Grosbois-en-Montagne est une petite commune française située dans le département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté. La commune est réputée principalement pour son lac artificiel dénommé réservoir de Grosbois.
Grosbois-en-Montagne | |
![]() Barrage du réservoir de Grosbois. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Côte-d'Or |
Arrondissement | Dijon |
Intercommunalité | Communauté de communes Ouche et Montagne |
Maire Mandat |
Jean-Paul Boulére 2022-2026 |
Code postal | 21540 |
Code commune | 21310 |
Démographie | |
Population municipale |
113 hab. (2019 ![]() |
Densité | 8 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 19′ 14″ nord, 4° 35′ 50″ est |
Altitude | Min. 353 m Max. 557 m |
Superficie | 14,16 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Dijon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Talant |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
![]() |
Uncey-le-Franc | Saint-Mesmin | ![]() | |
Soussey-sur-Brionne | N | Saint-Anthot Aubigny-lès-Sombernon | ||
O Grosbois-en-Montagne E | ||||
S | ||||
Martrois | Civry-en-Montagne |
Grosbois-en-Montagne est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dijon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 333 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (69,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (34,7 %), terres arables (24 %), forêts (21,8 %), zones agricoles hétérogènes (11 %), eaux continentales[Note 3] (6,6 %), zones urbanisées (1,8 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
L’ancien village était autrefois, sur la hauteur, au lieu-dit «Vellemont». Ce nom romain «villa montis» qui signifie la ferme ou le château de la montagne, donne lieu de croire que cet endroit, après avoir été un lieu de culte druidique et d’habitations celtiques, fut habité par des Romains auxquels succédèrent, suivant la tradition, des seigneurs francs et féodaux.
La première fois que le nom de Grosbois apparut fut sous Grosboes en 1099 pour apparaître plus tard sous le nom de Grossus Boscus en 1220. La trace d'actes de ventes permet de savoir que le fief fut vendu par Guy de Saffres au Duc de Bourgogne Hugues IV en 1258. Grosbois fut le fief des Bauffremont en 1487, des Tavannes en 1517 et puis des Vienne de Châteauneuf lesquels, ruinés par les guerres de religion, vendirent leurs droits aux Potot d’Avosnes qui les passèrent, en 1612, à Étienne Bernardon, Conseiller au Parlement de Dijon. Ce dernier commença la construction du château qu’habitent, encore aujourd’hui, ses descendants.
La construction, en 1739, de la «Route royale», devenue depuis la «Route impériale», puis la Nationale 5, devait accentuer la décadence de Vellemont et profiter au développement de Grosbois où plusieurs moulins s’installèrent, où le château s’agrandit par adjonction d’une bibliothèque et de plusieurs constructions disparates, où des cultures de chanvre prospérèrent.
La population maximale fut atteinte en 1830, avec plus de 600 habitants. Mais le chemin de fer, l’ère industrielle et la construction du réservoir qui devait priver les habitants de leurs meilleures terres, amorcèrent le déclin du village.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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? | ? | Comte Bernard d'Harcourt | ||
1971 | 1995 | Comte Anne-François d'Harcourt[8] (1928-2018) |
CDS | Agriculteur Président d'honneur de l'ANF Chevalier de la Légion d'honneur |
mars 2001 | 2020 | Geoffroy d'Harcourt | Médecin 13e duc d'Harcourt et duc de Beuvron | |
2020 | en cours | Salvatore Meloni | Ancien cadre |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[10].
En 2019, la commune comptait 113 habitants[Note 4], en augmentation de 17,71 % par rapport à 2013 (Côte-d'Or : +0,82 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
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510 | 546 | 510 | 510 | 519 | 618 | 522 | 478 | 451 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
419 | 380 | 389 | 370 | 340 | 346 | 324 | 332 | 308 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
391 | 270 | 246 | 230 | 217 | 178 | 166 | 160 | 138 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
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126 | 116 | 107 | 84 | 73 | 106 | 109 | 110 | 96 |
2018 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
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113 | 113 | - | - | - | - | - | - | - |
D'une capacité de 9,2 millions de mètres cubes pour une surface de 105 hectares, c'est l'un des cinq réservoirs du canal de Bourgogne. Construit en 1838 sur la haute vallée de la Brenne, il a été consolidé en 1852. C'est un des plus profonds en Côte-d'Or, avec une hauteur de plus de 20 mètres au niveau de la digue
Un « contre-réservoir », petit barrage de 10 hectares, destiné à réduire la poussée sur la digue principale, a été construit entre 1900 et 1905. Ce second plan d'eau contient 0,9 million de mètres cubes. C'est un lieu de loisirs nautiques fréquenté.
De nombreux oiseaux fréquentent ce plan d'eau, principalement en hiver.
Une ancienne chapelle, paroisse sous le vocable de Saint-Victor jusqu’en 1709, possédait une «sainte larme» et une cloche qu’on disait en argent et rapportée des croisades. Vendue pendant la Révolution française comme bien national, elle fut ensuite rachetée et sauvée de la ruine par une famille de parlementaires bourguignons, originaire de Chalon-sur-Saône et installée à Grosbois, à la suite d’un mariage en 1648, les Perreney de Grobois. Cette chapelle du XVe siècle témoigne, encore aujourd’hui, de l’ancienneté d’un village dont il ne reste presque plus rien par ailleurs. Elle est aussi connue sous le nom Chapelle de Vellemont, inscrite comme Monument Historique depuis le [13].
Depuis la loi municipale de 1790, les communes remplaçaient les paroisses. Les conseils municipaux, la plupart du temps dans les petites communes se réunissaient chez le maire. Par la suite, chaque village eut à cœur d’avoir sa maison commune.
En 1850, la maison du juge de Sombernon, Denis Marit, propriétaire à Grosbois[14] fut mise en vente. La commune émit le projet de l’acquérir pour en faire la mairie mais elle hésitait devant le prix demandé. C’est alors que le Duc et la Duchesse d’Harcourt [15] proposèrent de donner à la commune la maison Anjorrant[16] aux conditions indiquées ci-dessous, bien amusantes quand on les relit aujourd’hui :
«La présente donation entre vifs est faite aux clauses, charges et conditions ci-après à l’accomplissement desquelles la commune de Grosbois devra s’obliger expressément par son acceptation définitive, savoir:
1- La maison donnée sera toujours et uniquement destinée à servir de maison d’école : la commune de Grosbois pourra néanmoins en l’agrandissant convenablement y établir un local pour la mairie.
2- D’après les intentions de Monsieur de Grosbois sus-nommé et en souvenir de Madame Margueritte Jeanne Claude Anjorrant, sa femme, décédée, cette maison continuera à porter le nom de maison Anjorrant.
3- L’instituteur qui l’occupera devra appartenir à la religion catholique.
4- Chaque année, au jour de la rentrée des classes, une messe basse sera célébrée dans l’église de la commune de Grosbois pour Mme et Mr Perreney de Grobois qui ont fait bâtir la maison donnée sur un terrain leur appartenant laquelle construction a eu lieu en 1829 et 1830 ; on dira pour eux un De Profundis et on chantera le Veni Creator pour appeler la bénédiction de Dieu sur les enfants ; ceux-ci devront assister à cette messe autant que possible.
5- Les arrérages de rente perpétuelle[17] de cinquante francs sur l’État seront employés jusqu’à concurrence de l’acquittement des honoraires dus par ces messe et prières lesquels honoraires sont fixés dès à présent par Madame la donatrice à trois francs pour le prêtre qui en sera chargé, à un franc pour le chantre et à un franc pour les enfants de chœur ou à cinq francs en totalité. Quant aux quarante cinq francs restant, ils seront employés à subvenir aux dépenses de l’enseignement primaire dans la commune.
6- En cas d’inexécution des clauses et conditions de la présente donation, Madame la Duchesse d’Harcourt se réserve pour elle et pour ses héritiers tous les droits de retour résultants en sa faveur des articles 953 et954 du code civil.»
Le conseil municipal, présidé par M. Étienne Bailly, maire, accepte le don par une délibération du que refusèrent de signer MM François Modot et Pierre Delaborde en raison de la clause n° 3 ainsi que MM Bernard Jean et Capitain Jean qui avaient opté pour la solution de la maison Mairit, bien que, disaient-ils la donation d’Harcourt faisait faire «une économie de 6000 F Or[18] à la commune». L’acte fut signé au château de Grosbois par l’entremise de maître Jean Marie François C., notaire à Pouilly- en- Montagne[19], le et ratifié par le Conseil municipal le .Le maire en adressant l’extrait de cette délibération à la Duchesse d’Harcourt lui écrivait le : «Je regrette que la reconnaissance qui est exprimée ne soit pas unanime mais j’espère que les indifférents sauront plus tard apprécier vos bienfaits. Je me rends l’intermédiaire du plus grand nombre des habitants de Grosbois pour vous prier de croire…»
L'église Saint-Joseph se situe au centre du village. L'édifice date vraisemblablement de 1675, et fût restauré et agrandi de 1868 à 1876[20]. La bénédiction de l’église par monseigneur Rivet, évêque de Dijon, date du [21]. De style néogothique et en forme de croix latine, l'église fait 32 mètres de long et a une hauteur sous-voûte dans la nef de 9,10 mètres [22]. Dans l'ancien cimetière situé au Nord de l'édifice se trouve une croix du XVIe siècle, inscrite Monument Historique depuis le [23].
La plupart des expériences effectuées à l’occasion de ses recherches ont lieu sur des rigoles proches du canal de Bourgogne (la Colombière à Dijon) et des réservoirs de Grosbois-en-Montagne et Chazilly.
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