Lancôme est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire. Ses habitants sont appelés les Lancômois.
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Lancôme | |
![]() Place de l'Église. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Centre-Val de Loire |
Département | Loir-et-Cher |
Arrondissement | Blois |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Blois « Agglopolys » |
Maire Mandat |
Philippe Bourgueil 2020-2026 |
Code postal | 41190 |
Code commune | 41108 |
Démographie | |
Gentilé | Lancômois[1] |
Population municipale |
123 hab. (2019 ![]() |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 38′ 59″ nord, 1° 07′ 27″ est |
Altitude | Min. 105 m Max. 129 m |
Superficie | 9,89 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Blois (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Onzain |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Située à 20 kilomètres de Blois, sur l'axe Blois-Montoire. Le ruisseau qui traverse Lancôme s'appelle la Cisse landaise (ou Cisse Landaison) qui se jette dans la Cisse à Saint-Bohaire.
Lancôme est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Blois, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 78 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Il a été trouvé à Clérice un polissoir qui a été utilisé par des hommes du néolithique pour polir leurs haches de pierre et aiguiser leurs tranchants. Il s'agit d'un gros bloc de poudingue (haut de 0,30 m, large de 0,35 à 0,45 m) comportant deux cuvettes et une surface polie typiques de cette sorte d'outil[7].
En 1861, des travaux de terrasse, à Malvaux face au Bas Rincé, ont mis à nu, à une profondeur moyenne de 40 centimètres, l'aire d'un vaste édifice, que les gens de la contrée crurent l'emplacement d'un château ou d'une église. D'une longueur de 30 mètres, sur une largeur de 14 mètres, il s'agissait en fait d'une villa romaine. On y a retrouvé des fragments de tuiles, des morceaux d'une poterie romaine rouge et noire, et des cubes noirs et blancs appartenant à une mosaïque qui a été détruite. L'enduit intérieur des murs était recouvert de peintures rouge, verte et jaune, attestant de l'existence de fresques[8].
La découverte de cette villa laisse supposer que le domaine devait s'étendre au-delà de la petite Cisse, sur le territoire de Lancôme.
Il existait à Lancôme, avant 1070, une villa dénommée ad quartas qui semble être devenue Rincé. En 1148, Rincé est une terre de la Trinité de Vendôme qui est sous commendise (protection contre rémunération) de Thibaut IV de Blois.
L'exploitation des bois provoque un conflit en 1265 entre la Trinité de Vendôme et les hommes de Lancôme, portant sur le bois des usages et le bois de Brochet (près du hameau de Clérice). On détermine alors une partie du bois dont l'usage est aux hommes, sous forme de tenure (2 deniers de cens et 4 de relief par quartier), tandis que dans le reste du bois l'usage demeure aux moines seuls. Ceux-ci exploitent également le bois de Rincé. Cet accord est confirmé en 1672 : ...il semble aux conseillers souscrits que les habitants peuvent mener et envoyer paître leurs bêtes ès dits bois, tant en ceux dudit prieur qu'ès usage, en tout temps et saisons tant de paisson qu'autres temps, sans que ledit prieur les puisse empêcher.
Une lettre sur parchemin de Philippe VI, roi de France, datée de 1337, autorise l'abbé de Vendôme à détourner un chemin allant "de la ville de Gombergein à la ville de Lonc Oulme", pour le réunir à un mauvais chemin par lequel on va de "Gombergein à Françay", à la charge pour l'abbé de faire appareiller ledit mauvais chemin, d'y faire construire un pont, "se mestier est", et de pourvoir "à la seurté des trespassenz sur ledit pont" ; cette autorisation accordée à l'abbé pour lui permettre de "parfaire un estang" qu'il avait commencé sur sa terre de "Lonc Oulme"[9].
Au début du XIe siècle, le pays de Lancôme faisait partie du pagus vindocinensis (Vendômois). Jules de Pétigny le place dans le pagus blesensis mais il note qu'il fit partie du Vendômois jusqu'en 1339, époque où il fut réuni au Blaisois en tant que paroisse seulement, par traité passé entre Guy de Châtillon et Bouchard VI de Vendôme. Ce traité, qui a redéfini la frontière entre les deux comtés, fut ratifié en 1340 par Philippe de Valois à Bouvines. La frontière est définie très précisément : ... en venant aux ormes dudit Breuil jouste la maison de Denis le Barbier à présent au Breuil et de l'ormeau de laditte maison en s'en venant et en traversant tout le grand chemin jusqu'au val de la Mesurière [Val d'esne noir ou d'eau noire] et dudit val tout le chemin à la croix au feu Venier et de laditte croix tout le chemin aux bois de Maufrain et de Gouffart en s'en revenant par entre les bois dessus dits droit parmi le chemin marais [Morias] aux terroirs qui départent de Maurepas [Mont Repart] et droit aux terroirs de Lancôme et de Mortereche [Marcois et Mourieu][10].
Lancôme, comme Landes-le-Gaulois, se trouva être un village-frontière entre deux seigneurs belliqueux, puis entre les terres restées françaises et les conquêtes anglaises.
En 1568, en qualité d'abbé de Vendôme, Louis de Seyssel de la Chambre, amodia[11] à Louis Lecomte, bourgeois de Blois, la ferme de Morillas sur la paroisse de Lancôme, moyennant 40 livres de cens, sous réserve que le preneur dépensera 500 livres tournois en réparations dans les trois ans[12]
Dans la dépression de terrain qui s'étend à partir de Gombergean, en bordure de la route départementale 108 jusqu'à Lancôme, se trouve une étendue très humide dans laquelle s'écoule, à peine perceptible, une source partant des bois de Barday, commune de Françay. Rapidement, on créa deux étangs importants, ainsi qu'en fait foi un bail de l'abbé Michel Sublet, abbé de la Trinité de Vendôme, affermant l'étang de Lancôme à Claude Gault, receveur général du domaine du roi en Vendômois, le .
Le jour de la Pentecôte de l'année 1748 (), une quantité extraordinaire d'eau est tombée pendant un orage. La levée d'un étang important, situé au-dessus du bourg de Lancôme, s'est rompue. La masse d'eau s'est précipitée dans la vallée et a détruit un moulin appelé Malytourne, placé au bas du village de Rincé ainsi que plusieurs petits étangs, et renversa le pont de pierre bâti près de l'église Saint-Martin à Landes. La partie basse du bourg de Landes a été inondée et l'eau pénétra dans les maisons jusqu'à une hauteur de trois pieds ; les habitants furent obligés de se réfugier dans les greniers[13].
Au moment de la Terreur, la paroisse de Lancôme était fort agitée. Son curé Blaise Michel Jaunet a un tempérament de lutteur. En 1791 et 1792, il s'est opposé au prêtre constitutionnel envoyé de Blois pour le remplacer. Jaunet a refusé de prêter les deux serments et il entend rester le maître dans son église où il continue d'exercer le culte. Dans la nuit du , excédé par sa résistance, le curé assermenté Antoine Paulinier le fit enlever avec l'aide de quatre gardes nationaux de Landes. Le lendemain du coup de force, les habitants de Lancôme se réunirent et dépêchèrent leurs femmes chez Paulinier qui fut rossé à coups de bâton. Paulinier s'enfuit et Jaunet, relâché peu après, se réinstalla en vainqueur dans sa paroisse[14].
On trouve trace de l'opposition des habitants à ce nouveau curé dans le registre paroissial : "Aujourd’hui a été inhumé, par moi curé soussigné, le corps de Pierre Bisson, mort d’hier, âgé de 62 ans, après avoir reçu la confession et l’extrême onction par Mr Jaunet cy devant curé, ainsi que nous l’ont déclaré les nommés ci-dessous, en présence de sa fille Anne Bisson, sa fille qui nous a déclaré que son père ne voulait pas de moi soussigné avant de mourir, en présence de son gendre, Pierre Blin, qui m’a déclaré que s’il était dans le même cas il ne voudrait pas de moi… Paulinier curé de Lancôme".
Charles Suppligeau, un cultivateur aisé de Lancôme, gérant de la propriété de Rincé, a été élu au premier conseil général de Loir-et-Cher installé le . Lors de la vente des biens nationaux en 1792, il achète la maison presbytériale de la paroisse de Saint-Martin de Landes pour la somme de 6825 livres, soit le triple de la mise à prix. La propriété de Rincé, qui compte 306 arpents, sera vendue elle aussi pour la somme de 82 200 livres à un laboureur venant d'Eure-et-Loir Barthelemy Foirien[15]
Période | Identité | ||
---|---|---|---|
1792 - 1793 | Maurice Touzé | ||
1793 - 1798 | Mathurin Pétard | ||
1799 - 1807 | Pierre Lignout | ||
1808 - 1817 | Sébastien Dessay | ||
1817 - 1831 | Jean Noullin | ||
1831 - 1843 | Sébastien Dessay | ||
1843 - 1847 | Gilles Moreau | ||
1848 - 1849 | Charles Jolivet | ||
1850 - 1866 | Jean Bruneau | ||
1866 - 1870 | Michel Chauveau | ||
1870 - 1874 | Adolphe De Belenet, officier supérieur en retraite, chevalier de la Légion d'honneur | ||
1874 - 1876 | Sébastien Hamelin | ||
1876 - 1880 | Jacques Thuault | ||
1881 - 1885 | Sébastien Hamelin | ||
1885 - 1887 | Pas de maire - Désiré Retif fait fonction | ||
1887 - 1889 | Jacques Thuault | ||
1889 - 1900 | Sébastien Dessay | ||
1900 - 1904 | Désiré Retif | ||
1904 - 1908 | Sébastien Hamelin | ||
1908 - 1909 | Pas de maire | ||
1909 - 1912 | Henri Dubray | ||
1912 - 1919 | Désiré Retif | ||
1919 - 1935 | Marie Touzé | ||
1935 - 1953 | Aurèle Girard, chevalier de la Légion d'honneur | ||
1953 - 1966 | Maurice Bourgueil | ||
1966 - 1971 | Jacques Vée | ||
1971 - 1995 | Pierre Besnard | ||
1995 - 2020 | Claudette Bourgueil | ||
2020 - | Philippe Bourgueil | ||
Les données antérieures ne sont pas encore connues. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2019, la commune comptait 123 habitants[Note 3], en diminution de 3,91 % par rapport à 2013 (Loir-et-Cher : −0,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
162 | 184 | 176 | 249 | 218 | 225 | 233 | 233 | 253 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
278 | 297 | 291 | 289 | 300 | 280 | 278 | 293 | 298 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
235 | 247 | 250 | 201 | 195 | 221 | 226 | 201 | 220 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
186 | 165 | 139 | 133 | 96 | 114 | 144 | 132 | 122 |
2019 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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123 | - | - | - | - | - | - | - | - |
1616 | 1665 | 1709 | 1713 | 1720 | 1725 | 1726 | 1735 | 1741 | 1768 | 1774 | 1788 | 1790 | |
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Feux | 37 | 32 | 37 | 24 | 37 | 28 | 30 | 24 | 32 | 31 | 28 | 31 | 36 |
Gabellants | 108 | 113 | |||||||||||
Anciens comptages en nombre de feux "taillables", les gabellants sont les habitants de plus de huit ans |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,1 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 64 hommes pour 59 femmes, soit un taux de 52,03 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,55 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,0 | 90 ou + | 1,7 |
9,5 | 75-89 ans | 5,1 |
15,9 | 60-74 ans | 22,0 |
22,2 | 45-59 ans | 25,4 |
17,5 | 30-44 ans | 18,6 |
15,9 | 15-29 ans | 15,3 |
19,0 | 0-14 ans | 11,9 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,1 | 90 ou + | 2,5 |
9 | 75-89 ans | 11,7 |
19,1 | 60-74 ans | 19,7 |
21 | 45-59 ans | 20,2 |
16,8 | 30-44 ans | 16,4 |
15,3 | 15-29 ans | 13,3 |
17,8 | 0-14 ans | 16,2 |
L'église Saint-Pierre de Lancôme appartenait à l'abbaye de la Trinité de Vendôme, par suite de l'achat qui en fut fait en 1059, aux nones de décembre, au prix de 27 livres poitevines, par l'abbé Odéric (ou Oudry) à Hugues fils Théodolin (ou Gueduin), et de l'indemnité qui fut accordée à Aubri, seigneur de Montoire, de qui elle dépendait féodalement.
En 1081, Hamelin II, seigneur de Montoire, confirme à la Trinité la possession de l'église de Lancôme et des biens en dépendant, à savoir : le prieuré, le four à ban devant l'église, vignes, bois, prés et étangs.
L'église, qui se compose d'une nef simple et d'un chevet plat, date du XIIe siècle mais a subi des modifications importantes au XVIe siècle.
Elle possède de remarquables peintures murales, datées du XIIe siècle au début du XVIe siècle, qui ont été nettoyées et stabilisées récemment : sur le mur nord, un saint Christophe de six mètres de haut est peint à côté d'une représentation de la Cène, sur le mur sud un Dit des trois morts et des trois vifs : trois jeunes cavaliers vont à la chasse avec leurs faucons, dans un cimetière, ils sont arrêtés par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Ces peintures, ont été dégagées en 1989 par Brice Moulinier, restaurateur et répondent à deux principales campagnes picturales. Un premier ensemble, dont il ne reste que quelques vestiges, date du XIIe siècle (1160-1180) et comporte une représentation du sacre de Clovis et un Jugement dernier. La deuxième campagne, de la fin du Moyen âge, a décoré les mêmes murs sud et nord de la nef. Elle comporte saint Christophe, le Dict des trois morts et des trois vifs, la Cène, des représentations de saints et le Jugement dernier[22].
Le tabernacle surmonté d'un crucifix en bois sculpté et doré, la chaire et son banc d'œuvre du XVIIIe siècle, une pierre tombale de 1554 décorée de quatre écussons armoriés composent le mobilier classé de l'église.
Le nom de la localité est attesté sous la forme longa ulmus (le long orme ou la longue ormaie) en 1059 dans un parchemin conservé à la bibliothèque municipale de Vendôme[23].
Voici un recensement des lieux-dits de la commune dans leur toponymie actuelle[24].
Les hameaux :
Les bois :
Les fosses ou zones humides :
Les zones agricoles :
Cinq sources sur la commune sont à l'origine du bassin de la Cisse landaise[26].