Portbail, ou Port-Bail[1], est une ancienne commune française, située sur la Côte des Isles dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 501 habitants[Note 1], commune déléguée au sein de Port-Bail-sur-Mer depuis le .
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Portbail
La vieille ville, le pont et le havre vus du ciel.
Le nom de la localité est attesté sous les formes: Portus Ballii vers 746-753, Port Bahil en 1026-1027 et Portbail en 1185[4],[5]. Portbail est l'une des rares communes de la presqu'île du Cotentin qui ait conservé un nom de lieux gallo-romains[6]. Au début du XXesiècle, vers 1900 la graphie en usage du nom de la commune était Port-Bail[7].
Le toponyme serait issu du latinportus, «port» (portus balliolum[8]), et d'un anthroponyme germanique tel que Behhilt[9] ou Ballo[4], à moins que le deuxième élément ne soit, comme le suggère René Lepelley, l'ancien françaisbail, «cour, enclos» (du bas latinballium)[10].
Le gentilé est Portbaillais.
Histoire
Durant l'époque gallo-romaine, une agglomération portuaire s'élevait sur le territoire de la commune[11]. Carrefour de voie romaine, cinq voies arrivent et partent de Portbail[12], dont une qui longe la côte ouest de la presqu'île, la ville se développe. Charles de Gerville précise que l'agglomération antique était alimentée en eau par un aqueduc[13]. En 1968, sous la nef de l'église Notre-Dame, lors de fouilles dirigées par David Abadie, a été mis au jour des vestiges de thermes (hypocauste) d'une villa du IIesiècle de notre ère. Outre le baptistère, daté du IVeouVesiècle, il a été mis au jour à proximité de ce dernier les restes d'un petit temple gallo-romain (fanum), ainsi que l'existence d'une villa gallo-romaine et de son atrium. En 1845, l'abbé Louis signalait la découverte d'un «grand fragment de mosaïque»[13].
La première mention de Portail, dans l'état des connaissances, est dans un passage de la chronique de l'abbaye de Fontenelle rédigée vers 830-840 et qui narre que vers 747-750, le jour de marché, s'est échoué sur la plage un curieux esquif, une tour reliquaire, qui renfermait une mâchoire de saint Georges, et plusieurs autres reliques de saints, du bois de la Vraie Croix et un livre des évangiles[14]. Au IXesiècle, Portbail, avec son baptistère, son abbatia et son emporium (port de commerce), est une importante cité portuaire jusqu'aux premiers raids scandinaves[15]. L'archéologue Gilles Laisné a découvert dans le havre de Portbail une pêcherie médiévale de la fin du Xesiècle, 978 d'après les dernières datations[8].
En 1026, Richard III de Normandie donne à son épouse, Adèle de France (Dotalitium Adelae), fille du roi des Francs Robert II le Pieux, en douaire un domaine abbatiam (territoire d'abbaye) nommé Port Bahil situé sur les flots de la Gerfleur avec un port: «Abbatiam necnon quae appelatur Portbail quae est sita super aquam Jorfluctum, cum portu (et encore l'abbaye que l'on appelle Portbail, qui est située sur la rivière Jerfleur, avec son port[16]». Avant la fin du XIesiècle l'église Notre-Dame est donné à l'abbaye bénédictine de Lessay et devint un prieuré qui sera déserté dans la seconde moitié du XIIIesiècle. Si l'on se réfère au Livre Noir de l'évêché de Coutances, l'abbé de Lessay était le patron de Portail où était: «une église paroissiale à côté du manoir de l'Abbé et des moines y demeuraient habituellement. Ils célébraient l'office dans cette église les jours fériés et exerçaient en ce lieu l'hospitalité. le curé célébrait pendant la semaine, dans une chapelle située non loin de l'église paroissiale»[17].
Wace, dans le Roman de Rou écrit vers 1170, fait allusion à une abbaye détruite par les Normands[17].
Au XIIesiècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[18].
En 1818, Portbail (749 habitants en 1806) absorbe Gouey (1 087 habitants)[19],[20].
La Compagnie des chemins de fer de l'ouest met en service la gare de Portbail le [21], lors de l'ouverture à l'exploitation de la deuxième section, de La Haye-du-Puits à Carteret de sa ligne de Carentan à Carteret.
En 1613, dans les aveux que fait Jacques de Thieuville au roi de France pour son fief du Parc, il est dit que trois fiefs nobles relève de la seigneurie du Parc: le fief du Saussey à Saint-Georges-de-la-Rivière, de Mandenaville à Saint-Pierre-d'Allonne et celui de Lanquetot à Portbail, ainsi que dix-sept vavassories[23].
Au hameau de Lanquetot, existait une source sacrée. Lors de travaux de captage, il fut découvert un dépôt votif[24].
Héraldique
Les armes de la commune de Portbail se blasonnent ainsi: D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de trois étoiles de même, et en pointe d'un fer de lance d'argent.
Ces armes, qu'arbore la commune de Portbail, sont en fait celles de la famille Hellouin de Ménibus, à la différence que le fer de lance est renversé dans le blason des Hellouin.
En 2018, la commune comptait 1 501 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Portbail[29]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
712
773
749
2 567
1 901
2 086
2 066
2 056
2 057
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 821
1 863
1 864
1 740
1 786
1 776
1 869
1 674
1 640
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 556
1 504
1 486
1 271
1 395
1 385
1 325
1 431
1 448
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2007
2011
2016
1 431
1 499
1 591
1 707
1 654
1 675
1 636
1 644
1 551
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
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-
-
-
-
-
-
-
1 501
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-
-
-
-
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-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[30].)
Portbail est commune touristique depuis août 2009[31].
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
Église Notre-Dame vue du pont.Église Saint-Martin de Gouey.Chapelle Saint-Siméon-le-StyliteLe pont aux treize arches et l'église Notre-Dame.
L'église Notre-Dame, classée monument historique du XIesiècle, se distingue par son clocher fortifié couronné de créneaux et de faux mâchicoulis, vestige de la guerre de Cent Ans. Cet édifice religieux occuperait l'emplacement d'un ensemble monastique du VIIIesiècle, qui dépendait de l'abbaye de Saint-Wandrille. Lieu d'expositions et de concert d'avril à octobre, visites guidées. Deux statues du XVIesiècle (saint Jacques et Vierge à l'Enfant) sont classées à titre d'objets[32],[33].
L'église Saint-Martin de Gouey des XIIeetXVesiècles est l'actuelle église paroissiale depuis 1909. Elle fut restaurée après de sérieux dégâts en 1944. Elle présente des éléments romans et gothiques[34]. Une Vierge du XIVesiècle, initialement à l'Enfant, est classée à titre d'objet[35].
le baptistère de Portbail, vestige paléo-chrétien découvert en 1956, a l’originalité d’être hexagonal. Il fut construit au VIesiècle, au début de la christianisation du Cotentin. C’est l'un des seuls exemplaires de baptistère retrouvé au nord de la Loire et le seul hexagonal en France. Le baptême par immersion y était pratiqué. Il fut transformé au XIIesiècle en chapelle funéraire (avec cimetière) qui a été détruite en 1697. Des ossements et d'autres vestiges y ont été trouvés[36].
Chapelle Saint-Siméon-le-Stylite (XIIe, Xive – XVIesiècle), abritant une pietà du XVe et une cloche du XVIe classées au titre objet aux monuments historiques[37],[38].
Patrimoine civil
Cinq voies romaines arrivent et partent de Port-Bail, ce qui laisse penser que ce port était une escale de la route maritime de l'étain, qui reliait ainsi la Cornouaille au bassin méditerranéen.
Le château du Dick, du XVIesiècle, est inscrit au titre des monuments historiques pour sa cheminée Renaissance[39].
Le manoir de la Comté du XVIesiècle (ruiné). Son porche sud qui subsiste est surmonté des armes de la famille Pigache «d'argent à trois cornets de gueules[40]». Le manoir de la Comté possession de la famille Briroy jusqu'en 1684, date à laquelle il passe à la famille Pigache de Lamberville qui en avait encore la possession au XVIIIesiècle. La famille Pigache est une vieille famille féodale, originaire de la plaine de Caen, connue depuis le XIIIesiècle et qui s'est maintenue jusqu'en 1967[41].
Le manoir de Lanquetot (XVIe – XVIIIesiècle).
Monfiquet (XVIe – XVIIesiècle).
Le Hamel au Bel de la fin du XVIe ou du début du XVIIesiècle. On pénètre dans la cour de cet ensemble bâti par un porche double avec une porte charretière en arc en plein cintre avec double rangée de claveaux et une porte piétonne à linteau plat; l'ensemble s'appuyant sur un contrefort intérieur. À gauche de la porte charretière une plaque avec l'inscription «Me NICOLAS LE BEL PBRE MA FAICT REDIFIER EN L'AN 1637».
Dans un redan d'une des maisons, une meurtrière en «double trou de serrure», pour armes à feu, permet de battre l'entrée. À voir également les demi-fenêtres du rez-de-chaussée, un potager (ou chauffe-plats), dans l'embrasure d'une fenêtre un petit évier, un four de boulanger, ainsi que des graffitis de bateaux gravés sur le manteau de la cheminée[42].
Sur l'angle d'une des maisons, on peut voir un cadran solaire en pierre calcaire avec en dessous le blason de la famille Le Bel «d'azur à trois besants d'argent, à la bordure d'or[43]».
Le pont de 1873 menant vers la plage est composé de treize arches, ce qui est souvent signe de mauvais présage. Les jours de fortes marées, il arrive que le pont se trouve au ras de l'eau, ce qui donne l'impression de marcher sur l'eau.
Portbail a vu en 2004 l'organisation de la première Gainsbarre, une course cycliste Élite nommée en souvenir de Serge Gainsbourg.
Grand raid VTT (52, 35 et 20 km) et course pédestre (6 et 11 km).
Festival de l'enfant.
Fête de la musique.
La fête de la plage se déroule tous les 15 août, elle a remplacé depuis 2011 la fête du port qui commençait à s’essouffler.
Foire aux livres et cartes postales tous les quatrièmes samedis du mois dans l'église Notre-Dame d'octobre à février et en extérieur sur le quai Aubert de mars à septembre.
Rando goûter découverte de patrimoine accessible aux familles pendant les vacances scolaires.
Personnalités liées
Eugène Bretel (1842-1933), premier producteur industriel de beurre, né dans la commune.
René Fenouillère (1882-1916), footballeur international, né dans la commune et mort au front.
Flavie Flament, présentatrice TV, y passe régulièrement ses vacances.
Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
Altitudes: répertoire géographique des communes[45].
Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t.2: Formations non romanes; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p.992.
Georges Bernage, «Portbail et son terroir», Vikland, la revue du Cotentin, no1, avril-mai-juin 2012, p.17 (ISSN0224-7992).
Georges Bernage, «Noms de lieux scandinaves dans le canton de Barneville-Carteret», Vikland, la revue du Cotentin, no1, avril-mai-juin 2012, p.6 (ISSN0224-7992).
«Le terroir de Portbail», Vikland, la revue du Cotentin, no1, avril-mai-juin 2012, p.5 (ISSN0224-7992).
Bernard Beck (photogr.Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises: 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204p. (ISBN2-7134-0053-8), p.35.
Florence Delacampagne, «Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIesiècle): Étude historique et topographique», dans Archéologie médiévale, t.12, (lire en ligne sur Persée.), p.185.
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «Notice communale: Gouey», sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
Site gallica.bnf.fr, «Rapport de l'Ingénieur en Chef, situation au : 2e section - de la Haye-du-Puits à Carteret», dans Rapports et délibérations: Manche, Conseil général, 1resession ordinaire de 1890, intégral (consulté le ).
Ouest-France, édition du 31 janvier 2019, «Comme je m'y étais engagé, j'ai demandé au préfet d'accepter ma démission de maire délégué de Portbail. Il a accepté par arrêté du 26 janvier»
«Municipales à Port-Bail-sur-Mer. François Rousseau maire de la commune nouvelle», Ouest-France, (lire en ligne)
Georges Bernage, «La presqu'île du Cotentin - Le Bauptois», dans La Normandie médiévale: 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll.«La France Médiévale», , 174p. (ISBN2-902171-18-8), p.20.
«Statue: Vierge», sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Normandie 2011, Petit Futé, , p.338.
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