Richwiller [ʁiʃvilɛʁ] Écouter est une commune de la banlieue de Mulhouse[1] située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Ne doit pas être confondu avec Richweiler, ni Reichweiler
Richwiller | |
![]() Mairie de Richwiller. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Mulhouse |
Intercommunalité | Mulhouse Alsace Agglomération |
Maire Mandat |
Vincent Hagenbach 2020-2026 |
Code postal | 68120 |
Code commune | 68270 |
Démographie | |
Gentilé | Richwillerois, Richwilleroises |
Population municipale |
3 692 hab. (2019 ![]() |
Densité | 665 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 46′ 47″ nord, 7° 16′ 53″ est |
Altitude | Min. 239 m Max. 259 m |
Superficie | 5,55 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Mulhouse (banlieue) |
Aire d'attraction | Mulhouse (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Canton de Kingersheim |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Elle est membre de Mulhouse Alsace Agglomération et fait partie des 20 communes de l'agglomération mulhousienne[2] ayant l'obligation de mettre en place une ZFE-m avant le 31 décembre 2024[3].
C'est une petite commune de 3 500 habitants à proximité de laquelle fut découverte la potasse en 1904.
Richwiller est une commune urbaine d'origine rurale. Elle se trouve dans la partie nord-ouest de la banlieue de Mulhouse, à l'entrée du bassin potassique entre Pfastatt et Wittelsheim. La particularité de Richwiller réside dans sa configuration longitudinale « est-ouest ». Son ban de 555 hectares s'étend sur 4 kilomètres de long pour 1,5 km de large. Il est sectionné perpendiculairement par la voie ferrée Strasbourg-Mulhouse (nord-sud).
Le Hagelbach (Dollerbaechlein) longe la commune et alimentait autrefois son moulin.
Richwiller est une commune du bassin potassique. Son sol est composé de lœss, de son sous-sol on a extrait de la potasse tout au long du XXe siècle.
Wittelsheim | Bois du Nonnenbruch | Kingersheim |
Wittelsheim Cité Amélie | ![]() |
Kingersheim |
Bois du Nonnenbruch et Lutterbach | Pfastatt | Pfastatt |
Richwiller est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Mulhouse, une agglomération intra-départementale regroupant 20 communes[7] et 246 692 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[8],[9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (48,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (41,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (31,9 %), terres arables (30,5 %), forêts (20,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (12,3 %), mines, décharges et chantiers (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Des découvertes archéologiques prouvent que Richwiller est un lieu d’habitat très ancien. Dans la partie septentrionale (nord) de la commune sur le lieu-dit Neumatt se trouve une nécropole composée de douze tumuli de l’époque hallstattienne. En 1865 et en 1917, on y découvre des tombes contenant des bracelets, des torques (colliers), des fibules (sorte d’épingles de sûreté) en bronze et un plat gravé datant de cette époque. Ces objets sont exposés, actuellement, au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.
C’est au XIVe siècle que les pièces d'archive mentionnent pour la première fois le nom de “Reichweiler” Les documents nous apprennent que le couvent de Lucelle acquiert en 1301 et en 1304 les biens que l’abbaye de Murbach y possède. À cette époque Reichweiler appartient aux Habsbourg. En 1326 ceux-ci cèdent le village et ses dépendances en fief aux seigneurs de Reichweiler. Ces derniers le conservent jusqu’en 1539, date à laquelle Hans Friedrich vom Haus meurt sans laisser d’héritier mâle. Le fief échoit alors à son gendre Wolf Dietrich von Brunighoffen, l’époux de sa fille Ursula, qui fait rénover le château avant de mourir prématurément.
Ces terres changeant encore de mains vont au second mari d’Ursula Theobald Waldner von Freundstein. Le fils de ce dernier décède en 1599 sans héritier. Le fief retourne à la Maison d'Autriche. C’est dans le proche entourage de l’empereur que sont choisis ses nouveaux bénéficiaires, Johann Pistonus et Hieronymus von Manicor. Ils ne tardent pas à entrer en conflit avec les bourgeois de Mulhouse qui ont, sans autorisation, fait procéder à des coupes de bois dans la forêt. Bientôt un procès les oppose au sujet d’une chapelle ! Manicor, qui s’est installé à Reichweiller fait sortir intentionnellement du pâturage des vaches appartenant aux habitants de Cernay. Ceux-ci s'arment et investissent le château. Le pire est évité grâce à l’intervention de la femme du seigneur.
Les Manicor quittent Reichweiler pendant la guerre de Trente Ans (1618 1648). La paix de Munster et d‘Osnabrück met fin à cette guerre meurtrière qui fit souffrir le village et ses habitants.
Le Royaume de France récupère Richwiller avec les autres possessions autrichiennes. Seul le château ou ce qui en subsiste encore, reste la propriété de Pistorius après un long procès qui se déroule à Ensisheim. En 1662 Pistorius fort querelleur semble-t-il, meurt assassiné par l’un de ses domestiques Ses biens retournent à la Couronne de France. Après le Traité de Westphalie, Louis XIV confie le fief à Charles Colbert de Croissy, neveu de l’Intendant d'Alsace. Nicolas de Diesbach, d'ascendance suisse, lui succède en 1665. Il s’installe au château à la mort de la veuve de Pistorius. Comme il est protestant, il ne peut se maintenir et doit céder sa place au maréchal Nicolas Hubert de Reinach Montreux. Ce dernier s’illustre à la bataille de Gérone où il trouve la mort en 1696.
Le fief passe alors au Marquis du Blé d’Huxelles qui gouverne l’Alsace jusqu'à son décès en 1730. Le roi Louis XV transmet alors le domaine à Joseph Balthazar de Bergeret, capitaine au régiment d'Enghien. Le fief comprend aussi Reiningue, les trois quarts de Morschwiller, Ensisheim, Rumersheim. Le capitaine perçoit également des revenus provenant de Rantzwiller. La Révolution met fin aux droits seigneuriaux. Les frères de Bergeret (le chanoine Prosper de Lautenbach et Henri capitaine dans un régiment royal suédois) émigrent. Leurs biens sont vendus à Colmar. Un certain Brustlein agissant pour le compte de Pierre Thierry de Mulhouse les achète pour 66 778 livres. Wittelsheim acquiert une partie des forêts.
Les deux « Bergeret » qui sont restés au service de la République (Gilbert général de brigade et Antoine Prosper, colonel) conservent leurs parts d'héritage. Elles ne tardent pas à être morcelées. Le château fut rasé vers 1810 ; il en reste le moulin seigneurial.
La construction de l'église Sainte-Caterine remonte aux années 1870 sous la maîtrise d'œuvre des curés du village. Les premières cloches furent fondues en 1878 grâce à un canon et à une roue en bronze offerts en 1878 par Augusta de Saxe, impératrice de Prusse. Ces éléments avait été pris aux Français lors de la guerre de 1870. En , ces cloches sont réquisitionnées et se transforment à nouveau en canons allemands.
En 1923, de nouvelles cloches sont fondues par un bronzier de Colmar, dans un métal de mauvaise qualité et la sonorité du carillon en pâtit[14]. Début 2015, le Conseil de fabrique s'adresse au financement participatif pour y remédier, ce qui est réalisé une année plus tard[15].
Le village a été bombardé en 1914.
Comme beaucoup de communes alsaciennes, Richwiller eut son lot de malgré-nous. Tout comme en 1914, la commune fut bombardé en 1944. Elle doit sa libération au 2e bataillon de choc de la 1re armée en .
![]() |
Les armes de Richwiller se blasonnent ainsi :
|
---|
Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Maires avant 1945
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1945 | 1957 | Émile Egler | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1957 | 1965 | Eugène Fassnacht | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1965 | 1970 | Louis Zimmermann | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1971 | mars 1983 | Victor Ganter | Instituteur et directeur d'école | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1983 | mars 1989 | Henri Hagenbach | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 1989 | mars 2008 | Philippe Schenini | PS | Maire honoraire | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
mars 2008 | En cours (au 24 mai 2020) |
Vincent Hagenbach [17] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
DVD puis UDI | Pharmacien Conseiller départemental du canton de Kingersheim (2015 → ) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les données manquantes sont à compléter. |
La commune de Richwiller fait partie de Mulhouse Alsace Agglomération.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2019, la commune comptait 3 692 habitants[Note 3], en augmentation de 5,13 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
196 | 196 | 263 | 332 | 414 | 437 | 468 | 465 | 453 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
498 | 556 | 559 | 577 | 568 | 578 | 526 | 532 | 541 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
560 | 606 | 750 | 878 | 1 201 | 1 166 | 1 066 | 1 026 | 1 227 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 314 | 2 357 | 2 655 | 2 938 | 3 150 | 3 325 | 3 351 | 3 367 | 3 389 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 507 | 3 692 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune est reliée au réseau de bus de l'agglomération de Mulhouse exploité par l'entreprise Soléa. En semaine, la ligne 12 traverse la commune d'ouest en est et permet de rejoindre la ligne 1 du tramway (Kingersheim / Gare centrale de Mulhouse). La ligne 23 dessert partiellement la zone artisanale. Les dimanches et jours férié, la ligne 72 reprend le trajet de la ligne 12. En soirée, un service de taxis desservant les mêmes arrêts que le bus no 12 permet d'assurer la continuité du trafic.
La gare de Richwiller ayant été fermée au transport des passagers depuis le , et ne disposant plus que d'un service de fret, les habitants de la commune doivent se rendre à Wittelsheim-Graffenwald située à 4 km, ou à Lutterbach à 4,4 km pour utiliser les transports ferroviaires.
La commune abrite deux médecins généralistes, deux dentistes et une pharmacie. Le service d'urgences le plus proche est l'hôpital de Pfastatt. Les hôpitaux mulhousiens assurent les services spécialisés.
Sur les autres projets Wikimedia :