L'Hôpital-Saint-Blaise (Ospitalepea en basque) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
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L'Hôpital-Saint-Blaise | |
L’église de L'Hôpital-Saint-Blaise du XIIe siècle. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Pyrénées-Atlantiques |
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays Basque |
Maire Mandat |
Dominique Uthurralt 2020-2026 |
Code postal | 64130 |
Code commune | 64264 |
Démographie | |
Gentilé | Ospitaletar |
Population municipale |
61 hab. (2019 ![]() |
Densité | 29 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 15′ 09″ nord, 0° 46′ 03″ ouest |
Altitude | Min. 147 m Max. 254 m |
Superficie | 2,11 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Oloron-Sainte-Marie (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Montagne Basque |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Le gentilé est Ospitaletar[1].
La commune de l'Hôpital-Saint-Blaise se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[2].
Elle se situe à 51 km par la route[Note 1] de Pau[3], préfecture du département, à 19 km d'Oloron-Sainte-Marie[4], sous-préfecture, et à 12 km de Mauléon-Licharre[5], bureau centralisateur du canton de Montagne Basque dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[2]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Mauléon-Licharre[2].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[6] : Gurs (4,2 km), Préchacq-Josbaig (4,8 km), Préchacq-Navarrenx (5,0 km), Dognen (5,1 km), Geüs-d'Oloron (5,1 km), Saint-Goin (5,5 km), Lay-Lamidou (5,9 km), Angous (6,0 km).
Sur le plan historique et culturel, L'Hôpital-Saint-Blaise fait partie de la province de la Soule, un des sept territoires composant le Pays basque[Note 3],[7]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[8]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise le territoire du Labourd en six zones[9],[10]. La Soule, traversée par la vallée du Saison, est restée repliée sur ses traditions (mascarades, pastorales, chasse à la palombe, etc)[11]. Elle se divise en Arbaille, Haute-Soule et Basse-Soule, dont fait partie la commune.
Moncayolle-Larrory-Mendibieu | Gurs | |
Chéraute | ![]() |
|
Barcus | Préchacq-Josbaig |
La commune est drainée par le Lausset, un bras du Lausset, le Lacherreca, Miaerreca, le ruisseau Aiguette, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[13],[Carte 1].
Le Lausset, d'une longueur totale de 39,3 km, prend sa source dans la commune de Sauguis-Saint-Étienne et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le gave d'Oloron à Narp, après avoir traversé 14 communes[14].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[15]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[16].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[18] complétée par des études régionales[19] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Oloron-Ste-Mari », sur la commune d'Oloron-Sainte-Marie, mise en service en 1964[20] et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[21],[Note 6], où la température moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de précipitations de 1 341,2 mm pour la période 1981-2010[22]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et à 32 km[23], la température moyenne annuelle évolue de 13,2 °C pour la période 1971-2000[24], à 13,4 °C pour 1981-2010[25], puis à 13,8 °C pour 1991-2020[26].
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 7]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la « directive Habitats » : « le gave d'Oloron (cours d'eau) et marais de Labastide-Villefranche »[28], d'une superficie de 2 547 ha, une rivière à saumon et écrevisse à pattes blanches[29],[Carte 2].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 8] est recensée sur la commune[30],[Carte 3] : le « Lausset amont et zones tourbeuses associées » (190,06 ha), couvrant 11 communes du département[31].
L'Hôpital-Saint-Blaise est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9],[32],[33],[34].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Oloron-Sainte-Marie, dont elle est une commune de la couronne[Note 10]. Cette aire, qui regroupe 44 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[35],[36].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (65,1 %), prairies (25,3 %), forêts (9,6 %)[37].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
Sept quartiers composent la commune de l'Hôpital-Saint-Blaise[38] :
Le territoire de la commune de l'Hôpital-Saint-Blaise est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts et séisme (sismicité moyenne)[39]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[40].
L'Hôpital-Saint-Blaise est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[41]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[42],[43].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[44]. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 11],[45].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 2009, 2014 et 2018[39].
Le toponyme Hôpital Saint-Blaise apparaît[46] sous les formes la Commanderie de Misericordi (1334, notaires d'Oloron[47]), Saint-Blas (1670, règlement des États de Navarre[48]), l'Hôpital de Saint-Blaise de Misericorde (XVIIIe siècle, intendance de Pau[49]).
Son nom basque actuel est Ospitalepea[1].
Le village de l'Hôpital-Saint-Blaise doit son existence à un établissement d'accueil pour les voyageurs (un hôpital) aujourd'hui disparu. La petite route qui le traverse aujourd'hui était au XIIe siècle une voie de passage entre le sud de la France et la péninsule ibérique pour des chevaliers, des marchands, des religieux, des migrants. C'était l'époque de la Reconquista : les rois chrétiens de la péninsule ibérique faisaient appel aux hommes du nord pour les aider à conquérir, à peupler, à gouverner les terres autrefois musulmanes. Tout un réseau d'hôpitaux est alors créé au nord des Pyrénées pour faciliter le voyage de ces migrants. Le roi d'Aragon, le vicomte de Béarn y prennent une part essentielle. Ils confient la gestion de ce réseau à l'Hôpital Sainte-Christine du Somport qui devient un puissant ordre religieux avec des possessions tant au Béarn, en Navarre qu'en Aragon. L'Hôpital de Miséricorde (c'est le nom le plus ancien de l'Hôpital saint Blaise) est créé au milieu du XIIe siècle par les moines de Sainte-Christine.
Les voyageurs de ce temps sont en même temps des pèlerins car ils visitent les sanctuaires qui se trouvent sur leur route. C'est la raison pour laquelle, l'Hôpital-Saint-Blaise comme la plupart des autres hôpitaux, est doté d'une église. C'est le seul vestige de cette époque conservé aujourd'hui.
L'Hôpital de Miséricorde est une communauté constituée de quelques religieux et de laïcs appelés "donats" car ils se sont "donnés" à l'hôpital et travaillent à son entretien. C'est également une commanderie avec un patrimoine qui permet à la communauté de vivre et d'assurer sa vocation d'accueil : bâtiments, terres, droits de pâturage, dîmes.
À partir du XIIIe siècle les itinéraires transpyrénéens se déplacent, et rares sont désormais les voyageurs qui s'arrêtent dans ce modeste hôpital. Parmi eux, on compte probablement quelques pèlerins de Compostelle, mais c'est plutôt à partir du XVIe siècle. Un seul a laissé une trace de son passage. Au cours des siècles suivants l'église ne bénéficie que de réparations d'urgence pour l'exercice du culte et elle n'est que peu transformée. La commanderie subsiste jusqu'à la Révolution, et le village qui se développe autour de l'église ne grandit guère.
Le culte de saint Blaise, évêque de Sébaste en Arménie, martyrisé le , est attesté dans cette église depuis le XVIe siècle. Chaque année au début du mois de février, un pèlerinage réunit la population locale. Autrefois les éleveurs invoquaient sa protection pour guérir les maladies du bétail. Il était réputé guérir aussi les maux de gorge. Saint Blaise est un des saints protecteurs les plus vénérés en Europe. Beaucoup d'églises lui sont consacrées. De nombreux corps de métiers en fait leur saint patron : les bergers, les cardeurs de laine, les tailleurs de pierre, les vignerons, etc.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1995 | En cours | Dominique Uthurralt |
L'Hôpital-Saint-Blaise appartient à sept structures intercommunales[50] :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[52].
En 2019, la commune comptait 61 habitants[Note 12], en diminution de 20,78 % par rapport à 2013 (Pyrénées-Atlantiques : +2,8 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
139 | 159 | 156 | 116 | 201 | 200 | 187 | 182 | 172 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
164 | 157 | 159 | 156 | 172 | 153 | 144 | 138 | 125 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
121 | 130 | 134 | 130 | 119 | 96 | 92 | 78 | 73 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | 2006 | 2009 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
77 | 82 | 74 | 64 | 76 | 74 | 76 | 73 | 81 |
2014 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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74 | 61 | - | - | - | - | - | - | - |
L'activité est essentiellement tournée vers l'agriculture (maïs et élevage). La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Elle comporte deux restaurants.
Le moulin du XVIIe siècle a été restauré en 2014.
L'église Saint-Blaise, édifice roman du milieu du XIIe siècle a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1888. Cela lui a permis d'échapper de peu à la ruine complète. Elle a bénéficié de deux campagnes de restauration, la première de 1903 à 1906, la seconde de 1985 à 2002. Au cours du XXe siècle sa notoriété a grandi peu à peu chez les historiens de l'art, puis dans le grand public.
Un isolement de plusieurs siècles explique l'état de conservation remarquable du monument. Et le site dans lequel on le voit aujourd'hui reste très évocateur. Le voyageur découvre un petit village serré autour de son église romane, dans un vallon boisé. Cette église frappe par l'harmonie des proportions, l'aspect monumental que lui donnent ses deux clochers, l'épaisseur des murs en pierre brune, la simplicité du décor sculpté.
Dès le début du XXe siècle les historiens de l'art ont remarqué ce qui fait sa grande originalité : les orientalismes du décor. On parle de style hispano-mauresque. Les claustra - grilles de pierre qui ferment les fenêtres-, la coupole ornée de fines nervures, les arcs polylobés rappellent les monuments construits en Espagne au Moyen Âge, tant dans les royaumes chrétiens que dans la partie musulmane du pays. Les bâtisseurs ont certainement voulu évoquer l'orient lointain, ce pays à l'est de la Méditerranée que les chevaliers d'occident disputaient alors aux musulmans : la Terre sainte et Jérusalem qui était perçue alors comme le centre du monde.
En 1998, l'Hôpital-Saint-Blaise est inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité comme témoignage des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce classement est une consécration pour la commune, une reconnaissance de ses efforts pour restaurer, mettre en valeur le monument et le site du village. Mais ce n'est que depuis quelques années que les pèlerins de Compostelle passent par le village.
L'Hôpital-Saint-Blaise : histoire, art et croyances sur les routes pyrénéennes du XIe au XXIe siècle de Robert Elissondo ; préface de Denise Péricard-Méa. - Biarritz : Atlantica 2009 (ISBN 978-2-7588-0239-6). Voir Site des éditions Atlantica
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