Rodemack (en allemand Rodemachern) est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine, dans la région Grand Est. Le village adhère à l'association Les Plus Beaux Villages de France.
Rodemack | |
![]() Remparts et citadelle de Gargan. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Thionville |
Intercommunalité | Communauté de communes de Cattenom et environs |
Maire Mandat |
Olivier Kormann 2020-2026 |
Code postal | 57570 |
Code commune | 57588 |
Démographie | |
Gentilé | Rodemackois, Rodemackoise |
Population municipale |
1 265 hab. (2019 ![]() |
Densité | 127 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 28′ 11″ nord, 6° 14′ 13″ est |
Altitude | Min. 154 m Max. 242 m |
Superficie | 9,96 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Yutz |
Législatives | Neuvième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.mairie-rodemack.fr |
modifier ![]() |
La commune est composée de Rodemack, Esing, Faulbach et Semming.
Basse-Rentgen | Puttelange-lès-Thionville | |
![]() |
Beyren-lès-Sierck | |
Breistroff-la-Grande | Cattenom | Fixem |
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Boler, le ruisseau de Faulbach et le ruisseau de Weihergraben[Carte 1].
Le Boler, d'une longueur totale de 22,5 km, prend sa source dans la commune de Zoufftgen et se jette dans la Moselle à Gavisse, après avoir traversé huit communes[1].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment du ruisseau de Boler, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Rodemack est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[5],[6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44,5 %), terres arables (34,9 %), forêts (8 %), zones agricoles hétérogènes (7,8 %), zones urbanisées (4,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Le nom du village apparaît sous les formes : Rodennacere en 893, Rotenback ou Rotenbach en 905, Rodemachkeren en 914, Rodemachkern en 915, Rodemack et Rubrae maceriae[Note 3] au XIIe siècle, Rodemacre en 1236, Rodermaken en 1239, Rodenmacheren en 1243, Rothemar en 1340, Rodemake au XVe siècle, Rodemachn en 1426, Rodemag en 1460, Rodemachen en 1461, Rodemachern en 1487, Rodemacher et Rodenmacker en 1492, Rodemacher et Rodemacre en 1544, Rodemar en 1553, Rodemacheren en 1572, Rodemark en 1667, Rodenmacq et Rodemacker en 1696, Rodmacker en 1702, Rodemack en 1793[9],[10].
En allemand : Rodenmachern[9] et Rodemachern[11]. En francique lorrain : Roudemaacher[12] et Ruedemaacher.
Il peut s'agir de déboisement (Rodung en allemand): les préfixes de type "rod", entre autres, indiquent souvent un "Rodungsname", c'est-à-dire un nom allemand d'une localité qui a pratiqué le déboisement.[13]
Surnom sur les habitants : Die Maurenströtzerter (Fu’ertenstretzer) = les ch*eurs de remparts[14].
Rodemack remonte au moins à l’époque romaine.[réf. nécessaire] C’est au début du IXe siècle que Louis le Pieux fit don de la localité à l’abbaye de Fulda en Allemagne. Son éloignement important décida l’abbé Huoki à la céder à l’abbé Reginas d’Echternach au Luxembourg en échange d’autres terres. Sous la direction de ces moines, les prairies furent arrosées, les terres cultivées et les populations de serfs laboureurs purent prospérer heureuses et tranquilles à l’ombre du clocher de la première église de Rodemack.
Rodemack est alors longtemps administré par un voué. En 932, un avoué de Rodemack, Dipoldus, prend part comme juge au premier tournoi de Magdebourg. C’est à cette époque que le feudataire d’Esing, trouvant la position de son domaine peu convenable au niveau stratégique choisi l’emplacement d’un ancien castellum romain sur le rocher pour y fonder un manoir féodal protégé par l’escarpement naturel du rocher. On ignore le nom de ce premier fondateur et on ne sait rien de la gestation de la seigneurie pendant le Xe siècle. Ce n’est qu’en 1019 que la première mention d’un seigneur de Rodemack est faite : le , le sire Fréderich de Rodemacher prend, avec son voisin, Jean de Soleuvre, une grande part au tournoi qui eut lieu à Trèves devant l’empereur Conrad. C'est en cette solennité que nous voyons arborer pour la première fois les armes de Rodemack.[réf. nécessaire] Son domaine ne devait pas être bien grand à l’époque car la puissance de l’abbaye d’Echternach est alors à son apogée. Les seigneurs de Rodemack à l’origine, devaient sans doute se contenter de peu puisque le fondateur du premier château céda son fief d’Esing à Gérard d'Alsace. Ce fief revint en 1067 à l’abbaye d’Echternach dont les biens encerclent littéralement le château des sires de Rodemack. C'est en 1190 qu'Arnoux Ier usurpa les biens des abbés d’Echternach et fit construire un premier château féodal à l’emplacement de la forteresse actuelle. Ce seigneur reconnut comme suzerain, le comte de Luxembourg.
À partir de cette date, l’histoire du bourg change du tout au tout. Très vite les nouveaux seigneurs prennent une grande importance au niveau du comté du Luxembourg. Ils aiment guerroyer et augmentent ainsi rapidement leurs possessions. Leurs descendants successifs en firent de même, soit par alliance, soit par conquête, si bien qu’au fait de leur puissance, la seigneurie s’étend jusqu'aux frontières de Metz. Elle comprend en outre les villes de Richemont, Fontoy, Zoufftgen, Hayange, Uckange, Manom, Garche, Roeser, Hesperange, Chassepierre, Boulay, Montmédy, Ancerville, etc.
Mais une alliance avec le roi de France ainsi qu’une forte rançon qu’ils durent acquitter précipita leur déclin. En 1492, le dernier seigneur de Rodemack est déclaré félon. Tous ses biens sont confisqués pour être remis au margrave de Bade, Christophe Ier par l'empereur Maximilien d'Autriche. Ce changement de seigneur amena pour Rodemack de nombreuses vicissitudes et le règne de Charles Quint allait bientôt débuter.
En 1542, une armée française commandée par Charles d’Orléans et Claude de Guise se rend maître de la forteresse. Mais le traité de Crépy en 1544 rend la cité à l’Espagne. En 1552 Rodemack tombe à nouveau pour quelques mois aux mains des Français.
En 1558, le duc de Guise s’empare pour la deuxième fois de la cité. Celle-ci est rendue au roi d’Espagne par le traité du Cateau Cambrésis en 1559. En 1639, en pleine guerre de Trente Ans, le duc de Guise reprend la cité mais doit l’abandonner peu après devant l’avance des Impériaux. Les troupes françaises la réoccupent en 1643.
Le traité des Pyrénées en 1659 la restitue à l’Espagne. Ceci est confirmé par la conférence de Metz en 1662. En 1668, c’est le maréchal de Créquy qui s’empare de la place pour la France malgré le traité d’Aix-la-Chapelle. Les Espagnols la récupèrent en 1673 pour en être à nouveau chassés en 1678.
À partir de ce moment la France reste de fait en possession de la forteresse. Il faudra attendre près d’un siècle pour que cette occupation soit reconnue lors du traité de Versailles du . Les margraves de Bade avaient eux depuis longtemps reconnu la souveraineté française en prêtant serment féodal au roi de France en 1685.
Les événements semblèrent ensuite devoir épargner la cité, en dehors d'un gigantesque incendie qui ravagea plus d’une centaine de maisons et granges ce qui explique que la plupart des demeures anciennes du village datent du XVIIIe siècle.
Mais la position géographique de Rodemack ne favorise pas la tranquillité et quand, en 1792, le bruit des armes se fait à nouveau entendre, le bourg est une nouvelle fois assiégé par des troupes ennemies en grand nombre, l’armée du duc de Brunswick envahissant la France pour renverser la toute jeune nation révolutionnaire. Les défenseurs de la forteresse ne doivent alors leur salut qu’à l’intervention des troupes du maréchal Luckner, qui permettent d’évacuer la forteresse. À noter que parmi les défenseurs se trouvaient deux hommes qui allaient devenir célèbres : le sous-lieutenant de Brune qui devint maréchal et le sergent Junot qui lui devint duc d'Abrantés.
La forteresse fit parler pour la dernière fois d’elle en 1815. Les armées prussiennes en firent le siège et durent se retirer après des pertes sévères. À l’époque celle-ci était sous le commandement du général Hugo, père de Victor Hugo.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1977 | 3 décembre 2001 | René Baryga | PS | |
3 décembre 2001 | 18 mai 2020 | Gérard Guerder | PS | |
18 mai 2020 | En cours | Olivier Kormann |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].
En 2019, la commune comptait 1 265 habitants[Note 4], en augmentation de 14,9 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1836 | 1841 | 1861 | 1866 | 1871 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
862 | 819 | 814 | 956 | 1 143 | 1 087 | 918 | 899 | 871 |
1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 | 1900 | 1905 | 1910 | 1921 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
820 | 820 | 774 | 697 | 711 | 670 | 702 | 629 | 606 |
1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
593 | 574 | 508 | 430 | 469 | 534 | 506 | 488 | 650 |
1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2019 | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
771 | 804 | 1 033 | 1 065 | 1 108 | 1 240 | 1 265 | - | - |
Chaque été, l'association des "Amis des Vieilles Pierres pour la sauvegarde de Rodemack" organise la Fête médiévale. Le vieux bourg fortifié se métamorphose alors. À l’intérieur de la cité sont organisés des défilés de chevaliers, un marché médiéval. À l’intérieur du château, il y a des spectacles, la présentation de divers objets médiévaux. Le programme varie d’année en année. Cette fête est une reconstitution entière de Rodemack au Moyen Âge.
« À Rodemack on se frotta les yeux, on se réveilla. On s'avisa subitement de cette forteresse médiévale solidement campée sur la faille hettangienne – qui a donné son nom à une ère géologique de l'histoire de la terre –, de ses caves voûtées, de ses chemins de ronde, de ses oubliettes… On se souvint du mur d'enceinte quasi intact qui sertissait le village au point de lui valoir l'appellation quelque peu immodeste de « petite Carcassonne lorraine ». Murs et forteresses étaient devenus, depuis des siècles, des carrières de pierres où l'on puisait généreusement pour construire. Ils devinrent l'élément autour duquel s'organisa la nouvelle vie du village… Fêtes et traditions populaires revécurent animant et colorant ses rues. Les chantiers de restauration se multiplièrent puis vint la consécration : le village fut accueilli au sein du club très select des Plus Beaux Villages de France… »
— Jean-Marie Pelt, Le Tour du Monde d'un Écologiste, Fayard Éditeur
![]() |
Blason | Fascé d'or et d'azur de six pièces[20]. |
---|---|---|
Détails |
Sur les autres projets Wikimedia :