Lézardrieux [lezaʁdʁijø] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Lézardrieux | |
![]() L'église paroissiale du XVIe siècle. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Côtes-d'Armor |
Arrondissement | Lannion |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Lannion-Trégor Communauté |
Maire Mandat |
Henri Paranthoën 2020-2026 |
Code postal | 22740 |
Code commune | 22127 |
Démographie | |
Gentilé | Lézardrivien, Lézardrivienne |
Population municipale |
1 480 hab. (2019 ![]() |
Densité | 124 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 47′ 09″ nord, 3° 06′ 21″ ouest |
Altitude | 30 m Min. 0 m Max. 82 m |
Superficie | 11,91 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paimpol (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Tréguier |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-lezardrieux.fr |
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Lézardrieux se situe au nord des Côtes-d'Armor dans la presqu'île sauvage du Trégor. La ville est nichée au bord l'estuaire du Trieux, sur la rive gauche, et à quelques kilomètres seulement du lieu où il se jette dans la Manche. C'est à Lézardrieux que se situe, depuis 1840, le seul pont traversant le Trieux sur plusieurs dizaines de kilomètres. En effet, avant, pour pouvoir franchir le fleuve, il fallait aller jusqu'à Pontrieux à 15 kilomètres à l'intérieur des terres. Cela fait donc de Lézardrieux un point de passage important pour le trafic routier de la région. De même la commune présente l'atout non négligeable de posséder le seul port en eau de la région, protégé des vents et des tempêtes étant donné qu'il se trouve dans le bassin fluvial du Trieux et néanmoins à peu de kilomètres de la mer (et notamment de l'archipel de Bréhat et de l'estuaire sauvage du Trieux).
Les côtes de Lézardrieux développent une multitude d'îles ou îlots, le plus grand étant l'île à Bois (15 ha) qui fut un poste allemand avancé pendant la Seconde Guerre mondiale (jusqu'en 1943) au large de Kermouster. De nombreux vestiges de cette occupation (blockhaus) sont encore visibles. L'île est une propriété privée.
Pleumeur-Gautier | Lanmodez ~ (Manche) | (Manche) |
Pleumeur-Gautier | ![]() |
(Ploubazlanec)☀ (Paimpol)☀ |
Pleumeur-Gautier | Pleudaniel | (Paimpol)☀ |
☀ La commune est bordée du nord-est au sud-est par l'estuaire du Trieux, avec Paimpol et Ploubazlanec de l'autre côté de l'estuaire. Or cet estuaire qui les sépare est considéré comme un bras de mer et donc "hors territoire" à proprement parler ; Paimpol et Ploubazlanec ne sont donc pas contigües à Lézardrieux. Techniquement, l'estuaire du Trieux commence vers le moulin à marée près de Porz Lec'h sur Pleudaniel, avec en face Toull ar Huiled sur Plourivo[1].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanleff », sur la commune de Lanleff, mise en service en 1987[8] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,6 °C et la hauteur de précipitations de 839,3 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 35 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,2 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[14].
Lézardrieux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paimpol, une agglomération intra-départementale regroupant 8 communes[18] et 17 674 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[19],[20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paimpol, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[24],[25].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,8 %), zones agricoles hétérogènes (34,2 %), zones urbanisées (10,3 %), forêts (5,4 %), prairies (2,4 %), eaux maritimes (1,1 %), zones humides côtières (0,8 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[27].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Leshardre au XIIIe siècle[28], Lasasdeau et Lesasdreau en 1330[29], Lezardreu vers 1330, Lesardre en 1339 et en 1484, Lezhardre en 1494 et en 1582, Leshardrieu au XVe siècle[28], Leshouardieu en 1516[29], Leshardrieuc au XVIe siècle, Lesardray au XVIe siècle[28], Lezar- Trew en 1636, Lasaldrieu en 1654, Leshardrieuc en 1678[29], Lesardrieu dès 1676 et Leshardrieux au XVIIIe siècle[28]. Lézardrieux apparaît dès 1783[28].
Lézardrieux vient de l'ancien breton lez ar Dréo ou Drew qui signifie « près du Trieux » ou de les signifiant « château » ou « cour », ar signifiant « près de » et du nom de la rivière[28].
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Blasonnement :
Fascé d'argent et de sable de six pièces, la pièce du chef chargée de trois molettes aussi de sable. |
L'histoire de la construction du pont de Lézardrieux est un événement important de l'histoire de Lézardrieux[30].
La coupe du goémon, dénommée le berce, était parfois une véritable fête, comme l'illustre ce témoignage en rivière de Lézardrieux :
« Quelle fièvre dans cette foule de coupeurs de varech ! Un rocher plus riche que les autres est en quelque sorte pris d'assaut avant que la mer ne l'ait abandonné. Peu importe le sexe, l'âge, tous participent à cette immense razzia. Il n'est pas jusqu'au dernier marmot qui, tout fier de sa petite faucille, ne croie puissamment concourir à ce grand travail en tranchant ses une ou deux touffes de goémon. Pendant que les uns coupent, d'autres rassemblent en tas la récolte et la transportent au moyen de civières, soit à leurs embarcations, soit à des charrettes dont le robuste attelage se compose de 4 à 5 chevaux. Rien de splendide comme un de ces lourds véhicules ployant sous le poids d'une montagne toute ruisselante de plantes marines, d'algues balayant la grève de leurs larges feuilles semblables à de transparentes écharpes aux couleurs de bronze florentin. Impatient de ramener à la ferme son trésor humide, exhalant encore les senteurs de la mer, l'attelage lui-même s'anime, surexcité par le bourdonnement, par les cris de la fourmilière humaine qui l'entoure, et secoue joyeusement ses colliers garnis de grelots tapageurs, ses harnais garnis de houppes multicolores. L'heure avance, la marée monte. On se dépêche, on se presse : le flot n'attend pas. Gare aux traînards ! Le courant arrive, foudroyant, rapide : malheur aux pauvres gens qui, n'ayant ni bateaux, ni voitures, ont trop vite ou mal assemblé avec de faibles amarrages, en une meule flottante, le produit de leur labeur ; en un instant, sa dispersion est complète. Adieu la prospérité future de leur petit coin de terre. Heureux encore ceux qui, dans cette circonstance, hélas assez fréquente sur nos grèves, ne payent pas de leurs jours leur imprudence[31]. »
Le monument aux Morts porte les noms de 97 soldats morts pour la Patrie[32] :
Né à Lézardrieux, marin de commerce, Louis Bodeur s'engage dans les FTP en février 1944. Arrêté le 27 avril 1944 pour détention illicite d'armes, il fut condamné à la peine de mort et fusillé le 23 juin 1944, bien qu'étant sur un brancard[33]. Il avait 34 ans.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1855 | 1871 | Guillaume Le Flem[34] | Cultivateur | |
1873 | 1873 | Yves-Marie Jacob | ||
1947 | 1959 | Yves Jézéquel | UDSR | Conseiller général (1945-1958) Sénateur (1948-1959) |
1959 | 1995 | Marcel Le Corre | DVG | Conseiller général (1959-1995) |
1995 | 2001 | Alain Jézéquel | ||
2001 | 2014 | Joseph Le Biller | Retraité | |
2014 | 2020 | Marcel Turuban | SE | Retraité |
2020 | En cours | Henri Paranthoën[35] | SE | Retraité |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[37].
En 2019, la commune comptait 1 480 habitants[Note 8], en diminution de 8,19 % par rapport à 2013 (Côtes-d'Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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2 231 | 1 763 | 1 859 | 1 975 | 2 192 | 2 128 | 2 134 | 2 245 | 2 208 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 209 | 2 238 | 2 261 | 2 051 | 2 046 | 2 057 | 1 991 | 2 059 | 2 100 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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2 188 | 2 386 | 2 265 | 1 940 | 1 948 | 1 966 | 1 780 | 1 757 | 1 933 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
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2 014 | 1 842 | 1 834 | 1 859 | 1 707 | 1 629 | 1 577 | 1 591 | 1 469 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 480 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Lézardrieux est située dans l'académie de Rennes.
La commune compte une école élémentaire, l'école élémentaire Paul Le Flem.
La commune possède un terrain de tennis et un gymnase.
La commune possède une salle communale, la salle Georges-Brassens.
La ville possède un petit port de commerce situé sur la rive gauche du Trieux et administré par la CCI des Côtes-d'Armor. Il s'y décharge annuellement 25 000 tonnes de produits d'extraction marine (sable et maërl). En amont de ce port, se trouvent les installations du port de plaisance. Composé d'un bassin à flot et d'un bassin en eau profonde, l'ensemble offre une capacité de 500 places.
Le taux de chômage, en 2010, pour la commune s'élève à 10,9 %, un chiffre supérieur à la moyenne nationale (9,08 %)[40].
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