Saint-Agrève est une commune française située dans le département de l'Ardèche, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
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Saint-Agrève | |
Saint-Agrève depuis le mont Chiniac. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ardèche |
Arrondissement | Tournon-sur-Rhône |
Intercommunalité | Communauté de communes Val'Eyrieux |
Maire Mandat |
Michel Villemagne 2020-2026 |
Code postal | 07320 |
Code commune | 07204 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Agrèvois |
Population municipale |
2 377 hab. (2019 ![]() |
Densité | 49 hab./km2 |
Population agglomération |
2 534 hab. (2010) |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 00′ 39″ nord, 4° 23′ 49″ est |
Altitude | Min. 590 m Max. 1 183 m |
Superficie | 48,56 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Haut-Eyrieux |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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La commune, traversée par le 45e parallèle nord, est de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l'équateur terrestre (environ 5 000 km).
La commune de Saint-Agrève est située au nord-ouest du département de l'Ardèche, dans sa partie la plus élevée en altitude, non loin de la frontière avec le département de la Haute-Loire, à environ 60 kilomètres à l'ouest de Valence et à l'est du Puy-en-Velay.
Saint-Agrève est limitrophe de neuf communes[1], dont huit sont situées dans le département de l'Ardèche et une placée dans le département de la Haute-Loire. Ces municipalités sont réparties géographiquement de la manière suivante :
![]() |
Le Chambon-sur-Lignon | Devesset | Saint-Jeure-d'Andaure | ![]() |
Mars | N | Désaignes | ||
O Saint-Agrève E | ||||
S | ||||
Intres | Saint-Jean-Roure | Saint-Prix Nonières |
S'élevant à plus de 1 000 mètres d'altitude, le plateau de Saint-Agrève offre le paysage caractéristique d'un milieu rural de moyenne montagne, doucement vallonné. Au rythme des saisons, les paysages naturels du plateau surprennent toujours. Sur le plateau, l'élevage des vaches, des chevaux ou des moutons est le plus courant. Dans leurs pâtures, ces animaux agrémentent le paysage naturel.
Sur le plan géologique, le plateau de Saint-Agrève est une pénéplaine qui a été soulevée et érodée. Le socle est granitique : c'est le granite du Velay mélangé à diverses autres roches métamorphiques. Le plateau saint-agrèvois correspond à un morceau de vieille table cristalline qui constitue l'ossature du Massif central. En quelques endroits on peut observer des orgues basaltiques d'origine volcanique. Le relief crée un climat très contrasté selon la pente et l'exposition. En général, l'hiver est long avec des chutes de neige, pendant lesquelles souffle la burle.
La courte période de végétation (avril à août) témoigne de la rudesse climatique du plateau. Pourtant, au fil des mois du printemps et de l'été, on trouve de nombreuses fleurs aux couleurs attrayantes : la jonquille, le bleuet, le genêt, le pissenlit ou encore la digitale pourpre. La végétation se compose de hêtres, de sapins et de pins sylvestres. Ces derniers s'étendent sur l'ensemble du plateau notamment dans ses parties les plus sèches et les plus ensoleillées. Les hêtres et les sapins occupent les endroits les plus frais et humides.
La faune est riche en petits mammifères : renards, chevreuils, hermines, blaireaux, écureuils, lièvres, sangliers… ainsi qu'en oiseaux et en insectes : la bergeronnette printanière, le gazé, le traquet tarier... La faune de Saint-Agrève est caractéristique d'un milieu rural de moyenne montagne.
Saint-Agrève possède une enclave au sud-est, autour du village du Pouzat, ancienne commune ayant fusionné avec Saint-Agrève en 1973.
Saint-Agrève est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (58,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (57 %), prairies (26,9 %), zones agricoles hétérogènes (11,2 %), zones urbanisées (3,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Saint-Agrève est née sur le mont Chiniac. Au seuil de l'histoire, ce n'est encore qu'un pauvre village, à peine quelques masures accrochées au flanc de la colline. On raconte qu'à cette époque, le pays était peuplé et exploité par les Segovellaunes, une tribu de Gaulois apparentés au peuple helvien et qu'une immense forêt recouvrait le plateau. La colline, elle-même, se serait appelée le mont Ursin, la montagne aux ours.
Arrive l'emprise du pays par les Romains. Séduits par la forte position stratégique du mont Chiniac, ils y bâtissent un fort. Le mont Ursin devient alors Cinnacum, la ville de Cinna. Ce nom, par corruption, serait devenu Chinacum. Ainsi protégée, la cité se développe et voit le plateau se garnir de petites exploitations agricoles. Des grands ports de la vallée du Rhône, plusieurs routes convergent vers Saint-Agrève pour se diriger ensuite sur le Puy et le pays vellave. Ce premier réseau routier orientera, pendant des siècles, la vie militaire et économique du village.
La religion chrétienne se répand peu à peu en Ardèche. Les campagnes restent longtemps rebelles à la foi nouvelle et ce n'est qu'au début du VIIe siècle qu'un évêque du Puy, nommé Agrève, évangélise le plateau de Saint-Agrève où il meurt le 1er février de l'an 602. En souvenir de lui, les habitants débaptisèrent Chinacum pour en faire Sanctus Agrippa, Saint-Agrève.
Dès le XIIIe siècle, plusieurs villes du Vivarais négocient, souvent à l'amiable, avec le seigneur local ruiné par les guerres, le rachat de leurs libertés. En 1289, le vicomte de Polignac accorde aux habitants de Saint-Agrève leurs premières libertés et franchises. C'est l'origine de la communauté libre de Saint-Agrève.
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Les armes de Saint-Agrève se blasonnent ainsi :
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En 1446, Saint-Agrève connaît un regain d'activité. À la limite du plateau, cette bourgade commerçante est avant tout une ville de foires, un important marché où se rencontrent deux mondes bien différents (le plateau et le pays de pentes) aux ressources complémentaires. Les unes arrivent du Midi, chargées de sel, de vin. Les autres, venant du Velay ou du Forez, portent les produits de la montagne : planches, grains, fromages. Cet accroissement de l'activité va de pair avec une augmentation de la population, et en 1464, lors de la rédaction des « Estimes du Vivarais », le bourg compte cent deux feux, ce qui fait une des plus importantes agglomérations du Vivarais.
L'événement marquant de ce XVIe siècle est le développement des guerres religieuses. Elles affligèrent le Velay voisin de 1560 à 1596. Introduite en 1538, la « religion prétendue réformée » comme disent les catholiques de l'époque, se répand rapidement à travers le Vivarais.
En 1562, la Réforme gagne Saint-Agrève, qui devient le théâtre de sièges successifs où tour à tour, catholiques et protestants se disputent la place. Ainsi, le mois de mars 1563 voit la prise de Saint-Agrève par le comte de Tournon auquel ce succès coûta la vie. Quelques années plus tard, son fils Just et Saint Vidal, gouverneur du Velay, marchent sur Saint-Agrève à la tête de six cents chevaux, cinquante à soixante enseignes de gens de pied et douze canons. Le siège débute le . Le , la ville est prise et rasée. En 1585, l'édit de Nemours interdit le culte réformé et rallume les guerres civiles. Jacques de Chambaud, chef des protestants, prévoyant une attaque, fortifie la ville et la déclare imprenable. Le comte de Tournon, sénéchal du Puy, et Saint-Vidal assiègent Saint-Agrève avec une armée d'environ douze mille hommes et quatre canons. Le , après une résistance de huit semaines, Chambaud capitule. Saint-Agrève est rasée pour la seconde fois.
À partir du XVIIe siècle, le développement de Saint-Agrève ne se fait plus seulement sur la colline. Une rue animée s'étend entre deux places, l'activité commerciale étant concentrée dans le bourg. Le réseau routier est amélioré et Saint-Agrève, ville de foire, propose un grand nombre d'auberges et de remises, la commune devenant ainsi un relais et un entrepôt, notamment pour les muletiers et les charretiers.
En 1902, le chemin de fer fait son apparition, avec le développement du réseau départemental du Vivarais[9]. Cette évolution favorise les déplacements des travailleurs de la région, dont le nombre s'est accru avec la révolution industrielle, mais aussi le développement touristique de Saint-Agrève, qui devient un lieu de repli des citadins en quête de grand air. Aujourd'hui, cette ligne historique est uniquement touristique : nommée le Velay Express[10], elle a été remise en service et exploitée par les voies ferrées du Velay.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Agrève est, comme d'autres communes du Vivarais, un lieu de repli et d'accueil pour la communauté juive[11]
Le lieutenant Pierre Głowacki réside à l'hôtel Beau Séjour de Saint-Agrève, un centre de convalescence pour militaires polonais démobilisés après la défaite de 1940. Le , avec dix autres camarades, il déserte le centre et prend le maquis. Ils sont armés et vivent dans les bois de la région d'Annonay. Ils sont ravitaillés par des paysans locaux, l'un d'eux leur offrant l'hospitalité de sa grange durant la saison hivernale. Le groupe reçoit entre autres le renfort de jeunes mineurs stéphanois recherchés par les Allemands, Florian Piasecki et Roman Nowaczyk.
Pierre Głowacki est nommé le responsable de la compagnie polonaise FFI de Saint-Agrève. À la date du , le détachement comprend 22 militaires et est nommé « Cracovie ». Il est mis à la disposition du capitaine Mouchot, responsable de l'ancienne Armée secrète locale à Lichessol.
Du 5 au , le détachement de Głowacki participe aux combats contre l'armée allemande dans le secteur du Cheylard, à 25 kilomètres de Saint-Agrève. Un FFI polonais de Saint-Agrève est tué durant cette action.
Pour cantonner son unité, renforcée par l'arrivée de nombreux volontaires, le lieutenant Głowacki réquisitionne une ferme dans uns zone boisée à deux kilomètres de Saint-Agrève. La subsistance est assurée par l'obtention de tickets de rationnement et l'achat de denrées alimentaires sur le marché libre. Les fonds proviennent de l'organisation du colonel « Daniel », le réseau polonais Monika. L'organisation d'aide aux réfugiés polonais TOPF du président Jakubowski fournit plusieurs livraisons de chaussures, vêtements et couchages à l'unité de Saint-Agrève.
Au début , Głowacki réquisitionne l'hôtel Beau Séjour afin d'y installer son poste de commandement et y héberger des invalides et malades polonais. Au , la compagnie Cracovie est forte de 86 combattants (dont dix officiers et aspirants).
À partir du , le lieutenant Głowacki lance des actions de propagande et d'incitation à la désertion à l'intention des Polonais engagés de force dans l’armée allemande. Des déserteurs se présentent nombreux et en armes : 62 volontaires sont alors accueillis et rapidement organisés pour renforcer les effectifs du détachement.
Dès , la compagnie polonaise participe aux missions de protection des bâtiments publics et de maintien de la sécurité sous la direction des responsables FFI locaux.
Le arrive à Saint-Agrève un officier des Forces militaires polonaises de Londres, le capitaine Fredo, qui entend recruter des volontaires pour l'Armée polonaise d'Italie.
La compagnie polonaise Cracovie est dispersée le [12].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mai 1945 | mars 1965 | Élie Chareyron | SFIO puis PS | Huissier Conseiller général (1945-1964) |
mars 1965 | mars 1977 | Édouard Mandon | ||
mars 1977 | juin 1995 | Louis Herdt | PS | Médecin Conseiller général (1976-1982) |
juin 1995 | 21 mai 2002 | Jacques Dondoux | DVG puis PRG | Conseiller général (1988-2002) Député (1997) Secrétaire d'État (1997-1999) |
mai 2002 | mars 2008 | Michel Pierrot | PRG | |
mars 2008 | mai 2020 | Maurice Weiss | PRG | Administrateur Conseiller général du canton de Saint-Agrève (2002-2015) Conseiller départemental du canton de Haut-Eyrieux (2015-2021) |
mai 2020 | En cours | Michel Villemagne | DVG | Cadres des Finances publiques, conseiller départemental depuis 2021 |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2019, la commune comptait 2 377 habitants[Note 2], en diminution de 5,97 % par rapport à 2013 (Ardèche : +2,47 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 574 | 2 537 | 2 585 | 2 209 | 2 494 | 2 489 | 2 485 | 2 496 | 2 498 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 491 | 3 133 | 3 278 | 3 326 | 3 308 | 3 273 | 3 328 | 3 217 | 3 187 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 261 | 3 454 | 2 978 | 2 714 | 2 612 | 2 602 | 2 596 | 2 506 | 2 363 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 349 | 2 434 | 2 718 | 2 723 | 2 762 | 2 688 | 2 588 | 2 546 | 2 366 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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2 377 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Saint-Agrève est la ville d'origine des Salaisons Teyssier, entreprise familiale fondée en 1871 [19]. Depuis 5 générations, "l'entreprise a su transmettre les principes et les valeurs qui ont fait sa réputation : exigence dans la sélection des matières premières et ingrédients mis en œuvre, maintien de tours de main et savoir-faire centenaires, et fidélité à son environnement d’origine garantissant des conditions d’affinage exceptionnelles"[20].
Ce savoir-faire rare et ancien a été récompensé et reconnu par le label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV) en 2012 puis renouvelé en 2017, faisant entrer la Maison Teyssier dans le cercle très fermé des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
Depuis 2015, est installé à proximité de Saint-Agrève, un observatoire astronomique appelé « Planète Mars » ou « observatoire de l'Ardèche »[22],[23]. Il a été entre autres financé par la communauté de communes Val'Eyrieux.
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