Malicorne-sur-Sarthe est une commune française, située dans la région Pays de la Loire, dans le département de la Sarthe et est l'ancien chef-lieu du canton de Malicorne-sur-Sarthe, rattachée depuis 2015 à celui de la Suze-sur-Sarthe. Elle est peuplée de 1 884 habitants[Note 1](les Malicornais).
Pour les articles homonymes, voir Malicorne.
Malicorne-sur-Sarthe
L'église Saint-Sylvestre, rive gauche de la Sarthe.
Elle est particulièrement connue pour ses faïences et titulaire du label Ville et Métiers d'Art[1].
La commune fait partie de la province historique du Maine[2], et se situe dans le Haut-Maine (Maine blanc).
Géographie
La commune est au sud-ouest du Haut-Maine, aux portes du Maine angevin, sur la rive sud de la Sarthe. Son bourg est à 16 km au nord de La Flèche, à 19 km à l'est de Sablé-sur-Sarthe et à 32 km au sud-ouest du Mans[3].
Malicorne-sur-Sarthe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[6],[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sablé-sur-Sarthe, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 39 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[9],[10].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,3% en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (63,6%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
prairies (27,7%), forêts (26,6%), terres arables (23,6%), zones agricoles hétérogènes (12%), zones urbanisées (8,1%), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1%)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Toponymie
Le toponyme est attesté sous les formes Malocornu vers 1050, Malecornant vers 1050, Malicorni en 1080-1081[13]. Il est issu d'une expression en ancien français, «mal y corne», qui était utilisée pour décrier une bâtisse (moulin, château…), pour signifier soit qu'elle était mal en point[13], soit que l'on y était mal reçu[14].
En 1933, Malicorne prend le nom de Malicorne-sur-Sarthe[15]. La rivière borde le territoire au nord.
Histoire
Un château, édifié au début du XIesiècle, au temps du comte d'Anjou Foulque Nerra, s'élevait au bord de la Sarthe, dont il surveillait la navigation. Cette forteresse servit d'abord pour protéger l'Anjou avant d'avoir pour rôle de garder les portes entre Anjou et Maine.
Malicorne faisait partie de la sénéchaussée angevine de La Flèche et de l'ancienne province d'Anjou. Sous l'Ancien Régime et jusqu'à la Révolution française, Malicorne dépendait du pays d'élection de La Flèche.
Au XVIIesiècle, la marquise de Sévigné y rendait visite à la marquise de Lavardin.
Au XVIIIesiècle, le château appartint notamment au duc de Choiseul.
Lors de la Révolution française, la commune fut, comme toutes celles de la sénéchaussée de La Flèche, rattachée au nouveau département de la Sarthe. En 1801, lors du Concordat, la paroisse fut détachée du diocèse d'Angers pour celui du Mans.
À partir de la fin du XVIIIesiècle, Malicorne développa une intense activité faïencière avec plusieurs manufactures renommées, dont la première est fondée en 1747[16]. Cet ensemble industriel composé à l'origine de 2 ou 3 bâtiments artisanaux, se manifeste, à cette époque et postérieurement à sa création, comme étant «le plus grand centre de céramique sarthois»[16]. Vers le milieu du XIXesiècle, en parallèle de la fabrication d'objets en faïence, le pôle manufacturier malicornais se diversifie et s'oriente dans un second secteur d'activité[16]. Il ouvre ainsi les portes de deux nouveaux ateliers, l'un situé au lieu-dit des «Sablons» l'autre sur celui de «Chardon», et destinés à la confection de poteries en grès[16].
Xavier Lepec fut déchu de ses fonctions de maire de Malicorne-sur-Sarthe à la suite d'un combat juridique avec le maire sortant et non réélu, Alain Davaze. En effet, après les élections municipales de 2008 et l'élection de Xavier Lepec, Alain Davaze a déposé un recours au motif que le nouveau maire ne pouvait pas prétendre à la fonction d'élu du fait de ses fonctions de chef de service à la préfecture. Le tribunal administratif de Nantes a statué en faveur du recours d'Alain Davaze. Les Malicornais ont dû revoter et Xavier Mazerat fut élu maire par le nouveau conseil municipal. Xavier Lepec n'était autre que le premier adjoint d'Alain Davaze pendant de longues années.
Le conseil municipal est composé de dix-neuf membres dont le maire et cinq adjoints[19].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[21].
En 2019, la commune comptait 1 884 habitants[Note 4], en diminution de 2,59% par rapport à 2013 (Sarthe: −0,46%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 008
1 023
1 067
1 032
1 094
1 165
1 250
1 308
1 500
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 541
1 421
1 509
1 438
1 507
1 515
1 527
1 454
1 389
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 541
1 619
1 648
1 521
1 559
1 799
1 767
1 752
1 727
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2004
2006
2009
1 762
1 795
1 732
1 769
1 659
1 686
1 878
1 933
1 962
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2014
2019
-
-
-
-
-
-
-
1 915
1 884
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[22].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie et tourisme
Camping municipal de trois étoiles.
La Sarthe qui traverse la commune est propice au tourisme fluvial.
L'activité de la faïence et le musée Espace faïence développent également le tourisme dans la commune.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Sylvestre du XIesiècle, classée au titre des Monuments historiques[23]. Le tombeau, du XVesiècle, d'un seigneur de Malicorne, de la famille de Chaources (ou de Sourches), un retable du XVIIesiècle, deux sculptures en terre cuite dont une pietà du XVIesiècle et quelques autres œuvres sont classés au titre d'objets[24].
Château de Malicorne-sur-Sarthe du XVIIIesiècle, (visitable du 1er juillet au ), inscrit au titre des Monuments historiques[25]. D'architecture du XVIIIesiècle, avec toitures de type Mansart, il renferme un christ en croix, classé monument historique au titre d'objet[26].
Espace Faïence de Malicorne, musée consacré aux collections de faïence de Malicorne.
Moulin à couleurs du XVIIIesiècle, et deux moulins à farine de 1831[27].
Chapelle Notre-Dame de Chiloup, édifiée en 1697, par le tailleur de pierre Jean Martin. Elle est lieu de conjuration des mauvais sorts pendant la révolution, puis lieu de pèlerinage, le lundi de Pâques, jusqu'au milieu du XXesiècle[28].
L'office du tourisme à gauche et l'ancien moulin à droite.
Le château de Malicorne.
L'église Saint-Sylvestre.
Le musée Espace Faïence.
La chapelle Notre-Dame-de-Chiloup.
Activité, labels et manifestations
Labels
La commune est reconnue «ville et métiers d'art»[réf.nécessaire].
Sports
Le Sporting club malicornais fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[29].
Autres sports
Association sportive de tennis.
Section cyclotourisme du SC malicornais.
Basket Club malicornais.
L'Union: boule de fort.
Pétanque Club du Canal.
Manifestations
C'est dans l'imposant château du village que venaient loger les grands du royaume, dont Madame de Sévigné, pour fuir le tumulte parisien. À la même époque, le village, établi sur des carrières d'argile, décida de tirer profit de cette richesse et créa l'un des plus grands ateliers de production de faïences français. Les artisans ont d'ailleurs mis au point la technique particulière de l'ajouré qui consiste à découper avant cuisson des motifs dans la paroi. Un moulin du XVIIIesiècle servait même à broyer des pigments naturels pour fabriquer des émaux. Aujourd'hui, Malicorne prolonge son histoire artistique. À l'initiative de la municipalité et de l'association l'Atelier des Houlaies, la commune organise chaque mois d'octobre une manifestation qui donne l'occasion aux peintres et sculpteurs d'exposer chez des commerçants mais aussi dans divers lieux emblématiques du village. En 2011, pour sa troisième édition, le festival a accueilli 130 artistes. Un échange qui permet de créer du lien, mais qui est également une source d'inspiration pour les nouveaux faïenciers[30].
Personnalités liées
Félix de Chourses (aussi orthographié Choursses, ou Sourches, mais jamais Chaource). Seigneur de Chéméré et de Malicorne. Époux de Madeleine (de) Baïf, nièce de Lazare de Baïf (+1547) célèbre poète de la Renaissance.
Marguerite de Chourses. Fille des précédents. Elle épouse en 1545 Charles de Beaumanoir, seigneur de Lavardin (+1572). Mère du maréchal de France Jean de Beaumanoir, marquis de Lavardin (1551+1614).
Catherine de Chourses (+1607). Abbesse du Pré au diocèse du Mans (1550-1607). Elle sauve la production littéraire de son grand-oncle Baïf.
Jehanne de Chourses. Elle épouse avant 1564 Gallois Le Bailleul, seigneur de Longpont, noble possessionné en Hurepoix, puis en 1568 Etienne Du Breuil. Conseiller en parlement de Paris (1573-1574), il résigne sa charge pour devenir maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du Roi (1583). Il accompagne Henri de Navarre lors de la réduction de la ville de Rouen. En 1596, Henri IV l'humilie devant le grand écuyer après lui avoir demandé une première fois de se retirer[31]. Acquéreur des fiefs qui formeront La Brosse-Montceaux, près de Montereau-fault-Yonne, où il bâtira un château. Poursuivi par des créanciers en 1618.
Jehan de Chourses. Frère des précédentes. Seigneur de Malicorne (1583) et autres lieux. Capitaine de 50 hommes d'armes de la compagnie d'ordonnance (1560-1583). Commande la cavalerie à la bataille de Moncontour gagnée par le futur Henri III en 1569. Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit dès la première promotion du . Chevalier des ordres du Roi et conseiller au Conseil d'État et Privé en 1583. Gouverneur du Poitou de 1585 à 1603 à la suite de son beau-père. Il épouse en 1578 Françoise de Daillon. Il décède sans descendance le .
L'acteur français Maurice Barrier (1932-2020) y est né[32].
Héraldique
Les armes de la commune de Malicorne-sur-Sarthe se blasonnent ainsi: De sable à trois poissons d'argent, l'un au-dessus de l'autre; mantelé d'argent à cinq fasces de gueules.
Dans la culture populaire
Le groupe français de musique folk Malicorne tient son nom de Malicorne-sur-Sarthe: c'est en se rendant en Bretagne pour donner un concert au festival de Kertalg fin que le couple fondateur Gabriel et Marie Yacoub ainsi que Hughes de Courson, lui-même futur membre fondateur (et producteur) du groupe, ont été amené à passer par hasard à Malicorne-sur-Sarthe. Hughes de Courson eut l'idée de retenir ce nom pour le groupe encore en gestation[33]. Malicorne sera officiellement formé le [34] .
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t.2: Formations non romanes; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p.1129.
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
Gaëlle Caudal (dir.), «La transformation des ressources naturelles: L'argile», dans Gaëlle Caudal et al., État des lieux - Patrimoine industriel - Région Pays de la Loire: synthèse de l’histoire industrielle de la région, Région Pays de la Loire - Service Patrimoine (Pôle recherche et inventaire), , 144p. (lire en ligne[PDF]), pages 8, 107 et 108.
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