Le Roc est une commune française, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Dordogne, le ruisseau de Tournefeuille et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « vallée de la Dordogne quercynoise »), deux espaces protégés (le « cours lotois de la Dordogne » et les « falaises lotoises (rapaces) ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Le Roc est une commune rurale qui compte 212 habitants en 2019, après avoir connu un pic de population de 1 012 habitants en 1806. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Souillac. Ses habitants sont appelés les Roucanels ou Roucanelles.
En limite nord du département du Lot, la commune du Roc fait partie de l'aire urbaine de Souillac.
Le village du Roc est situé dans la partie abandonnée d'un méandre de la plaine alluviale de la Dordogne, en aval de Souillac sur la rive gauche du fleuve (altitude la plus basse 84 m). Une partie du territoire communal est située sur le plateau calcaire qui domine de plus de deux cents mètres la vallée (altitude la plus haute 324 m).
Le Roc est limitrophe de cinq autres communes, dont trois dans le département de la Dordogne.
Peyrillac-et-Millac (Dordogne) |
Cazoulès (Dordogne) |
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Saint-Julien-de-Lampon (Dordogne) |
![]() |
Lanzac |
Nadaillac-de-Rouge |
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat, Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Prats de Carlux », sur la commune de Prats-de-Carlux, mise en service en 1984[7] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 12,4 °C et la hauteur de précipitations de 908,3 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Gourdon », sur la commune de Gourdon, mise en service en 1961 et à 15 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 12,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 12,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 13,1 °C pour 1991-2020[13].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[14],[15].
La commune fait partie du bassin de la Dordogne, un territoire reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012[16],[17].
Deux autres espaces protégés sont présents sur la commune :
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 4]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : la « vallée de la Dordogne quercynoise »[21], d'une superficie de 5 567 ha, qui présente des milieux aquatiques d'intérêt majeur et un important éventail des milieux alluviaux qui abritent, outre un nombre significatif d'espèces de l'annexe II, de nombreuses espèces localisées à rares aux niveaux régional ou national[22].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[23] :
et deux ZNIEFF de type 2[Note 6],[23] :
Le Roc est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 8],[28],[I 1],[29].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Souillac, dont elle est une commune de la couronne[Note 9]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 2],[I 3].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,7 %), zones agricoles hétérogènes (25,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,3 %), prairies (6,5 %), eaux continentales[Note 10] (4,4 %)[30].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune duRoc est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage[31]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[32].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dordogne et le Tournefeuille. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIe Contrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[33]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993 et 1999[34],[31].
Le Roc est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2015-2025. Les propriétaires doivent ainsi couper les broussailles, les arbustes et les branches basses sur une profondeur de 50 mètres, aux abords des constructions, chantiers, travaux et installations de toute nature, situées à moins de 200 mètres de terrains en nature de bois, forêts, plantations, reboisements, landes ou friches. Le brûlage des déchets issus de l’entretien des parcs et jardins des ménages et des collectivités est interdit. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines), des éboulements, chutes de pierres et de blocs et des tassements différentiels[36]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[37].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 63,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 163 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 124 sont en en aléa moyen ou fort, soit 76 %, à comparer aux 72 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[38],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[37].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[31].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic et une ligne de chemin de fer. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[39].
La commune est en outre située en aval des barrages de Saint-Étienne-Cantalès et de Bort-les-Orgues, des ouvrages de classe A[Note 11] disposant d'une retenue de respectivement 133 millions[41] et 477 millions de mètres cubes[42],. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[43].
La présence d'un oppidum celtique est attestée sur un éperon rocheux dominant le bourg et la vallée (travaux de Armand Viré).
Dans le hameau de Mareuil, les vestiges d'une tour féodale et d'un village médiéval témoignent du rattachement de ce lieu à la seigneurie de La Mothe Fénelon, puissante famille nobiliaire du Quercy et du Périgord.
Fin , au moins quatre jeunes, Bertrand Ané, Robert Labade, Jean Ors et André Dussurguet, appartenant aux Chantiers de la jeunesse, sont fusillés sur la commune par des Allemands[44].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1789 | 1800 | Étienne Castagné | ||
1800 | 1814 | Pierre Besserbe | ||
1814 | 1830 | Baptiste Pebeyre | ||
1830 | 1841 | Bernard Pouzol | ||
1841 | 1844 | Jean-Baptiste Malgouyard | ||
1844 | 1847 | Jean Baptiste Condamine | ||
1847 | 1848 | Jean Baptiste Lescure | ||
1848 | 1881 | Pierre Constanty | ||
1881 | 1888 | Jean-Baptiste Lajugie | ||
1888 | 1896 | Ferdinand Pebeyre | ||
1896 | 1900 | Jean-Baptiste Lajugie | ||
1900 | 1904 | Jean Danglard | ||
1904 | 1915 | Paul Bourdet | ||
1915 | 1918 | Jean-Baptiste Marty | Adjoint remplace le maire mobilisé | |
1918 | 1919 | Paul Bourdet | ||
1919 | 1920 | Germain Delrieu | ||
1920 | 1921 | Adrien Jardel | Adjoint faisant fonction de maire | |
1921 | 1925 | Paul Bourdet | ||
1925 | 1928 | Pierre Lacoste | ||
1928 | 1937 | Paul Bourdet | ||
1937 | 1939 | Émile Andral | ||
1939 | 1943 | Bertrand Laval | Adjoint remplace le maire mobilisé | |
1943 | 1944 | Émile Andral | ||
1944 | 1944 | Henri Goursat (dit Roger) | Président du Comité national de Libération du 24/08 au 15/12/1944 | |
1944 | 1945 | Émile Andral | ||
1945 | 1965 | Henri Goursat | ||
1965 | 1995 | Gaston Jardel | ||
1995 | mai 2020 | René Jardel | ||
mai 2020 | En cours | Franck Idée |
Les habitants du Roc se nomment les Roucanels ou Roucanelles[46].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[48].
En 2019, la commune comptait 212 habitants[Note 12], en diminution de 6,61 % par rapport à 2013 (Lot : +0,19 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
317 | 1 012 | 772 | 790 | 784 | 806 | 817 | 811 | 842 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
820 | 835 | 780 | 800 | 810 | 845 | 766 | 692 | 734 |
1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 |
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574 | 554 | 462 | 430 | 246 | 244 | 199 | 176 | 185 |
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 | 2015 |
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177 | 176 | 172 | 185 | 202 | 224 | 230 | 230 | 213 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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212 | - | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, la commune compte 88 ménages fiscaux[Note 13], regroupant 178 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 20 480 €[I 4] (20 740 € dans le département[I 5]).
2008 | 2013 | 2018 | |
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Commune[I 6] | 13,2 % | 13 % | 6,1 % |
Département[I 7] | 7,3 % | 8,9 % | 9,6 % |
France entière[I 8] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 118 personnes, parmi lesquelles on compte 75,4 % d'actifs (69,3 % ayant un emploi et 6,1 % de chômeurs) et 24,6 % d'inactifs[Note 14],[I 6]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Souillac, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 9]. Elle compte 25 emplois en 2018, contre 27 en 2013 et 25 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 85, soit un indicateur de concentration d'emploi de 28,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 47,3 %[I 10].
Sur ces 85 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 17 travaillent dans la commune, soit 20 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 85,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,2 % les transports en commun, 3,7 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 9,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
9 établissements[Note 15] sont implantés au Roc au [I 13]. Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 66,7 % du nombre total d'établissements de la commune (6 sur les 9 entreprises implantées au Le Roc), contre 29,9 % au niveau départemental[I 14].
L'essentiel de l'activité est l'agriculture (maïs, tabac, noyers). La commune sert aussi de résidence à des actifs travaillant à Souillac. Les autres activités sont réduites : un bar-tabac dans le bourg, un camping.
La commune est dans les Causses », une petite région agricole occupant une grande partie centrale du département du Lot[51]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 16] sur la commune est la culture de fruits ou d'autres cultures permanentes[Carte 4].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
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Exploitations | 19 | 20 | 17 | 11 |
SAU[Note 17] (ha) | 186 | 204 | 160 | 232 |
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 19 lors du recensement agricole de 1988[Note 18] à 20 en 2000 puis à 17 en 2010[53] et enfin à 11 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 42 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[54],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune est restée relativement stable, passant de 186 ha en 1988 à 232 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 10 à 21 ha[53].