Lanrelas[lɑ̃ʁəla]Écouter est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne. Ses habitants sont les Lanrelasiens et les Lanrelasiennes.
Lanrelas est équidistant de Rennes et de Saint-Brieuc (56 km via la RN 12 en 2×2 voies). Les limites sud et ouest de la commune permettent également un accès rapide à la RN 164, axe routier central de la Bretagne.
Le Pays de Lanrelas est situé dans le domaine centre armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui correspond à un vaste synclinorium s'allongeant sensiblement en direction W-E, depuis la presqu'île de Crozon jusqu'au bassin de Laval. Ce bassin sédimentaire est principalement constitué de schistes briovériens (sédiments issus de l'érosion du segment occidental de la chaîne cadomienne et qui se sont accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur)[1]. L'histoire géologique de la région est marquée par la phase orogénique bretonne du cycle varisque, au début du Carbonifère inférieur, ou Tournaisien, il y a environ 360 Ma. La collision continentale au cours de l'orogenèse varisque proprement dite se traduit dans le Massif armoricain par un métamorphisme général de basse-moyenne pression, formant les schistes et micaschistes, par des phases de cisaillement et par une anatexie générant migmatites et granitoïdes. Elle se traduit ainsi dans la région par la mise en place de nombreux massifs intrusifs à travers les schistes cristallins, concomitamment aux cisaillements et à ce métamorphisme: massif granitique de Plœuc-Moncontour, massif monzogranitique de Plémet-Gomené, complexe plutonique de Plouguenast (magmatisme calédonien à l'origine des intrusions de diorite quartzique et de leucogranite plus ou moins orthogneissifiés, datés respectivement à 485 ± 10 Ma et 450 ± 10 Ma) et des Landes du Mené (massifs de Saint-Jacut-du-Mené et Lanrelas, constitués de diorite quartzique). Leur mise en place est contrôlée par le Cisaillement Nord-Armoricain[Note 1] de direction WNW-SSE dans cette région[2].
La diorite quartzique «généralement grisâtre, à grain grossier à moyen, porphyroïde, est riche en biotite et en feldspaths. L'analyse pétrographique montre que les feldspaths sont essentiellement représentés par des plagioclases (An 30-35) souvent en gros individus subautomorphes entre lesquels s'observent parfois des plagioclases zonés plus globuleux (Sud de la Ville Hellen et Nord de Brandesec, au
Sud-Est de Langourla). Ces plagioclases peuvent présenter des macles complexes: le zonage y est particulièrement bien marqué. Les biotites sont nombreuses, chloritisées, quelquefois en cristaux assez petits entourant les plagioclases. Le quartz interstitiel est présent en quantités assez variables suivant les
affleurements, parfois en plages importantes, millimétriques ou en amas microcristallins[3]».
Hydrographie
Le territoire communal est traversé d'ouest en est par la Rance, fleuve côtier qui prend sa source à une vingtaine de kilomètres en amont. Une autre petite rivière, la Rosette, serpente sur quelques kilomètres de la partie nord du territoire communal.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de «climat océanique altéré», selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]
Moyenne annuelle de température: 11,3°C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5°C: 1,8 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30°C: 2,1 j
Nombre de jours de précipitation en janvier: 12,6 j
Nombre de jours de précipitation en juillet: 6,5 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, «Caulnes-Edf», sur la commune de Caulnes, mise en service en 1997[10] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 12,1°C et la hauteur de précipitations de 848,4 mm pour la période 1981-2010[12].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], «Dinard», sur la commune de Pleurtuit, dans le département d'Ille-et-Vilaine, mise en service en 1950 et à 40 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 11,4°C pour la période 1971-2000[14] à 11,6°C pour 1981-2010[15], puis à 11,9°C pour 1991-2020[16].
Voies de communication et transports
D52: vers Broons au nord, vers Trémorel au sud.
D46: vers Éréac au nord-ouest, vers Plumaugat à l'est.
D61: Vers Saint-Launeuc à l'ouest.
Ligne SNCF Paris-Brest: arrêts omnibus à Broons et Caulnes.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Lanrelaz en 1239[17], Ecclesia de Lanrelas en 1330 [18], Lanrelas en 1405, Parrochia d'Anrelas en 1451[17], Lanrelas en 1453[19], Lanrelay au XVesiècle[18], Laurelais en 1630[19].
L'origine du toponyme Lanrelas reste obscure. La première partie vient probablement du bretonlan signifiant "ermitage".
Urbanisme
Typologie
Lanrelas est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[20],[21],[22].
La commune est en outre hors attraction des villes[23],[24].
Occupation des sols
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,6% en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (90%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (60,6%), zones agricoles hétérogènes (17,1%), prairies (11,9%), forêts (8,6%), zones urbanisées (1,8%)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].
Histoire
Moyen-Âge
Du Moyen-Âge jusqu'à la fin de l'année 1789, la paroisse était une entité à la fois religieuse et administrative. Lanrelas était une paroisse du diocèse de Saint-Malo.
La Révolution française
Lanrelas devient officiellement une commune par la loi du votée par l'Assemblée Constituante. La première municipalité est élue au tout début de .
Quelques événements relatifs à cette période:
Le , Gabriel Mauny, vicaire constitutionnel, est tué par les Chouans au lieu-dit Le Rohan[27].
Le , des Chouans brûlent les archives de la municipalité[27].
Le , Jean-Guillaume Bellouard, recteur réfractaire, est mis à mort par les Colonnes mobiles près du lieu-dit Les Ponts[27].
Le puis le , des Chouans menés par un certain Du Jardin font irruption dans la commune[27].
En mars 1812, le chœur et la sacristie de l'église ont été détruits par un incendie.
Pierre Robinault de Saint-Régeant, officier chouan, lieutenant de Georges Cadoudal, est né à Lanrelas le au lieu-dit actuel Saint-Régent[28]. Il est l'un des auteurs, avec Joseph Picot de Limoëlan, de l'attentat de la rue Saint-Nicaise. Capturé, il sera guillotiné à Paris le [27].
Le XXesiècle
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Lanrelas porte les noms de 112 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[29].
Un soldat originaire de Lanrelas, Marie-Ange Oger[30], soldat au 48e régiment d'infanterie, fut fusillé pour l'exemple le à Berneville (Pas-de-Calais)[31].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Lanrelas porte les noms de 5 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale:
Ernest Robert, décédé lors du bombardement de Rennes le [32].
Le , en représailles d'une absence de fourniture de 30 bicyclettes à une compagnie de Chasseurs Parachutistes allemands[33], une rafle est effectuée dans les abords du bourg; les hommes sont conduits à l'école du Bourg-Neuf. L'un d'eux, Marcel Lemoine[34], tente de s'enfuir. Il est mortellement blessé d'une balle tirée dans le dos[35].
Henri Chevalier, né le à Broons (Côtes-du-Nord), travailleur requis du STO en Allemagne, arrêté par la Gestapo pour attitude anti-allemande le , interné successivement dans les camps de concentration de Sachsenhausen puis Neuengamme, mort d'épuisement alors qu'il était affecté au kommando de Meppen Versen le [32].
Marcel Brisorgueil, né le à Lanrelas, travailleur requis du STO en Allemagne, fut arrêté le par la Gestapo pour avoir écouté la radio anglaise. Interné au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen, il décéda le à Bergen-Belsen[32].
Albert Villory, décédé en captivité.
L'après-Seconde-Guerre-mondiale
Deux soldats originaires de Lanrelas sont décédés pendant la guerre d'Algérie:
René Lejart, né le à Lanrelas, chasseur au 28e bataillon de chasseurs alpins, décédé le à Jijel (Algérie)[32].
Michel Lermine, né le à Lanrelas, mort pour la France le à Tébessa (Algérie)[32].
Héraldique
Article connexe: Armorial des communes des Côtes-d'Armor.
Blasonnement:
D'azur aux dix billettes d'argent vidées du champ, ordonnées 4, 3, 2 et 1.
Politique et administration
Appartenant à la Communauté de communes du Pays de Du Guesclin jusqu'au , Lanrelas est rattaché depuis le à la Communauté d'agglomération Lamballe Terre et Mer.
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
août 1800
mars 1808
Pierre Pescheloche
avril 1808
septembre 1816
Guy Marie Davy
octobre 1816
mars 1832
Mathurin Tournatory
avril 1832
décembre 1834
Guy Marie Davy
janvier 1835
juillet 1839
Pierre Chicouène
août 1839
décembre 1851
Mathurin Tournatory
décembre 1851
juin 1856
Pierre Fiacre Lemoine
juillet 1856
octobre 1865
Mathurin François Gérard
octobre 1865
mai 1873
Jean Marie Gérard
septembre 1873
janvier 1881
Pierre Chicouène
janvier 1881
avril 1897
Joseph Blanchard
Laboureur
mai 1897
avril 1916
Marie Ange Gautier
Cultivateur
décembre 1919
< mai 1952
Aristide Ermel
Clerc de notaire
?
mars 1977
Raymond Gougeon
Notaire
mars 1977
mars 1989
René Lemarchand
Retraité
mars 1989
mars 2008
Annick Amice
UMP
Vice-présidente et DRH du groupe avicole Amice-Soquet Conseillère générale de Broons[36] (2008 → 2015) Vice-présidente de la CC du Pays de Du Guesclin (1994 → 2008)
mars 2008
mars 2014
Michel Hauss
Notaire
mars 2014
En cours (au 23 mai 2022)
Yves Lemoine
DVD
Retraité de la fonction publique 13e vice-président de la CA Lamballe Terre et Mer[37] Réélu pour le mandat 2020-2026
Démographie
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1 506
1 442
1 381
1 689
1 799
1 701
1 624
1 591
1 769
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1 767
1 778
1 801
1 763
1 817
1 890
1 902
1 925
1 904
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1 941
1 988
1 969
1 751
1 672
1 630
1 568
1 475
1 396
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2008
2013
1 328
1 234
1 126
1 061
916
868
854
850
819
Évolution de la population [modifier], suite (4)
2018
2019
-
-
-
-
-
-
-
845
847
-
-
-
-
-
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[38] puis Insee à partir de 2006[39].)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
La Roche au Géant.
Le site des Aulnais
Le sentier botanique (site des Aulnais).Les chaos de la Rance (site des Aulnais).
Situé sur la D 46 en direction de Plumaugat, au niveau de la piscine.
Le sentier botanique: un circuit balisé permet d'observer plus d'une centaine d'espèces botaniques.
Les chaos de la Rance: ces gros blocs de diorite[40] sont accumulés, depuis près de 500 millions d'années, dans le lit de la Rance. D'autres blocs de même nature restent accrochés sur les flancs de la vallée, ce qui a alimenté la légende de la Roche au Géant.
La Roche au Géant: un imposant monolithe repose sur deux blocs dioritiques. L'érosion naturelle a façonné la pierre de cavités dont la légende évoquait des vestiges druidiques ayant donné lieu à des rites sacrificiels.
Le menhir de la Glinaie.
L'église Saint-Jean-Baptiste
Elle a été construite de 1589 à 1606 puis restaurée en 1680[41].
Par suite de délabrement, le clocher a dû être reconstruit en 1846[41].
Une restauration complète du clocher a été effectuée à l'automne 2020.
Le calvaire
Situé à l'angle sud-ouest de l'église, ce monument sculpté date du XVIesiècle.
Notes et références
Notes
Décrochement dextre qui peut être estimé à 3-4 km et qui s'étend depuis l'île de Molène, passe par le mont Bel-Air (point culminant des Côtes-d'Armor) et s'amortit dans le bassin de Laval. Ce linéament médio-armoricain se manifeste dans la région par une déformation qui affecte les granites essentiellement par cataclase se traduisant par une foliation redressée et allant jusqu'à la formation de mylonites.
Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Références
Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p.23.
Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p.30-32.
Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, «Les types de climats en France, une construction spatiale», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Préfecture des Côtes-du-Nord, Eléments d'histoire et d'archéologie, communes de l'arrondissement de Dinan, Saint-Brieuc, .
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