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Poya (Nèkö) est une commune française de Nouvelle-Calédonie, la seule de cette collectivité à être à cheval sur deux provinces : celles du Nord et du Sud, sur la RT1, à 210 km de Nouméa, et à 47 de Bourail au sud, et de 56 km de Pouembout au nord.

Poya
Nèkö

La mairie
Administration
Pays France
Collectivité Nouvelle-Calédonie
Province Provinces Nord et Sud
Aire coutumière Ajië-Aro et Paici-Cemuhy
Maire
Mandat
Évelyne Goro-Atu
2020-2026
Code postal 98827
Code commune 98827
Démographie
Population
municipale
2 802 hab. (2019 )
Densité 3,3 hab./km2
Ethnie Kanaks : 60,5 %
Européens : 14,4 %
Métis : 9 %
Wallisiens-Futuniens : 4,2 %
Asiatiques : 1,3 %
Tahitiens : 1,2 %
Ni-Vanuatu : 0,3 %
Autres : 8,6 %
Non déclarés : 0,3 %
Géographie
Coordonnées 21° 20′ 55″ sud, 165° 09′ 04″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 1 330 m
Superficie 845,8 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie
Poya
Nèkö
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie
Poya
Nèkö
Liens
Site web http://www.commune-poya.com/

    La commune fait partie de l'aire coutumière Paici-Cemuhy et de l'aire coutumière Ajië-Aro.


    Géographie et démographie


    Paysage agricole à Poya
    Paysage agricole à Poya

    Poya est située au centre de la côte ouest de la Grande Terre. Couvrant 845,8 km2, elle est la septième commune néo-calédonienne par sa superficie et, peuplée de 2 802 habitants en 2019, la seizième par son nombre de résidents ; Poya est ainsi la neuvième municipalité la moins densément peuplée du Territoire (3,31 hab./km2). Son territoire correspond exactement à celui du district coutumier de Muéo, qui comporte les six tribus de la commune. Coupée en deux par la frontière entre Provinces Nord et Sud, elle comprend :

    Poya Nord est dominée par le Massif de Boulinda dans la Chaîne centrale au nord-est, mais le point culminant se situe à Poya Sud, à 1 508 mètres d'altitude à la limite sud-est de la commune. Celle-ci est bordée au sud-est par Bourail en Province Sud et au nord-ouest par Pouembout en Province Nord et, de l'autre côté de la Chaîne centrale à l'est, par Houaïlou et Kouaoua, toutes deux situées en Province Nord.


    Histoire



    1857


    Népouite de Poya – Muséum de Toulouse
    Népouite de Poya – Muséum de Toulouse

    Cette région fait l'objet d'une première reconnaissance en , lors d'une tournée de la côte Ouest effectuée par le gouverneur Du Bouzet à bord du Styx. Toutefois, ne pouvant examiner le site de Poya, encombré par la mangrove, il se rabat sur celui de Muéo, d'un accès – une passe – plus aisé pour son navire.


    1870


    Au début des années 1870, et notablement grâce aux dispositions de l'arrêté sur les permis d'occupation sans limites de superficie, le front d'occupation se déplace rapidement vers le Nord de la côte ouest, atteignant alors la région de Poya, avec l'installation d'éleveurs comme le Réunionnais Routhier de Granval dès . En 1872, on compte une dizaine d'éleveurs dans la région s'étendant du Cap Goulvain à Poya. En 1873, un ancien gendarme, Henri Houdaille, s'établit à côté de la tribu de Nékliaï. Puis en 1876, le géomètre Neigre délimite les propriétés des éleveurs Chardar, Français (à l'origine du lieu-dit Forêt Français), Escande et Brun. À la veille de l'insurrection kanake de 1878, vingt-trois propriétaires occupent diverses superficies s'étendant de la rivière du Cap à celle de Népoui.

    La région est durement touchée par l'insurrection. Le , la station Houdaille est attaquée et son propriétaire, Henri Houdaille, est assassiné par les Kanaks. Le même jour et le lendemain, d'autres stations voisines sont pillées et plusieurs colons ou gérants sont tués, en tout 27 personnes ; puis, à la mi-octobre a lieu l'assassinat de l'équipage de trois canots remontant la rivière de Poya (13 personnes). Conséquence directe de ces massacres, la construction en 1879 de deux forts militaires dans la région, l'un à Poya, dans la mangrove, et l'autre à Muéo, sur une butte.


    1880


    Au début des années 1880, avec l'ouverture à la colonisation libre du centre agricole de Koné, la question de la création d'un nouveau centre ne se pose plus. La région de Poya, et plus certainement la zone de Muéo, est toutefois retenue par la Commission nommée le par le gouverneur Courbet, et chargée de choisir les terrains urbains destinés à former le domaine pénitentiaire, comme réserve pour l'avenir. Cependant, le Conseil privé du suivant délaisse la proposition : « […] Les terrains disponibles ne sont pas susceptibles de permettre la création d'un grand pénitencier, décide d'écarter ce point des réserves pénitentiaires […] ». En 1884, l'administration songe à nouveau à Poya. Une superficie d'environ 850 hectares sur la rive droite de la Poya avait été réservée dès 1876 par le Domaine en vue de constituer un lotissement. En , l'administration est prévenue de l'arrivée de deux convois d'immigrants par le Fontenoy puis le Nantes ; il faut alors prévoir de nouveaux terrains. En , le nouveau centre projeté de Poya doit s'étendre sur 3 250 hectares et s'insérer dans la séquence alternative visée à l'époque d'un centre de colonisation pénale pour un de colonisation libre, Poya se trouvant entre Bourail et Muéo. Mais le décret présidentiel du sur les réserves pénitentiaires modifie les plans en réservant 4 740 hectares à Poya à l'Administration pénitentiaire, annulant du même coup le projet de centre de colonisation libre.


    1890


    En 1891, Koné s'étant considérablement peuplé depuis 1888, et pour faire face à l'arrivée de nouveaux colons, des démarches sont faites auprès du Département pour que la vallée de la Poya (domaine pénitentiaire) soit enfin ouverte à la colonisation libre. Mais à nouveau le Département, dans une dépêche du , désapprouve cette proposition [15]. En 1892, l'ouverture de Voh en janvier puis de la Ouaménie en septembre permettront d'installer de nouveaux colons. En , alors que Voh était déjà complet, et que la Ouaménie ne pouvait guère contenir qu'une vingtaine de concessions, l'administration songea de nouveau à Poya : un domaine de 1 100 hectares, permettant d'installer 200 familles sur les 4 740 hectares possédés par l'Administration pénitentiaire ou à défaut à Témala (649 ha, pour l'installation de 30 familles pris à la fois sur les 800 ha donnés à l'Administration pénitentiaire et sur les réserves indigènes).

    Il faut attendre l'année 1893 pour que la question de l'ouverture de Poya à la colonisation libre soit enfin abordée de façon plus sérieuse. Dans une dépêche ministérielle de Théophile Delcassé au gouverneur Albert Picquié datée du , le principe de l'ouverture des centres de Poya et de Témala à la colonisation libre est accepté. En juin et , le géomètre Martin délimite dix lots de culture avec les lots de pâturage correspondants et un emplacement de village de 92 lots de 15 ares permettant à 80 immigrants de s'installer sur 350 hectares. Entretemps, le Conseil général refuse dans ses séances des 10 et de supporter les dépenses imputables à la création d'un nouveau centre d'émigrants libres, précédemment « […] jugé impropre par l'Administration pénitentiaire à recevoir la colonisation de condamnés en cours de peine […] ». De plus, le budget local n'en avait pas les moyens financiers. L'année 1893 s'affichait comme une année noire pour la colonisation libre puisque plus aucun terrain n'est disponible pour les immigrants, et le projet est à nouveau abandonné.

    Avec l'arrivée du gouverneur Paul Feillet le , les choses changent enfin sur le plan de la colonisation libre et Poya voit finalement le jour en 1903.


    Administration


    Poya est connue pour être une commune charnière, basculant entre les camps anti-indépendantistes (surtout présent à Poya-Sud, dans le village-centre et à Népoui) et indépendantistes (dans les tribus).

    De 2008 à 2014, le maire de la commune est François-Joseph Meandu-Poveu, indépendantiste membre du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et de l'Union calédonienne (UC), déjà maire de la commune de 1995 à 2001 avant de perdre son fauteuil de premier magistrat au profit du non-indépendantiste Guyèdre Wamedjo qu'il bat à son tour en 2008. Sa liste « Poya Union Calédonienne », alors arrivée légèrement en tête avec un peu plus du tiers des suffrages exprimés (33,63 %), devance celle « Rassemblement et développement de tout Poya » du maire sortant de seulement 52 voix, soit 4 points. Obtenant 8 sièges sur 23, sa majorité municipale est complétée par les trois conseillers Union nationale pour l'indépendance (UNI)-Parti de libération kanak (Palika), autre composante du FLNKS, de Georges Voudjo (4e adjoint au maire, démissionne en 2011 pour être remplacé par Lambert Weko) et Isaac Méandu-Poveu (5e adjoint) et des trois élus également de l'Union progressiste en Mélanésie (UPM), encore un parti membre du FLNKS, de Guy Meureureu-Goin (6e adjoint), soit en tout 14 membres du conseil sur 23. Les trois premiers adjoints sont tous membres de l'UC. L'opposition municipale est constituée des sept élus Rassemblement-UMP de Guyèdre Wamedjo et des deux conseillers du Parti travailliste de Marie-Pierre Goyetche[16],[17].

    En 2014, la commune revient au camp non-indépendantiste, avec une liste d'union menée par Yasmina Metzdorf, conseillère municipale d'opposition sortante et membre de Calédonie ensemble. Elle arrive en tête au premier tour avec 39,01 % des voix, et l'emporte au second tour dans une triangulaire avec 43,16 % et 17 sièges sur 23. Vient ensuite, avec 36,83 %, la liste du maire sortant François-Joseph Meandu-Poveu qui a fusionné sa propre liste UC qu'il menait au premier tour (et qui avait totalisé 26,43 % des suffrages) et celle de l'UPM de Guy Meureureu-Goin (13,02 % au premier tour), pour 4 élus (respectivement 3 et 1). En dernier arrive, avec 20 % et 2 conseillers, la liste de l'UNI-Palika d'Isaac Méandu-Poveu (21,54 % au premier tour). Yasmina Metzdorf devient la première femme élue à la mairie de Poya le .

    Puis une alternance se produit à nouveau en 2020, au profit des indépendantistes. Cette fois-ci, et pour la première fois depuis 1995, une liste unitaire du FLNKS est présentée sous la conduite de la militante de l'UC Évelyne Goro Atu : elle arrive en tête du premier tour avec 46,94 % des suffrages puis l'emporte au second avec 47,02 % et 17 sièges sur 23. Lors des deux tours, elle a dû affronter deux listes : celle de la majorité sortante non-indépendantiste cette fois-ci tirée par le 1er adjoint Rassemblement Jacques Pelletier (Yasmina Metzdorf, qui ne souhaitait pas rester première magistrate, se retrouve en 4e position sur la liste) qui totalise successivement 37,07 % puis 41,54 % des voix pour 5 élus ; celle sans étiquette mais également de tendance non-indépendantiste de Claude Pelletier arrive dernière avec 15,98 % puis 11,43 % des suffrages et un seul siège. Le , Évelyne Goro Atu devient donc la deuxième femme à diriger la commune.

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1961 1974 Georges Nagle Union calédonienne puis MLC  
    1974 1983 Jean Delouvrier Divers droite puis RPCR  
    1983 1989 Mickaël Meureureu-Gowé FLNKS-UPM  
    1989 1995 Edmond Nékiriaï FLNKS-UPM  
    1995 2001 François-Joseph Meandu-Poveu FLNKS-UC  
    2001 2008 Guyèdre Wamedjo RPCR puis Rassemblement-UMP  
    2008 2014 François-Joseph Meandu-Poveu FLNKS-UC  
    2014 2020 Yasmina Metzdorf Calédonie ensemble  
    2020 En cours Évelyne Goro Atu FLNKS-UC  

    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1956. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[18]. Ce recensement se fait en liaison avec l'Institut de la statistique et des études économiques (ISEE), institut de la statistique de la Nouvelle-Calédonie. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19], les précédents recensements ont eu lieu en 1996, 1989, 1983, 1976, 1969, 1963 et 1956.

    En 2019, la commune comptait 2 802 habitants[Note 1], en diminution de 7,71 % par rapport à 2014 (Nouvelle-Calédonie : +0,98 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1956 1963 1969 1976 1983 1989 1996 2004 2009
    1 0661 0191 2812 9151 9611 8622 5222 6002 648
    2014 2019 - - - - - - -
    3 0362 802-------
    (Sources : Base Insee, population sans doubles comptes jusqu'en 1999[20] puis population municipale à partir de 2006[21]. Isee)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Tribus



    Culture locale et patrimoine



    Lieux et monuments



    Activités



    Repères axe routier nord : RT1 Pouembout-Poya



    Repères axe routier sud : RPN1 Poya-Bourail



    Voir aussi



    Bibliographie



    Articles connexes



    Liens externes


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    Notes et références



    Notes


    1. Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au , date de référence statistique : .

    Références



    На других языках


    [de] Poya (Neukaledonien)

    Poya ist eine Gemeinde in Neukaledonien, die seit 1989 in einen nördlichen Teil, in der Nordprovinz, und einen südlichen Teil, in der Südprovinz, aufgeteilt ist. Die Bewohner leben überwiegend im nördlichen Teil.

    [en] Poya, New Caledonia

    Poya is a commune in New Caledonia, an overseas territory of France in the Pacific Ocean. The largest part of the commune (including the main settlement of Poya itself) lies in the North Province of New Caledonia, and a smaller part of the commune lies in the South Province, an odd situation resulting from the creation of New Caledonia's provinces in 1989. At the 2019 census, 2,592 of the 2,802 inhabitants of Poya lived on the North Province's side of the commune, while only 210 inhabitants lived on the South Province's side.
    - [fr] Poya (Nouvelle-Calédonie)



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