Grussenheim [gʁysənaɪm] est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
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Grussenheim | |
La mairie. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes du Ried de Marckolsheim |
Maire Mandat |
Martin Klipfel 2020-2026 |
Code postal | 68320 |
Code commune | 68110 |
Démographie | |
Population municipale |
806 hab. (2019 ![]() |
Densité | 107 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 08′ 50″ nord, 7° 29′ 18″ est |
Altitude | Min. 176 m Max. 185 m |
Superficie | 7,53 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Colmar-2 |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Grussenheim fait partie du canton de Colmar-2 et de l'arrondissement de Colmar-Ribeauvillé. Les habitants sont appelés les Grussenheimois.
Illhaeusern | Elsenheim Bas-Rhin |
|
Colmar | ![]() |
Marckolsheim Bas-Rhin |
Jebsheim |
Vieux village nommé successivement :
Grussenheim est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (82,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,9 %), zones urbanisées (5,6 %), forêts (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Une voie romaine venant d'Ehl traverse le ban de Grussenheim. Des vestiges romains sont mis au jour par les fouilles de Coste en 1862-1863, puis celles de Winckler et Gutmann en 1894. Coste avait cru pouvoir affirmer que l'Argentovaria ne se situait pas à Horbourg (un peu plus au sud, à l'entrée de Colmar) comme tout le monde l'avait admis mais sur le site découvert à Grussenheim. À l'ouest du village ont été découverts des pièces de mosaïques ainsi que d'autres objets qui remonteraient à l'ère romaine. Ainsi on pense qu'il y avait à Grussenheim une importante villa romaine (entre -58 et -450 av. J.-C.). En fait, en dehors de rares pièces de musée, Grussenheim est un site qui reste à étudier.
En 667 ap. J.-C., Grussenheim est donné à l'abbaye d'Ebersmunster par le duc Etichon, qui possédera plusieurs biens dans le village. Aujourd'hui, la forme en bulbe du clocher du village rappelle encore cette partie de l'histoire, le clocher d'Ebermunster ayant une forme similaire et assez unique en Alsace.
Au cours des siècles, Grussenheim passera entre les mains de la famille Habsbourg et de la famille des Rathsamhausen[8].
En 1747 est construit le presbytère et en 1750 l'église de l'Exaltation de la Sainte Croix. Cette dernière sera agrandie en 1850, détruite dans les combats pour la libération du village en 1945 puis reconstruite en 1950. En 1810 est également construite la mairie du village.
Dès 1850 a lieu le « Hafalamarik »[9], traduit littéralement de l'alsacien : le marché aux pots. Ce marché tient ses origines d'une tradition potière. Ce marché avait habituellement lieu le 1er mai. Ce marché, qui devint peu à peu la fête du village, se détourna de ses ambitions originelles pour devenir la fête de la tarte flambée. Celle-ci sera abandonnée dans les années 2000.
Les XVIIIe et XIXe siècles sont également synonymes de développement démographique pour le petit village qui comptera à la fin du XIXe siècle près de 1 200 habitants. Ce développement est notamment dû à l'installation de familles juives (400 personnes sur 1 200 en 1866). La présence de familles juives a contribué au développement économique du village, qui comptait un certain nombre d'ateliers et d'artisans. Une synagogue, située rue du Ried, est construite en 1850 et se voit augmentée d’un mikvé en 1852[10]. De plus, une école israélite a été construite en 1869, rue des Vosges, et un cimetière israélite a été aménagé en 1810, à l'ouest du village[11],[12].
Alors que beaucoup de communes de la région sont vidées de leurs occupants dès l’entrée en guerre contre l’Allemagne en septembre 1939, Grussenheim reste occupée jusqu’au , date à laquelle les habitants sont envoyés dans le Sud-Ouest, à Seyches[13]. Ne restent sur place que quelques hommes chargés de protéger le village des pillages et les soldats occupant les ouvrages de la ligne Maginot situés sur le territoire de la commune[14].
Entre le et le , date du retour des habitants dans la commune, la majeure partie des maisons de la rue du Neudorf (plus tard rue de la 2e Division Blindée) et de la rue d’Alsace sont détruites par le feu. De même, dès leur arrivée dans le village, les Allemands incendient la synagogue et s’en prennent à tous les signes évoquant les Juifs ou la France[10].
La suite de la guerre se passe à Grussenheim de la même manière que dans le reste de l’Alsace annexée et placée sous la férule du gauleiter Wagner : le , le conseil municipal doit cesser ses activités et est remplacé par un maire nommé par l’occupant et en 1942 commence l’incorporation de force des hommes valides dans les forcées armées allemandes. S’ensuit le la réquisition des cloches pour les besoins de l’industrie militaire[15].
Dès les premiers jours de l’année 1945, le village est bombardé presque quotidiennement par l’artillerie et l’aviation alliées pendant trois semaines. Les Français de la 2e Division Blindée tentent une première attaque du village par l’Ouest le , mais ne parviennent pas à traverser la Blind et doivent faire un détour par Jebsheim pour effectuer une deuxième attaque par le Sud. Des combats particulièrement violents se déroulent dans la commune, qui est détruite à soixante-quinze pour cent, tandis que plus de cinq cents soldats des deux camps et civils sont tués[16].
Grussenheim est déclarée « libérée » le matin du et le conseil municipal d’avant-guerre reprend immédiatement ses fonctions. Le , la commune est décorée de la croix de guerre avec étoile bronze en hommage à la population ayant endurée les épreuves de la guerre[17]. Seule une infime partie de la communauté juive revint toutefois à Grussenheim après la guerre, et même ceux-là ne restèrent que brièvement sur place, la dernière famille ayant quitté la commune en 1955[18].
![]() |
Les armes de Grussenheim se blasonnent ainsi :
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Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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mars 2001 | 2008 | Jean-Louis Seiler | Agriculteur | |
mars 2008 | En cours (au 31 mai 2020) |
Martin Klipfel [19] Réélu pour le mandat 2020-2026 |
Instituteur | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2019, la commune comptait 806 habitants[Note 3], en augmentation de 1,38 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
593 | 566 | 725 | 886 | 953 | 1 001 | 985 | 1 024 | 1 114 |
1856 | 1861 | 1866 | 1871 | 1875 | 1880 | 1885 | 1890 | 1895 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 034 | 1 101 | 1 124 | 1 135 | 1 087 | 1 132 | 1 066 | 1 045 | 1 049 |
1900 | 1905 | 1910 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
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988 | 875 | 856 | 755 | 770 | 730 | 716 | 605 | 588 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
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645 | 618 | 638 | 628 | 714 | 768 | 823 | 835 | 805 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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808 | 806 | - | - | - | - | - | - | - |
L'église avait vraisemblablement été équipée d'une horloge d'Urbain Adam, comme en atteste la méridienne visible à l'extérieur de l'église. L'horloge existe peut-être encore[24]. L'église a été construite de 1748 à 1753 par un architecte tyrolien (Jean-Michel Schnöller)[25]. Elle s'inspire, par sa façade incurvée, unique en Alsace, du style baroque propre à l'architecture sacrée d'outre-Rhin. La nef, qui compte six axes, est agrandie en 1854 et l'église entière est reconstruite dans les années cinquante après les destructions de la Seconde Guerre mondiale[26]. Le cloche bulbe appartient au style baroque populaire très répandu outre-Rhin et dans les églises savoyardes françaises, mais peu représenté en Alsace. Seule l'abbaye d'Ebersmunster a emprunté à cette architecture.
L'orgue est de Georges Schwenkedel[27] en 1957[28],[29].
Le presbytère est la résidence officielle du prêtre du village. Il compte de nos jours plusieurs logements. Le marché de Noël du village (« Noël à Grussenheim ») tourne autour du presbytère.
La synagogue construite en 1850, située rue du Ried, sera incendiée par l'armée nazie lors de la Seconde Guerre mondiale[30].
Bâtiment actuel de 1810[31].
Commandé par le lieutenant Pierre de La Fouchardière, qui fut grièvement blessé, son char[32] recevant un obus allemand de plein fouet, tuant ses camarades, il est blessé du bassin aux pieds[33]. Il se traîne hors du char et reste durant vingt heures dans la neige ; le froid (−20 °C) gèle son sang[33].
Cette commune est desservie par les lignes et arrêts suivants :
Parcours | Arrêts dans la commune | ||
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346 | Artzenheim – Théâtre - Gare | Grussenheim Centre, Grussenheim École |
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