Graffigny-Chemin est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
Graffigny-Chemin | |
Vue du village. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Haute-Marne |
Arrondissement | Chaumont |
Intercommunalité | Communauté de communes Meuse Rognon |
Maire Mandat |
François Martins 2020-2026 |
Code postal | 52150 |
Code commune | 52227 |
Démographie | |
Gentilé | Gouris-Taitiens, Gouris-Taitiennes |
Population municipale |
215 hab. (2019 ![]() |
Densité | 12 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 10′ 10″ nord, 5° 37′ 45″ est |
Altitude | Min. 322 m Max. 500 m |
Superficie | 17,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Poissons |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
![]() |
Bourmont | Nijon | ![]() | |
Brainville-sur-Meuse | N | Vrécourt Vosges | ||
O Graffigny-Chemin E | ||||
S | ||||
Malaincourt-sur-Meuse | Chaumont-la-Ville |
Graffigny-Chemin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,1 %), prairies (41,8 %), terres arables (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (6,7 %), zones urbanisées (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune de Graffigny-Chemin est restée relativement tranquille car assez isolée. Cependant, au petit matin de la nuit du , un avion Avro Lancaster de la Royal Air Force (RAF, armée de l'air britannique) de l'escadron 190 s'y est écrasé. L'avion faisait route vers une zone de largage près de Joinville[8] (environ 50 km au nord-est de Graffigny) mais s’est perdu après avoir traversé un violent orage dans la région de Troyes (Aube). Alors que l'équipage tentait de déterminer sa position à basse altitude et dans des conditions de très faible visibilité, l'avion s'est écrasé sur la colline nommée « La Montagne » à proximité de Graffigny.
Cinq aviateurs et huit soldats britanniques du régiment des forces spéciales, la Special Air Service (SAS), décédèrent lors de l’accident et sont enterrés dans un cimetière local[9]. Il y eut trois survivants. Les soldats de la SAS formaient un groupe de reconnaissance pour une opération de la SAS (Opération Rupert)[10] qui visait à attaquer les lignes de communication allemandes sur le front de Normandie dans la région de Saint-Dizier. En plus des troupes, l'avion transportait des explosifs, des armes, des vivres et de l’argent destinés aux forces de la Résistance française.
Le navigateur de l'avion, le lieutenant Joseph Vinet[11], fut soigné à la Ferme des Noyers par une certaine madame Phillips qui vivait dans le village voisin de Brainville avec ses trois enfants. Madame Phillips était mariée avec un Anglais qui servait dans la RAF mais elle s'est retrouvée isolée à Brainville à la suite de l’occupation de la France en 1940. Le survivant de la SAS, le soldat Rex Boreham, fut soigné par madame Dauvoin et sa fille Bernadette à Graffigny.
Après avoir été examiné par le médecin de Bourmont, Dr Boin, les deux hommes furent rendus aux autorités plus tard le même jour à cause de la sévérité de leurs blessures. Ils passèrent six semaines dans un hôpital militaire à Chaumont avant d’être envoyés en Allemagne où ils furent emprisonnés pendant le reste de la guerre. Les deux furent bien traités par les forces de l'occupation allemande, dans le respect la Convention de Genève.
Le troisième survivant, le sergent-chef canadien Paul Bell, l’artilleur arrière de l’avion, fut légèrement blessé et passa les dix jours suivants dans le village voisin de Soulaucourt guérissant de ses blessures[12]. Il partit ensuite vers la Suisse avec Tom Hervel (l’ingénieur de bord d’un bombardier Lancaster qui s’était écrasé non loin la semaine suivante)[13]. Cependant, avant d’atteindre la Suisse, ils furent libérés par l’avancée des troupes alliées et envoyés en Italie. Ils rentrèrent finalement chez eux en passant par l’Algérie et le Maroc et arrivèrent en Angleterre en septembre. Le sergent-chef Bell trouva la mort en mars de l’année suivante lorsque son avion, rentrant d’un vol d’entraînement, fut abattu à proximité de sa base par un avion allemand[14].
Les Maquisards avaient récupéré de l'épave de l'avion certains des approvisionnements destinés à la Résistance française et démontèrent les quatre mitrailleuses de la tourelle arrière de l'avion qui furent ensuite cachées dans la maison familiale des Dubois à Soulancourt. Lorsque les autorités allemandes en eurent vent, ils prirent des otages à Graffigny-Chemin et menacèrent de mettre le village à feu et d’en déporter les habitants. Une certaine madame Meine[15], veuve française d’un colonel allemand mort en 1911, vivait à Graffigny-Chemin. L'une des filles de madame Meine avait épousé un officier de l'armée de terre américaine dont elle avait fait la connaissance en 1918 lorsque le foyer familial des Meine avait été réquisitionné par l'armée américaine. Son autre fille épousa un diplomate allemand. Madame Meine intervint auprès des autorités et obtint la libération des otages et l’annulation de l’ordre d’incendier le village. Elle fut « récompensée » par une attaque à la grenade sur sa maison pendant la période de l'« Épuration » à la suite de la libération de la France, probablement à cause de ses connexions allemandes.
Joe Vinet visita Graffigny à trois occasion après la guerre. Sa visite la plus récente fut en 1999 lorsqu'il fut l'invité d'honneur à une cérémonie organisée à Graffigny-Chemin pour marquer le 55e anniversaire de l’accident. Rex Boreham était encore en vie en 2010. En 2009, le neveu de Rex Boreham se rendit au cimetière pour placer des fleurs sur la tombe des camarades de guerre de son oncle.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 2001 | 2014 | Michel Renaut | Sans étiquette | |
avril 2014 | En cours | François Martins | Sans étiquette | |
Les données manquantes sont à compléter. |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2019, la commune comptait 215 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2013 (Haute-Marne : −4,96 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
780 | 916 | 897 | 717 | 871 | 811 | 805 | 790 | 824 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
769 | 794 | 781 | 702 | 704 | 741 | 734 | 696 | 712 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
688 | 645 | 591 | 505 | 468 | 440 | 417 | 435 | 433 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 | 2006 | 2010 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
394 | 370 | 329 | 319 | 273 | 212 | 232 | 235 | 211 |
2015 | 2019 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
229 | 215 | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 22,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 42,2 % la même année, alors qu'il est de 31,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 114 hommes pour 109 femmes, soit un taux de 51,12 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,98 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,0 | 90 ou + | 2,0 |
13,3 | 75-89 ans | 17,8 |
25,7 | 60-74 ans | 24,8 |
17,1 | 45-59 ans | 19,8 |
17,1 | 30-44 ans | 15,8 |
14,3 | 15-29 ans | 5,0 |
11,4 | 0-14 ans | 14,9 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 90 ou + | 2,3 |
8,4 | 75-89 ans | 12 |
19,7 | 60-74 ans | 20,3 |
21,2 | 45-59 ans | 20,6 |
16,8 | 30-44 ans | 15,8 |
16,5 | 15-29 ans | 13,8 |
16,6 | 0-14 ans | 15,2 |
Construite en 1902 par le Service Géographique de l'armée française au point culminant de la forêt (502m), cette cheminée géodésique a été utilisée à but de cartographie comme mire et support d'appareil azimutal ou théodolite[22].
Construite supposément au XVIIIe siècle [23], elle se situe sur l'ex-commune de Graffigny.
Probablement construite dans la première moitié du XIXe siècle[24]. Elle se situe sur l'ex-commune de Chemin.
Jean Theveny, Graffigny-Chemin. Un village du Bassigny au XVIIIe siècle, Edilivre, 2018.
Sur les autres projets Wikimedia :