Moltifao est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartenait à la piève de Caccia dont elle était le chef-lieu. Les habitants s'appellent "Moltifinchi".
Moltifao | |
![]() Vue panoramique de Moltifao. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Corte |
Intercommunalité | Communauté de communes Pasquale Paoli |
Maire Mandat |
Jacques Costa 2020-2026 |
Code postal | 20218 |
Code commune | 2B162 |
Démographie | |
Population municipale |
703 hab. (2019 ![]() |
Densité | 13 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 29′ 15″ nord, 9° 06′ 52″ est |
Altitude | 400 m Min. 200 m Max. 2 064 m |
Superficie | 55,19 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Corte (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Golo-Morosaglia |
Localisation | |
modifier ![]() |
La commune de Moltifao est localisée à la croisée des chemins entre Bastia, Calvi et Corte, à flanc d'un massif montagneux dont le plus haut sommet est le Monte Padro faisant face aux Aiguilles de Popolasca. La commune est traversée par la rivière Asco, affluent du Golo dont elle se situe dans sa basse vallée. Deux ponts permettent de franchir l'Asco pour rejoindre le village : le "pont de Tesa" sur la route d'accès principal, la D47, et le "Vieux pont" qui est en réalité un pont génois sur la route D647.
Moltifao se situe dans les limites du parc naturel régional de Corse. La commune est enclavée par les territoires des communes suivantes :
- au nord Mausoleo et Vallica dont elle est séparée par la rivière Tartagine, et Castifao,
- à l'est Morosaglia depuis le lieu-dit Pontare confluence de l'Asco avec la Tartagine jusqu'à la borne de L'Orienda soit les limites du P.N.R.C.,
- au sud, sa forêt communale la sépare de Piedigriggio, Popolasca et Castiglione,
- enfin à l'ouest Asco, depuis la Dent d'Asco (2065m) en remontant vers le nord par une ligne de crêtes jusqu'à la rivière Asco.
L'habitat est concentré autour du village. Le bâti ancien se trouve dans les quartiers de Aghia, Borgo, Merozzini, Mezzana, Mulinu, Haut-village et Bas-village. Un lotissement récent a vu le jour au lieu-dit "Capannacce", entre la rivière Asco et la route D 47.
![]() |
Vallica | Castifao | Canavaggia | ![]() |
Asco | N | Morosaglia | ||
O Moltifao E | ||||
S | ||||
Asco | Castiglione, Popolasca | Piedigriggio |
Moltifao est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Corte, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (45,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (27,9 %), forêts (15,6 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %), zones urbanisées (1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
La création du premier hameau remonte au XVe siècle. Il fut fondé par des habitants venus de Sepula, l’ancien village abandonné, construit sur les flancs du sommet d’A Cima Di Modicu. Son église, Santa Maria, était occupée par le prêtre Domenico Giorgetti de Venacu. Deux hameaux étaient placés sous sa protection : Sepula et Cheta.
Les habitants produisaient du lin, de l’orge et du blé, cultivaient la vigne et élevaient des bêtes.
Actuellement, il ne reste que des ruines de cet habitat construit à flanc de colline. On peut remarquer que les maisons étaient construites en schiste, avec des murs épais et de petites ouvertures. Sepula aurait été abandonné au début du XVIIIe siècle. L’exode vers Moltifao aurait commencé à partir de 1702 pour se finir en 1707[8].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
vers 1897 | ? | Mathieu Grimaldi | ||
années 1910 | vers 1935 | Côme Grimaldi | ||
vers 1954 | vers 1983 | Antoine-Simon Arrighi | ||
vers 1935 | 1953 | Ours-Jean Trojani | ||
1983 | 1989 | Thérèse Taddei | ||
1989 | 1998 | Antoine Grisoni | UMP | Retraité |
mars 2001 | 2007 | Serge Grisoni | DVG | . |
mars 2007 | 2008 | Jacques Costa | PRG | Conseiller général |
mars 2008 | En cours | Jacques Costa | PRG | Retraité, maire, ancien conseiller général |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].
En 2019, la commune comptait 703 habitants[Note 3], en diminution de 0,85 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +6,41 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
646 | 694 | 627 | 825 | 804 | 874 | 890 | 855 | 909 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
954 | 966 | 978 | 803 | 1 039 | 1 026 | 1 095 | 937 | 921 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
920 | 926 | 858 | 725 | 726 | 505 | 577 | 551 | 465 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 | 2014 |
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437 | 383 | 434 | 427 | 549 | 657 | 659 | 724 | 684 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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703 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'église paroissiale de l'Annonciation (Annunziata) aurait été bâtie en fin du XVe siècle. Mais elle est datée de 1750 (fin de construction du clocher) malgré la date de 1752 portée sur le clocher. Ce dernier très haut construit à cinq étages et présentant de nombreux trous de boulin, en fait l'un des plus hauts de Corse. L'édifice religieux se situe à 423 m d'altitude comme écrit sur une plaque en marbre scellée.
À l'intérieur, les œuvres ci-dessous, toutes propriétés de la commune. La plupart proviendraient de l'ancien couvent de Caccia sur la commune voisine de Castifao. Ces œuvres ont été toutes classées Monuments historiques[13].
Cette œuvre est en partie située sur la commune de Castifao. La mine a été exploitée vraisemblablement à l'époque génoise, comme signalé en 1876 par l'ingénieur des mines Denis Sevoz. Entre 1851 et 1855, des recherches, effectuées au lieu-dit Ciavaglione au bord de la Tartagine, donnent lieu à une production d'une vingtaine de tonnes de cuivre. La concession de Saint-Augustin d'une superficie de 1 520 ha, est accordée en 1857 à des industriels marseillais. Mis en valeur par une vingtaine d'ouvriers, ce gisement produit environ 700 quintaux de minerai de 5 à 15 % de cuivre. Désireux de pouvoir traiter sur place le minerai, les concessionnaires font construire en 1858 sur la rive gauche de la Tartagine un four à manche équipé de trois tuyères. Le four fonctionne jusqu'en 1864, date à laquelle il fournit huit tonnes de cuivre. L'activité minière, suspendue pendant quelques années, reprend en 1875 pendant une courte période puis est à nouveau interrompue. En 1895, la déchéance de la concession est prononcée. En 1896, celle-ci est octroyée à des banquiers bastiais. Ces derniers font seulement procéder à la remise en état du site. En 1905, ils amodient la concession à la "Société Anonyme Française des Mines et Fonderies de Francardo". Celle-ci fait entreprendre d'importants travaux au lieu-dit Pozzo en 1907 puis abandonne à son tour l'exploitation en . En 1910, une réduction de la concession est accordée en 1912 aux frères Gregorj. La mine ferme en 1914. La concession est renoncée en 1922.
Les travaux de cette exploitation, conduite à ciel ouvert et en galeries, s'étendent du nord au sud du lieu-dit Araso aux lieux-dits Calmi et Ventulella sur une distance de 3,5 km. Des haldes, des vestiges de galeries et de puits sont encore visibles sur le site.
La mine est reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis le [14].
Il existe sur la commune trois ponts génois sur l'Asco et la Tartagine ; aucun n'est protégé :
Situé sur la commune de Moltifao au lieu-dit Tizzarella, à l'entrée des Gorges de l'Asco, sur la rive sud de la rivière Asco dont il est séparé par la route D 147, le village des Tortues (U Paese di e Cuppulate en langue corse) a été aménagé sur un espace de 10 ha.
Le village des Tortues est géré par le P.N.R.C., aidé en cela par la commune de Moltifao, la Direction Régionale de l'Environnement, la Collectivité de Corse, la SOPTOM (Station d'Observation et de Protection des Tortues et de leurs Milieux) Corse, la SOPTOM Gonfaron et la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports.
Le village a pour vocation d'informer et de sensibiliser le public à la protection de la tortue d'Hermann, d'élever en milieu protégé un groupe d'animaux destinés au repeuplement du milieu naturel.
La tortue d'Hermann seule tortue terrestre de France, fait partie des animaux menacés de disparition. C'est à ce titre qu'elle est protégée.
L'espace du village est divisé en secteurs réservés aux tortues Hermann, aux autres tortues de Corse et aux tortues du monde. Un enclos de reproduction y est installé ainsi qu'une écloserie et une nurserie.
Autour du Village des tortues, le sentier de découverte de Tizzarella L'Homme et la Forêt d'une longueur de 1 650 m. La visite (en période estivale) démarre du bureau d'accueil, dure une heure et aborde sept thèmes : arbre mort arbre de vie - le ruisseau - l'arbre et le souffle poétique - l'enclos - le temps des bergers - mythes et légendes - le feu le vent la forêt.
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