Mézel est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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Mézel | |
![]() Rue de Mézel, et ses deux églises. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Alpes-de-Haute-Provence |
Arrondissement | Digne-les-Bains |
Intercommunalité | Provence-Alpes Agglomération |
Maire Mandat |
Claude Segond 2020-2026 |
Code postal | 04270 |
Code commune | 04121 |
Démographie | |
Gentilé | Mézeliens |
Population municipale |
639 hab. (2019 ![]() |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 59′ 51″ nord, 6° 11′ 48″ est |
Altitude | Min. 537 m Max. 971 m |
Superficie | 21,36 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Digne-les-Bains (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Riez |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Ses habitants sont appelés les Mézeliens[1].
La commune est traversée par l’Asse. Le village est situé à 575 m d'altitude[1].
Mézel est traversée par l'Asse[2].
La commune compte 402 ha de bois et forêts, soit 19 % de sa superficie[1].
La commune se situe le long de la route départementale RD907 (ancienne route nationale 207), entre Manosque et Châteauredon.
Le village est reliée par 1 ligne départementale[3]::
Ligne | Tracé |
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D2 | Riez ↔ Estoublon ↔ Digne-les-Bains |
La commune partage avec Châteauredon la gare de Mézel-Châteauredon, où le train de la ligne de Nice à Digne a un arrêt[4].
Ligne | Tracé |
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CP | Nice ↔ Mézel-Châteauredon ↔ Digne-les-Bains |
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Mézel est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[5], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[6]. La commune de Mézel est également exposée à trois autres risques naturels[6] :
La commune de Mézel est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[8]. La départementale RD907 (ancienne route nationale 207) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[9].
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et de séisme[8] ; le Dicrim n’existe pas[10].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1994 se sont produits des inondations, des coulées de boue et des glissements de terrain ; en 1996 ce sont à nouveau des glissements de terrain, des affaissements, des éboulements ; et en 2007, des mouvements de terrain dus à la sécheresse[6]. En , d’importantes chutes de pierres n’occasionnent pas d’arrêté de catastrophe naturelle[11]. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre[12] :
Mesèu en provençal et en vivaro-alpin. La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1200 (Mesel) ; son nom serait tiré de l’occitan mezel signifiant lépreux selon Ernest Nègre[16]. Les Fénié donnent une origine ligure à ce nom, formé sur une racine oronymique (de nom de montagne) *mes- + -elum[17].
Mézel est une commune rurale[Note 1],[18]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[19],[20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (77 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (76,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (33 %), zones agricoles hétérogènes (13,1 %), terres arables (8,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,5 %), zones urbanisées (1,2 %)[23].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[24].
Le territoire de Mézel aurait été ravagé par les Saxons au VIe siècle[25].
Le nom du village est cité pour la première fois au XIIIe siècle (Mesellum)[26]. La localité appartenait aux comtes de Provence qui prélevaient un péage sur la route allant de la vallée de l’Asse à Digne[27]. La communauté relevait de la baillie de Digne[28]. Le prieuré Saint-Vincent (dont la chapelle est sous la titulature de Notre-Dame) relevait de l’abbaye de Montmajour, qui en percevait les revenus[28].
En 1348, la reine Jeanne, chassée de son royaume de Naples, dut se réfugier en Provence. Pour reconquérir ses États napolitains, elle vendit Avignon au pape pour 80 000 florins, et obtint au passage l'absolution pontificale qui la lavait de tout soupçon dans le meurtre de son premier époux André de Hongrie. Reconnaissante, elle offrit à Guillaume II Roger, frère du pape, le fief de Valernes, qui fut érigé en vicomté par lettres patentes en 1350[29]. La nouvelle vicomté comprenait les communautés de Bayons, Vaumeilh, la Motte, Bellaffaire, Gigors, Lauzet, les Mées, Mézel, Entrevennes et le Castellet, avec leurs juridictions et dépendances[30].
Un pogrom a lieu en 1355 contre la petite communauté juive locale.
La ville est ravagée par les Ligueurs durant les guerres de religion. Elle devient ville royale dans la première moitié du XVIIe siècle, et bénéficie d’une foire[31]. Une émeute anti-fiscale a lieu en 1775, et un avocat de Digne est pris à partie[32]. En 1785, une nouvelle émeute a lieu contre le piquet, autre nom de l’octroi, impôt sur les marchandises entrant dans la ville. Plusieurs membres de la municipalité sont d’ailleurs contre ce nouvel impôt, comme le juge Chauvet[33].
La société patriotique de la commune y est créée assez précocement pendant l’été 1792[34]. La chapelle Saint-Sébastien, construite au nord de la commune pour lutter contre la peste de 1624, est vendue comme bien national. Elle est rasée en 1840[28].
Au XIXe siècle, la commune produit des prunes séchées, les pistoles ; plusieurs maisons dont le grenier est aménagé en séchoir, avec des murs ajourés. Certains de ces aménagements se voient encore[35]. Comme de nombreuses communes du département, Mézel se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle possède déjà une école qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[36]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) impose pourtant l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants, mais n’est pas appliquée[37]. Quand la première loi Duruy (1867) abaisse ce seuil à 500 habitants, la commune de Mézel ouvre une école de filles[38].
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 18 habitants de Mézel sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie[39].
En 1884, la commune est touchée par l'épidémie de choléra : elle cause 9 morts[40]. Le , le premier train arrive en gare de Mézel-Châteauredon, en provenance de Digne[41]. La gare est alors terminus, jusqu’à ce que la ligne soit prolongée jusqu’à Saint-André-les-Alpes et inaugurée le [42]. Le tunnel de la Colle est achevé en 1903, et la totalité de la ligne entre Saint-André et Nice est inaugurée du 5 au en présence de Victor Augagneur, ministre des Travaux Publics[42].
La Libération de Mézel est marquée par le passage d’une colonne de la 36e division d’infanterie (US), le matin du , venant de Riez et se dirigeant sur Digne[43].
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Blason | D'or, à la lettre M de sable, posée en cœur, et trois roses de gueules, posées deux en chef et une en pointe[44]. |
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Détails | Armes parlantes : La lettre M capitale est l'initiale du nom de la ville. Les trois roses étaient l'emblème de la famille Beaufort-Canillac, le seigneur du lieu, à qui appartenait la ville. |
En 2009, la population active s’élevait à 323 personnes, dont 27 chômeurs[45] (39 fin 2011[46]). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (82 %)[47] et travaillent majoritairement hors de la commune (80 %)[47]. Le principal secteur d’activités est le secteur tertiaire.
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 14 établissements actifs au sens de l’Insee (tous professionnels) et aucun emploi salarié[48].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 14 en 2010. Il était de 15 en 2000[49], de 20 en 1988[50]. Actuellement[Quand ?], ces exploitants sont essentiellement tournés vers les cultures permanentes (arboriculture, oléiculture) et les grandes cultures céréalières. Des exploitations sont aussi spécialisées dans l’élevage ovin, d’autres pratiquent la polyculture[49]. Malgré la perte d’un tiers des exploitations, la surface agricole utile (SAU) a fortement augmenté de 1988 à 2000, passant de 148 à 352 ha[50]. Cette progression a continué lors de la dernière décennie, à 490 ha[49].
La vigne était cultivée pour le vin jusque dans les années 1950, avec pour débouché l'agglomération dignoise. Le vignoble a occupé jusqu’à 172 ha. Cette culture a fortement régressé et ne concerne plus que quelques hectares en 2005[51]. L’autre plante symbolique des régions méditerranéennes, l’olivier, est cultivé à Mézel depuis des siècles, et occupait plus de dix hectares au début du XIXe siècle[52], puis 73 ha et 11 700 arbres à son apogée[53]. Le terroir de la commune se situe cependant à la limite altitudinale de l’arbre, qui ne peut que difficilement être exploité au-delà des 650 mètres. L’oliveraie de Mézel compte actuellement plus de mille pieds exploités[52].
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 14 établissements, employant 25 salariés[48].
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 41 établissements (avec 11 emplois salariés), auxquels s’ajoutent les dix établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 55 personnes[48].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est d’une importance moyenne pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[54]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
Les résidences secondaires apportent un petit complément à la capacité d’accueil[61] : au nombre de 63, elles représentent 14 % des logements. Parmi les résidences secondaires, six possèdent plus d’un logement[62],[57].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mai 1945 | Prosper Guichard[63] | |||
1977 (?) | 1983 (?) | Robert Fabre[64] | ||
avant 2005 | mars 2008 | Robert Granet | PS[65] | |
mars 2008 | En cours (au 21 octobre 2014) |
Pierre Suzor[66],[67] | DVG | Cadre |
Les données manquantes sont à compléter. |
Mézel a fait partie, de 2006 à fin 2012, de la communauté de communes des Trois Vallées, puis de 2013 à 2016, de la communauté de communes Asse Bléone Verdon. Cette dernière a fusionné avec d'autres communautés de communes pour constituer la communauté d'agglomération Provence-Alpes Agglomération, existant depuis le .
Une brigade de gendarmerie chef-lieu de communauté est implantée à Mézel[68].
La commune est dotée d’une école primaire[69].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[70]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[71].
En 2019, la commune comptait 639 habitants[Note 3], en diminution de 7,79 % par rapport à 2013 (Alpes-de-Haute-Provence : +1,48 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1765 | 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
656 | 792 | 709 | 738 | 819 | 855 | 903 | 985 | 963 |
1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
869 | 811 | 805 | 806 | 772 | 774 | 794 | 929 | 841 |
1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
695 | 651 | 649 | 626 | 516 | 519 | 525 | 515 | 404 |
1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
368 | 353 | 346 | 326 | 335 | 423 | 536 | 632 | 633 |
2010 | 2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
700 | 662 | 639 | - | - | - | - | - | - |
1315 | 1471 |
---|---|
66 feux | 64 feux |
Les plus anciennes maisons du vieux village, dans la grand-rue et les rues qui donnent dedans, peuvent remonter au XVIe siècle (encorbellement, meneaux, portes en arc surbaissé)[74]. Certaines des maisons à colombage datent du XVIIe siècle[75]. À l’entrée du village, se trouve un ancien relais de poste[76].
Sur une maison privée de la rue du Vallon, un cadran solaire blanc, en forme de cloche porte une légende originale « Une ex his » (en latin : l’une de celles-ci)[77].
Le pont sur l’Asse, dans sa troisième construction, en remplace un plus ancien, construit en 1657, qui lui-même succédait à un autre pont antérieur. Le pont actuel date de 1777. Il franchit le lit de l’Asse sur 6 arches surbaissées de 15 à 18 m de portée. Ses piles sont protégées par des avant et d'arrière-becs triangulaires. Sa longueur totale est de 105 m, sa largeur à l’origine était de 4,1 m, agrandie successivement en 1902 (pour placer des trottoirs en encorbellement sur des poutres métalliques) et en 1997, cette seconde opération préservant les qualités esthétiques de l’ouvrage[78].
La plus ancienne fontaine de la commune, dans le village, date de 1651[79].
La chapelle Notre-Dame-du-Rosaire est construite sur la colline qui surplombe le village, à l’ouest. C’est l’ancienne église paroissiale[28] du village primitif de Mézel. Elle date du XVIIe siècle[80]. Le portail est en plein cintre, orné d’une palmette sur le claveau central, et encadré de pilastres à impostes toscanes. L’entablement supporté par ces pilastres est surmonté de boules au-dessus des pilastres ; une niche en coquille est encore au-dessus. Un porche précède cette porte[81]. Elle possède une vieille grosse horloge.
La chapelle Notre-Dame-de-Liesse possédait un sol de faïence, au fond brun clair et aux motifs végétaux jaunes et verts[82] du XVIIe classé monument historique, qui a été volé en 1978[83] (partiellement selon Daniel Thiery[28]). Elle est signalée par Raymond Collier à Estoublon[82]. Elle porte la date de 1600, qui correspond à une reconstruction[28].
L’église paroissiale Notre-Dame ou Saint-Laurent est construite à deux époques différentes. Les parties les plus anciennes sont le chœur, le clocher et la tribune à étage, d’époque gothique. Le chœur et la tribune sont voûtés sous croisées d’ogives. Le reste de l’église date de 1734, dont la nef voûtée en berceau[84]. Une cloche est datée de 1611[85], l’autre de 1770, les deux sont classées[86].
Dans son mobilier, figurent :
Adrien Renoux (1889-1969), inspecteur des contributions indirectes, ancien maire de Mezel (1949-1955), médaillé militaire;
Paul Chrétien (1918-2009), officier FFL, maire de Mezel;
Jean Renoux (1927-1994), maître-sondeur à la COMEX puis ELF, prospecteur de pétrole en Algérie, gabon, Ecosse, Irlande, Norvège... et l'un des premiers responsables de plateformes en mer, champion militaire d'Afrique du nord en natation;
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