Luchapt [lyʃa] est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Luchapt | |
Élevage de moutons aux abords de Luchapt. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Vienne |
Arrondissement | Montmorillon |
Intercommunalité | Communauté de communes Vienne et Gartempe |
Maire Mandat |
Guillaume Martin 2020-2026 |
Code postal | 86430 |
Code commune | 86138 |
Démographie | |
Population municipale |
250 hab. (2019 ![]() |
Densité | 9,5 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 10′ 37″ nord, 0° 46′ 58″ est |
Altitude | Min. 128 m Max. 229 m |
Superficie | 26,39 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Lussac-les-Châteaux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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La commune de Luchapt est située dans le sud-est du département de la Vienne. Elle est limitrophe du département de la Haute-Vienne.
Mouterre-sur-Blourde | ||
Millac | ![]() |
Val-d'Oire-et-Gartempe (Haute-Vienne) |
Asnières-sur-Blour |
Elle est établie sur un plateau ne dépassant pas les 229 m d’altitude.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le-Vigeant », sur la commune du Vigeant, mise en service en 1991[8] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12,2 °C et la hauteur de précipitations de 776,9 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Limoges-Bellegarde », sur la commune de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, mise en service en 1973 et à 51 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,4 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,8 °C pour 1991-2020[14].
Luchapt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (68,4 %), zones agricoles hétérogènes (21,3 %), terres arables (8,5 %), forêts (1,8 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Luchapt est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[21]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[22].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Blourde. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2010[23],[21].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[24]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[25]. 19,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (79,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 7],[26].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2016, 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[21].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Luchapt est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[27].
Le nom du village proviendrait de l’anthroponyme gallo-romain Lupius avec le suffixe latin de propriété "-acum", signifiant "domaine de Lupius"[28].
Le nom de Luchapt vient du nom d'un homme latin Lupius, dérivé probablement de lupus, « loup », augmenté du suffixe -acum ; donc littéralement « le domaine de Lupius ».
La hache découverte à « Chez Moreau » prouve une occupation depuis l'âge du bronze d'autres objets de cette époque ont été fortuitement trouvés en surface sur la commune. Des silex taillés ont également été retrouvés en surface, toujours à "Chez Moreau" et vraisemblablement d'époque moustérienne. Une industrie néolithique (polissoir, meule, haches polies...) est également bien présente sur toute la commune. La formation du bourg est quant à elle due à la voie romaine sur l'axe Limoges-Poitiers. Peu de traces subsistent du passé de Luchapt, sinon les curieuses douves entourant l'îlot du « puy » et, témoignages plus tardifs, les belles demeures reconstruites aux XVIIe et XVIIIe siècles pour les familles nobles à Montbron, La Signe et Villechampagne.
Luchapt accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et des principaux événements révolutionnaires, comme le brûlement des titres féodaux le [29].
Le seigneur de Montbron investit son capital dans une forge[30], à la sortie du bourg, qui cesse son activité en 1866.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1965 | réélu jusqu'en1989 | Pierre Renaud | UDF - RPR | Entrepreneur de maçonnerie |
mars 2001 | réélu en 2008[31] | Norbert Vergnaud | UMP |
La commune relève du tribunal d'instance de Poitiers, du tribunal de grande instance de Poitiers, de la cour d'appel de Poitiers, du tribunal pour enfants de Poitiers, du conseil de prud'hommes de Poitiers, du tribunal de commerce de Poitiers, du tribunal administratif de Poitiers et de la cour administrative d'appel de Bordeaux, du tribunal des pensions de Poitiers, du tribunal des affaires de la Sécurité sociale de la Vienne, de la cour d’assises de la Vienne.
Les réformes successives de La Poste ont conduit à la fermeture de nombreux bureaux de poste ou à leur transformation en simple relais. Toutefois, la commune a pu maintenir le sien.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[33].
En 2019, la commune comptait 250 habitants[Note 8], en diminution de 9,09 % par rapport à 2013 (Vienne : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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640 | 634 | 679 | 836 | 890 | 894 | 852 | 916 | 882 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
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946 | 927 | 913 | 953 | 1 018 | 1 022 | 995 | 1 004 | 1 030 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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1 023 | 1 010 | 1 006 | 951 | 819 | 794 | 781 | 754 | 679 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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612 | 486 | 438 | 369 | 317 | 289 | 308 | 312 | 284 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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263 | 250 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2008, selon l’INSEE, la densité de population de la commune était de 11 hab./km2, 61 hab./km2 pour le département, 68 hab./km2 pour la région Poitou-Charentes et 115 hab./km2 en France.
Selon la direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Poitou-Charentes[36], il n'y a plus que 23 exploitations agricoles en 2010 contre 31 en 2000.
Les surfaces agricoles utilisées ont toutefois augmenté et sont passées de 2 501 hectares en 2000 à 2 614 hectares en 2010[36]. Ces chiffres indiquent une concentration des terres sur un nombre plus faible d’exploitations. Cette tendance est conforme à l’évolution constatée sur tout le département de la Vienne puisque de 2000 à 2007, chaque exploitation a gagné en moyenne 20 hectares.
17 % des surfaces agricoles sont destinées à la culture des céréales (blé tendre essentiellement mais aussi orges et maïs), 4 % pour les oléagineux (tournesol), 49 % pour le fourrage et 26 % restent en herbes[36].
Sept exploitations en 2010 (contre cinq en 2000) abritent un petit élevage de bovins (801 têtes en 2010 contre 245 têtes en 2000). 28 exploitations en 2010 (contre 17 en 2000) abritent un élevage important d'ovins (9 312 têtes en 2010 contre 14 720 têtes en 2000)[36]. C'est un des élevages importants du département de la Vienne dont, en 2011, le nombre de têtes était de 214 300 têtes[37]. Cette évolution est conforme à la tendance globale du département de la Vienne. En effet, le troupeau d’ovins, exclusivement destiné à la production de viande, a diminué de 43,7 % de 1990 à 2007[38]. L'élevage de volailles a disparu au cours de cette décennie (494 têtes pour 16 fermes en 2000)[36].