Mutigney est une commune française située dans le département du Jura et la région Bourgogne-Franche-Comté.
Mutigney | |
![]() Le château | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Jura |
Arrondissement | Dole |
Intercommunalité | Communauté de communes Jura nord |
Maire Mandat |
Éric Druot 2020-2026 |
Code postal | 39290 |
Code commune | 39377 |
Démographie | |
Gentilé | Mustigniens |
Population municipale |
173 hab. (2019 ![]() |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 16′ 44″ nord, 5° 32′ 40″ est |
Altitude | Min. 188 m Max. 233 m |
Superficie | 8,00 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Authume |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Mustigniens.
La commune de Mutigney se situe dans le nord du département du Jura, à la limite de la Haute-Saône et de la Côte-d'Or, sur le flanc d'un léger relief bordant la plaine de la rivière Ognon. Elle est limitrophe et toute proche de Pesmes (Haute-Saône).
![]() |
Broye-Aubigney-Montseugny (Haute-Saône) |
![]() | ||
Cléry (Côte-d'Or) | N | Pesmes (Haute-Saône) | ||
O Mutigney E | ||||
S | ||||
Champagney | Dammartin-Marpain |
Mutigney est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (68,3 %), prairies (25,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %), forêts (1,2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
La commune de Mutigney fut érigée le long d'une voie antique qui faisait la liaison entre la Séquanie et le pays des Lingons. Une plaque en bronze sculptée dite plaque de Tutillus[8],[9], datée du IIe siècle, fut mise à jour en 2000 le long de la route départementale 314 qui traverse le village.
Les premières mentions d'une occupation apparaissent vers le XIIe siècle. Mutigney est cité pour la première fois dans les chartes de fondation de l'abbaye d'Acey et en 1257 dans un acte de Guillaume, seigneur de Pesmes, sous le nom de Montigny-les-Pesmes[10].
Au XVIIe siècle, les guerres et les grandes pestes dépeuplent totalement le village.
Le village était entouré, jusqu'aux années 1970, d'un réseau dense de chemins creux desservant des potagers et des vergers et assurant la transition avec les pâturages environnants. Le remembrement et le regroupement des terrains, conjugués avec la destruction des haies, ont profondément modifié la structure paysagère, isolant le village dans la plaine.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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vers 1823 | 18.. | Jean Lasnier | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
vers 1916 | 1919 | Claude François Boudot | Chevalier de la Légion d'honneur | |
1919 | 19.. | Pierre Henri Bourlier | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 2001 | mars 2008 | André Meux | ||
mars 2008 | 2012 | René Druot[11] | ||
2012 | 2020 | Christine Lecomte | DVD | Fonctionnaire |
2020 | En cours | Éric Druot |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].
En 2019, la commune comptait 173 habitants[Note 2], en augmentation de 4,22 % par rapport à 2013 (Jura : −0,5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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278 | 269 | 365 | 316 | 481 | 498 | 478 | 500 | 514 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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491 | 448 | 437 | 468 | 425 | 394 | 373 | 364 | 337 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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346 | 352 | 319 | 278 | 281 | 270 | 258 | 225 | 195 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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200 | 191 | 175 | 169 | 161 | 143 | 147 | 147 | 156 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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167 | 173 | - | - | - | - | - | - | - |
La commune de Mutigney fut dès l'origine une commune d'économie agricole. La culture et l'élevage de bovins constituèrent la majeure partie de l'activité des habitants.
À partir du XVIIe siècle, le développement des forges de Pesmes apporta un gisement d'emplois pour les Mustigniens qui n'avaient qu'à franchir l'Ognon pour rejoindre la fabrique.
Dans les années 1930, une fabrique artisanale de fromages s'installa à proximité du château. Ses productions furent diffusées via des grossistes sous les marques Poncelin et Marquis de Saint Souplet. La fabrication cessa vers 1965.
La Compagnie générale des chemins de fer vicinaux, issue du groupe Empain, fut constituée le . La ligne était une voie métrique, la traction assurée par une locomotive à vapeur type 030. La section Pesmes-Dole, qui desservait Mutigney à raison de trois trains par jour, fut ouverte le et fermée le . En dehors des passagers, les marchandises transportées, très diverses, allaient du bétail aux vins en passant par le blé, les bois ou matériaux de carrières[16].
Le château de Mutigney fut construit en 1450 par Herman Vaudrey[17], seigneur de Mutigney. Il comporte au nord un corps principal flanqué de deux tours rondes érigés sur une terrasse dominant la plaine de l'Ognon. Une tour octogonale engagée dans le mur sud ceinture l'escalier qui dessert les étages. Six cheminées gothiques subsistent encore dans le corps de logis[10]. Un second corps avec deux tours carrées lui fait face au sud, délimitant une cour intérieure.
Les bâtiments qui fermaient la cour sur les deux autres faces, très dégradés, ont été éliminés lors de la récente restauration.
Le château était défendu par un mur d'enceinte, le côté nord était protégé par les marais.
Le château fut vendu en 1530 à Étienne Le Moyne, conseiller au parlement de Dole. Après le partage de la propriété entre les héritiers Le Moine et Mayrot, le château fut racheté au XVIIIe siècle par François-Marie-Bruno d'Agay à Charles-Léonard-Prosper Mayrot, capitaine de cavalerie. Le nouveau seigneur fit ériger la terre de Mutigney en comté en . M. Guillaumeau, marquis de Saint-Souplet, devint propriétaire du château au XIXe siècle[18]. Au XXe siècle, le domaine passa aux mains de la famille Boiteux[19].
Les rapports du village et de son châtelain furent fixés définitivement, avant la Révolution, par le comte d'Agay. Il proclama lui-même : « Tout ce bien était fief depuis plusieurs siècles et pas un pouce de terrain n'appartenait à aucun autre. » Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les villageois respectueux se découvraient toujours au passage de la DS noire du châtelain.
Le château (façades, toitures et les cinq cheminées) fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le [20].
Ils furent érigés au XVIIIe siècle. Par leurs bossages de pierre et leurs fontaines pétrifiées, ils s'apparentent aux réalisations de Claude-Nicolas Ledoux, pour la Saline royale d'Arc-et-Senans.
Ils se situent Rue Saint-Souplet, pour l'un (dit de La Platière), et Rue du Château, pour l'autre, et font l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le [21],[22],[23],[24].
Elle fut érigée au XVIIIe, sur l'actuelle Place de la Mairie. Elle est couverte d'un clocher comtois à tuiles polychromes.