Lit-et-Mixe (prononcé [lit e miks]; en gascon Lit e Micse) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département des Landes (région Nouvelle-Aquitaine).
Pour les articles homonymes, voir Mixe.
Ses habitants se nomment (lous) Lités, francisé Litois.
Surnommée « la Grande Dame du Marensin », Lit-et-Mixe fait office de station balnéaire avec sa plage de la Côte d'Argent sur l'océan Atlantique (cap de l'Homy), située à 7 km du village.
Elle vit également de la sylviculture et possède dans son bourg principal (Lit) de nombreux commerces nécessaires pour alimenter sa vaste zone de chalandise, l'ensemble du Marensin.
Le bourg, traversé du nord au sud par la route départementale 652, reste éloigné d'autres villes : Mimizan, Morcenx et Castets sont distantes d'une vingtaine de kilomètres et Dax, chef-lieu d'arrondissement d'une quarantaine. Mixe forme un quartier excentré à la sortie sud du bourg principal.
Les principaux lieux-dits et écarts sont le Baratte, Bardot, Cap de l’Homy (qui accueille la plage surveillée de la commune), Contis-les-Marais, Contis Sud, Culassier, Gadou, Matruque, Lesalle, Lugadets, Padaou, Pernaout, Pétrocq et Séville.
Saint-Julien-en-Born | ||
Océan Atlantique | ![]() |
Uza |
Vielle-Saint-Girons | Lévignacq, Linxe |
Pendant la période estivale un réseau de navette dessert la Communauté de communes Côte Landes Nature reliant les bourgs aux plages.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Michel Escalus », sur la commune de Saint-Michel-Escalus, mise en service en 2008[8] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 13,6 °C et la hauteur de précipitations de 1 188,4 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Dax », sur la commune de Dax, mise en service en 1958 et à 40 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 13,8 °C pour la période 1971-2000[12], à 14,3 °C pour 1981-2010[13], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[14].
Lit-et-Mixe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[15],[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[20]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (58 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (32,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %), zones urbanisées (2,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,6 %), zones humides intérieures (0,5 %), zones humides côtières (0,1 %)[23].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Lit-et-Mixe est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[24]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[25].
Lit-et-Mixe est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[26],[27].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont un recul du trait de côte et de falaises et des tassements différentiels[28].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 2,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 357 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 161 sont en en aléa moyen ou fort, soit 12 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29],[Carte 2].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1999 et 2009 et par des mouvements de terrain en 1999
Contis est l’ancien bourg influant, autrefois nommée Cunctis, disparu. Il figure, avec Lellan, Lélos, Sart ou Auchise, parmi les bourgades médiévales, autrefois probablement puissantes, victimes de l'avancée des sables maritimes à la suite des excès de la déforestation. La bourgade accueillant sanctuaire et relais des Templiers, a laissé son nom au canal naturel d'évacuation des eaux, piégées dans les étangs derrière les masses dunaires. Le lieu-dit Contis au nord est devenu une station balnéaire de Saint-Julien-en-Born.
Le bourg de « Lict-en-Maransin » ou Lit, dont le nom viendrait du latin Lictus - littoral, aux XVIIe et XVIIIe siècles formait une paroisse distincte de Mixe. Il est obligé de se déplacer dans les siècles précédents devant l’avancée des sables venant de l’ouest. L’ancien Lit avait son emplacement beaucoup plus proche de la mer, près du quartier de Contis-les-Marais, sous les dunes de la Pétrouille ou balise Saint-Jean[30]. Les lètes en gascon désignent les vallons inter-dunaires. Une ancienne variante dialectale est lite(s)[31]. Le bourg de Lit hérite peut être d'une vieille appellation de Contis, appliquée à son arrière-pays.
D'une manière similaire, le bourg plus septentrional de Saint-Julien, dans le pays de Born, reste aussi placé sous le patronage des chevaliers Templiers.
Hypothèses : Le village de Mixe, au sud du bourg, prendrait son nom d'un mansus, domaine agricole à l'époque gallo-romaine ; parallèles romans : les meix de Bourgogne et de Lotharingie (dans lesquels x notait une dentale chuintante) : le /i/ et le /ks/ de Micse restent inexpliqués. Dans ce domaine gascon un bas-latin *mixata-, *mictas (pour le classique mixta-, mixtu-) de miscere "mêler, joindre", a pu désigner une "(terre) jointe, réunie", ou un mode d'exploitation particulier, la conservation du groupe /ks/ s'expliquant comme dans Dax, Dacs (< *de aquis).
La présence, en apparence hostile, de côtes sableuses, de rivières et d'étangs ouvre aux habitants la ressource maritime et fluviale, avec les poissons et les mollusques abondants. Les prairies et les cultures de céréales, légumes et vignes, l'arboriculture avec des châtaigniers, des pruniers et des cerisiers, développées par le labeur des habitants, complètent les ressources extensives plus modestes des landes, des forêts sèches, notamment les chênaies ou les pignadas, ou humides, en particulier les aulnaies ou saulaies, qui les bordent. Les lannes ou landes rases restent une terre de pâturage extensif, de porcs, de bovins, de chèvres ou d'ovins.
Pendant près de six siècles, le Marensin est tributaire d'un système féodo-vassalique. Sous influence anglaise après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine, il passe sous domination de la maison d'Albret jusqu'en 1584, date à laquelle son héritier Henri, futur Henri IV de France, vend la baronnie. La paroisse de Lit était « dans le vicomté d’Uza » et la « baronnie du Maransin » et dépendait de la juridiction de Linxe et de Dax[30]. Le baron de Tingon, les seigneurs de la Barre, de la Ferrade en sont les acquéreurs successifs. Au XVIIIe siècle, les comtes de Marcellus en furent les derniers barons.
En 1825, sous la Restauration, les deux paroisses qui forment la commune actuelle fusionnent.
En 1876, la commune de Lit-et-Mixe compte 1 858 habitants. Par la route, son centre se situe à 53 km de Dax. La route des étangs la relie à la première commune méridionale du pays de Born, Saint-Julien. L'étang de Saint-Julien couvre à cette époque plus de 696 ha.
L'accès à la mer explique la reconnaissance du port de Lit parmi les six ports dépendant du quartier maritime de Dax, inclus comme deux ports autres landais du quartier maritime de Bayonne, dans le quatrième arrondissement maritime, siégeant à Rochefort.
En 1907, la commune est marquée par les affrontements entre gemmeurs et propriétaires forestiers au cours de la grève des résiniers landais.
![]() |
Blasonnement :
D'azur à la bande du champ abaissée à dextre et haussée à senestre, câblée en chef et en pointe d'une tire d'or et chargée de l'inscription « LIT ET MIXE » en lettres du même, les montants à plomb et les traverses dans le sens de la bande, accompagnée, en chef à dextre, d'un écureuil contourné assis sur la bande, tenant une pomme de pin entre ses pattes, le tout d'or, à senestre, d'un berger landais de carnation regardant vers dextre, habillé d'argent et coiffé d'un béret de sable, sur ses échasses du même mouvant de la bande, et, en pointe, d'une barque d'or montée par huit hommes de carnation, habillés d'argent et coiffés d'un béret de sable, tenant des rames du même, voguant sur une mer d'azur[32].
Ce blason n'est guère conforme à l'esprit de l'héraldique : manque de cohésion graphique, affichage du nom de la commune (alors que le blason a pour fonction de représenter par l'image), pas de centralité. On pourrait proposer, sans trahir l'idée de départ : d'azur à l'écureuil d'or tenant une pomme de pin, sur une barque du même, flanqué de deux échasses d'argent, l'une à dextre, l'autre à senestre. On peut aussi reprendre les armes anciennes des seigneuries correspondantes, si on les retrouve et qu'elles ne sont pas objet de droits. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mai 1805 | mai 1842 | Jean Dupuy | ||
mai 1842 | août 1843 | Dominique Mathio | ||
août 1843 | août 1848 | Numa Turpin | PDO | Conseiller général (1834-1873) et député (1848-1851) |
août 1848 | novembre 1848 | Jean Soulan | ||
(...) | (...) | (...) | ||
juillet 1873 | février 1874 | Etienne Danchotte | ||
février 1874 | décembre 1876 | Numa Boyou | Nommé par le préfet | |
décembre 1876 | janvier 1878 | Etienne Danchotte | ||
janvier 1878 | novembre 1919 | Louis Crouzet | Fils d'Henri Crouzet (1817-1880) et petit-fils de Numa Turpin ancien maire[33] | |
novembre 1919 | mai 1929 | Dominique Mathio | ||
mai 1929 | mars 1941 | Léon Sargos (1855-1944)[34] | Propriétaire-Négociant Chevalier de la Légion d' Honneur[35] Père de Roger Sargos (1886-1966) maire d'Aureilhan | |
mars 1941 | octobre 1947 | Jean Bellegarde | ||
octobre 1947 | octobre 1975 | Louis Sourgen | Médecin | |
octobre 1975 | mars 1983 | Gérard Subsol | Forestier | |
mars 1983 | mars 2020 | Guy-Bertrand Puyo | UDF puis UMP puis LR |
Médecin, conseiller général du Canton de Castets (1979-2004) |
mars 2020 | En cours | Gérard Napias | LR | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2019, la commune comptait 1 657 habitants[Note 6], en augmentation de 6,01 % par rapport à 2013 (Landes : +4,14 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
708 | 697 | 857 | 1 010 | 1 277 | 1 407 | 1 483 | 1 624 | 1 669 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 800 | 1 785 | 2 070 | 1 821 | 1 858 | 1 711 | 1 690 | 1 711 | 1 717 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 789 | 1 835 | 1 870 | 1 730 | 1 762 | 1 705 | 1 533 | 1 435 | 1 424 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 446 | 1 353 | 1 273 | 1 322 | 1 408 | 1 441 | 1 456 | 1 452 | 1 520 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 588 | 1 657 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 19,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (29,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 45,5 % la même année, alors qu'il est de 32,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 784 hommes pour 848 femmes, soit un taux de 51,96 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,52 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 90 ou + | 3,4 |
13,6 | 75-89 ans | 16,2 |
28,2 | 60-74 ans | 28,5 |
21,5 | 45-59 ans | 21,5 |
14,4 | 30-44 ans | 12,4 |
11,7 | 15-29 ans | 8,4 |
9,9 | 0-14 ans | 9,7 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,9 | 90 ou + | 2,2 |
8,7 | 75-89 ans | 11,4 |
20 | 60-74 ans | 20,8 |
21,6 | 45-59 ans | 20,9 |
17,7 | 30-44 ans | 17,2 |
14,3 | 15-29 ans | 12,5 |
16,9 | 0-14 ans | 15 |
Les activités qui soutiennent l'économie locale sont la sylviculture, très présente sur la commune, et ses dérivés industriels et artisanaux, ainsi que le tourisme estival.
La commune produit également du vin de sable issu du vignoble des sables de l’océan.
Le rugby[42] avec l'Union sportive litoise fondée en 1926 et qui prend le nom de Sport athlétique litois en 1933 a été :
Devenue Landes Océan rugby club[44], le club devient Champion de France de 2e série 2017.
Régulièrement des concentrations de grande envergure de 2CV et dérivées sont organisées sur la commune le week-end de l'Ascension, notamment les rassemblements nationaux, comme la 11e nationale en 2003 et la 17e nationale en 2009, qui drainent à chaque fois plus de 2 000 véhicules et des milliers de personnes, conducteurs, passagers et simples visiteurs.
Sur les autres projets Wikimedia :