Rumilly est une commune française située dans la partie sud-est du département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Centre urbain de la région historique de l'Albanais et de la communauté de communes Rumilly Terre de Savoie, la commune comptait 15 768 habitants en 2019, ce qui en fait la neuvième ville du département.
Pour les articles homonymes, voir Rumilly.
Rumilly | |
Vue aérienne de Rumilly en 2020. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Arrondissement | Annecy |
Intercommunalité | Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie (siège) |
Maire Mandat |
Christian Heison 2020-2026 |
Code postal | 74150 |
Code commune | 74225 |
Démographie | |
Gentilé | Rumilliens |
Population municipale |
15 768 hab. (2019 ) |
Densité | 934 hab./km2 |
Population agglomération |
17 828 hab. (2019) |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 52′ 00″ nord, 5° 56′ 40″ est |
Altitude | Min. 312 m Max. 589 m |
Superficie | 16,89 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Rumilly (ville-centre) |
Aire d'attraction | Annecy (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Rumilly (bureau centralisateur) |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-rumilly74.fr |
modifier |
La cité semble émerger au IIe siècle av. J.-C. à la suite de l'installation d'une colonie romaine appelée Romilia. Sa situation est stratégique, protégée par les cours d'eau encaissés du Chéran et de la Néphaz, lui donnant une importance au Moyen Âge, où la ville devient un point d'appui pour les comtes de Genève dans la partie sud de leur territoire, face au comté de Savoie et aux villes d'Albens et Aix. La ville obtient des franchises au cours du XIIIe siècle et maintient sa place de marché dans la petite région de l'Albanais, avec notamment l'émergence d'une bourgeoisie dynamique. Son économie repose en partie sur l'activité agricole de la région et évolue avec le développement d'entreprises agroalimentaires. Par ailleurs, la cité voit aussi l'implantation d'une petite activité industrielle. La ville s'efforce toujours de maintenir sa vocation de pôle commerçant et industriel de cette partie du département.
Rumilly possède un patrimoine diversifié dont on peut observer les traces dans son musée archéologique ou bien dans les rues de la ville à travers l'architecture des différents immeubles ou bien édifices plus institutionnels. Certains bénéficie d'un classement à l'inventaire des monuments historiques. Par ailleurs, la ville est depuis 2007 une « Ville-porte » pour les douze prochaines années du parc naturel régional du massif des Bauges.
Le site de la ville de Rumilly est installé sur une terrasse située au-dessus des rivières encaissées du Chéran et de la Néphaz[1]. Le choix de l'implantation est stratégique[1].
La ville se trouve naturellement limitée au nord, à l'est et à l'ouest par ses deux rivières profondément encaissées, aux falaises presque partout abruptes. Au sud, une vaste pénéplaine s'étend au-delà d'Albens.
La ville est membre du parc naturel régional du massif des Bauges[2].
Moye | Vallières | Sales |
Moye | Boussy | |
Massingy | Bloye | Marigny-Saint-Marcel |
Le tableau suivant donne les normales mensuelles de température et de précipitations pour la station de Chambéry (station météorologique de référence pour Météo-France) relevées sur la période 1981-2010. La station est située à environ 43,9 km au sud de Rumilly et elle se trouve à une altitude de 235 m.
La situation de Rumilly, d'une altitude médiane de 451 m, se trouve dans un climat continental montagnard caractérisé par une humidité marquée[3]. Les hivers sont froids et neigeux, comme à Chambéry, et la saison estivale douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont aussi en moyenne humides.
L'amplitude thermique est proche de celle observée pour la ville d'Annecy, 20,7 °C[3].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,4 | −0,7 | 2,1 | 5,1 | 9,7 | 12,8 | 14,7 | 14,2 | 11 | 7,4 | 2,5 | −0,2 | 6,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,8 | 7,9 | 12,6 | 16,3 | 20,8 | 24,6 | 27,4 | 26,6 | 22 | 16,7 | 10,1 | 6,4 | 16,5 |
Record de froid (°C) | −19 | −14,4 | −10,3 | −4,6 | −1,4 | 2,8 | 5,4 | 5 | 1 | −4,3 | −10,8 | −13,5 | −19 |
Record de chaleur (°C) | 17,9 | 20,5 | 25,1 | 29,5 | 32,7 | 36,1 | 38,3 | 38,8 | 32 | 29 | 23,3 | 22,7 | 38,8 |
Ensoleillement (h) | 77,7 | 104,4 | 156,7 | 172,8 | 202,5 | 234 | 260,1 | 232,5 | 176,3 | 121,4 | 71,2 | 60,6 | 1 870,3 |
Précipitations (mm) | 102,6 | 91,5 | 100 | 92,2 | 104,2 | 94,8 | 86,6 | 91,7 | 111,8 | 122,6 | 105 | 118 | 1 221 |
Rumilly est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rumilly, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[8] et 17 828 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[9],[10].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (44 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (51,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (32,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (17,9 %), zones urbanisées (17,2 %), forêts (16,7 %), terres arables (8,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,2 %), prairies (3,6 %)[13].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Un nouveau gymnase, le gymnase Monery, fait face à la gare.
Des aménagements résidentiels sont actuellement en cours de construction et contribuent à la mise en valeur et au développement qualitatif de la ville.
L'autre aménagement d'importance concerne l'ancienne manufacture des Tabacs. Celle-ci a été partiellement détruite pour laisser place à un projet immobilier comprenant notamment une résidence pour personnes âgées. Une aile de l'actuel bâtiment a été toutefois conservée pour accueillir l'Office du tourisme, le siège de la communauté de communes ainsi que le musée (jusqu'alors installé dans l'autre aile, promise à la destruction).
Le projet ayant pris du retard, dû en partie à la conjoncture économique. Les travaux ont débuté fin 2009 et sont actuellement en cours.
Le nouveau boulodrome, baptisé Boulodrome Robert-Ramel, a été construit à côté du gymnase de Monery.
De manière anecdotique également, Rumilly est desservie par un TER direct Annecy - gare d'Avignon-Centre chaque vendredi soir (15 h 37 Annecy - 16 h 00 Rumilly - 20 h 11 Avignon-Centre) ayant son pendant pour le retour le dimanche soir (18 h 43 Avignon-Centre - 22 h 59 Rumilly - 23 h 17 Annecy)[14].
Pendant quelques années, il a existé, sur la commune, une ligne de bus assurée en transport à la demande[15]. Des départs étaient proposés trois jours par semaine[15]. Toutefois, ce service a été supprimé en en raison de sa faible fréquentation.
Depuis 2013, la commune envisageait, en collaboration avec la communauté de communes Rumilly Terre de Savoie (anciennement la communauté de communes du canton de Rumilly), de se doter d’un réseau de bus[15]. Composé de trois lignes et assuré par cinq véhicules, il sera délégué à la SPL SIBRA[15]. Baptisé J'ybus, ce réseau, initialement prévu pour la rentrée 2018[15], est finalement mis en service le .
Rumilly est un toponyme à la provenance duquel on peut donner deux explications[16],[17]. Il pourrait s'agir d'un toponyme provenant d'un ancien domaine gallo-romain dérivant du gentilice Romilius ou Rumilius auquel est associé le suffixe suffixe -acum[18]. Toutefois, certains voient une proximité entre le gentilice et le nom de la déesse romaine des nourrices et des enfants, Rumina, que l'on retrouve sous les formes « Rumilia, Rumia »[18]. D'ailleurs, la paroisse est placée dès le VIIe siècle sous la protection de sainte Agathe, protectrice des nourrices[18]. Il a donc été supposé qu'un ancien lieu de culte en faveur de Rumina s'y soit trouvé[18], sachant qu'au IIe siècle av. J.-C., les légions de Rome développent la cité de Romillia.
Les autres mentions de la cité sont en 1146 « Rumiliacum », puis au siècle suivant « Rumilie » (1225)[18]. La paroisse est mentionnée aux alentours de 1344 sous le vocable « Cura de Rumilliaci »[18].
En arpitan le nom de la ville est Remelyi[19],[20], prononcé [rmɛˌʎi]. La graphie de la commune s'écrit Rmèlyi selon la graphie de Conflans ou encore Remelyi selon l'ORB[21].
L'archéologie a permis d'attester, sur le territoire de la commune, une présence néolithique avec la découverte de haches et d'une épée de l'âge du bronze.
À partir du IIe siècle av. J.-C., les légions de Rome s'emparent de la Savoie. Les Romains, comprenant vite l'importance stratégique du site, établissent un relais routier au confluent du Chéran et de la Néphaz et y construisent un pont. Situé sur la voie romaine Chambéry (Lemencum) à Seyssel (Condate) vers Genève, se développe la cité de « Romillia ». Il subsiste de cette époque plusieurs inscriptions, dont certaines sont au musée de la ville.
Le site est ensuite occupé au Ve siècle par les Burgondes, suivi des Francs au VIe siècle. Au haut Moyen Âge, sous l'Empire de Charlemagne, la Sapaudia est divisée en pagus ; le « pagus Genevensis » qui comprend le pagus minor Albanensis ou l'Albanais et qui prend pour capitale Rumilly.
La ville, du Xe siècle au XIVe siècle, est un avant poste des possessions genevoises face au comté contrôlé par la maison de Savoie. Le comte de Genève, vers le XIIe siècle, installe un vidomne pour le représenter[22]. Cette charge revient aux Rumilly (Rumiliaco)[23]. L'historien Pierre Duparc, spécialiste du comté de Genève, propose deux hypothèses quant à l'origine de cette famille, soit les vidomnes ont pris le nom de la cité, soit il s'agit d'une « ancienne famille, propriétaire du château, qui aurait accepté du comte la charge de vidomne »[22]. La première mention d'un membre de cette famille portant la qualité de vidomme (vice domnus) est Walter de Rumilly (Walterius de Rumiliaco vicedomnus) dans une charte vers l'an 1100[23],[24]. Un second membre est chargé de cette fonction en 1181, Willelme de Rumilly (Willelmus vicedominus de Rumiliaco)[23],[24],[25].
Plusieurs personnalités portant le nom de Rumilly sont témoins dans des actes dès la fin du XIe siècle[24],[26] : Herman de Rumilly, lors d'une donation faite par le comte Aymon de Genève (v. 1080)[27] ; Étienne de Rumilly (Stephanus de Rumiliaco testis), garant ou témoin vers 1150 dans une concession faite par le comte Humbert III de Maurienne[28] — Croisollet le donne comme conseiller comtal[24] — ; Aimon de Rumilly, auprès de ce même comte[29] ; Ubold de Rumilly (1173)[30], toujours auprès d'Humbert III ; le vidomne Willelme et son frère Amédée (1181)[25] ; Raimond de Rumilly, otage pour le comte Guillaume II de Genève (traité de Desingy, 1219)[31] ou encore Girod de Rumilly, damoiseau, dans une transaction en 1259[32].
La ville est fortifiée très tôt et on y bâtit un château fort. Au sud de la ville, un large et profond fossé est creusé. La ville accueille un prieuré placé sous le vocable de Sainte-Agathe au début du XIIe siècle, filleul de Saint-Pierre de Nantua[33].
En 1272, le vidommat de Rumilly passe à la famille de Villette[23],[24]. Thibaud de Villette fait hommage le à l'évêque de Genève[23],[24]. La cité est inféodée ensuite aux comtes de Genève.
Le , le comte Amédée II de Genève confirme les franchises de la cité[34],[35], concédée par Guillaume II de Genève († 1252)[36]. En effet, l'acte mentionne les premières franchises accordées par le comte Guillaume II de Genève, avant l'année 1252[37].
La ville fait partie à la fin du XIVe siècle de l'apanage de la princesse Marguerite de Joinville, épouse de Pierre de Genève.
À la suite des comtes de Genève, les comtes puis ducs de Savoie compléteront le système défensif de la ville. En 1417, le duc Amédée VIII de Savoie achète la ville à Mathilde de Savoie. En septembre 1418 le duc et sa famille ainsi que sa cour s'installent à Rumilly, il y reste jusqu'au milieu du mois de mai 1419[38].
Le , un incendie détruit en partie la ville[39]. Ce sont également les archives municipales qui disparaissent dans les flammes[39].
En 1488, les bâtiments de l’hospitale antiquum sont convertis en une première Grenette (halle au blé)[40].
Un nouvel incendie détruit la ville en 1514[41]. Le feu s'est déclenché au cours de la Fête-Dieu[41].
En 1629-1630, elle est atteinte par la peste.
En mai 1630, la ville subit le siège des troupes du roi de France Louis XIII qui envahissent le duché de Savoie.
L'usage des guillemets par les érudits locaux et repris par les auteurs de Histoire des communes savoyardes (1981) trouve moins leur origine à des événements militaires proprement dits que par « l'historiographie et le sentiment “patriotique” local auxquels il a donné naissance »[42]. L'historiographie locale a ainsi entretenu la mémoire d'un violent siège, notamment à travers une chanson populaire, ignorant les travaux de Jean-Louis Grillet, et que les travaux du général Jacques Humbert — Les Français en Savoie sous Louis XIII. Une grande entreprise oubliée (1960) — ont permis de rendre moins légendaire[42],[43].
Le , les troupes du roi Louis XIII envahissent le duché de Savoie[42]. Selon la légende inventée par Joseph Béard dans la chanson « La passenaille. Los capoés », Rumilly aurait résisté à une armée de 20 000 hommes notamment en bouchant les serrures des portes de la ville avec une passenalye, une carotte en langue savoyarde, aujourd'hui emblème de la ville. Le surnom des Rumilliens, les passenaillus, vient de cette histoire.
Le maréchal de Bassompierre se présente devant la ville pour y mettre le siège le et leur annonce la capitulation des autres cités savoyardes. La population confiante en ses murailles pour pouvoir résister à l'assaut français, aurait rejeté « avec dédain » l'offre de capitulation[42]. Les Rumilliens assiégés répondent « E capoë / Et quapoé ! »[44] (« Et quand puis ! > Et quand même ! > Et alors ! »)[16]. Cette interjection est devenue la devise de la ville. La légende raconte que les Rumilliens fermèrent les portes de la ville avec une carotte (passenaille en savoyard) et que les troupes françaises auraient amené un cochon d'Annecy pour qu'il la mange. Cette légende viendrait du fait que l'une des armes de siège médiévales s'appelait une truie. Devant le refus du conseil de ville de céder la place, le roi de France aurait ordonné la prise de la ville et sa destruction[42] et les hommes du maréchal François de l'Hospital, seigneur du Hallier attaquèrent alors la ville retranchée derrière ses fortifications, qui résistera trois jours. Au moment de la prise de la ville trois femmes de la ville dont une Bernardine, Mlle de Peyssieux de Salagine, se seraient rendues auprès du maréchal François de L'Hospital pour négocier le saccage de la ville et non sa destruction[42]. La religieuse, parente éloignée du maréchal du Hallier, semble émouvoir ce dernier par ses paroles[42]. L'ordre d'incendier la ville aurait été annulé et remplacé par un pillage d'une heure[42].
La ville et sa citadelle ne revêtent cependant pas un intérêt stratégique majeur puisque se trouvant à l'écart de la route, toutefois elle pourrait menacer les communications des troupes françaises[43]. Le , un représentant de la ville se rend auprès des troupes françaises[42] pour exprimer le désir de ne pas vouloir « soutenir un siège contre les forces de Sa Majesté »[43]. Mais lorsque le lendemain les Français s'approchent de la ville, le gouverneur de la place, Maurice de Brotty, ignorant la tractation de la veille, refuse toute capitulation[42],[43]. En fin de compte, deux clans s'opposent dans la ville face à la décision à prendre, les civils favorables à une négociation et les militaires prêts à résister[42]. Lorsque les troupes françaises s'organisent dans la plaine de Salagine pour donner l'assaut, la décision est prise et consignée dans un acte notarié :La troupe se rend et la ville ne subit aucun dégât[42]. Seules la citadelle et les murailles sont démantelées[42].« Ayant considéré l'imperfection des fortifications, l'étendue de la place et le peu de nombre de gens qu'il y a pour la défendre outre les manquements de munitions de bouche, qu'ils ont considéré être plus le service de S.A. de recourir à la clémence du Roy pour la conservation de leurs personnes et biens que d'exposer le tout et le perdre témérairement, protestant néanmoins de conserver le coeur et affection à Sa dite Altesse... »[42]
En 1690, lors de la 3e occupation française de la Savoie, la ville de Rumilly oppose cette fois une résistance aux troupes de Louis XIV, sous les ordres du général Saint-Ruth[42]. Une dizaine d'habitants trouvent la mort dans les combats du .
En 1710, elle est occupée par les Allemands.
En 1741, travaux de détournement de la rivière le Dadon qui s'écoulait par les actuelle rues Girod, Montpellaz et d'Hauteville pour alimenter un vieux moulin au centre-ville. Les anciens bâtiments du moulin serviront de boucherie jusqu'en 1820 et la construction de la Grenette[40].
En 1742, lors de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), la Savoie est envahie par les troupes espagnoles. Un détachement se présente à Rumilly mais le gardien de la porte de Chambéry, Marcoz d’Ecle, un bourgeois de la ville, leur refuse l'entrée[42]. Sommé de rendre ses armes, il aurait répondu : « Sont-t-lié voûtrè ? » (« Sont-elles à vous ? »). Il se fit tuer sur place.
La ville compte 2 273 habitants lors du dénombrement de 1776 et est à cette époque un centre commercial et spirituel important. Elle voit de nombreuses congrégations religieuses s'y installer : capucins en 1612, bernardines en 1622[Note 3], oratoriens en 1651.
En 1793, elle est promue chef-lieu de canton. Ce dernier regroupe 26 communes en 1799. S'illustre à cette période Philibert Simond (1755-1794), guillotiné lors de la Terreur.
En 1822, destruction du très vieux moulin de la place de la Grenette et construction d'une nouvelle halle au blé selon les plans de l'architecte Ruphy.
Dans les années 1830-1840, à l'écart de la nouvelle route Albens - Annecy et du pont de la Caille), inauguré le la ville perd de son importance.
Au XIXe siècle, l'implantation, d'une gare – rapprochant la ville d'Annecy –, de l'École normale de filles (pour les deux départements de la Savoie) à partir de 1860 et des premières industries donnent un nouvel avenir au bourg rural. L'Albanais est alors le grenier à blé des Savoie, et un passage obligatoire entre Annecy et Chambéry.
En 1869, construction de la Grenette actuelle à sept ouvertures et orientée est-ouest, inaugurée le par un grand banquet de 220 couverts[40].
Une manufacture de tabacs est construite et emploie de nombreux ouvriers.
En 1926, ouverture du cinéma Le Concorde, définitivement fermé en 2016, remplacé par le complexe "les Lumières de la Ville".
Rumilly est traditionnellement positionné clairement à droite lors des différents scrutins locaux et nationaux. Le vote Front national, a connu un net recul en 2007 après l'épisode de 2002 et celui de 1995 où J.-M. Le Pen était déjà arrivé en tête au premier tour. Il ne s'est par ailleurs jamais traduit sur le plan local, l'extrême droite n'ayant jamais présenté de liste aux municipales. La croissance démographique de la ville et l'évolution sociologique qui l'accompagne (installation de populations « anneciennes » attirées par un foncier relativement moins onéreux) peuvent expliquer que Rumilly ait été la seule commune de Haute-Savoie à placer Ségolène Royal en deuxième position du premier tour en 2007. Cependant, la gauche locale n'a pas tiré profit de ce changement et a vu aux élections de 2008 sa place au sein du conseil municipal fortement réduite, notamment au profit d'une liste divers droite d'opposition.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1849 | 1853 | Frédéric Girod | Syndic[51] | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1860 | 1870 | Frédéric Girod | Bonapartiste | Médecin Conseiller général du canton de Rumilly (1868 → 1871) |
1870 | 1882 | François Pétellat (✝︎) | Républicain | Banquier Conseiller général du canton de Rumilly (1871 → 1877) |
1882 | 1890 | Félix Gantin (✝︎) | Républicain | Notaire Conseiller général du canton de Rumilly (1877 → 1890) |
1890 | 1890 | François Joseph Comoz (d) | Républicain | Médecin |
1890 | 1891 | Antoine Morand (✝︎) | Républicain | |
1891 | 1894 | Jean-Marie Beaud (d) | Rad. | |
1894 | 1896 | François Joseph Comoz (d) | Républicain | Médecin Conseiller général du canton de Rumilly (1895 → 1904) |
1896 | 1904 | Jean-Marie Beaud | Rad. | |
1904 | 1907 | Auguste Dérobert (d) | ||
1907 | 1919 | Louis Charvin | Rad. | Médecin interne Conseiller général du canton de Rumilly (1904 → 1925) |
1919 | 1920 | André Dérobert (d) | Médecin | |
1920 | 1925 | Joseph Puthon | ||
1925 | 1936 | Édouard André (d) | Rad. (Cartel des Gauches) | Enseignant et directeur d'école Conseiller général du canton de Rumilly (1925 → 1937) |
1936 | 1941 | Constant Berlioz | Rad. | |
1941 | 1941[52] | Jean Brechet | Rad. | Président de la délégation spéciale |
1941 | 1942 | Joseph Bruyère (d) | PSF | |
1942 | 1944 | Louis Buttin | Action française | |
1944 | 1955 | Louis Amoudry (d) | Rad. | |
1955 | mars 1971 | René Darmet | DVD puis CD | Conseiller général du canton de Rumilly (1958 → 1976) |
mars 1971 | 1977 | Louis Dagand (d) | UDR puis RPR | Conseiller général du canton de Rumilly (1976 → 1989) |
1977 | 1977[53] | Jean-Baptiste Beaud | - | Président de la délégation spéciale |
1977 | mars 1989 | Louis Dagand | RPR | Conseiller général du canton de Rumilly (1976 → 1989) |
mars 1989 | mars 2008 | André Feppon | RPR puis UMP | Président de la CC du canton de Rumilly (2000 → 2008) |
mars 2008 | juin 2020 | Pierre Bechet | UMP-LR | Vétérinaire retraité 2e vice-président de CC Rumilly Terre de Savoie |
Juin 2020 | En cours | Christian Heison | Ancien maire de Moye et ancien conseiller départemental | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Légende
(✝︎) : mort en fonction
(d) : démissionnaire
Rumilly dépend du tribunal d'instance et de grande instance d'Annecy et de la cour d'appel de Chambéry. Un conciliateur de justice assure une permanence dans la commune deux fois par semaine. Depuis quatre ans, la municipalité a mis en place un réseau de médiateurs bénévoles.
Depuis 2007, Rumilly est une des six villes-portes du parc naturel régional des Bauges (avec Annecy, Chambéry, Aix-les-Bains, Albertville et Ugine).
En 2014, Rumilly bénéficie du label « ville fleurie » avec trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[54], respectivement obtenues en 1994, 1997, 2003. Candidate à l'obtention d'une quatrième fleur en 2007, le jury régional a jugé cette attribution prématurée.
La zone des Pérouses, à la confluence des rivières Dadon et Chéran, sur près de 40 hectares avec deux plans d'eau, abrite aujourd'hui de nombreuses espèces animales. Longtemps, exploitée comme carrière, la zone a été comblée avec quelque 32.000 tonnes de déchets inertes provenant de l'usine Téfal toute proche, puis recouverte d'une épaisse couche de terre. Aujourd'hui la zone a le statut de zone protégée refuge de la biodiversité. Dès 2011, la Ligue pour la protection des oiseaux l'a prise en charge en tant que "Refuge LPO" ce qui désormais implique de nombreux principes à respecter. La zone rassemble des milieux naturels diversifiés : eux vives et eaux dormantes, mares, anciennes carrières, zones herbeuses, haies et forêts, en privilégiant les espèces autochtones et une gestion écologique et l'interdiction de la chasse. La zone abrite plus de 60 espèces d'oiseaux, et de nombreuses espèces d'amphibiens, de reptiles, d'insectes, de libellules et de papillons. Parmi les espèces emblématiques : le Crapaud sonneur à ventre jaune, le rare Alyte accoucheur, le Petit Gravelot et le Harle bièvre.
La ville de Rumilly est jumelée avec[55],[56],[57]:
La ville est aussi jumelée avec la 4e compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy depuis 2006[57].
Rumilly dispose d'une police municipale et d'une gendarmerie (nouvelle caserne inaugurée en 2016). 17 caméras de vidéosurveillance sont disposées en ville.
Les habitants de Rumilly sont appelés les Rumilliens[58].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[59],[Note 4]
En 2019, la commune comptait 15 768 habitants[Note 5], en augmentation de 8,43 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | 1861 | 1866 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 634 | 2 757 | 3 046 | 4 005 | 4 418 | 4 353 | 4 190 | 4 137 | 4 607 |
1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 147 | 4 104 | 4 009 | 3 981 | 4 444 | 4 389 | 4 252 | 4 239 | 4 147 |
1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 505 | 4 116 | 4 401 | 4 742 | 4 836 | 5 155 | 5 763 | 6 420 | 7 379 |
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2019 | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
8 863 | 9 991 | 11 230 | 12 781 | 13 667 | 15 270 | 15 768 | - | - |
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 38,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,9 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 21,5 % la même année, alors qu'il est de 22,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 7 512 hommes pour 7 861 femmes, soit un taux de 51,14 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,80 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,7 |
5,5 | 75-89 ans | 8,8 |
11,7 | 60-74 ans | 14,7 |
19,2 | 45-59 ans | 17,7 |
22,0 | 30-44 ans | 20,7 |
18,1 | 15-29 ans | 16,8 |
23,0 | 0-14 ans | 19,6 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 90 ou + | 1,4 |
5,6 | 75-89 ans | 7,7 |
14 | 60-74 ans | 15,1 |
20,8 | 45-59 ans | 20,3 |
21,6 | 30-44 ans | 21,2 |
17,5 | 15-29 ans | 15,9 |
20 | 0-14 ans | 18,4 |
Le nombre total de ménages rumilliens est de 4 250. Voici ci-dessous, les données en pourcentage de la répartition de ces ménages par rapport au nombre total de ménages.
Ménages de : | 1 personne | 2 pers. | 3 pers. | 4 pers. | 5 pers. | 6 pers. ou + |
---|---|---|---|---|---|---|
Rumilly | 28,1 % | 28,4 % | 17,7 % | 15,7 % | 6,6 % | 3,5 % |
Moyenne nationale | 31 % | 31,1 % | 16,2 % | 13,8 % | 5,5 % | 2,4 % |
Sources des données : INSEE[64] |
Rumilly dispose d'établissements scolaires publics et privés de la maternelle jusqu'au lycée. Le plus récent est le lycée de l'Albanais, ouvert en 1996. Par ailleurs, un nouveau groupe scolaire (maternelle et primaire) public devrait ouvrir ses portes dans les prochaines années. Un deuxième collège public, le collège du Chéran, a ouvert en 2018, afin de faire face à la croissance démographique et de diminuer les effectifs du collège Le Clergeon.
Le Bassin 74225, qui correspond au pôle de Rumilly et sa périphérie (soit 19 906 hab. répartie sur 9 communes), possède une desserte médicale[Note 6] estimée en à un médecin généraliste pour 1 531 hab.[65]. Le bassin compte pour cette période 13 médecins généralistes[65].
L'offre médicale du bassin est assez importante avec la présence de plus de cinq pharmacies, dentistes, ainsi que des personnels médicaux ou de santé (dentiste, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeute)[65].
La commune de Rumilly dispose d'un hôpital[65], le centre hospitalier Gabriel-Déplante, de 98 places. Doté d'un service d'urgence, il est spécialisé dans les soins de suite et la rééducation. À ce pôle situé en centre-ville, s'ajoutent quatre autres sites :
Un nouvel hôpital, d'une capacité de 120 lits, en périphérie de la ville, à proximité des autres structures, est en construction. Il portera le nom de Gabriel Déplante (1910-1980), chirurgien rumillien qui s'est notamment illustré au sein de la Résistance et à la tête du club de rugby. Ce nouvel établissement fera de l'hôpital l'un des plus gros employeurs de la commune.
Le bassin est aussi équipé de maisons de retraite et d'un centre médico-social[65].
La commune édite un journal municipal, Rumilly.com, distribué à tous les Rumilliens. Il est également possible de le consulter sur le site de la ville[M 1].
La ville est couverte par des antennes régionales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS radio, Radio Semnoz ou Radio FMR, radio implantée à Rumilly… Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement l'émission La Place du village expose la vie locale de l'Albanais. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes, peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
La presse écrite régionale est représentée par des titres comme Le Dauphiné libéré (édition "Annecy & Rumilly"), L'Essor savoyard, Le Messager - édition Genevois, le Courrier savoyard.
La presse locale est constituée par L'Hebdo des Savoie, un hebdomadaire est publié à Rumilly par l'imprimerie Ducret. Créé en 1999, il prend la suite de L'Agriculteur savoyard lui-même continuateur depuis 1944 du Journal du commerce, né en 1871. L'Hebdo des Savoie couvre l'Albanais (cantons de Rumilly, Alby-sur-Chéran et Albens) ainsi que la région d'Aix-les-Bains.
Cœur du bassin d'emplois de l'Albanais, la ville totalise près de 6000 emplois. Elle a un important passé économique : tanneries, Manufactures de tabac et industries laitières (Lait Mont Blanc)[55]. La ville compte environ 147 Rmistes en 2006. L’emploi se caractérise par la prépondérance du secteur secondaire, conséquence de la présence de grandes entreprises (39,2 % des actifs sont ouvriers, 17 % sont des employés de bureaux, commerces, catégorie C de la fonction publique, 4 % des cadres)[69].
Rumilly vit presque exclusivement de deux importants groupes industriels : Tefal (2147 salariés) et CPF (Nestlé) (265 salariés)[70]. Parmi les autres entreprises on peut citer Vulli (49 salariés), le fabricant du célèbre jouet Sophie la girafe.
Une nouvelle zone industrielle a vu le jour à la fin des années 1990, le groupe Système U y a installé une plateforme logistique en 2005 (150 salariés), le groupe autrichien Blum y installera son siège français sur 15 000 m2. Le groupe de distribution Provencia et La Poste projettent également d'y installer un atelier de transformation et une plate-forme interrégionale de tri.
Le 10 janvier 2008, le groupe Salomon annonce la fin de la fabrication des skis à Rumilly en Haute-Savoie avec comme conséquence la suppression de 400 postes de travail dont 284 en France (250 à Rumilly, 43 à Annecy). Lors des dix dernières années, le marché mondial des paires de skis s'est réduit de 30 %. Le site de Rumilly ne fabriquait déjà plus que 100 000 paires de skis sur les 450 000 portant la marque Salomon. Cette fermeture constitue pour la commune une perte sèche de 1 million d'euros, soit 12 % du montant global de la taxe professionnelle. En , le site Salomon est revendu à Techniwood, entreprise basée en Lorraine spécialisée dans les maisons à ossature bois, et les lignes de production ont ouvert en [71].
Peu à peu, la commune rurale s'est transformée en s'urbanisant. Le centre-ville est dynamique, il regroupe 250 commerces et artisans. De nombreuses grandes surfaces se sont implantées, Intermarché, Bricomarché, Brico pro, Carrefour Market, Aldi, La Halle, Biocoop, Provenc'halle, Thiriet. Un hypermarché Hyper U de 4 800 m2 avec une galerie marchande de 3 000 m2 a ouvert ses portes en .
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 27 947 €[72].
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 761 lits touristiques répartis dans 82 structures[Note 7]. Les hébergements se répartissent comme suit : 18 meublés ; un hôtel et une structure d'hôtellerie de plein air[73].
La commune compte un monument répertorié à l'inventaire des monuments historiques[74] et aucun lieu n'est répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[75]. Par ailleurs, elle compte huit objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[76] et aucun répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[77].
Le restaurant « La Boîte à Sel » : une fourchette au Michelin.
Depuis 2006, un salon des vins et de la gastronomie est organisé à la fin du mois d'octobre.
La commune appartient au parc naturel régional du massif des Bauges[2], qui a obtenu en le label international soutenu par l’UNESCO, Geopark, devenant ainsi la 1re réserve cynégétique (faune sauvage) et 3e Géopark de France (87e mondial)[78]. Ce label récompense la politique du parc de promotion de la richesse géologique du massif des Bauges. Elle a par ailleurs signé en 2007 un engagement pour devenir une Ville-porte du parc pour les douze années suivantes[M 2].
Blason | ||
---|---|---|
Détails |
Précisions sur la sémantique du blasonnement :
Les armes remontent à un décret du (Napoléon Ier), confirmé le (Louis XVIII)[M 3]. |
Sur les autres projets Wikimedia :