite étaient déjà présents le Petit Chenevey, le Grand Chenevey, les Vassaux et les Cloches (aujourd'hui les Cloîtres). Le hameau de Saint-Philibert paraît aussi sur la carte mais sous le nom du Monier. En 1834, on le retrouvera sous le nom de hameau des Meuniers rappelant l'importance de la minoterie dans ce secteur de la Chartreuse.
À partir du XXe siècle, de nouvelles constructions apparaissent le long des deux nouveaux axes de communication qui traversent le village du nord au sud. De nouveaux groupements de constructions voient le jour notamment au Planolet. Malgré tout, du fait de l'exode rural, le développement de la commune reste modéré jusque vers 1985.
Le développement de ces hameaux au cours des siècles s'est fait de différentes manières liées à la morphologie du terrain et aux voies de communications présentes à ces différentes époques. Ainsi deux types morphologiques de hameaux sont visibles sur la commune. Premièrement, le « hameau-rue », c'est le style dominant sur le village. On le retrouve aux Arragons, aux Bas, au Petit Chenevey, aux Cloîtres, aux Reys et aux Vassaux. Ces hameaux ont tous pour point commun d'avoir été construits le long d'une voie de communication parallèle à la pente. Le deuxième type de hameau s'est développé au carrefour de plusieurs axes de communication, c'est le cas des hameaux de Saint-Philibert et du Villard. Ces derniers s'étendent sur des zones plus vastes et rayonnent autour de ces axes, donnant une structure en étoile.
Pour ce qui est du centre du village, il s'organise autour de la mairie et de l'église et est divisé par le Guiers Vif qui est la limite entre la Savoie et l'Isère. Le centre s’est développé autour de la route départementale 512, parallèlement au Guiers Vif, lui donnant l'allure d'un village-rue situé au carrefour de la cluse du Guiers et du vallon du Cozon. Ainsi de nombreuses maisons mitoyennes se sont développées dans le centre du village, offrant un front continu de façades parfois entrecoupé de quelques venelles donnant l'accès à des cours ou des jardins privatifs.
En plus du centre du village et de ses hameaux, de nombreuses constructions sont isolées sur le territoire communal. Ce sont généralement de vieilles granges et étables construites entre le début du XVIIIe et le début du XIXe siècle. De nos jours elles sont à l'abandon et loin de toute voie de communication. Elles étaient généralement rassemblées en groupes de 5 à 12 bâtiments et servaient à abriter le foin récolté sur place et la plupart abritaient aussi des bêtes à l’année. On trouve un certain nombre de ces fermes autour du Colleret (culminant à 1 626 mètres), on peut notamment citer les granges des Brots, de Terrefort, de Feytaz, du Plat, du Mont... Toutes sont situées à une quinzaine de minutes de marche minimum des principaux hameaux, et la plupart sont à l'état de ruines.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (79,4 %), prairies (9,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,5 %), zones urbanisées (1,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La première partie du nom de la commune Saint-Pierre fait évidemment référence au premier apôtre de Jésus[8]. Entremont tire son nom de la situation géographique du village. Celui-ci se situe entre les montagnes du Grand Som et de la Dent de l'Ours à l'ouest et des Lances de Malissard à l'est. La commune se situe donc entre les montagnes, inter montes en latin, qui par contraction donnera Entremont[9],[10].
La présence humaine sur le territoire de la commune de Saint-Pierre-d'Entremont remonte au néolithique. C'est l'archéologue Hippolyte Müller qui décela en 1908 les preuves de cette occupation humaine en mettant au jour des silex au niveau du col de Bovinant. Il réalisa par la suite de nombreux sondages sur le terrain et mit au jour, outre ces outils lithiques, de nombreux tessons de céramiques gallo-romaines ainsi que des clous et des charbons de bois. Selon l'archéologue, ce site de Bovinant aurait pu être un atelier de taille néolithique et un foyer temporaire protohistorique et gallo-romain lors des belles saisons[11].
Au début de XIIIe siècle un seul château aurait été érigé dans la vallée des Entremonts. Il s'agissait du château des Teppaz[12] détenu par Guillaume d’Entremont. Au fil des guerres delphino-savoyardes, les propriétaires de ce château furent tantôt les vassaux des dauphins, tantôt ceux des comtes de Savoie. Quelques années plus tard, en 1314, Amédée V de Savoie ratifia le siège du château par le traité de Villard-Benoît. Durant la même période fut décidée la construction du château du Gouvernement entre 1306 et 1339. Ce dernier est situé en terre dauphinoise afin de mieux contrôler la frontière delphino-savoyarde. Puis en 1345 Guillaume d'Entremont témoigne de son respect et de son admiration au dauphin Humbert II en lui rendant hommage.
Au Moyen Âge Saint-Pierre-d'Entremont forme une grande paroisse qui compte les actuelles communes iséroises et savoyardes de Saint-Pierre-d'Entremont. La paroisse comptait environ 70 feux en 1399, 110 en 1497 et 160 en 1561[13]. Cela dura jusqu'en 1825 ou la commune de Saint-Pierre-d'Entremont (Savoie) fut érigée en paroisse dépendant de l’archevêché de Savoie.
Les conflits delphino-savoyards durant cette période de l'histoire étaient toujours vivaces et portaient notamment sur les frontières des deux territoires. Ce ne fut qu'en 1355 et à la suite du traité de Paris que le conflit prit fin. Celui-ci fixa le Guiers comme limite entre les deux provinces. Mais il ne fut pas précisé de quel cours du Guiers il s’agissait, Guiers Mort ou Guiers Vif, ce qui laissa le flou encore quelques années.
Ce ne fut qu'en 1760, à la suite du traité de Turin, que la limite fut fixée au niveau du Guiers Vif séparant ainsi la Savoie, partie intégrante du royaume de Sardaigne, du Dauphiné. Le village de Saint-Pierre-d'Entremont est ainsi à cette époque sur la frontière de la France et est scindé en deux. Le procès-verbal du met en place un bornage afin de représenter la frontière. Celui-ci sera obsolète en 1792 à la suite de l'annexion de la Savoie à la France. Puis au début du XIXe siècle, en 1815, la Savoie est de nouveau rattachée au Piémont et les bornes posées en 1761 sont rétablies en 1825 à la suite du procès-verbal de Lyon et par décision commune des gouvernements de Paris et de Turin. Le village fut ainsi à plusieurs reprises une frontière entre la France et le royaume de Sardaigne. À l'époque cette position frontalière contribua grandement au développement de la contrebande dans la région. En effet, malgré de nombreux postes de douane le Guiers Vif est un torrent facilement franchissable, permettant d'éviter ainsi les contrôles.
En 1860, la Savoie est rattachée à la France. Cet événement désenclavera la vallée des Entremonts. En effet à partir de cette date les infrastructures routières se développent. Puis viennent à l'entre-deux-guerres l'arrivée des premiers transports en commun afin de répondre à une demande touristique de plus en plus importante. La vallée vit arriver plusieurs lignes dont Saint-Pierre-d’Entremont ↔ les Echelles en 1921, Saint-Pierre-d’Entremont ↔ Entremont-le-Vieux en 1930 et Saint-Pierre-d’Entremont ↔ Chambéry en 1934[14]. En outre, La vallée de Saint-Pierre-d'Entremont (Isère) fut pendant longtemps isolée car difficile d'accès et les infrastructures viaires mirent du temps à se développer. En outre, la commune fut rattachée à la communauté de communes de la Vallée des Entremonts de 2002 à 2013. Depuis 2014, la commune est rattachée à la communauté de communes Cœur de Chartreuse.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Attention : Les données des deux lignes suivantes sont à vérifier | ||||
Année inconnue | Année inconnue | M. Veyron | ||
Année inconnue | Année inconnue | Joseph Sourd | ||
mars 1947 | mars 1971 | Marcel Jacquet | ||
mars 1971 | mars 1989 | Bernard Garavel | ||
mars 1989 | mars 2001 | Gérard Bandet | ||
mars 2001 | 2020 | Jean-Paul Petit | DVD | Ingénieur |
2020 | En cours | Marc Gautier |
Ses habitants sont appelés les Entremondins[15],[16].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2019, la commune comptait 570 habitants[Note 2], en augmentation de 3,45 % par rapport à 2013 (Isère : +2,9 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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771 | 1 063 | 1 102 | 1 116 | 1 456 | 1 516 | 1 520 | 1 564 | 1 433 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 269 | 1 161 | 1 126 | 1 127 | 1 188 | 1 138 | 1 073 | 1 054 | 1 023 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 004 | 894 | 856 | 723 | 706 | 703 | 705 | 651 | 563 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
503 | 505 | 440 | 459 | 443 | 478 | 555 | 565 | 557 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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571 | 570 | - | - | - | - | - | - | - |
Plusieurs phases sont observables au niveau démographique sur le village. Le XIXe siècle fut une phase d'expansion et de stabilisation, la commune a toujours compté durant cette période un minimum de 1 000 habitants. Le pic étant atteint en 1846 avec un total de 1 564 habitants. Puis à partir de cette période suivit une phase de déclin démographique. À Saint-Pierre-d'Entremont comme ailleurs en France c'est l'exode rural. Cette baisse de la population s'observe jusqu'au début des années 1980 et ce n'est qu'à partir des années 1990 que la population se stabilise. Ces dernières années la population croît de nouveau du fait de la proximité des villes comme Grenoble et Chambéry et de l'inflation immobilière qui y règne. Ainsi de nombreux citadins n’hésitent plus à venir profiter des nombreux attraits de la vie à la campagne.
Il est à noter qu'il n'y a pas, et n'a pas eu, d'école publique du côté isérois. Les enfants de la commune doivent donc traverser le Guiers et se rendre du côté savoyard pour aller à l'école primaire. Par contre la commune iséroise a compté jusqu'à quatre écoles libres, deux au niveau du chef-lieu (une pour les filles et une pour les garçons) et deux dans les hameaux éloignés du village, notamment au Villard et à Saint-Philibert. L'école de Saint-Philibert qui comprenait deux classes possédait une architecture classique des mairies-écoles construites pendant la troisième République à la suite de la promulgation entre 1880 et 1882 des lois Jules Ferry. L'école du Villard quant à elle n'était composée que d'une seule classe en rez-de-chaussée, à l'étage se trouvait l'appartement de l'instituteur. Rien ne distinguait ce bâtiment des maisons d'habitations qui le jouxtaient. Toutes ces écoles sont fermées de nos jours notamment à cause de l'exode rural, et de la présence d'établissements scolaires dans le côté savoisien de Saint-Pierre-d'Entremont.
France 3 et sa station régionale France 3 Alpes, peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
La commune est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Isère et Radio Couleur Chartreuse (diffusée sur 98,4 MHz ou 106 MHz).
L'actuel hameau de Saint-Philibert était autrefois une paroisse à part entière. Cela explique pourquoi on trouve de nos jours deux églises et deux cimetières sur la commune. Autrefois une manifestation rythmait la vie religieuse du pays. Il s'agissait du pèlerinage à la Vierge Noire de Myans. Il regroupait les paroissiens de la vallée d'Entremont qui partaient ensuite à pied pour regagner ce lieu de culte. Cette procession est attestée depuis la fin du XVIIe siècle[21].
Le commune fait partie de l'aire géographique de production et transformation du « Bois de Chartreuse », la première AOC de la filière Bois en France[22],[23].
La commune de Saint-Pierre-d'Entremont a depuis toujours connu une activité agro-pastorale très forte. Les paysans cultivaient principalement des céréales, qui étaient la base de l'agriculture préalpine. Ainsi les habitants de cette vallée semaient de l'avoine, du froment, de l'orge et du seigle sur les contreforts des montagnes. Au XIXe siècle la culture dominante était celle de l'avoine. Un siècle plus tard ce fut celle du froment qui la supplanta.
Une autre activité était dominante jusqu'à l'entre-deux-guerres, il s'agissait de l'élevage de "melons". Les "melons" étaient des bœufs de petite taille bien adaptés à la vie en montagne et utilisés pour les travaux des champs. La vallée des Entremonts avait fait de cet élevage sa spécialité. Les jeunes bœufs étaient achetés dans la vallée de la Maurienne ou de la Tarentaise afin d'être engraissés durant l'hiver dans les Entremonts. Ils étaient ensuite revendus afin de travailler dans les vignobles voisins de la cluse de Chambéry ou dans le haut-Grésivaudan. Mais la mécanisation des travaux des champs conduisit à la disparition de cette spécialité entremondoise[24].
De nos jours et depuis les années 1950, le nombre d'agriculteurs n'a cessé de diminuer. Ceci a eu pour conséquence l'extension de la forêt qui reprend peu à peu des terrains autrefois destinés à l'agriculture. Aujourd'hui la plupart des communes de la vallée se sont orientées vers l'élevage de vaches laitières. Deux coopératives laitières ont ouvert leurs portes à Saint-Pierre-d'Entremont Savoie et à Entremont-le-Vieux. Dans une moindre mesure il est à noter la présence d'élevages ovins sur la commune.
À la fin du XIXe et au début du XXe siècle la plupart des commerces sont regroupés au chef-lieu. À l'époque ils étaient nombreux et diversifiés. On y trouvait des cafés-restaurants (dont un implanté à Saint-Philibert), des boucheries, des boulangeries, des épiceries-merceries, une quincaillerie, et bien d'autres… Quelques devantures de boutiques témoignent encore de ce riche passé. De plus la diversité des services proposés était enrichie par les commerces de Saint-Pierre-d’Entremont Savoie. Il suffisait pour les habitants du côté isérois de traverser le pont franchissant le Guiers pour se rendre dans les échoppes savoyardes et inversement. De nos jours, à la suite de l'exode des populations vers la ville, l’offre est plus limitée et les services proposés moins variés. Mais il est toujours possible de trouver du côté isérois une superette, une crèmerie, une boulangerie-pâtisserie, ainsi que plusieurs cafés, brasseries et restaurants... Le côté savoyard complète l'offre des services disponibles.
Le tourisme en Chartreuse s'est développé dès le début des années 1900. C'est la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse qui donna l'impulsion en créant en 1905[25] l'un des premiers syndicats d’initiative de France afin de faire face à la venue de nombreux touristes voulant découvrir le monastère de la Grande Chartreuse. Les communes de Saint-Pierre-d'Entremont Savoie et Isère créèrent leur propre syndicat d'initiative en 1922 et furent rejointes par la commune d'Entremont-le-Vieux en 1934. Le développement du réseau routier dans le massif permettra la mise en place de plusieurs lignes de transport en commun et de correspondance PLM grâce aux services automobiles de la route des Alpes. Puis dans les années 1960 la création de nouvelles stations de ski dans la vallée des Entremonts donna un nouvel élan au village. Entre 1960 et 1961 sont installées des remontées mécaniques au sud de la commune, au Planolet. Le domaine skiable sera ensuite agrandi avec l'ouverture des téléskis du Planolet et des Fraisses. Dans les années 1990, le domaine est relié à celui de Saint-Pierre-de-Chartreuse afin de créer la station de Saint Pierre de Chartreuse/Le Planolet. Au début de la décennie 2010, les téléskis du Planolet et des Fraisses ont été démontés et remplacés par un télésiège qui part du bas de la piste du Gaz et monte jusqu'au sommet de Saint-Pierre-de-Chartreuse, permettant ainsi une parfaite intercommunication entre les 2 stations. De nos jours cette station comporte 35 km de pistes (dont 4 pistes noires, 9 rouges, 5 bleues et 6 vertes) mais comme de nombreuses stations de moyenne montagne celle-ci souffre parfois d'un manque d'enneigement.
L'ancienne mairie de Saint-Pierre-d'Entremont se situe dans le centre du bourg du village. Au niveau architectural rien ne la distingue des habitations voisines. En 2018, elle a été rénovée et restructurée en appartements dans les étages, au-dessus d'un local commercial situé au rez-de-chaussée. Comme il est dit au-dessus le village de Saint-Philibert possédait aussi sa propre mairie qui hébergeait également l’école.
Une nouvelle mairie, incluant une salle de réunions publiques ainsi qu'une salle pour les associations dans son sous-sol, a été construite à la fin du XXe siècle à l'entrée ouest du bourg. Un tout nouveau cabinet médical y a été joint en 2019, formant ainsi un ensemble moderne et fonctionnel.
On suppose la présences de mottes castrales au lieu-dit Châtelard et aux hameaux du Villard et de Saint-Même[28].
La commune se situe au sein du parc naturel régional de Chartreuse (PNR de Chartreuse), afin de protéger cet environnement fragile plusieurs dispositions ont été prises dont des protections réglementaires :
Afin de compléter ces mesures de protection, un inventaire au titre des ZNIEFF a permis de recenser 7 espaces naturels terrestres remarquables sur la commune de Saint-Pierre-d'Entremont :
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Saint-Pierre-d'Entremont (Isère) possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles. |
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