Peyrusse-Grande est une commune française située dans le centre du département du Gers en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Pays d'Auch, un territoire céréalier et viticole qui s'est également constitué en pays au sens aménagement du territoire en 2003.
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Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Douze, l'Auzoue, la Guiroue et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Peyrusse-Grande est une commune rurale qui compte 156 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 250 habitants en 1831. Ses habitants sont appelés les Peyrussais ou Peyrussaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Saint-Mamet, classée en 1972.
Peyrusse-Grande est une commune située à l'ouest d'Auch et à l'est de Nogaro, à 9 km au sud de Lupiac, dans le pays de d'Artagnan.
Saint-Pierre-d'Aubézies (sur 50 m) |
Lupiac | Cazaux-d'Anglès |
Peyrusse-Vieille | ![]() |
Callian |
Gazax-et-Baccarisse | Bassoues |
Peyrusse-Grande se situe en zone de sismicité 2 (sismicité faible)[2].
La commune est pour partie dans le bassin de l'Adour et pour partie dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[3]. Elle est drainée par la Douze, l'Auzoue, la Guiroue, la Lauzette, la Lesque, le ruisseau d'Ayris, le ruisseau de Coumau et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 31 km de longueur totale[4],[Carte 1].
La Douze, d'une longueur totale de 123,5 km, prend sa source dans la commune de Gazax-et-Baccarisse et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest puis vers le sud. Elle traverse la commune et se jette dans la Midouze à Mont-de-Marsan, après avoir traversé 34 communes[5].
L'Auzoue, d'une longueur totale de 74,3 km, prend sa source dans la commune de Mascaras et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans la Gélise à Réaup-Lisse, après avoir traversé 19 communes[6].
La Guiroue, d'une longueur totale de 26,3 km, prend sa source dans la commune de Saint-Christaud et s'écoule vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans l'Osse à Vic-Fezensac, après avoir traversé 11 communes[7].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[9].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[11] complétée par des études régionales[12] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lupiac », sur la commune de Lupiac, mise en service en 1984[13] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[14],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de précipitations de 852,9 mm pour la période 1981-2010[15]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Auch », sur la commune d'Auch, mise en service en 1985 et à 30 km[16], la température moyenne annuelle évolue de 13,1 °C pour 1981-2010[17] à 13,5 °C pour 1991-2020[18].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 4] est recensée sur la commune[19] : le « lac de Saint-Jean et forêt de Peyrusse-Grande » (243 ha), couvrant 4 communes du département[20] et une ZNIEFF de type 2[Note 5],[19] : « la Douze et milieux annexes » (11 575 ha), couvrant 29 communes dont 26 dans le Gers et trois dans les Landes[21].
Peyrusse-Grande est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[22],[I 1],[23]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44,9 %), zones agricoles hétérogènes (31,4 %), forêts (14 %), terres arables (7,8 %), eaux continentales[Note 7] (1,9 %)[24].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le territoire de la commune de Peyrusse-Grande est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse) et séisme (sismicité faible)[25]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[26].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (94,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 124 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 124 sont en en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 93 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1999, 2003, 2009 et 2020. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991 et 2012 et par des mouvements de terrain en 1999[25].
Peirussa Grana en gascon
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
avant 1981 | ? | Pierre Dupuy | ||
mars 2001 | 2014 | Aimé Villeneuve[29] | ||
2014 | En cours | William Villeneuve | LR | Agriculteur |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2019, la commune comptait 156 habitants[Note 8], en diminution de 0,64 % par rapport à 2013 (Gers : +0,58 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
942 | 987 | 1 072 | 1 010 | 1 250 | 1 154 | 1 180 | 1 090 | 1 052 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 003 | 997 | 861 | 876 | 831 | 770 | 685 | 640 | 587 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
595 | 602 | 488 | 479 | 456 | 429 | 416 | 366 | 350 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
316 | 302 | 234 | 211 | 210 | 186 | 184 | 162 | 165 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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156 | - | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 76 ménages fiscaux[Note 9], regroupant 150 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 18 370 €[I 4] (20 820 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 6] | 4,5 % | 5,6 % | 2,7 % |
Département[I 7] | 6,1 % | 7,5 % | 8,2 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 78 personnes, parmi lesquelles on compte 78,4 % d'actifs (75,7 % ayant un emploi et 2,7 % de chômeurs) et 21,6 % d'inactifs[Note 10],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 9]. Elle compte 41 emplois en 2018, contre 46 en 2013 et 55 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 65, soit un indicateur de concentration d'emploi de 64,1 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 45,3 %[I 10].
Sur ces 65 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 26 travaillent dans la commune, soit 41 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 72,2 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,6 % les transports en commun, 13 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 13,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
17 établissements[Note 11] sont implantés à Peyrusse-Grande au [I 13]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 29,4 % du nombre total d'établissements de la commune (5 sur les 17 entreprises implantées à Peyrusse-Grande), contre 27,7 % au niveau départemental[I 14].
La commune est dans le « Haut-Armagnac », une petite région agricole occupant le centre du département du Gers[34]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 12] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 40 | 32 | 31 | 27 |
SAU[Note 13] (ha) | 1 622 | 1 498 | 1 807 | 1 647 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 40 lors du recensement agricole de 1988[Note 14] à 32 en 2000 puis à 31 en 2010[36] et enfin à 27 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 32 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 51 % de ses exploitations[37],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 1 622 ha en 1988 à 1 647 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 41 à 61 ha[36].
Le prieuré de Saint-Mamet est un exemple de ces fondations monastiques qui se multiplièrent au cours du XIe siècle : Saint-Mont, Saint-Sever, Maubourguet.. La Gascogne, jusqu'alors pauvre et longtemps fermée sur elle-même va se transformer rapidement. L'église du prieuré de Saint-Mamet est un des témoins de ce développement du XIe siècle.
Le prieuré de Peyrusse-Grande n'apparait pas explicitement dans les textes avant 1115. Il est cité comme étant une possession du prieuré clunisien de Saint-Orens d'Auch.
l'Église Saint-Mamet[38], est un édifice de style clunisien construit à partir du XIe siècle,et modifié aux XVIe siècle, XVIIe siècle et XIXe siècle.
L'église est caractérisée par un roman archaïque qui pourrait tromper l'amateur d'art ou le touriste sur son ancienneté.
La partie la plus ancienne est le chœur profond avec une abside voûtée en cul-de-four, les deux chapelles latérales parallèles avec leurs absides, une partie du transept et les piliers de la nef. Un étage a été placé au-dessus du chœur. La nef a été élargie de deux bas-côtés plafonnés au XVIe/XVIIe siècle.
Son chevet très élevé possède des arcatures ornées de pierres losangées et dans les contreforts, d'étroites fenêtres, aujourd'hui bouchées, dont les piédroits et les bases portent de riches sculptures. Le chevet est plat à l'extérieur, mais semi-circulaire à l'intérieur. Il est cloisonné et renferme une abside et deux absidioles aux dimensions et de profondeur très inégales.
La décoration intérieure de l'église de Saint-Mamet est aussi riche qu'à l'extérieur avec des arcades et des chapiteaux sculptés aux thèmes archaïques : oiseaux buvant dans un vase.. À noter l'importance accordée au décor d'entrelacs si rare en Gascogne : tresses, cercles noués, nœuds à deux pointes, épannelages cubiques, palmettes.. Ce décor s'observe sur les encadrements de fenêtres, sur les impostes du chœur, sur les tailloirs ou les corbeilles des chapiteaux de l'abside.
L'impression d'archaïsme de l'édifice est donnée par le chœur cloisonné, par le chevet renforcé extérieurement, par les décors des arcatures ou des pilastres, par les fenêtres ouvertes dans les contreforts, par la présence autrefois de salles en étage au-dessus du chœur sans communication avec l'intérieur de l'église, par la nature des divers appareils utilisés pour sa construction et enfin par les sculptures comme le chrisme très fruste qui surmonte le portail.
L'église a été classée Monument historique le [39].
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