Occhiatana [ɔkjatana] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève de Tuani, en Balagne.
Occhiatana | |
![]() Vue sur Occhiatana. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Calvi |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne |
Maire Mandat |
Stéphane Orsoni 2020-2026 |
Code postal | 20226 |
Code commune | 2B182 |
Démographie | |
Population municipale |
256 hab. (2019 ![]() |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 34′ 30″ nord, 9° 00′ 33″ est |
Altitude | 350 m Min. 0 m Max. 1 163 m |
Superficie | 12,62 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | L'Île-Rousse (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | L'Île-Rousse |
Localisation | |
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Occhiatana est située au sud-est de la Balagne.
Son territoire est enserré entre ceux de Ville-di-Paraso à l'ouest et de Belgodère à l'est. Au sud, elle est séparée du Parc naturel régional de Corse par la chaîne de hautes montagnes qui marque les limites méridionales de la Balagne. Au nord, la commune possède une très courte façade maritime, autour de la petite anse d'Algaja.
![]() |
Monticello | Mer Méditerranée | Belgodère | ![]() |
Ville-di-Paraso, Costa | N | Belgodère | ||
O Occhiatana E | ||||
S | ||||
Ville-di-Paraso | Pioggiola, Olmi-Cappella | Olmi-Cappella |
Les limites en sont à l'ouest, le lieu-dit Saleccia avec la présence d'une ancienne tour génoise carrée ruinée, et à l'est, à un kilomètre de l'anse, Lozari avec une autre tour génoise ruinée et l'embouchure du Regino.
Entre mer et montagne, la plaine du Regino porte le nom du petit fleuve côtier qui l'arrose. Le Monte d'Ortu (176 m) en est un point remarquable. Le Regino est le principal cours d'eau de la commune qu'il traverse sur près d'un kilomètre et demi. Il passe au hameau de Tesa où avait été édifié le moulin de Timothée. De culture ancestrale l'olivier est présent sur tout le territoire de la commune.
La commune est traversée au sud par la route départementale D 71 encore appelée « Route corniche de la Balagne » puisqu'elle relie un grand nombre de villages balanins. Au nord, la RN 197 longe son littoral maritime.
Le village se situe entre Belgodère et Costa. Une bretelle permet de rejoindre le village et le traverser. Il domine la plaine du Regino.
La commune est traversée par la ligne des CFC avec un arrêt près du lieu-dit San Sebastianu.
Occhiatana est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de L'Île-Rousse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[6]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[7],[8].
Le village d'Occhiatana a été bâti à une altitude moyenne de 330 mètres, au flanc du mont Pinzu Sordu (1 206 m) qui fait partie de la chaîne montagneuse ceinturant la Balagne et bornant le nord du parc naturel régional de Corse. Quoique ancien, le bâti présente un ensemble rénové, avec des maisons aux murs enduits et aux toits de tuiles rouges, et des rues anciennes et étroites. La population est regroupée principalement au village construit autour de l'ancienne église Santa Maria Assunta du XVIIe siècle. En plaine, se trouvent les petits hameaux de Tesa et de Pinzu Corbu.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (70,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (38,7 %), zones agricoles hétérogènes (31,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (24,8 %), forêts (2,2 %), zones urbanisées (1,6 %), cultures permanentes (0,9 %), eaux maritimes (0,2 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Des vestiges de la chapelle San Vincensiu encore visibles au-dessus de l'anse d'Algaja, datent de la fin du Xe siècle. Celle-ci avait été édifiée sur l'emplacement d'une ancienne chapelle de la fin du IVe siècle.
Au XVIe siècle, les Génois érigèrent sur le littoral la Tour carrée de Pianosa aujourd'hui ruinée, entre la Tour de Saleccia et la Tour de Lozari. Au XVIIe siècle fut bâtie au village l'église baroque Santa Maria Assunta.
Occhiatana constituait le centre de l'ancienne piéve de Tuani et avait Costa pour hameau. Rattachée ensuite à Ville-di-Paraso, Occhiatana est devenue une commune à part entière à la Révolution française.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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avant 1904 | ? | Jacques Orsolani | ||
maire en 1935 | 1943 | François Antoine Lanzalavi | ||
maire en 1943 | 1971 | Laurent Ambrosini | ||
1971 | 1991 | Charles Volpéi | ||
Avril 1991 | 2011 | Jean Pasquin Mattei | . | . |
Décembre 2011 | En cours | Stéphane Orsoni | DVD | Agriculteur |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].
En 2019, la commune comptait 256 habitants[Note 3], en augmentation de 44,63 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +6,41 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
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471 | 501 | 540 | 548 | 613 | 657 | 672 | 675 | 688 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
670 | 657 | 628 | 720 | 647 | 658 | 710 | 733 | 695 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
650 | 608 | 533 | 416 | 448 | 377 | 371 | 325 | 179 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 |
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154 | 178 | 185 | 165 | 163 | 172 | 173 | 176 | 246 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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256 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'église paroissiale Santa Maria Assunta relève du diocèse d'Ajaccio.
Au XXe siècle dernier, les habitants vivaient de l'agriculture et de l’artisanat : plantations de mûriers pour les élevages de ver à soie, d'oliviers, d'amandiers, de cédrat et de vigne, ainsi que le pastoralisme (brebis et chèvres) procuraient l'essentiel des revenus. De nos jours, il n'y a aucun viticulteur dans la commune mais encore plus d'une dizaine de bergers. Plusieurs entreprises de BTP et deux de ferronneries s'y sont installées, ainsi que plusieurs artisans. L'artisanat d'art est présent avec un atelier de sculpteur et un de poterie.
La Tour carrée de Pianosa, dite aussi Cala Rossa ou Di Tre Moline, a été érigée au XVIe siècle par les Génois à 36 mètres d’altitude, au-dessus de la petite anse d'Algaja. Cette tour de guet contre les invasions barbaresques est alignée sur le littoral avec les tours de Losari (Belgodère) et de Saleccia (Monticello) toutes deux également ruinées.
Le tombeau du sculpteur Maestracci Damaso construit en 1928, propriété d'une personne privée, inscrit sur l'inventaire supplémentaire par arrêté du , MH en 1992Notice no IA2B001258, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Elle est l'ancienne église de l'Assomption, l'actuelle église paroissiale Saint-Barthélémy. L'église Santa Maria Assunta date du 2e quart du XVIIe siècle. Reconstruite en 1620, remaniée en 1627, elle est dotée d'un clocher baroque à trois étages avec lanternon. Le clocher sera détruite trois fois par la foudre (, et )[15]. Elle remplissait les fonctions d'église paroissiale dont le titre est alors toujours détenu par l'église Saint-Barthélémy éloignée du village. Érigée en cure entre 1646 et 1740, elle prend alors le vocable de Saint-Barthélémy.
Elle renferme quatre-vingt seize (96) œuvres et objets repris à l'Inventaire général du patrimoine culturel[16] propriétés de la commune dont les statues Vierge à l'Enfant (XVIe siècle, 1er quart XVIIe siècle) qui proviendrait de l'ancien couvent de Tuani (Costa), et saint Antoine et l'Enfant Jésus XVIIe siècle), donnée à la commune par un moine du couvent originaire du pays.
La Confrérie, restaurée récemment, abrite l’Association Per l'Animazione d'Ochjatana. Cette ancienne chapelle possède une acoustique remarquable. En période estivale y est ouvert un débit de boissons. Notice no IA2B001099, base Mérimée, ministère français de la Culture
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