Elle doit son développement aux mines de fer (Jarny, Droitaumont, Giraumont) et dans la foulée au chemin de fer (triage de Conflans-Jarny), les mines générant d'importants volumes de minerai, la minette lorraine à transporter jusqu'aux hauts-fourneaux.
Géographie
Dans le relief de côtes (ou cuestas) de cette bordure est du bassin parisien, Jarny s'inscrit dans la dépression argileuse de la Woëvre, contenue entre deux lignes de côtes calcaires: côtes de Meuse à l'ouest, côtes de Moselle à l'est.
Les cours d'eau principaux sont l'Orne et l'Yron, qui se rejoignent dans la commune voisine de Conflans-en-Jarnisy (dont le nom vient de confluent). L'Orne a été légèrement détournée pour permettre l'agrandissement du triage ferroviaire.
Jarny, village du duché de Bar, fera partie de la Moselle de 1790 à 1871 lors du premier découpage des départements, puis du nouveau département de Meurthe-et-Moselle créé à la suite de l'annexion en 1871 par l'Allemagne d'une grande partie de la Moselle et d'une petite portion de la Meurthe (la Meurthe-et-Moselle regroupant alors l'essentiel de la Meurthe, plus une fraction de la Moselle, d'où sa forme particulière évoquant une oie). Jarny est situé à 13 km de Briey, à 26 km de Metz, à 43 km de Verdun, à 67 km de Nancy et à 90 km de Bar-le-Duc.
Jarny est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Elle appartient à l'unité urbaine de Jarny, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[5] et 12 208 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Jarny, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 8 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,4% en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (60,2%). La répartition détaillée en 2018 est la suivante:
terres arables (41,9%), zones urbanisées (26,4%), prairies (12,1%), forêts (8,4%), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3%), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7%), zones humides intérieures (2,7%), zones agricoles hétérogènes (2,4%)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes: la carte de Cassini (XVIIIesiècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Selon Ernest Nègre, la mention de 936 est issue du nom de personne Garinia suivi du suffixe -acum[13].
Histoire
Depuis le Moyen Âge, Droiteaumont et Jarny sont deux seigneuries liées à la famille de Gourcy, ou de Gorcy, qui s'y fixa très tôt. Le blason de la commune leur est emprunté, avec une variante (annelets d'argent) pour se différencier du blason des Gorcy (annelets d'or). Cette famille fut très puissante et influente à la cour de Lorraine, comme en témoignent ses alliances illustres (Lignéville, Manderscheid, Merode). Droiteaumont donna son nom à l'une des branches de cette famille, dont plusieurs membres se distinguèrent: François Antoine, comte de Gourcy de Droiteaumont, capitaine, chevalier des ordres prestigieux de Saint-Lazare et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel; ainsi que son frère Joseph, comte de Gourcy-Droiteaumont, capitaine au régiment de Touraine puis de La Fère, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, qui fit la campagne d'Amérique en 1776, puis commanda au jeune Bonaparte, encore sous-Lieutenant ou encore Ernest François Xavier, Comte de Gourcy Droiteaumont, conseiller de Basse-Autriche.
En 1817, Jarny, village de l'ancienne province du Barrois sur l'Orne et à droite de l'Yron, a pour annexe le village de Droitaumont, les fermes de Moncel et de Moulinelle et le moulin de Bruillot. À cette époque, il y avait 460 habitants répartis dans 81 maisons[14].
En 1817, Droitaumont, village de l'ancienne province du Barrois sur l'Yron; à cette époque, il y avait 92 habitants répartis dans 14 maisons[14]. Commune indépendante jusqu'en 1810, Droitaumont est depuis cette date rattachée à la commune de Jarny[15].
Au début du XXesiècle, la ville se développe grâce aux mines de fer, qui font appel à une main-d'œuvre immigrée, notamment allemande, luxembourgeoise, polonaise et italienne. La concurrence de minerais étrangers à plus haute teneur en fer conduira à la fermeture des mines à la fin du XXesiècle.
Première Guerre mondiale
Située à seulement quelques kilomètres de la frontière franco-allemande de 1871, correspondant à la Moselle actuelle, Jarny, ville de 3 500 habitants, est occupée par les troupes allemandes dès les premiers jours du conflit. Après la bataille de Morhange, le , quatre otages sont fusillés pour l'exemple:
Toujours en août 1914, des travailleurs italiens[Note 4] des mines de Jarny sont fusillés dans l'actuelle rue Albert 1er, à quelques pas de l’actuelle place Henri Génot.
Toujours en , l'église et plusieurs maisons sont incendiées. Ces faits font partie des atrocités allemandes pendant la Première Guerre mondiale dans les territoires conquis par l'armée impériale. Le bilan humain est de 28 morts (15 au 10 août et 13 au 25 août), le bilan matériel est de 22 maisons détruites au 25 août et d'un nombre inconnu au 10 août. Les unités incriminées au 25 août sont les 4e, 66e, et 68e Régiments d'Infanterie Bavarois[16].
Le groupe scolaire à peine achevé est utilisé dans un premier temps comme écuries, puis comme lazaret (hôpital). Le château de Moncel est utilisé comme quartier général par l'armée allemande. La commune reste occupée par l'armée allemande jusqu'à l'Armistice, en .
Seconde Guerre mondiale
Comme la plupart des communes françaises, Jarny est occupée par l'armée allemande après la Drôle de guerre, dès l'Armistice du 22 juin 1940. Tandis que le département de la Moselle est annexé de facto au Troisième Reich, celui de Meurthe-et-Moselle fait partie de la zone interdite et Jarny reste occupée jusqu'à la Libération. Les FFI et FTP du secteur prennent une part active à la libération du Pays-Haut. Les premières patrouilles du XXe corps d'armée américain entrent à Jarny le [17], mais la commune ne sera définitivement libérée que le [18].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Article connexe: Élections municipales de 2014 en Meurthe-et-Moselle.
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Président de la Communauté de communes du Jarnisy (2002-2016) Président de la Communauté de communes des Pays de Briey, du Jarnisy et de l'Orne (2017-2020) Conseiller départemental du Canton de Jarny depuis 2021
Les données manquantes sont à compléter.
Politique de développement durable
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2003[20].
Gröditz (RFA, autrefois RDA) depuis 1969. À l'époque, les jumelages avec la RDA se rencontraient surtout chez les municipalités communistes, comme Jarny. Le partenariat deviendra triangulaire en 1990, avec un jumelage entre Linkenheim-Hochstetten et Gröditz (le premier contact entre les deux villes allemandes remonte à 1984).
Popoli, ville italienne (touchée par un tremblement de terre en 2009) dont le maire est un enfant de Jarny.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10000habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinqans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23].
En 2019, la commune comptait 8 219 habitants[Note 5], en diminution de 1,96% par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle: +0,38%, France hors Mayotte: +2,17%).
Évolution de la population [modifier]
1793
1800
1806
1821
1836
1841
1861
1866
1872
515
423
469
510
704
709
768
726
722
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
1911
1921
927
803
780
702
733
771
890
3 411
4 156
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
1982
6 111
7 214
7 010
7 512
8 001
9 248
9 236
9 287
8 849
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1990
1999
2006
2007
2012
2017
2019
-
-
8 401
8 377
8 452
8 447
8 389
8 283
8 219
-
-
De 1962 à 1999: population sans doubles comptes; pour les dates suivantes: population municipale. (Sources: Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique
Économie
Les deux entreprises sœurs Le Bras Frères et Europe Échafaudage, implantées à Jarny, actives notamment dans le domaine des charpentes et couvertures de monuments historiques, participent au chantier de reconstruction et rénovation de la cathédrale Notre-Dame de Paris[25].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices religieux
Église Saint-Maximin fortifiée, XIIIesiècle, clocher isolé (ancien donjon), inscrite aux monuments historiques par arrêté du [26],[27].
Chapelle Saint-Joseph à Droitaumont, XXesiècle, désacralisée.
Chapelle Notre-Dame-du-Rail, XXesiècle, dans le quartier gare, désacralisée[28].
Chapelle sépulcrale des maîtres du château de Moncel, XIXesiècle, à l'inventaire du patrimoine architectural[29].
Grotte de la vierge à Moulinelle.
Architecture religieuse
Église Saint-Maximin.
Ancienne chapelle Saint-Joseph de Droitaumont.
Ancienne chapelle Notre-Dame-du-Rail.
Vierge de l'ancien mausolée du château de Moncel.
Édifices civils
Château de Moncel, ancienne maison forte du XIIIesiècle, passée en 1633 aux Bettainvillers, maîtres de forge de Moyeuvre, rhabillée au XXesiècle en pastiche XVIIIesiècle. Demeure des directeurs de la mine de Droitaumont, il sert d'état-major pour les Allemands lors de la Première Guerre mondiale. Le parc est aujourd'hui ouvert au public et le château accueille des associations environnementales[30].
Hôtel de ville.
Collège Alfred-Mézières. Achevé en 1914, il sert de lazaret (hôpital militaire) pendant toute l'occupation allemande (1914-1918). Il sert ensuite d'école, avant de devenir un collège.
Collège Louis-Aragon. La première rentrée a lieu en 1973 pour les élèves habitant l'ouest et le nord du Jarnisy, plus ceux ayant choisi des options non proposées au collège Alfred Mézières (espagnol notamment). Aragon est le 2e collège de Jarny.
Lavoir, rue des Mines.
Architecture civile
Château de Moncel.
Détail en façade du château de Moncel.
Lavoir de la rue des Mines.
Collège Alfred Mézières.
Patrimoine industriel
Ancienne brasserie, 12 rue du Point du Jour, époque de construction: 1erquart du XIXesiècle; 4equart du XIXesiècle. Désaffectée entre 1900 et 1905.
Ancienne brasserie du début du XXesiècle « bière de Jarny » située sur le site actuel « EMC2 » près de la gare de Conflans-Jarny.
Ancienne mine de fer de Jarny.
Ancienne mine de fer de Droitaumont.
Cités de Moulinelle (typiques de l'habitat ouvrier à l'époque des mines).
Cités de Droitaumont.
Gare SNCF.
Architecture industrielle
La gare.
Détail d'une façade dans les cités de Moulinelle.
Patrimoine naturel
Marais de Droitaumont, classé en Espace naturel sensible.
La Poncette. Lieu incarnant le rêve américain à la jarnysienne, la poncette se démarque par son cadre agréable. Au bord de l'Yron, les Jarnysiens viennent s'y promener en famille ou se détendre entre copains. Autrefois beaucoup venaient laver leur voiture dans le gué; l'accès en est aujourd'hui interdit aux véhicules[31].
Personnalités liées à la commune
Gérard Biguet (1946-), arbitre international de football, natif de Jarny.
Yan Lindingre (1969-), dessinateur né à Jarny, rédacteur en chef du magazine Fluide glacial de 2012 à 2018[32].
Frédéric Stasiak (1966-2022), juriste et universitaire français, spécialiste du droit pénal et droit pénal des affaires, né à Jarny.
Héraldique, logotype et devise
Blason
D'argent aux neuf mouchetures d'hermine de sable ordonnées 4, 3 et 2, au chef de gueules chargé de trois annelets d'argent.
Détails
Ce blason est une variante de celui de la famille de Gourcy (annelets d'or).
Voir aussi
Bibliographie
Le Jarnisy, terre du fer, Gilles Fouquet, éditions Alan Sutton (ISBN2842533410).
Jarny 1815-1914, du village à la cité, Luc Delmas et Daniel Gondelbert, 1985.
Visage d'une terre lorraine occupée, Le Jarnisy 1914-1918, Luc Delmas, 1988.
Jarny, mineurs et cheminots dans l'entre-deux-guerres, Luc Delmas, éditions Paroles de Lorrains, 2018 (ISBN9782918073475).
Nous attendions l'aurore, témoignages de Conflanais, Jarnysiens et Labrysiens durant la Seconde Guerre mondiale, Kévin Gœuriot, éditions Serpenoise, 2010 (ISBN9782876928565).
Jarny, quelle histoire!, association de sauvegarde du patrimoine jarnysien / ville de Jarny, L'Ingénu éditions, 2022
«Jarny», Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
Notes et références
Notes
Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
La rue où eut lieu cette exécution s'appelle aujourd'hui rue du 26 août.
Contrairement à l'Italie fasciste de 1940, l'Italie de 1914 se bat contre l'Allemagne.
Population municipale légale en vigueur au 1erjanvier2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1erjanvier2021, date de référence statistique: 1erjanvier2019.
IGN, «Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes.», sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle: comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale
Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Genève, Libraire Droz, 1990 (ISBN978-2-600-02883-7).
Claude Philippe de Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, Metz, 1817
Lionel Madella, «Notre-Dame: la société Le Bras récompensée pour son engagement sur le chantier», Le Républicain lorrain, (lire en ligne, consulté le ).
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