Katzenthal [kat͡səntal] Écouter est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Katzenthal | |
Katzenthal : château du Wineck, avec le village en contrebas. À l'arrière-plan: la plaine d'Alsace, où s'étire l'agglomération colmarienne. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg |
Maire Mandat |
Nathalie Tantet-Lorang 2020-2026 |
Code postal | 68230 |
Code commune | 68161 |
Démographie | |
Population municipale |
537 hab. (2019 ![]() |
Densité | 153 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 06′ 30″ nord, 7° 16′ 58″ est |
Altitude | Min. 210 m Max. 660 m |
Superficie | 3,5 km2 |
Type | Commune urbaine |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Sainte-Marie-aux-Mines |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Katzenthal se situe au pied du versant oriental des Vosges, en retrait de la RN 415 (Route des vins d'Alsace) reliant Ingersheim (lointaine banlieue nord-ouest de Colmar) et Ammerschwihr, à l’entrée d’un vallon de 1,5 à 2 km, qui s’étire selon un axe est-ouest et que clôt, à l’ouest, le sommet vosgien du Galtz (alt. 731 m).
C'est une des 188 communes[1] du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Le vallon s’ouvre à l’ouest sur la plaine d’Alsace, tapissée ici de vignobles[2] sur plusieurs kilomètres vers l’ouest, jusqu’à la zone industrielle nord de Colmar.
Le château de Wineck, sis en contrehaut, surplombe le village et les coteaux de vigne de Katzenthal.
Ammerschwihr | ||
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Ingersheim | |
Niedermorschwihr | Turckheim |
Katzenthal est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (57 %), forêts (35,7 %), zones urbanisées (7,3 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Des découvertes néolithiques (c'est-à-dire remontant à 2000 à 1700 av. J.-C.), faites en 1899 sur la colline du Dorfbourg, à quelques centaines de mètres au sud-est du village, et consistant en trois tombes préhistoriques contenant des squelettes et des fragments de vases, attestent que le vallon de Katzenthal a été habité dès la préhistoire.
Le château du Wineck, autrefois appelé aussi Weineck ou Windeck, qui date de la fin du XIIe siècle, est à l’origine de la localité actuelle. La première mention du village, sous la forme Chacindale, figure dans une charte de 1185 du pape Lucius III. Il se pourrait que cette désignation dérive du nom du premier habitant de l’endroit, un dénommé Chazzo, propriétaire du vallon. En 1212, la localité est évoquée sous la graphie Kancendale, puis, par altérations successives — où, sans doute, l’étymologie populaire joua un rôle (Katzenthal voulant dire littéralement « Val-aux-Chats ») — sous les graphies Kazzindal en 1233, Cazzendale en 1240, Kazendal en 1286, Katzental en 1328, et Katzentall en 1659.
Le territoire de Katzenthal, qui était à l’origine propriété d’Eguisheim, fut réuni à celui d’Ingersheim et le resta jusqu’à la Révolution française. Purent par la suite acquérir, par voie de donation, des biens sur le territoire de Katzenthal : l’abbaye de Pairis (fin XIIe et milieu XIIIe), le couvent de Marbach (début XIIIe), et le couvent Saint-Jean de Colmar.
En 1220 fut fondé le couvent des dominicaines Sainte-Catherine (les « Catherinettes »), assemblée de femmes pieuses dont sainte Catherine était la patronne. Une querelle opposa en 1249 ce couvent au seigneur local Reichard vom Winneg, querelle qu’arrangea un seigneur de Schauenberg. En 1288, le couvent des dominicaines Sainte-Catherine fut transféré à Ammerschwihr, puis, en 1312, d’Ammerschwihr à Colmar, où il se maintint jusqu’en 1790. À l’heure actuelle, le couvent est une école, et l’église a été aménagée en salle de concert municipal (salle des Catherinettes).
En 1251, la seigneurie de Windeck fut donnée en fief à Ulrich Ier, comte de Ferrette, qui la vendit en 1271 à l’évêque de Bâle, Heinrich de Neuchâtel, mais l’obtint de nouveau en fief. En 1324, par suite de mariage, la seigneurie du Windeck, ainsi que le Sundgau, revint à Albert II le Sage, duc d’Autriche, époux de la comtesse héréditaire Jeanne de Ferrette. À partir de 1349 et jusqu’à 1364, une partie de la seigneurie de Windeck est administrée par les seigneurs de Ribeaupierre. En 1361, Rudolf IV, archiduc d’Autriche, fait cadeau du château de Windeck aux seigneurs de Rathsamhausen.
Dans différents documents à partir de 1502, le château du Wineck était donné pour une ruine. En 1595, il fut procédé, par les seigneurs de Rathsamhausen, à l’édification d’un nouveau château dans l’actuelle Grand’Rue[10].
Katzenthal fit définitivement partie, après 1521, de la seigneurie de Hohlandsbourg détenue, tour à tour, par les comtes de Lupfen, le baron Lazare de Schwendi (1563), ses descendants, puis par la ville de Colmar jusqu’en 1789.
En 1914, des chasseurs alpins français, descendus de Trois-Épis, s’emparèrent le 20 août de Katzenthal et y jouèrent la Marseillaise. Cependant, les Allemands reprirent le village huit jours plus tard après un combat qui se solda par 16 morts côté français.
À la Libération, lors des combats et des bombardements associés à la bataille de la Poche de Colmar, qui fit rage du 5 décembre 1944 au 4 février 1945, le village fut dévasté à 90 %. Les dégâts nécessitèrent des travaux de reconstruction qui se prolongèrent jusqu’en 1956. À Colmar, le 14 juillet 1949, le général de Lattre de Tassigny décerna aux représentants de la commune la croix de guerre avec étoile de vermeil[11].
Depuis 1986, Katzenthal, avec plusieurs autres communes de Haute-Alsace, est membre de la Fédération des villes de Lazare de Schwendi, qui réunit des communes et des villes de France, de Belgique et d’Allemagne, qui ont fait partie des anciennes seigneuries du diplomate et humaniste Lazare de Schwendi ou qui, de quelque manière, ont eu des rapports très étroits avec lui.
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Les armes de Katzenthal se blasonnent ainsi :
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La matérialisation la plus ancienne connue du blason de Katzenthal date de 1659, à savoir un sceau frappé aux armes du village et conservé au musée de Colmar. La commune est représentée par une croix dorée sur fond bleu avec une demi-lune argentée.
En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[13] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2001 | avril 2008 | Marius Eckle | ||
avril 2008 | juin 2015 | Nicole Tisserand | (démission) | |
septembre 2015 | décembre 2016 | Claude Arnoux | (démission) | |
janvier 2017 | En cours (au 31 mai 2020) |
Nathalie Tantet-Lorang [14] Réélue pour le mandat 2020-2026 |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].
En 2019, la commune comptait 537 habitants[Note 3], en diminution de 0,37 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
432 | 492 | 570 | 520 | 609 | 652 | 611 | 608 | 609 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
555 | 578 | 600 | 571 | 541 | 535 | 550 | 544 | 553 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
534 | 521 | 509 | 475 | 469 | 462 | 462 | 316 | 417 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
463 | 483 | 528 | 505 | 505 | 497 | 538 | 544 | 538 |
2017 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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528 | 537 | - | - | - | - | - | - | - |
Le château-fort ruiné de Wineck[19], que l’on retrouve dans les documents anciens également sous les noms de Windeck ou Weineck (et qu'il faut se garder de confondre avec le Château de Wineck, sur la commune de Dambach, tout au nord de l'Alsace, dans le département du Bas-Rhin), surplombe le village et le vignoble de Katzenthal[20],[21]. Il est le seul château d’Alsace à être cerné de coteaux de vignes, et le célèbre grand cru Wineck-Schlossberg en tire son nom.
Construit vers 1200 par les comtes d’Eguisheim-Dabo, il est cité pour la première fois dans les annales en 1251, lorsque le comte Ulrich de Ferrette donne le château à l’évêque de Strasbourg. Tenu en arrière-fief par les chevaliers de Wineck, famille patricienne de Colmar, il devient au milieu du XIVe siècle propriété des barons de Rathsamhausen, qui le conservent jusqu’en 1828, c’est alors la famille de Gail qui en est propriétaire jusqu’en 1864[22].
Se composant à l’origine seulement d’un donjon et d'un modeste logis, le château fut ensuite, au XIVe siècle, agrandi et entouré d’une muraille d’enceinte, tandis qu’une seconde enceinte fut érigée qui délimitait la basse cour. Le château comprend aujourd’hui un rempart en fer à cheval et, se dressant sur la face nord, un donjon de 21 mètres de haut.
La Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace l’acquiert en 1866 ; elle en est toujours propriétaire. La commune de Katzenthal a contracté, le 22 juin 2013, un bail emphytéotique de 19 ans avec la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace[23]. Occupé durant 250 ans, le château est cité comme « démoly » en 1502. Ce témoin de l’Histoire médiévale d’Alsace est restauré depuis 1972 par les Amis du Wineck, « Société pour la Restauration et la Conservation du Château de Katzenthal », qui l’ont tiré de l’oubli et sauvé de la destruction. Il est illuminé tous les soirs de 21 à 24 heures[24].
Katzenthal devint paroisse autonome en 1690, et une nouvelle église — l’édifice actuel —, dédiée à saint Nicolas, fut construite en 1719, à l’initiative du curé Jean Stædler. Le campanile, qui renferme un carillon de 4 cloches, n’a été érigé qu’en 1895. L’église subit de graves dommages en 1944, mais des travaux de reconstruction furent entrepris après la guerre, qui durèrent jusqu’en 1955[25].
L'orgue de l'église, de 1827, était de Jean-Frédéric Verschneider[26],[27].
Le chanoine de Lys, cousin de Jeanne d’Arc, administrateur de la paroisse, a laissé un magnifique ciboire classé monument historique[33],[34].
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