Saint-Laurent-du-Var est une commune française, limitrophe de Nice, située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Sous la Révolution, la commune est nommée Laurent-du-Var.
Géographie
Localisation
Le territoire communal de Saint-Laurent-du-Var bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle sur les bords de la mer Méditerranée, le long de la baie des Anges, à proximité de Nice et à mi-chemin entre Cannes et Monaco[1].
Géologie et relief
Le site de Saint-Laurent-du-Var vu d'avion.
Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 km.
Construit à l'embouchure du Var, son port de plaisance est l'un des plus importants du littoral azuréen avec, dans son prolongement, la promenade piétonne des Flots-Bleus et l’esplanade des Goélands.
Catastrophes naturelles - Sismicité
Le , de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes (Breil-sur-Roya, Fontan, Roquebillière, St-Martin-Vésubie, Tende...) sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur[2]. Certains hameaux sont restés inaccessibles jusqu'à plus d'une semaine après la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers le . L'Arrêté du portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle a identifié 55 communes, dont Saint-Laurent-du-Var, au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au "[3].
Commune située dans une zone de sismicité moyenne[4].
L'origine de Saint-Laurent remonte à la création, au XIesiècle, d'un hospice destiné aux voyageurs placé sous la protection de Saint-Laurent. Le village s'est développé autour de l'hospice et à l'activité du gué sur le Var: des gueyeurs étaient chargés de transporter, à dos d'homme, les voyageurs sur l'autre rive du Var jusqu'à la construction d'un pont en 1792[8]. La plupart du temps, les voyageurs et les commerçants utilisaient le bac, permettant d’emporter des charges plus lourdes, des véhicules et des animaux de bât ou de trait[9].
Saint-Laurent-du-Var est la première bourgade de France en Provence en venant de l'est, ville-frontière historique avec le Comté de Nice.
Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le «Vieux-Village», avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XIesiècle.
Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.
Les inondations, les invasions, les épidémies (notamment la peste qui décima toute la population de Saint-Laurent-du-Var), les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.
Saint-Laurent-du-Var pendant la Seconde Guerre mondiale
En 1941, le régime de Vichy nomme comme maire un ancien légionnaire, Louis Ravet. Profondément patriote, ce dernier tente de faciliter la vie de ses concitoyens. Dans le même temps, il mène de nombreuses activités pour la Résistance: cache d'armes dans un coffre dans son bureau de la mairie, faux-papiers pour les réfractaires au STO, trafic de cartes d'alimentation... Il rejoint le mouvement Combat (résistance) et organise un groupe dans la commune. Une école maternelle et une avenue portent aujourd'hui son nom dans la commune.
La ville subit 23 bombardements de la part de l'aviation américaine entre 1943 et 1944, notamment celui du 26 mai 1944. Ces bombardements visent le pont sur le Var. Au total, 70 habitants sont tués par ces bombardements. Un espace de recueillement a été aménagé place Adrien Castillon "à la mémoire de nos morts victimes civiles de l'Occupation". On y trouve deux stèles qui comportent les noms des victimes de bombardement. Une stèle entière est dédiée au bombardement du [10],[11]. Dans l'église du vieux village, certains habitants ont financé une plaque commémorative qui remercie Notre-Dame du Laghet pour les avoir protégés lors des 23 bombardements subis par la commune entre 1943 et 1944.
La ville est libérée le par les alliés. Les premières unités arrivent vers 18 heures. Il s'agit de soldats canadiens. La libération est malheureusement marquée par le décès de deux FFI domiciliés au quartier des Vespins: Jean Ledieu et Gabriel Abonnel. Ces deux hommes faisaient partie d'un groupe de cinq F.F.I. membres du groupe du maire Louis Ravet du mouvement Combat (résistance). Les cinq hommes sont à vélo et tiennent un drapeau tricolore. Ils indiquent aux premiers chars l'emplacement d'une mitrailleuse allemande en batterie. La mitrailleuse ouvre le feu sur eux. Gabriel Abonnel[12] et Jean Ledieu[13] se trouvent inscrits sur le Monument Aux Morts de la commune. Une plaque commémorative rappelle leur décès au niveau du 557 avenue de la Libération[14]. Il existe une avenue Gabriel Abonnel et une allée Jean Ledieu à Saint-Laurent-du-Var. Saint-Laurent-du-Var sert d'avant-poste aux unités alliées lors de la Libération de Nice du 28 au .
La commune de Saint-Laurent-du-Var a obtenu une citation à l'ordre de la Brigade avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Elle a en effet subi 23 bombardements au cours desquels 103 maisons ont été détruites et 782 endommagées. Plusieurs dizaines d'habitants ou de réfugiés ont été tués dans ces bombardements, notamment dans celui du . Cette citation est inscrite sur une plaque commémorative visible dans le hall de la mairie de Saint-Laurent-du-Var, esplanade du Levant[15].
Économie
Entreprises et commerces
Agriculture
Saint-Laurent-du-Var est une commune aujourd'hui en pleine expansion. Longtemps, les cultures florales et maraîchères ont constitué l'essentiel de son activité économique, mais cette image d'un passé proche ne correspond plus à la réalité d'aujourd'hui.
Tourisme
Une zone touristique internationale (ZTI), où les commerces de détail peuvent déroger au repos dominical des salariés, a été délimitée sur une partie du territoire de la commune par un arrêté en date du [16].
Chambres d'hôtes.
Commerces
Doté d'un parc d’activité industriel actif et moderne au nord (32 ha) et d'un front de mer très dynamique au sud avec le centre commercial Cap 3000 (inauguré en 1969, c'est le plus ancien de cette importance en France). Le port de plaisance bénéficie également de la proximité de l'aéroport de Nice-Côte d'Azur[17].
Conseiller départemental du Canton de Cagnes-sur-Mer-2 (depuis 2015) Vice-Président de la Métropole Nice Côte d'Azur
Budget et fiscalité 2019
En 2019, le budget de la commune était constitué ainsi[21]:
total des produits de fonctionnement: 41 703 000 €, soit 1 446 € par habitant;
total des charges de fonctionnement: 40 650 000 €, soit 1 410 € par habitant;
total des ressources d'investissement: 9 455 000 €, soit 328 € par habitant;
total des emplois d'investissement: 9 346 000 €, soit 324 € par habitant;
endettement: 39 369 000 €, soit 1 366 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants:
taxe d'habitation: 17,97%;
taxe foncière sur les propriétés bâties: 17,80%;
taxe foncière sur les propriétés non bâties: 18,60%;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties: 0,00%;
cotisation foncière des entreprises: 0,00%.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2017: médiane en 2017 du revenu disponible, par unité de consommation: 22 660 €[22].
Intercommunalité
La ville de Saint-Laurent-du-Var faisait partie de la communauté urbaine Nice Côte d'Azur. Elle rejoint la métropole Nice Côte d'Azur dès sa création le .
Urbanisme
Typologie
Saint-Laurent-du-Var est une commune urbaine[Note 1],[23]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[24],[25].
Elle appartient à l'unité urbaine de Nice, une agglomération intra-départementale regroupant 51 communes[26] et 942 886 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Nice est la septième de France en nombre d'habitants, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse et Bordeaux[27],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[29],[30].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[31]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[32],[33].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (76,2% en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (47,2%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
zones urbanisées (66,5%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (9,7%), zones agricoles hétérogènes (8,5%), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,9%), forêts (7,1%), eaux maritimes (0,4%)[35].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[36].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10000habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8% de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[37],[Note 3]
En 2019, la commune comptait 29 169 habitants[Note 4], en augmentation de 0,96% par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes: +1,25%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
293
258
405
581
751
836
837
780
824
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
777
774
806
713
752
944
1 170
1 230
1 366
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 530
1 791
2 205
2 523
3 215
4 112
4 825
4 006
5 623
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
8 186
10 156
15 503
20 678
24 426
27 141
30 076
29 942
28 645
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
-
-
-
-
-
-
-
-
29 169
-
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[38] puis Insee à partir de 2006[39].)
Hôpitaux à Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer, Nice.
Cultes
Culte catholique, Paroisse Saint Laurent, Diocèse de Nice[44].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Cœur historique de la ville, promenades piétonnes en bord de mer sur l'esplanade des Goélands et la promenade des Flots-Bleus avec restaurants et lieux de détente. Par ailleurs, une piste cyclable a été ouverte récemment permettant d'aller jusqu'au centre-ville de Nice.
Le pont Napoléon-III relie la commune à Nice en franchissant le Var.
Les anciens moulins de Saint-Laurent-du-Var[45],[46].
Monument aux morts[48], Décorations militaires[49]: Croix de Guerre[50]: Conflits commémorés: 1914-1918 - 1939-1945 - Indochine (1946-1954) - AFN-Algérie (1954-1962).
Édifices religieux
Église Saint-Laurent[51], rue de l'Église, Xesiècle, romane. Un campanile remplace depuis 1925 le clocher primitif[52].
Église Saint-Joseph[53], montée des Grimonds, XXIesiècle.
Chapelle Sainte-Pétronille, chemin de la Chapelle, XVIIesiècle[54].
Chapelle Sainte-Jeanne-d'Arc, avenue De Lattre, moderne, vitraux contemporain[55].
Chapelle Sainte-Geneviève, chemin du Fahnestock[56].
Chapelle Notre-Dame des sept douleurs, boulevard de Provence[57].
Jumelages
Saint-Laurent-du-Var est jumelée avec les villes suivantes:
Landsberg am Lech(Allemagne)
Siófok(Hongrie)
Les villes de Saint-Laurent (95 communes en France métropolitaine et 1 en Guyane)
Héraldique
Blason
De gueules au gril d’argent la poignée en chef accostée de deux lettres L et S capitales d’or[58],[59].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Personnalités liées à la commune
César Ossola (1848-1915), homme politique français, député des Alpes Maritimes; une avenue de Saint-Laurent-du-Var porte son nom.
Nikolaï Nikolaïevitch Ioudenitch, Николай Николаевич Юденич, (, Moscou - , Saint-Laurent-du-Var), général russe, héros de la première guerre mondiale, ayant combattu dans les armées blanches contre les communistes. Il est enterré au cimetière russe de Nice.
La prestidigitatrice Iona l'Enchanteresse (Clémentine de Vère) (1888-1973) est décédée à Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Jouhaud ( à Bou-Sfer près d'Oran en Algérie, mort à Royan en 1995), général français. Il est l'un des quatre généraux organisateurs du putsch d'Alger en , ce qui lui a valu une condamnation à mort (il a été amnistié en 1968). Saint-Laurent-du-Var et Villeneuve-Loubet sont les seules communes de France à lui rendre hommage dans leurs toponymies. Il existe en effet à Saint-Laurent-du-Var, à proximité de l'hôtel de ville, une esplanade du général Jouhaud sur laquelle se trouvent notamment la piscine municipale et le collège public Joseph-Pagnol[60].
Lucien Teisseire (1919-2007), cycliste sur route français y est né.
André Franquin ( à Etterbeek, commune de Bruxelles (Belgique) - à Saint-Laurent-du-Var), scénariste et dessinateur, le créateur de Gaston Lagaffe, du Marsupilami, de Modeste et Pompon et dessinateur de Spirou et Fantasio (entre 1946 et 1966), décédé sur le territoire de la commune, d'un infarctus, à 73 ans.
Joseph Joffo (1931-2018), écrivain français, auteur notamment d’Un sac de billes y est décédé.
Éric Collado (né en 1963 à Marseille), un humoriste français y vit.
Vic Nurenberg ( à Niederkorn (Luxembourg) - à Saint-Laurent-du-Var), un footballeur luxembourgeois. Il s'est fait connaître à l'OGC Nice dont il est toujours le meilleur buteur.
Christophe Barraud (né en 1986), un économiste français y a grandi.
Notes et références
Notes
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10000habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10000habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Edmond Rossi, Saint Laurent du Var à travers l'histoire, Alandis Editions,
Edmond Rossi, Un peu d'histoire de Saint-Laurent-du-Var, Éditeur Alan Sutton, 2009
Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol.I: Cantons d'Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll.«Le Patrimoine des Communes de France», , 504p. (ISBN2-84234-071-X)
Cantons de Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var, pp. 199 à 202
Le patrimoine architectural et mobilier de Saint-Laurent-du-Var sur le site du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de Jean Marx, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA
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