Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Pays de Sault, un plateau situé entre 990 et 1310 mètres d'altitude fortement boisé. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Aude, l'Aiguette, le ruisseau de la Clarianelle, le ruisseau de Roquefort et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable: deux sites Natura 2000 (le «pays de Sault» et la «haute Vallée de l'Aude et Bassin de l'Aiguette») et huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Roquefort-de-Sault est une commune rurale qui compte 83 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 807 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Roquefortais ou Roquefortaises.
La commune est dans la région hydrographique «Côtiers méditerranéens»[2], au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par l'Aude, l'Aiguette, le ruisseau de la Clarianelle, le ruisseau de Roquefort, le ruisseau de Cantolèbres, le ruisseau de Caychal, le ruisseau de la Fargasse, le ruisseau de l'Estanhol, le ruisseau de l'Estrado et le ruisseau du Prat d'en Builiac, qui constituent un réseau hydrographique de 19 km de longueur totale[4],[Carte 1].
L'Aude, d'une longueur totale de 223,59 km, prend sa source dans la commune des Angles et s'écoule du sud vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans le golfe du Lion à Fleury, après avoir traversé 73 communes[5].
L'Aiguette, d'une longueur totale de 20,19 km, prend sa source dans la commune du Bousquet et s'écoule vers le sud. Elle traverse la commune et se jette dans l'Aude à Artigues, après avoir traversé 5 communes[6].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique altéré», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[7]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer[8].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[7].
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000
Moyenne annuelle de température: 10°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 6,1 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 3,1 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 8,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 6,3 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[10] complétée par des études régionales[11] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Saint-Louis-et-Parahou», sur la commune de Saint-Louis-et-Parahou, mise en service en 1978[12] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[13],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 11,3°C et la hauteur de précipitations de 1 071,9 mm pour la période 1981-2010[14].
Sur la station météorologique historique la plus proche, «Carcassonne», sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 54 km[15], la température moyenne annuelle évolue de 13,7°C pour la période 1971-2000[16], à 14,1°C pour 1981-2010[17], puis à 14,5°C pour 1991-2020[18].
Milieux naturels et biodiversité
Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4].
Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats[20]:
la «haute Vallée de l'Aude et Bassin de l'Aiguette», d'une superficie de 17 055ha, particulièrement intéressant pour ses milieux aquatiques. Il comprend des populations de Desmans des Pyrénées, Barbeau méridional, d'Écrevisse à pattes blanches ainsi que des chabots[21]
le «pays de Sault», d'une superficie de 71 499ha, présentant une grande diversité d'habitats pour les oiseaux. On y rencontre donc aussi bien les diverses espèces de rapaces rupestres, en particulier les vautours dont les populations sont en augmentation, que les passereaux des milieux ouverts (bruant ortolan, alouette lulu) et des espèces forestières comme le pic noir[22].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Cinq ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[23]:
la «forêt de Gesse» (1 797ha), couvrant 5 communes du département[24];
la «forêt domaniale de Montnaie-Gravas» (1 043ha), couvrant 3 communes du département[25];
le «pic de Bénal» (261ha), couvrant 3 communes du département[26];
le «pla de Besset et ruisseau de Roquefort» (216ha), couvrant 2 communes du département[27];
la «ripisylve des gorges de l'Aude» (88ha), couvrant 9 communes du département[28];
les «gorges de l'Aude et de l'Aiguette» (5 612ha), couvrant 10 communes du département[29];
le «massif du Madres» (8 031ha), couvrant 10 communes dont 4 dans l'Aude et 6 dans les Pyrénées-Orientales[30];
le «plateau du Roquefortais» (1 876ha), couvrant 3 communes du département[31].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Roquefort-de-Sault.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Roquefort-de-Sault est une commune rurale[Note 7],[32]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[I 1],[33].
La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,4% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (90,4%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
forêts (88,3%), zones agricoles hétérogènes (9,2%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,1%), prairies (0,4%)[34].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Roquefort-de-Sault est vulnérable à différents aléas naturels: météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage, et à un risque particulier: le risque de radon[35]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[36].
Risques naturels
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Roquefort-de-Sault.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 5,6% de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2% au niveau départemental et 48,5% au niveau national). Sur les 226 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 0 sont en en aléa moyen ou fort, soit 0%, à comparer aux 94% au niveau départemental et 54% au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[37],[Carte 3].
Risques technologiques
La commune est en outre située en aval des barrages de Matemale et de Puyvalador, deux ouvrages de classe A[Note 8], situés dans le département des Pyrénées-Orientales. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[39].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Roquefort-de-Sault est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[40].
Héraldique
Blasonnement de la commune: D'azur à la barre componée d'argent et de gueules.
Histoire
Les premières mentions du territoire de Roquefort traitent de Buillac, aujourd'hui hameau au sein de la commune actuelle. Une seule mention de Buillac existe dans l'inventaire des actes de l'archevêché de Narbonne et est datée de 957. Il faut attendre la fin du XIIIesiècle pour que Buillac soit à nouveau mentionné.
Roquefort et Buillac font historiquement partie du comté de Razès, ainsi que de la vicomté de Fenouillèdes depuis le IXesiècle[41]. Encore au XVesiècle le seigneur Bertrand d'Aniort dénombre au roi de France les lieux de Roquefort et Buillac "en pays de Fenouillèdes"[42]. Le nom actuel "de Sault", en dépit des éléments historiques qui situent Roquefort en Fenouillèdes, fait peut-être référence à une division ecclésiastique du diocèse d'Alet survenue avant le XVIIesiècle[43].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[46].
En 2019, la commune comptait 83 habitants[Note 9], en stagnation par rapport à 2013 (Aude: +2,52%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
509
567
628
680
784
807
796
780
743
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
729
718
755
733
633
609
628
553
556
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
538
522
515
509
380
320
306
255
385
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2004
2006
2009
191
142
122
122
118
113
111
114
81
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2014
2019
-
-
-
-
-
-
-
86
83
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[47] puis Insee à partir de 2006[48].)
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 49 personnes, parmi lesquelles on compte 66,7% d'actifs (47,9% ayant un emploi et 18,8% de chômeurs) et 33,3% d'inactifs[Note 10],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 13 emplois en 2018, contre 13 en 2013 et 12 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 24, soit un indicateur de concentration d'emploi de 54% et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 41,8%[I 8].
Sur ces 24 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 10 travaillent dans la commune, soit 42% des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 83,3% des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 4,2% les transports en commun, 4,2% s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8,3% n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Six établissements[Note 11] sont implantés à Roquefort-de-Sault au [I 11].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 33,3 % du nombre total d'établissements de la commune (deux sur les six entreprises implantées à Roquefort-de-Sault), contre 32,3% au niveau départemental[I 12].
La commune est dans le Pays de Sault, une petite région agricole occupant le sud-ouest du département de l'Aude[49], également dénommée localement «Pyrénées centrales et pays de Sault»[Carte 5]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 13] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 6]. Trois exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 14] (neuf en 1988). La superficie agricole utilisée est de 139ha[51],[Carte 7],[Carte 8].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Martin de Roquefort-de-Sault.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Communes de l'Aude
Vicomté de Fenouillèdes
Notes et références
Notes et cartes
Notes
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[9].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[19].
Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Le classement des barrages est fonction de deux paramètres: hauteur et volume retenu[38].
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[50].
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
(ca) Jordi Bolos et Victor Hurtado, Atles dels comtats de Rosselló, Conflent, Vallespir i Fenollet (759-991), Barcelone, Rafael Dalmau, , 151 p (ISBN978-84-232-0734-3)
Poudou, Francis., Communauté de communes du canton d'Axat: Artigues, Axat, Bessede-de-Sault, Cailla, Counozouls, Escouloubre, Gincla..., Narbonne, Vilatges al país-Ciném'Aude 2000, , 344p. (ISBN2-9508178-6-6, OCLC469824870, lire en ligne)
André Bonnery, «Le Razès historique. Permanences et ruptures.», Annals del Centre d’Estudis Comarcals del Ripollès, (lire en ligne)
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