Poligny est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pour les articles homonymes, voir Poligny.
Poligny | |
La mairie-école. | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Hautes-Alpes |
Arrondissement | Gap |
Intercommunalité | Communauté de communes Champsaur-Valgaudemar |
Maire Mandat |
Eric Berdiel 2020-2026 |
Code postal | 05500 |
Code commune | 05104 |
Démographie | |
Population municipale |
323 hab. (2019 ) |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 41′ 33″ nord, 6° 02′ 52″ est |
Altitude | Min. 896 m Max. 2 082 m |
Superficie | 13,81 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Gap (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Poligny est située dans la partie occidentale du Champsaur, sur la rive gauche du Drac, adossé à la montagne de Mouttet, face au Vieux Chaillol (3 163 m, au sud-ouest du massif des Écrins).
Le chef-lieu et les principaux hameaux sont à une altitude de 1 000 m, mais la commune s'étage depuis la vallée du Drac (900 m au pont du Rageoux) jusqu'aux contreforts du massif du Dévoluy (sommet de Girolet, 2 060 m).
Sa position géographique lui confère, comme à l'ensemble du Champsaur, un climat particulier : mal protégé des courants d'ouest par le rempart du Dévoluy, et partiellement privé de la douceur provençale par les hauteurs entourant le col Bayard au sud, Poligny est soumis à la bise, vent du nord qui lui apporte fréquemment les nuages remontant de la cuvette grenobloise, et, en hiver, le froid des massifs du Haut Dauphiné.
Le territoire de la commune se divise naturellement en quatre zones étagées :
La commune de Poligny est bordée à l'est et au nord par le Drac, qui coule en direction de Grenoble, et à l'ouest par le Rageous, un ruisseau qui descend du Sommet de Raz-de-Bec et se jette dans le Drac au Pont Vallat, à l'extrême nord de la commune. Elle est traversée en diagonale par le Riou Bel (« beau ruisseau » en occitan vivaro-alpin), un petit ruisseau qui descend de la montagne de Mouttet et se jette dans le Drac aux Basses-Barraques. Anciennement, le canal de Pont-du-Fossé, qui passait au-dessus du village, lui apportait l'eau du Drac captée loin en amont. Il a été abandonné au milieu du XXe siècle.
La commune de Poligny est traversée su sud-est au nord-ouest par la route départementale 17, qui quitte au sud des Barraques (commune de la Fare-en-Champsaur) la route nationale 85 reliant Grenoble à Gap, et poursuit vers l'ouest en direction du Dévoluy par le col du Noyer. Le bourg de Poligny est ainsi à 5 kilomètres de Saint-Bonnet-en-Champsaur, 20 de Gap (1/2h de route) et 80 de Grenoble (1h1/2). Les hameaux des Forestons et de Villeneuve sont chacun à 2 kilomètres du chef-lieu par des embranchements de la D17.
Le projet de construction de l'autoroute Gap - Grenoble (A51), qui aurait traversé la commune, aujourd'hui abandonné, inquiétait les habitants, même si l'avantage pour les communications aurait été certain (Grenoble à 1 heure, Marseille à 2 heures).
La ligne C du réseau de bus Zou Hautes-Alpes (anciennement 05Voyageurs), reliant Saint-Bonnet à Gap, passe aux Barraques, à 4 kilomètres de Poligny (chef-lieu). La ligne de cars Transisère 4101 (Gap - Grenoble) passe sur la nationale au pied du village, et dessert aussi les Barraques.
Le projet de ligne de chemin de fer reliant Gap à Corps et au-delà vers Grenoble n'a jamais vu le jour. La gare actuellement la plus proche est celle de Gap, d'où on peut joindre Marseille en 3 heures et Paris en 6 heures. La gare de Grenoble, plus éloignée, est directement reliée à Paris par TGV en 3 heures.
L'aérodrome de Gap-Tallard est à 10 kilomètres au sud de Gap, soit à 30 de Poligny.
Poligny est une commune rurale au sens de l'Insee[Note 1],[1],[2], mais elle fait partie de l'aire d'attraction de Gap, qui regroupe 73 communes[3],[4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (45,1 %), zones agricoles hétérogènes (31,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,5 %), prairies (6,3 %), zones urbanisées (1,9 %), terres arables (0,1 %)[5].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[6].
La commune est constituée de 3 villages nettement séparés :
auxquels s'ajoute un petit groupe de maisons, les Basses Baraques, au bord du Drac, sur la route nationale, sans liaison directe avec le chef-lieu.
Le lieu est connu en 1271 comme « Castrum de Pollinaco » ou « de Polligneco »[7]. L'origine de ce nom est inconnue.
Poligny s'orthographie Polinhi en occitan haut-alpin.
Au Moyen Âge, la seigneurie de Poligny se divisait en parts égales entre l'évêque de Gap et un seigneur particulier. Les seigneurs de Poligny se succédèrent en ligne directe à partir de l'an 1300 jusqu'à la Révolution française de 1789. Jacques de Poligny (1545?-1592) fut un des lieutenants de François de Bonne de Lesdiguières[8].
Au XVIe siècle, Antoine Fulcon-Saint, capitaine protestant, s'empara du titre de Seigneur de Villeneuve, et ses héritiers ne purent en être délogés jusqu'à la Révolution[8].
La chapelle alors nommée Saint-Étienne du Bois existait déjà au XVIe siècle[8].
Détruit pendant les guerres de religion, il ne reste rien du château médiéval. Cependant un ensemble de bâtiments du village actuel a conservé la disposition en U des anciennes dépendances du château[9]. Les habitants de Poligny désignent toujours ce groupe de maisons comme « le château ».
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1792 | Jean-Pierre Saint-Blanc | ||
1792 | 1793 | Martin Reynaud | ||
1793 | 1795 | André Mouren Provensal | ||
1795 | 1798 | Jean-Antoine Robert | ||
1798 | 1808 | Jean-Pierre Robert | ||
1808 | 1813 | Pierre Saint-Blanc | ||
1813 | 1831 | Jean-André Faure | ||
1831 | 1835 | Jean-Antoine Mouren | ||
1835 | 1861 | Martin, François, Antoine Reynaud | ||
1861 | 1867 | Jean, Antoine Bertrand | ||
1867 | 1873 | Léon, Enariste Bertrand | ||
1873 | 1881 | Pierre, Marius Leautier | ||
1881 | 1882 | Hyppolite Garnier | ||
1882 | 1884 | Pierre Ollivier | ||
1884 | 1885 | Jean Gentillon | ||
1885 | 1912 | Jean-Eugène Blache | ||
1912 | 1925 | Tranquille Bonthoux | ||
1925 | 1931 | Lézin Roussel | ||
1931 | 1933 | Tranquille Bonthoux | ||
1933 | 1944 | Jean Borel | ||
1944 | 1945 | Joseph Rigaud | Président de la délégation municipale | |
1945 | 1953 | Albert Fleur | ||
1953 | 1965 | Aimé Borel | ||
1965 | 1989 | Roger Boyer | ||
1989 | 2014 | Michel Morel | ||
2014 | 2015 | Jean-Claude Arnaud[10] | SE | Démissionnaire le 8 mai 2015 |
2015 | Nicole Ciamous[10] | SE | (Intérim) | |
juillet 2015 | mai 2020 | Eric Berdiel[11] | Fonctionnaire de catégorie B | |
mai 2020 | En cours | Éric Berdiel[11],[12] | Technicien |
Compte tenu de la taille de la commune, le conseil municipal doit comporter 11 membres, élus au scrutin plurinominal majoritaire. Pour l'élection de , 11 candidats se sont déclarés. Sur 302 électeurs inscrits, il y a eu 165 votants, soit 54,64%. Sur les 165 votes, il y a eu 9 blancs ou nuls, et donc 156 exprimés. Au premier tour des élections, qui s'est tenu le , chacun des 11 candidats a obtenu entre 132 et 150 voix (aucun n'a recueilli la totalité des suffrages). Tous ont donc été élus.
Eric Berdiel a été réélu maire le .
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2019, la commune comptait 323 habitants[Note 2], en diminution de 2,12 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
671 | 643 | 680 | 744 | 781 | 768 | 779 | 822 | 757 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
732 | 711 | 699 | 693 | 700 | 691 | 651 | 626 | 593 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
534 | 515 | 504 | 509 | 472 | 424 | 434 | 363 | 313 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
270 | 262 | 232 | 219 | 237 | 230 | 275 | 285 | 327 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
302 | 323 | - | - | - | - | - | - | - |
Poligny est une commune de moyenne montagne essentiellement agricole.
Pendant longtemps, le manque d'activité locale ou la maigreur des revenus liés à la terre ont incité les habitants à quitter leur village, quitte à y revenir sur leurs vieux jours. Le bar-restaurant et l'épicerie ont fermé dans les années 1980.
Cependant le village reste vivant : il a conservé son école, qui accueille aussi les enfants du Noyer voisin, et nombreux sont ceux de ses habitants qui se sont faits artisans dans divers métiers, ou ont trouvé un emploi à Saint-Bonnet (à 5 kilomètres) ou à Gap (20 km). La "désertification" n'est plus qu'un mauvais souvenir : les dernières maisons en ruines sont en cours de restauration, et les constructions neuves se multiplient ; un lotissement a même remplacé un ancien camping inutilisé.
L'église, au chef-lieu, est modeste. Villeneuve et les Forestons ont chacun leur chapelle.
Chacun des trois hameaux a son four. Celui du bourg est parfois remis en service.
Au-delà des Forestons, à l'orée de la forêt, le Veyre de Saint-Étienne, sa chapelle et sa fontaine sont un lieu de détente très apprécié. La chapelle Saint-Étienne fait l'objet de restauration par une association locale.
Le Grand bois de Poligny est parcouru de nombreux chemins, dont certains balisés pour la randonnée. L'emprise de l'ancien canal de Pont-du-Fossé, qui fait une grande boucle auprès du village jusqu'aux Forestons, a été transformé en promenade.
L'association de Sauvegarde du Patrimoine de Poligny (ASPP) poursuit à la fois une action en faveur du patrimoine matériel, notamment par la rénovation de la chapelle Saint-Étienne[17], et le maintien de traditions locales, notamment les repas annuels de la « Reboule » et de la Sainte-Agathe, la crèche dans l'église à Noël, particulièrement renommée[18], la messe mensuelle à la chapelle Saint-Étienne suivie de repas sur le Veyre, et l'usage (occasionnel) du four du village.
L'ASPP Poligny, dissidente de la précédente, a récemment rénové la fontaine du village, et organise chaque année un vide-greniers.
Sur les autres projets Wikimedia :