Rudelle est une commune française, située dans l'est du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans la Limargue, une région naturelle occupant une dépression verdoyante entre les causses du Quercy et le Ségala quercynois.
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Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Ouysse, le Francés et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Rudelle est une commune rurale qui compte 179 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 623 habitants en 1806. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Figeac. Ses habitants sont appelés les Rudellois ou Rudelloises.
Bastide située sur la D 840 entre Gramat et Figeac.
Rueyres | Anglars | |
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Théminettes | Sonac | Le Bourg |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Latronquière », sur la commune de Latronquière, mise en service en 1976[7] et qui se trouve à 18 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 10,3 °C et la hauteur de précipitations de 1 342,5 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, mise en service en 1961 et à 39 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[13].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].
La commune fait partie de la zone de transition du bassin de la Dordogne, un territoire d'une superficie de 1 880 258 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012[16],[17].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 4] est recensée sur la commune[18] : l'« agrosystème du moulin de Rouby » (98 ha), couvrant 4 communes du département[19].
Rudelle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[20],[I 1],[21].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Figeac, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 59 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (59,6 %), zones agricoles hétérogènes (27,6 %), forêts (8,4 %), zones urbanisées (4,4 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Rudelle est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[23]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[24].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Ouysse et le Francés. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[25]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1994, 1999 et 2010[26],[23].
Rudelle est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2015-2025. Les propriétaires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mètres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situées à moins de 200 mètres de terrains en nature de bois, forêts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brûlage des déchets issus de l’entretien des parcs et jardins des ménages et des collectivités est interdit. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[27].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des glissements de terrain[28].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 9,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 128 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 sont en en aléa moyen ou fort, soit 1 %, à comparer aux 72 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[30].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[23].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[31].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Rudelle est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[32].
Le toponyme Rudelle (en occitan Rudèla) est formé à partir du terme gaulois roto qui désigne un gué et du suffixe -ela. Certains affirment que le nom Rudelle fut donné en hommage au troubadour Jaufré Rudel[33].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1793 | 1806 | Jean Grimal | ||
1806 | 1813 | Jean Ladiergues | ||
1813 | 1842 | Jacques Tournie | ||
1842 | 1848 | Géraud Tournie | ||
1848 | 1856 | Jean Labouygue | ||
1856 | 1870 | Géraud Tournie | ||
1870 | 1884 | Hilaire Cadiergues | ||
1884 | 1892 | E. Tournie | ||
1892 | 1893 | Sabirol | ||
1893 | 1896 | Bergounioux | ||
1896 | 1902 | Latapie | ||
2001 | En cours | Jean-luc Nayrac | PS | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[36].
En 2019, la commune comptait 179 habitants[Note 7], en augmentation de 4,07 % par rapport à 2013 (Lot : +0,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
514 | 580 | 623 | 511 | 545 | 550 | 580 | 577 | 530 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
566 | 534 | 526 | 506 | 478 | 524 | 520 | 416 | 372 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
365 | 301 | 310 | 276 | 270 | 260 | 258 | 215 | 206 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
203 | 160 | 140 | 155 | 136 | 153 | 179 | 186 | 172 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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176 | 179 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, la commune compte 84 ménages fiscaux[Note 8], regroupant 187 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 21 430 €[I 4] (20 740 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
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Commune[I 6] | 4,7 % | 3,2 % | 5,3 % |
Département[I 7] | 7,3 % | 8,9 % | 9,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 94 personnes, parmi lesquelles on compte 85,1 % d'actifs (79,8 % ayant un emploi et 5,3 % de chômeurs) et 14,9 % d'inactifs[Note 9],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Figeac, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 9]. Elle compte 16 emplois en 2018, contre 17 en 2013 et 23 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 76, soit un indicateur de concentration d'emploi de 21 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 53,6 %[I 10].
Sur ces 76 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 9 travaillent dans la commune, soit 12 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 89,5 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 6,6 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
14 établissements[Note 10] sont implantés à Rudelle au [I 13]. Le secteur de l'industrie manufacturière, des industries extractives et autres est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 71,4 % du nombre total d'établissements de la commune (10 sur les 14 entreprises implantées à Rudelle), contre 14 % au niveau départemental[I 14].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 21 | 17 | 11 | 9 |
SAU[Note 11] (ha) | 466 | 525 | 570 | 498 |
La commune est dans la Limargue », une petite région agricole occupant une bande verticale à l'est du territoire du département du Lot[39]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 12] sur la commune est l'élevage de bovins, pour la viande[Carte 4]. Neuf exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 13] (21 en 1988). La superficie agricole utilisée est de 498 ha[41],[Carte 5],[Carte 6].
L'église Saint-Martial du XIIIe siècle. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1886[43].
Ce n'était à l'origine que la chapelle de l'hôpital de Rudelle se trouvant dans la bastide, ou village neuf, fondée vers 1250 par Bertrand III de Cardaillac, seigneur de Lacapelle-Marival. Elle se trouvait sur une voie de communication reliant Rocamadour et le Rouergue (voie romaine Gramat-Figeac), passage de nombreux pèlerins, près d'un gué. On peut voir aux clés de voûte la patte de griffon, emblème des Cardaillac.
La première mention d'un fort-église date de 1320 quand les coutumes de Figeac sont accordées aux habitants de la bastide de Rudelle. Le second niveau servant de refuge à la population a été ajouté au XIVe siècle, pendant la guerre de Cent Ans.
L'église est devenue église paroissiale à la demande des habitants en 1470. Jusque-là ils devaient aller à l'église de Theminettes. En 1471, Astorg de Cardaillac, seigneur de Lacapelle-Marival, abandonne aux habitants sa tour de Rudelle afin qu'ils puissent s'y réfugier et y déposer leurs biens. Mais ils sont tenus de la garder et de la réparer.
En 1593, pendant les guerres de religion, le duc de Bouillan, vicomte de Turenne et protestant vint assiéger la tour gardée par les habitants de Rudelle pour le compte du baron de Cardaillac, catholique. Pour éviter la destruction de la tour, le baron demanda aux défenseurs de se rendre.
Son aspect d'église fortifiée date de la restauration de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle :
Elle présente l'aspect d'un donjon féodal couronné d'une plate-forme au parapet crénelé :
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